Page d'accueil   Lire les nouvelles   Lire les poésies   Lire les romans   La charte   Centre d'Aide   Forums 
  Inscription
     Connexion  
Connexion
Pseudo : 

Mot de passe : 

Conserver la connexion

Menu principal
Les Nouvelles
Les Poésies
Les Listes
Recherche


Science-fiction
Misou : Spiricom [concours]
 Publié le 27/02/16  -  11 commentaires  -  17119 caractères  -  104 lectures    Autres textes du même auteur

Colin est parti travailler dans la ceinture d’astéroïdes alors que sa femme vient d'emménager dans la maison qu'ils viennent d'acheter sur Terre. Exceptionnellement, le jeune marié a pu ouvrir un canal vidéo vers la Terre pour souhaiter la Saint-Valentin à son épouse. Mais comment pleinement savourer ces retrouvailles lorsque les messages mettent une douzaine de minutes à parvenir à leur destinataire ? L’amour peut-il transcender les règles cruelles de notre univers ?


Spiricom [concours]


Ce texte est une participation au concours n°20 : Larcin Valentin ! (informations sur ce concours).




— Bonne Saint-Valentin mon amour.


Bien qu’il l’attendît désespérément, la voix saturée qui s’éleva de son terminal le fit sursauter. Il jeta négligemment derrière son épaule le manuel qu’il avait entamé depuis qu’il avait lancé l’ouverture de la connexion avec la Terre. D’une main il baissa légèrement le volume qu’il avait mis à fond pour être sûr de ne rien manquer et se pencha vers son écran pour étudier le visage souriant de sa femme. Elle poursuivit.


— Je suis si surprise de recevoir un Visio de ta part. Comment as-tu fait ? Dans ton dernier enregistrement, tu me disais de réserver ma journée, mais je ne me serais jamais doutée de ça. C’est génial ! Combien de temps on va pouvoir garder la com ? Tu me manques tellement.


À travers son écran, Colin la voyait tourner la tête pour regarder quelque chose hors champ, se pencher puis revenir en prenant leur fils sur ses genoux.


— Tu nous manques tellement, reprit-elle avec un sourire. Regarde chaton, c’est papa.

— Coucou papa ! Quand est-ce que tu rentres ? Dehors, y a plein de neige ! Tu viens vite faire un bonhomme de neige géant avec moi ? Moi j’en ai fait un énorme, maman a dû me porter pour mettre la tête tellement il était grand. Quand tu viens ?


De son côté du moniteur, Colin avait les yeux embués de larmes à la vue de son fils qui avait tant grandi en son absence. Il entama un coucou lorsque ce dernier continua :


— Dis maman, pourquoi il répond pas ? Il vient de prendre un bouquin. Il nous aime plus ?

— Mais non, poussin. Papa est très, très loin. Il ne nous voit pas encore. Il est en train d’attendre notre réponse. Mets-toi là et fais-nous un joli dessin en attendant, tu vas voir.

— Il met ses doigts dans son nez !

— Quel exemple ! Ça se voit que je ne suis pas là pour lui taper sur les doigts.


Elle s’adossa tranquillement dans son fauteuil avec un large sourire sur le visage, attendant patiemment la réponse qu’il avait peut-être déjà formulée.


— Oui mon petit Thomas. C’est pas facile la discussion à une telle distance. Mais on a de la chance aujourd’hui. Cérès est presque au plus proche de la Terre. Le signal doit mettre environ douze minutes pour arriver de la ceinture à la Terre. Ça veut dire que tu as dû attendre presque une demi-heure cette réponse. J’espère que tu ne te seras pas lassé d’ici là. Vous me manquez aussi terriblement toi et maman. Il faudra que je t’envoie la vidéo d’une sortie, la surface est toute gelée en dehors du dôme. Il y fait moins quarante ! Avec les collègues, on s’est fabriqué une patinoire. Et les geysers de glace au pôle nord Élise, tu devrais les voir, ils sont magnifiques. Attends Thomas, regarde la cascade !


