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Fantastique/Merveilleux
nemson : 1 387 étages en sept couleurs
 Publié le 05/03/10  -  21 commentaires  -  11981 caractères  -  112 lectures    Autres textes du même auteur

Je ne sais pas comment ce fut possible, toujours est-il que pendant un moment, une quinzaine de minutes, la départementale n16 s’est trouvée placée précisément entre les deux phénomènes.


1 387 étages en sept couleurs


Je ne sais pas comment ce fut possible, toujours est-il que pendant un moment, une quinzaine de minutes, la départementale n16 s’est trouvée placée précisément entre les deux phénomènes.


À cet endroit la route formait une ligne droite de quelques kilomètres, la voie de gauche baignait dans une ombre cendrée tandis que la mienne déroulait son asphalte en plein soleil. J’ai jeté un œil sur Alice pour vérifier si elle avait remarqué quelque chose mais elle était, comme d’habitude, en apnée dans ses pensées et fixait le pare-soleil en murmurant sa chanson, toujours la même.


Je lui ai lâché un « t’as vu ? » et elle s’est redressée subitement en scrutant les alentours. La d16 traversait un plateau naturel d’une centaine de km2, à perte de vue des champs d’où surgissaient régulièrement toutes sortes de bestioles, dans le genre sanglier ou renard. Alice adorait ça et quand elle apercevait un daim ou une biche, elle pouvait les suivre des yeux pendant plusieurs minutes et parfois ce n’était plus qu’un point minuscule en équilibre sur l’horizon, mais elle restait fascinée, immobile, juste la tête qui pivotait doucement quand notre trajectoire déviait.


« Où ? » elle m’a fait en vérifiant dans tous les rétros. « Regarde de ce côté, c’est la pluie, c’est presque noir ! Tu vois ? Par là, c’est plein soleil, juste ce bébé nuage là-haut, et la route elle passe exactement entre les deux ! »


Elle est restée à me fixer la bouche entrouverte, visiblement elle ne comprenait pas où je voulais en venir, « y a pas Bambi ? » elle m’a demandé, « non y a pas Bambi Alice, je voulais juste… non rien, oublie ça. »


Le contraste était hallucinant, sur ma gauche, des noirs profonds, grossiers, peints aux doigts, des nuances de gris qui s’emmêlaient en rouleaux avec au fond la pluie qui traçait des coulées verticales, tendant des filets de vapeurs entre ciel et terre. Tout ça formait un magma obscur qui pesait sur la clarté, l’écrasant jusqu’à en faire, à ras de terre, un concentré luminescent qui envoyait désespérément des rayons fuyant dans tous les sens. Un pas de dieu dans une flaque de lumière je dirais.


À droite, c’était l’été. Le grand soleil et un minuscule nuage, une brebis égarée dans un pâturage bleu. Des tas d’oiseaux de toutes espèces s’étaient refugiés du bon côté, ils se déplaçaient en escadrons et envahissaient les pylônes, les toits de fermes, les câbles du téléphone, j’ai vu un château d’eau dont la terrasse était aussi pleine qu’un stade un soir de finale, ils s’étaient tous installés, attendant la suite du spectacle.


C’est d’abord Alice qui l’a aperçu. Elle s’est agitée en tendant un doigt vers le haut du pare-brise puis m’a lâché un « là ! » criard qui m’a foutu la trouille. J’ai mis un coup de volant pour éviter un éventuel bétail mais rien sur les voies : « Quand le sage montre la lune, l’imbécile regarde le doigt » il a fallu que je relève la tête pour comprendre.


C’était un des plus beaux spécimens jamais aperçu dans le coin, un demi-cercle parfait, première fois que j’en voyais un complet, on aurait pu facilement y passer la tour Montparnasse, à vue d’œil au moins 2 km de rayon. Alice était sidérée, son visage encore plus pâle que d’habitude était un mélange d’inquiétude et d’excitation, J’ai compris qu’elle n’avait jamais vu ça.


- C’est rien ma puce, c’est normal, un arc-en-ciel, arc… en… cieeeel.


- kencieeelll…, elle a répété doucement et puis elle a enchaîné en murmurant sa chanson.


