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Policier/Noir/Thriller
nanardbe : Jack Bye - Saison 1 - Épisode 4, 5 et 6
 Publié le 18/04/07  -  8 commentaires  -  10281 caractères  -  88 lectures    Autres textes du même auteur

La suite des aventures de Jack Bye. Doucement mais sûrement, on comprend ce qui se passe.


Jack Bye - Saison 1 - Épisode 4, 5 et 6


Épisode 4 – Du complot à la folie


Avez-vous déjà remarqué le comportement de vos amis ou de vos proches quand vous êtes malade ? C'est véritablement l'horreur ! On vous plaint, on vous cajole, vous vous sentez observé, veillé... soigné !

Ici, dans ce bel établissement psychiatrique, c'est pire ! Tous les samedis, ma belle-famille vient me rendre visite. Belle-maman, beau-papa, le beau-frère, sa femme et ses enfants…

D'abord, le vendredi, l'infirmière vous annonce la bouche en cœur :


- Demain on est samedi ! Votre famille vous rend visite. Faites-vous beau !


Comme si d'habitude je suis un personnage laid ou repoussant. J'ai envie de lui dire que je suis fou, que de toute façon leur visite ne m'intéresse pas, que la seule chose qu’ils veulent, c'est amener les enfants voir le monstre. Après tout, c'est moins cher qu'une journée à Walibi ! D'ailleurs, je vais mettre sur ma porte : « Jack Bye, phénomène de foire ! »


Enfin ! Le samedi matin, à dix heures (ils sont ponctuels, ces cons, rien de pire pour rester fou, la ponctualité : pas de surprises, pas de suspense)… ça sonne juste comme une église : le samedi à dix heures...

D'abord belle-maman :


- Oh ! comment va mon Jakou d'amour, aujourd'hui ? Tiens, je t'ai fait des galettes !


Des galettes. Sans sucre, en plus. Je suis fou, et on me fait bouffer light. Le pire, c'est que si j'ai le malheur de râler ou de ne pas dire merci, paf ! chez le psy ! Alors en général, je fais le gentil, je demande des nouvelles de la famille, je m'informe de savoir comment mes neveux se comportent à l'école - comme si j'en avais à foutre, moi ! Ils me prennent pour un con. Un demeuré, une erreur de parcours.


Et si je n'étais pas fou, moi ? Si les personnages que je rencontre existent bel et bien ? Si ma famille et mon entourage imaginent un méga complot pour me faire passer pour fou ? Après tout, je suis peut-être au courant de certaines choses, ou ils croient que je le suis... Une chose est sûre : il faut que je fasse comme si ne rien n'était...


- Alors, comment tu vas ? Qu'as-tu fait cette semaine ?


La question de mon beau-père flairait le piège. Mais aussi sûr que sa cigarette froide puait à cent kilomètres, je ne lui dirai rien ! Je vais me contenter d'un « Rien, comme d'habitude. » Et toc ! Il ne l'aura pas volé, celui-là ! Rien. Ce rien signifiait déjà beaucoup, mais il ne faut pas qu'ils se rendent compte que je suis au courant du complot. J'ajoute donc un beau comme d'habitude - heureusement que Claude François passait sur le vieux poste de radio !


Mais il faut qu'ils partent, que je reste seul, je dois réfléchir, trouver les moyens d'échapper au complot... Que faire ? Je sais ! Appeler l'infirmière !

Je me lève donc, je m'approche de la porte et là... couché sur mon lit, j'entends la voix de l'infirmière me dire :


- Monsieur Bye, vous avez eu un malaise mais tout va bien. Reposez-vous...




Épisode 5 – Sort de ses gonds


Cette fois, c'est sûr... Je suis fou ! Le fou du Roi ! Celui qui amuse. Celui à qui nous versons quelques gouttes de vin pour qu'il fasse ce petit délire qui amusera tant l'entourage... Enfin, c'est ce que je crois, c'est ce que j'imagine du fond de ma chambre blanche, entouré de draps blancs et de murs blancs... Car, oui ! l’asile, du moins ce que j'en vois, est cruellement blanc ! Essayez de vous mettre à ma place... Si vous êtes dans un asile, c'est sûrement parce qu'un médecin a décidé que vous étiez malade... Que votre cerveau ne fonctionnait pas. Gentiment, votre famille vous place dans cette belle chambre et là... Rien, du blanc c'est tout ! Pas de photo, car je risquerai de faire une fixation affective, pas de vêtement chic (d'ailleurs à qui je les montrerais ?), des barreaux aux fenêtres qui ne s'ouvrent pas. Bref un environnement plus blanc que le slip du pape un dimanche de carême…

Ça rend fou, toute cette monotonie... Je suis abruti - fou ! « C'est fou ce que le mot fou me rend fou... » C'est la phrase, dont je ne suis pas peu fier, que j'ai placée à mon psy il y a quelques heures... J'ai eu droit à un long monologue sur le thème de la maladie et non de la folie... Mais il ne m’a toujours pas dit de quoi je souffre exactement... D'ailleurs depuis pas loin de six mois que je suis ici, je n'ai pas l'impression que quelqu'un me l'ait dit...