En disant ça, il s’était levé et avait pris du recul par rapport à la caméra, puis, profitant de la gravité réduite de l’astéroïde, partit d’un minuscule bond pour exécuter un salto arrière surprenant avant de reprendre sa place sur sa chaise. Cela lui semblait bizarre de faire ce genre de démonstration alors qu’il voyait son fils plongé dans son dessin et sa femme qui attendait en regardant dans le vague. Il savait qu’ils ne verraient tout cela que dans quelques longues minutes. Mais c’était mieux que rien et dans tous les cas, vraiment exceptionnel. Ces réflexions lui redonnèrent un peu de sérieux.


— Oui Élise, un opérateur radio me devait un service. Je l’ai rattrapé in extremis alors qu’il s’envolait dans l’espace. On était sortis du dôme pour faire les cons… Hum. Bref. C’est pas vraiment autorisé, mais il nous a ouvert un canal, normalement pour la journée. Le genre de truc réservé aux cas de force majeure et qui coûte les yeux de la tête. Comme la Saint-Valentin tombait sur une bonne opposition, rapport aux temps de réponse tout ça, je me suis dit que ce serait une chouette opportunité.


Il s’interrompit en voyant sa femme frissonner.


— Tu as froid ?


Puis il attendit quelques instants avant de se rappeler qu’elle n’entendrait sa remarque que dans quelques minutes comme il venait lui-même d’expliquer. Il soupira. C’était toujours mieux que rien. Il avait pris son poste quelques mois plus tôt, mais avec le voyage, cela faisait déjà plus d’un an qu’il était parti. Son contrat devait durer deux ans avant qu’il entame le long trajet du retour. Arrivé sur Terre, la période de rééducation serait très longue après tant de temps en microgravité. Mais il pourrait la passer chez lui et rattraper le temps perdu avec son fils. La paie pour ce genre de mission était faramineuse. En se débrouillant bien, il en profiterait longtemps avant d’avoir à travailler à nouveau. Ils avaient déjà pu rembourser leurs dettes et contracter un nouveau prêt pour acheter une maison à la campagne. Maison qu’ils s’étaient offerte pour Noël et qu’il n’avait vue que brièvement en vidéo.

Il laissa passer quelques minutes tout en rêvant à ce futur. Enfin son fils releva la tête de son dessin pour fixer quelque chose derrière sa mère qu’il ne pouvait pas voir. Puis l’enfant griffonna une dernière chose sur sa feuille et s’éloigna. Colin se doutait bien qu’à son âge, il n’aurait pas la patience de si lents échanges. Sa femme se pencha alors sur le dessin de l’enfant et il en profita pour lorgner dans le large décolleté qui bâillait devant la caméra. Décidément, beaucoup de choses lui manquaient. Expirant profondément, il se décida à meubler sur un autre sujet que ce qui lui venait en tête. Il avait tout le temps cette Saint-Valentin avant de se faire gentiment traiter d’obsédé.


— Comment est la maison ? Vous êtes bien installés ? La vidéo que tu m’as envoyée semblait très prometteuse. Le terrain a l’air grand. Je n’ai pas vu de clôture. Notre parcelle s’étend loin ? La vue était splendide malgré les nuages. Et l’intérieur aussi a l’air gigantesque ou c’est juste la vidéo qui donnait cette impression parce que tout était vide ? Tu as trouvé une maternelle pour Thomas ? Le village n’est pas trop loin ? Ça prend combien de temps à pied ? Il n’y a pas eu de casse pendant le déménagement ?


Il se mit à sourire tout seul devant l’avalanche de questions sans queue ni tête qu’il débitait puis s’arrêta à nouveau pour étudier le comportement de sa femme. Cette dernière venait de quitter la contemplation de l’œuvre de Thomas, avait fixé l’écran avec un regard indéchiffrable puis s’était retournée pour chercher quelque chose derrière elle. Soudain elle faillit tomber de sa chaise et revint rapidement vers l’écran. Un léger écho indiqua à Colin que sa voix venait de lui parvenir. Doucement, elle se détendit sur son siège et son sourire revint illuminer son visage. Elle se mit même à rire et il essaya de se remémorer ce qu’il avait pu faire à ce moment-là pour arriver à ce résultat.


— Pour faire les cons hein ? répéta-t-elle.


Après un moment, elle reprit :


— C’est frustrant mais formidable cette connexion. J’espère que ça ne t’attirera pas d’ennuis.


Une pause. Son ton était joyeux.


— Froid ? Non, j’ai allumé la cheminée dans le salon. Il fait plutôt chaud maintenant.


Son regard se reposa sur le dessin devant elle et son visage se fit las. Lorsqu’elle reprit, ses inflexions s’étaient faites plus nostalgiques, plus lentes, presque hésitantes, aménageant de longs silences entre chaque phrase.


— C’est bizarre d’avoir emménagé ici sans toi. Mais même si tu n’y as jamais mis les pieds, j’ai l’impression de sentir ta présence des fois près de moi. C’était ténu au début, mais plus ça va et plus elle est forte. C’est tellement cliché, mais j’ai l’impression de sentir ton amour à travers l’espace. Des fois, la nuit, je rêve que tu me rejoins sous les draps, que tu me prends dans tes bras… Mais tu es si froid alors… Je me retourne en sursaut. Mais sous les draps qui retombent, je suis seule. J’imagine que c’est le froid de l’espace. Tu me manques tellement. Je ne sais pas si cette sensation me réconforte ou va me faire devenir folle. Ces derniers temps, sans doute à cause de l’annonce de ta surprise, j’ai même cru voir parfois une ombre qui pouvait être la tienne s’enfuir dans un couloir. Je sais qu’on n'en a plus besoin, mais je vais reprendre un petit job au village pour me changer les idées quand le petit est à l’école.


À l’évocation de leur fils, elle sembla reprendre vie.


— Quand il est là, il remplit toute la maison. Il a le même rire que toi. Il court partout. Il s’invente des jeux fous. Les premiers voisins sont assez loin et ils n’ont pas d’enfants de son âge. Du coup, je passe beaucoup de temps à jouer avec lui. Autant pour lui que pour moi. Il a les mêmes manies que toi. Il rote. Il pète. Il met ses doigts dans son nez, plaisanta-t-elle. Je lui donne toute l’attention possible, mais il s’est quand même fait un copain imaginaire. C’est flippant des fois ! Mais c’est normal à son âge. Tiens, regarde son dessin, ça doit être lui.


Elle leva la feuille devant elle quelques instants. Le dessin de Thomas représentait trois personnages. Vers la gauche, ce devait être Élise. Les cheveux étaient longs et le corps évasé vers le bas faisait penser à une robe. Sur la droite, son père ressemblait au Petit Prince, debout sur un grand cercle qui devait être son petit astéroïde. À la manière des représentations égyptiennes, les corps étaient de face, tandis que les têtes étaient de profil. De grands traits tout simples dessinaient des sourires sur les côtés des visages. Le couple se regardait. Enfin, tout contre le bord gauche de la feuille, dans le dos de la mère, un gribouillis noir était surplombé d’une tête dont le trait marquant la bouche s’inclinait vers le bas. Une sorte de main s’extrayait des ratures. Elle tenait quelque chose qui pouvait être une fleur. Élise s’était peut-être habituée, mais l’image provoqua un certain malaise chez Colin.


— Attends, je retourne le chercher. Je l’entends parler dans la pièce d’à côté. Je t’aime.