Et si je n'étais pas fou ? Si je savais quelque chose que je ne devais pas savoir ? Comment se fait-il que je ne me rappelle pas de ma femme ni de ma belle-famille ? Comment expliquer qu’en regardant ma femme, je songe invariablement à ma secrétaire ? Que même si elle a de belles cuisses, je ne me rappelle pas avoir mis dans mon lit… Bizarre, non ?

Je ne vois qu’une solution : je dois absolument me remémorer l'évènement qui a précipité mon délire... Une femme entre, est menacée de mort, me laisse de l'argent, puis me roule un méga patin...

Je me retrouve enfermé ici, à jouer les fous pour avoir la paix... Tel est le bilan de ces six derniers mois...


Il me reste une seule chose à faire : sortir d'ici ! Trouver ce que tout le monde sait mais que moi j’ignore… Connaître enfin le secret qui fait trembler le monde au point de m’enfermer et de me faire passer pour fou. Soudain, je sens une surdose d'adrénaline monter en moi. J’en ai vraiment marre de toute cette histoire, il faut que je sorte ! Avec une force dont je ne me croyais pas capable je réussis à enfoncer la porte de mes poings... Après quelques coups bien placés, la porte haute sécurité saute de ses gonds et le long couloir des chambres s’offre à moi. Rapidement l'alarme se déclenche, un joli son, celui d'une ambulance, SI DO SI DO... à moins que ce ne soit RÉ LA RÉ LA, je ne suis pas mélomane et en fin de compte ce n'est pas le plus important quand on s'évade...

Toujours est-il que je me retrouve dans le couloir sans savoir quelle direction prendre... Heureusement de gentils badauds se trouvent à quelques mètres de moi et je suis sûr qu’ils se feront sûrement un plaisir de me renseigner... Je m'approche donc d'eux et je leur lance :


- Dites-moi, mon brave, pouvez-vous m'indiquer la sortie, s’il vous plaît ?


Quelques heures plus tard, je me retrouve attaché sur mon lit avec une jolie infirmière blonde pour me dire d'une voix suave :


- Bonjour, n'ayez pas peur, vous avez tenté de vous enfuir, ne craignez rien. Reposez-vous.


Je ne saurai jamais ce qui s'est passé...




Épisode 6 – Un nouvel espoir ?


C'est amusant de le constater, quand vous êtes comme moi enfermé avec des neurasthéniques profonds, le moindre petit évènement qui vient perturber votre quiétude éternelle vous marque de façon quasi indélébile. Il y a quelques instants, je viens d'avoir la visite d'un homme qui risque de déterminer une fois pour toute si je ferai partie de la prochaine sélection de l'équipe à la camisole, lors des prochaines olympiades inter-psychiatres ! En effet, ce matin, un homme d'une taille assez petite, encore que "petite" n'est que très relatif, car il est plus petit que moi mais plus grand que ma femme; qui, elle-même est plus grande que sa mère qui est plus petite que son mari qui est plus petit que moi... Bref, un homme d'environ un mètre soixante-dix, vêtu d'un imperméable bleu foncé, d'un chapeau melon, d'un pantalon bleu et de botte en crocos très peu sexy. Cet homme entre dans ma chambre. Comme je suis poli et que je n'ai rien d'autre à faire, je le fais asseoir sur la seule chaise de mon mobilier. Comme j'ai eu quelque mauvaise expérience auparavant, je m'assure de l'existence réelle de ce monsieur en appelant l'infirmière de garde. Une fois tous mes apaisements reçus, je décide d'enfin l'écouter...


- Monsieur Bye, dit-il. On vous prend pour un fou !

- Ah ? Vraiment ? Grande nouvelle, en vérité.


Un instant hésitant, il reprend :


- Monsieur Bye, je veux dire que vous êtes ici sans en avoir besoin, on vous ment.

- Vous voulez dire que...


Un instant, je ne sais quoi dire. C'est quand même terrible que pendant des mois vous clamez partout que vous n'êtes pas fou, on vous soigne, vous pique, vous endort à la première occasion, vous "questionne" à gogo… Mais une fois que vous acceptez votre sort, là, un type de petite taille vient vous rendre visite et vous annonce que vous n'êtes pas fou...


- Je veux dire, Monsieur, que vous êtes la victime d'un méga complot...

- Expliquez-vous.


Cet homme vient de piquer ma curiosité, je n'en peux plus, il me faut savoir ce que cet homme a derrière la tête.


- Voilà ! Il y a huit mois, une dame est venue dans votre bureau. Elle vous a demandé de découvrir qui voulait la tuer, c'est bien ça ?

- Oui et non ! En fait, cette dame, je l'ai inventée, elle n'est pas réelle...


Je ne sais vraiment plus que penser... Cet homme, assis là, peut être la preuve que je ne suis pas fou... Je dois en savoir plus, absolument...