Il eut envie de lui dire de prendre son terminal avec elle. Il n’avait pas envie de se retrouver seul et ça lui aurait fait visiter la maison. Mais c’était inutile avec ce décalage. L’espace d’un instant, il se sentit enfermé dans une petite boîte. Posé au milieu de ce salon inconnu, avec juste une petite lucarne lui offrant une vue limitée sur le vaste monde. La métaphore n’était pas très loin de la vérité. Sur sa petite planète naine, il était confiné aux compartiments pressurisés. Et même pendant les forages des astéroïdes voisins, il n’appréciait l’univers qu’à travers des écrans. Seule une large coupole dans la station permettait de voir les étoiles à l’œil nu. Cet endroit s’était vite transformé en salle de détente pour toute la petite colonie. Si bien que du matériel était officieusement détourné du projet principal pour l’agrandir. On y jouait aux cartes, on y buvait une bière maison infecte, mais qui avait le mérite de faire passer le goût de vieille pisse qui persistait dans l’eau extraite des profondeurs de Cérès malgré les filtrations. On ne savait pas qui avait eu l’idée d’embarquer les céréales et la levure. Il alla s’en servir une, profitant de l’absence de sa femme. Puis il se dit qu’elle serait sûrement revenue le temps que la vidéo lui parvienne et cela le fit glousser. Élise revint en tenant Thomas par la main. Ils étaient suivis par une grande ombre qui s’estompa vite. Colin se retourna instinctivement pour voir la source lumineuse qui avait créé cet effet puis se mit une baffe en constatant son absurdité. Comme ils s’approchaient de la caméra, il vit que son fils pleurait.


— Il a fait une bêtise ? Ha, ce décalage.

— Oui ?


Il fut d’abord surpris par cette réaction immédiate puis remarqua le léger écho qui avait repris. Son précédent message devait être arrivé au même moment. Sa femme s’installa dans son fauteuil avec l’enfant dans les bras. Elle le berçait et le rassurait tout en essayant d’écouter ce que son mari disait. Colin monta le son pour essayer d’entendre ce que murmurait sa femme à l’oreille de son fils.


— Voyons, il n’y a personne ici pour nous faire du mal. Ton ami… Il ne restera sûrement pas fâché longtemps. Et s’il est amoureux de moi, il devra se faire une raison. J’ai déjà ton papa dans ma vie, il m’aime et je l’aime.

— Salope !


Le cri fit tomber Colin de sa chaise. Il n’était pas certain d’avoir bien entendu ou si c’était juste un parasite dû au volume élevé. Sur l’image, sa femme ne semblait pas avoir remarqué, mais son fils paraissait plus recroquevillé dans le sein de sa mère. Il vida le reste de sa bière d’un trait et mit cet incident sur le compte de son imagination. Les nombreux astéroïdes, riches en métaux précieux, pouvaient brouiller les transmissions, il le savait. Il devait être tard sur Terre, ou le temps se couvrait, ce qui expliquait l’obscurité qui semblait recouvrir le fond de l’image. Fort de ce raisonnement, il baissa légèrement le son et alla se prendre une autre bière pour finir de se remettre. Quand il revint s’asseoir, il entendait toujours un marmonnement qu’il attribua à son épouse, mais celle-ci finit par lui adresser la parole :


— La maison est assez isolée, mais elle est si belle. Le terrain est immense. En fait, il y a une clôture, mais elle est plus loin en bas. On ne la voit pas de la terrasse. C’est fou tout ce qu’on a par rapport au prix qu’on a payé. Pourtant, c’est bien isolé, le chauffage géothermique fonctionne bien. Je n’ai pas encore trouvé de vice caché, mais je t’assure que je cherche.


Elle ponctua sa dernière phrase d’un sourire ironique, son index pointant le ciel pour marquer sa détermination.


— Tous nos amis sont venus aider pour le déménagement malgré la distance. Il y avait largement la place pour les héberger le week-end et on a étrenné le four à tarte flambée qu’il y a dehors. Je n’ai pas eu de souci pour Thomas. Je suis obligée de l’emmener en voiture tous les jours mais même avec la venue de la neige, la route est toujours dégagée. Ils doivent être au taquet ici parce que je n’ai jamais vu d’engin passer et que c’est loin d’être une route principale qui passe par chez nous.


Lorsqu’elle marqua une pause, Colin fut étonné d’entendre encore une sorte de marmonnement en fond. Il était prêt à l’assimiler à des parasites mais cela ne ressemblait pas à un bruit blanc. De courts éclats étaient coupés de façon irrégulière. Cela ressemblait à une voix, mais il était évident que ce n’était plus Élise qui chuchotait. Il s’approcha de l’écran pour vérifier si ce n’était pas son fils, mais il avait le visage contre la poitrine de sa mère et se couvrait la tête. La pensée fugace traversa l’esprit de Colin que lui se sentirait bien à la place de son fils. Mais cette idée fut vite chassée par une forte inquiétude pour ce dernier. Il ne comprenait pas ce qui l’avait mis dans cet état et posa la question, quitte à prendre son mal en patience pour une petite demi-heure. Pendant ce temps, sa femme continuait tout en caressant les cheveux de son enfant pour le rassurer.


Comme sa femme parlait, il ne pouvait pas monter le son sans faire saturer les haut-parleurs pour mieux entendre la seconde voix. Il aurait voulu demander à Élise de se taire, mais quels effets aurait eu une telle requête douze minutes plus tard. Pendant ce temps, l’obscurité avait totalement englouti la pièce.


— Ma chérie, que se passe-t-il ? Pourquoi fait-il si sombre chez toi d’un coup ?


Sa voix avait un air suppliant et il s’en rendit compte. Il se força à respirer profondément, à reprendre son calme. Il avait calculé son appel pour tomber en fin de matinée, mais il avait pu se tromper. Il était facile de vérifier si c’était la nuit qui tombait, un regard dans les paramètres lui donnerait l’heure terrestre. Il hésita, mais il devait se rassurer. La fenêtre recouvrit l’image. Il ne prit pas longtemps à trouver l’information qu’il cherchait : onze heures trente et quatre minutes. Il relut plusieurs fois. C’était bien le matin. Les secondes défilèrent quelques instants jusqu’à ce qu’il bascule à nouveau l’affichage. Son fils ne bougeait toujours pas tandis que sa femme lui parlait en souriant. Autour d’eux s’était formée une brume légère qui se densifiait doucement.


— Mais, Élise, tu ne vois rien ? C’est quoi cette fumée ?


L’absence de réponse l’exaspérait alors que la brume gagnait toute l’image. Sa femme s’était tue sur une remarque anodine à propos du jardin. Il ne fixait plus qu’un écran noir. Dans sa cellule, tout était calme, immobile, seulement troublé par cet incessant murmure. Près d’une minute passa avant qu’il ne pense à monter le son à nouveau. Il tendit une main tremblante vers le contrôle, inspira profondément et poussa le volume au maximum.


— Non ! Je veux mon papa !


Le cri de son fils lui vrilla les tympans. Il ne fut pas certain ensuite, à travers l’acouphène, d’avoir bien entendu une voix grave répondre lentement :


— Jamais plus.


____________________________________________

Ce texte a été publié avec un mot protégé par PTS.


 
Inscrivez-vous pour commenter cette nouvelle sur Oniris !
Toute copie de ce texte est strictement interdite sans autorisation de l'auteur.
   Anonyme   
29/2/2016
 a aimé ce texte 
Passionnément ↑
Une nouvelle de science-fiction rondement menée. La peur monte crescendo. L'on sent une certaine maîtrise de l'intrigue, cet art de faire monter la tension petit à petit en jouant sur les peurs les plus profondément ancrées en nous, jusqu'au dénouement final, vraiment effrayant.

Le huis clos, la distance, la contrainte de devoir attendre plusieurs minutes avant de recevoir un message, sans pouvoir intervenir pour enrayer les choses, tout y est !