- Monsieur Bye, je puis vous assurer que cette dame existe vraiment, et vous devez la retrouver... Je n'ai malheureusement pas le temps de vous expliquer dans les détails, votre mémoire doit vous revenir d'elle-même. Si je vous révèle tout, vous pouvez sombrer définitivement dans la folie...

- Mais dites-moi au moins ce que je dois chercher ! Qui êtes-vous ?


Les idées se bousculent dans ma tête, je ne comprends plus rien.


- Dites-moi, que dois-je faire ?


Le petit homme se lève, prend la direction de la sortie. Il semble souriant, il sonne, fait signe à l'infirmière qu'il désire sortir. Quand la porte s'ouvre, il se retourne vers moi et me dit :


- Ce que vous devez faire ? Éviter ce qui vous rend fou, retrouver le calme intérieur, et sortir d'ici. Le plus rapidement possible. Bientôt il vous faudra faire un choix. Si vous faites le bon, on se reverra...


J'ai peur de lui poser la question, pourtant je le dois :


- Et si je fais le mauvais ?

- Alors vous ne saurez jamais la vérité ! Ciao, Bye !


Il me laisse seul dans ma chambre...


Depuis, je me pose cette question, quel est ce choix que je vais devoir faire ? Qui est cet homme ? Faut-il croire ce qu'il dit ? Soudain la porte de la chambre s'ouvre... C'est l'infirmière :


- Bonjour, Monsieur Bye, Alors, allez-vous prendre vos médicaments sans résistance, aujourd'hui ?


 
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   nanardbe   
2/5/2007
eh bien, il n'y a pas beaucoup de com ici...

Dommage ;-)

   Anonyme   
4/5/2007
moi j'aime toujours continue...

   Pat   
4/5/2007
Il y a beaucoup de textes à lire.... Il serait dommage de s'arrêter, on a envie de connaître la suite. A moins que vous ne sachiez pas comment continuer. Le style est agréable, enlevé, humoristique, même si j'y trouve quelques maladresses. Pour votre information : dans un hôpital psychiatrique, il n'y a pas que des neurasthéniques (c'est d'ailleurs un terme qu'on n'emploie pas dans le milieu), il y a surtout des psychotiques (schizophrènes, paranoïaques surtout), des déments, quelques maniaco-dépressifs, parfois des mélancoliques et d'autres joyeux compères... Le monde est finalement plus varié qu'on ne l'imagine. Et ils sont loins d'être tous enfermés.

   Maëlle   
5/5/2007
La "gurison" tient du tunnel. Il n'y à ni le décalage, ni l'ironie, ni l'énergie que j'y voyais avant. Heureusement que l'homme mystére vient (in estrémis) relancer l'attention!

Cet HP aurait put inspirer de l'horreur (les odeurs, les cris la nuit, les infirmieres qui parlent à la troisième personne, et la sensation de se dédoubler...) C'est dans le texte? Ah, oui... on le remarque à peine. c'est dans les mots et pas ailleurs. "Je deviens fou", c'est une phrase.

"Je m'interromps brusquement en entendant l'écho de ma voix. Ce n'est pas la première fois. Je parle tout seul. Je me parle tout seul. A qui pourrais-je parler si ce n'est à moi-même? Je pose la main sur le mur. Le platre est réche sous mes doigt. Je laisse glisser ma main le long d'une fissure. Pourquoi ais-je fait ça? Est-ce le geste d'un fou?"

   zeutlers   
15/5/2007
J'aime bien le style et l'idée! Très bon!

   oxoyoz   
19/5/2007
 a aimé ce texte 
Bien ↑
La description de la folie est de son environement est toujours agréable. Le mystère est maintenu à travers le personnage qui pense être saint d'esprit mais qui continue à résonner comme un fou. Les "blanc" dans sa mémoire et dans le texte accentue cette effet.

Mais on commence à s'engluer, l'intrigue est presque en pose, on tourne un peu en rond. Le "nouvel espoir" (c'esty pas le 4épisode de StarWars ^^?) relance l'affaire. L'idée est bonne mais la réalisation me déçoit un peu. Je l'aurai aimé un peu plus énigmatique, plus froid ou distant. C'est mon avis mais je le trouve un peu potiche le nouvelle intervenant. Ses mots comme "méga", "ciao, bye" ne colle pas au dramatique de la situation. Mais c'est peu être un partie pris pour discrédité ce nouvel espoir : est-il sérieu, imaginaire, moqueur ??

   Menvussa   
30/4/2009
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Faudrait qu'il en sorte de cet hôpital, sinon c'est le lecteur qui va sombrer dans la folie.

   cherbiacuespe   
29/4/2021
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Là, on nage en pleine complexitude, on barbote dans le mystère épais et puréesque. Fou ? Pas fou ? Et qui s'est ce type ?

Le ton ne change pas, simple, la construction est la même, simple aussi et l'idée toujours paranoïaque. On se régale !


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