Wall-E

   vendularge   
16/2/2016
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour,

Atmosphère angoissante et bien menée pour cette St Valentin un peu spéciale qui va rendre fou notre malheureux personnage. C'est une bonne idée, celle de suggérer sans décrire, ça laisse place à nos propres peurs ..

Merci

   Anonyme   
16/2/2016
 a aimé ce texte 
Un peu
Beaucoup de mystère dans cette histoire. Je ne suis pas certain d'avoir bien compris, en fait c'est le décalage du dialogue entre le spationaute et sa famille qui m'embrouille un peu. J'ai parfois l'impression que les réponses sont immédiates, sans temps de latence.
Il y aurait donc une présence près du petit garçon, visiblement hostile. Mais pourquoi la mère ne la voit pas ? Quelle est cette obscurité qui remplit la pièce à la fin ? Vous laissez trop de questions en suspens. Plutôt que meubler le récit avec ce long dialogue à force ennuyeux, vous auriez dû donner plus de précisions, distiller davantage une atmosphère oppressante.

   Vincendix   
27/2/2016
Ce récit me rappelle la première strophe d’un poème d’Hector Vigo écrit en 2320.

Oh ! Combien de Colin, combien de cosmonautes
Qui sont partis bien loin comme les Argonautes,
Et beaucoup trop longtemps, cocus sont devenus ;
Combien de voyageurs isolés dans l’espace
Ont été oubliés et ont perdu leur place
Dans leur propre maison, ces faits sont bien connus.

C’est de ce texte qu’est tiré le célèbre dicton :
Qui va dans l’espace
Perd sa place.

   Bidis   
29/2/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
« Passionnément » pour l’idée du décalage horaire.
« Passionnément + » pour le double suspense : on se demande si le drame va se situer lors d’une sortie dans l’espace ou à cause d’un intrus ou autre chose dans l’appartement. Un double suspense donc, il fallait y songer. Mais il aurait pu être un chouia plus développé.
« Bien » : pour l’écriture qui,cependant, donne l'impression d'être un peu brouillonne même si elle ne l'est pas.
« Peu » : pour le thème imposé. Il ne faut pas nécessairement que ce qui se passe (ou qui est plutôt suggéré) de « gore » se situe à la Saint Valentin.
Et maudit soit l'auteur, parce que je ne suis pas assez subtile pour bien comprendre une fin que j'attendais en haletant.
Ça fait quoi, tout ça ? Sans doute «beaucoup » sans plus. Mais un "plus" que j’ajoute quand même, parce que cela reste ma nouvelle préférée du concours.

   Anonyme   
27/2/2016
 a aimé ce texte 
Bien ↓
J'avoue mon incompréhension. J'ai cru à la présence d'un amant dans la maison. Il y a tout de même assez d'éléments pour croire à ca. Mais cette fumée brouille ma vision, c'est le cas de le dire.
J'ai alors songé à exploiter le titre pour trouver une piste. Il s'agirait donc de la voix d'un esprit ? Je ne comprends toujours pas la fumée. Y a-t-il un incendie ? Dans ce cas, pourquoi la femme ne réagit pas ? Un suicide doublé d'un infanticide ?

Si ce flou est voulu, c'est évidemment réussi, mais le fond me reste trop obscur pour le goûter vraiment. J'ai peut-être manqué des éléments de compréhension.

Question forme, c'est écrit correctement, mais je n'ai rien trouvé qui puisse m'exciter vraiment. Du coup, je me suis un peu ennuyé et j'ai passé le temps en cherchant à vérifier la crédibilité. Les douze minutes sont crédibles, étant donnée la distance de la ceinture d'astéroïdes. Il n'y a en réalité que deux broutilles qui m'on alerté :
1. "De son côté du moniteur" : c'est-à-dire "de son côté de SON moniteur", ce qui laisse à penser que l'épouse et le fils se trouvent derrière SON moniteur.
2. "On ne savait pas qui avait eu l’idée d’embarquer les céréales et la levure." : Le fait que quelqu'un puisse emporter ce genre de choses sans vérification et/ou autorisation dans une mission spatiale me parait très peu crédible, étant donnée la dangerosité d'une contamination possible.

Bon, en final, je trouve qu'une atmosphère étrange a pu être créée et que l'exercice d'écriture né du décalage temporel est intéressant, ce qui n'est pas mal du tout, mais cela ne me suffit pas tout à fait. La correspondance avec le thème est peut-être un peu légère, mais ce n'est pas si grave.

   hersen   
27/2/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Sur le fond, une histoire sans grande originalité. Un couple, un enfant. Papa travaille loin et part longtemps. Mais pour un travail très, très bien payé. Donc on a acheté une belle maison, la famille peut financièrement voir venir. mais voilà, Maman rencontre quelqu'un, que l'aisance financière ne doit pas rebuter. Pour le petit garçon, c'est le drame. Il veut son Papa.
Mais voilà, Papa ne reviendra pas, perdu à tout jamais dans l'Univers. Avec à la fin l'angoisse quand on comprend que le spationaute "voit" tout cela, sa femme, son fils qui le réclame et cette ombre et cette voix étrangère. Totalement impuissant.

Mais le traitement est très original; Vraiment de très bonnes idées, on est très mal à l'aise quand on devine ce qui se profile. Et l'idée d'être prisonnier de l'espace : tellement flippant.

merci pour cette lecture.

   Anonyme   
28/2/2016
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Bonsoir,

J'ai trouvé votre récit intéressant, bien que je n'en ai pas réellement goûté toutes les subtilités.

L'idée du décalage est assez bien trouvée, elle permet d'installer ce malaise bien présent dans toute l'histoire.
Par contre, la fin me laisse perplexe, je me demande si la contrainte du nombre de caractères n'a pas un peu desservie à l'histoire, ou au bouclage de cette dernière plutôt !
Du coup, ça me laisse un goût de trop peu.

En tout cas, j'ai pris plaisir à vous lire. Merci.
Et bonne chance pour le concours !

   macaron   
29/2/2016
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Je relis une deuxième fois la fin, je pense au copain imaginaire, non ce n'est pas cela, un amant alors, cette voix d'homme...Dommage, ce flou encombrant, l'idée du décalage horaire donnait une empreinte subtile et pleine de suspens à votre nouvelle SF. La conversation est très bien relatée, on s'y croit vraiment, on est même impatient d'entendre la réponse suivante. Une écriture bien en rapport avec le genre, accessible, avec un vocabulaire pas seulement réservé aux spécialistes.

   carbona   
7/3/2016
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour,

L'idée est originale. Le décalage dans la vidéo est très réussi avec toutes les descriptions de la mère et de l'enfant. J'ai été tenue en haleine. L'écriture est très agréable, ça se lit avec plaisir. En revanche je suis déçue de la fin qui est très ouverte et n'apporte pas assez de précisions et d'explications, le champ est trop libre pour imaginer la suite, j'aurais aimé être davantage guidée.

Merci.

   melvin   
10/3/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour,

Une très belle évocation des contraintes liées à l’éloignement dont la SF fait - trop - souvent abstraction. Votre texte m’a séduit par le rendu des dialogues asynchrones, étirés dans le temps par la distance et le suspense que vous construisez sur cette situation.

J’ai retrouvé dans l’évocation du quotidien des « astéronautes » par micros évènements le type de narration que j’ai adoré dans « Europa Report ».
J’ai aimé les interventions de la « voix » qui fonctionnent plutôt bien et font monter la tension du récit. Sa nature, comme le montrent les différents commentaires, prête à interprétation et ce n’est pas un mal. Mais, votre texte aurait gagné en efficacité en distillant quelques indices à même de restreindre le champ des possibles qui reste un peu trop vaste à mon gout.


Oniris Copyright © 2007-2023