À partir de là, de la formation de l’arc, quelque chose a changé dans l’air, une pression aiguisée, une vibration qui provoquait un infime bourdonnement comme aux abords d’un transformateur haute tension. Alice l’a ressenti aussi et son murmure de chansonnette s’est arrêté d’un coup. Elle se concentrait sur le pare-soleil, immobile, comme si elle craignait d’être repérée par quelque chose. Pendant un bon kilomètre on a traversé un tunnel de silence artificiel avec des centaines de piafs qui nous observaient, on aurait dit les spectateurs accablés d’un cortège funèbre. Ça commençait à devenir carrément flippant cette histoire, d’autant qu’un éclair aussi long qu’une piste de ski s’est abattu du sommet de l’orage pour venir percuter un minuscule arbuste rescapé des labours : une gerbe d’étincelles et une main calcinée et squelettique a remplacé l’arbrisseau.


Au vu de la foudre, Alice s’est crispée reprenant sa litanie en version accélérée, pas bon, ça sentait la crise. Je me suis tassé sur mon siège prêt à encaisser le coup de tonnerre monstrueux qu’un tel flash devait forcement générer. Sauf qu’il ne s’est rien passé. J’ai tendu l’oreille, pas même un écho lointain. On a continué comme ça quelques minutes, j’avais hâte d’être au bout, toute cette ambiance électrique, ce microclimat apocalyptique, ça commençait à me taper sur le système.


Pas la moindre goutte du côté sombre mais c’était une question de minutes. J’essayais de situer mentalement la position du foyer saint Jean, ombre ou lumière, je penchais pour le beau mais rien de certain. Nous restait 4 kilomètres à tout casser, déposer Alice au foyer, ensuite rentrer chez moi et c’était tout pour aujourd’hui, mission accomplie : transporter Alice de l’institut médico-pédagogique au foyer saint Jean et vice-versa, c’était ça mon boulot, quatre fois par semaine et depuis presque un an.


Environ un kilomètre avant l’entrée du village, sur la gauche, était posé le château d’Offemont avec en arrière les premiers arbres de la forêt de Laigue. Le pied droit de notre arc-en-ciel disparaissait derrière les sommets feuillus. C’est là qu’Alice a commencé à s’agiter sérieusement. Elle m’a pointé le bois en murmurant : « Kenciel… ». Et plus on s’éloignait du secteur et plus elle augmentait de volume : « KENCIEL ! KENCIEL ! KENCIEEEEELLL !!! » Elle pointait toujours l’arc et son autre main se crispait en tortillant le tissu de sa robe. Connaissant bien Alice je savais exactement où elle voulait en venir, tout simplement aller voir ça de plus près. Mais comment lui expliquer que sa merveilleuse arche multicolore n’était qu’une illusion, que si on s’approchait ça allait disparaître ou s’éloigner.


Alice était une gamine de douze ans, un visage diaphane des yeux clairs et la cervelle d’un bambin de deux ans. De ce que je savais, elle avait subi encore bébé, un secouage énergique de papa-maman qui ne supportaient pas de l’entendre brailler. Son père s’était pendu dans sa cellule et elle voyait sa mère en période de vacances. En dehors de ça elle vivait entre l’IMP pour l’éducation et le foyer saint Jean pour le quotidien.


La crise montait. Je n’étais pas sûr quelle tienne le coup jusqu’au foyer. D’autant qu’on laissait l’arc derrière nous et sa frustration était un formidable détonateur. Je voyais ça d’ici : j’allais devoir m’arrêter, la maîtriser pour éviter les griffes et les morsures, me débrouiller pour attraper mon téléphone et réclamer du renfort. Les crises d’Alice étaient interminables, je n'étais pas rendu. Elle a poussé son fameux hurlement perçant, à ce stade c’était mort, la crise était irréversible. Sur ma gauche un chemin de terre prenait la direction de l’arc, j’ai pilé puis braqué à fond en hurlant à mon tour : « C’EST BON ! ON Y VA ! ON Y VA ALICE OK !… LA FERME ALICE ! LA FERMEEEEEEEEE !!! ».


Je ne sais pas au juste si c’est le fait d’avoir cédé ou bien celui de me voir dans cet état de nerf, toujours est-il qu’elle s’est calmée illico. Juste lâché doucement un petit « kenciel » en fixant le sommet des arbres.


C’est par un petit chemin forestier de fin d’été qu’on a pénétré le côté sombre de la météo du jour. Alice avait bien repéré que le pied de l’arc disparaissait derrière ce bouquet d’arbres. Elle était fébrile et tentait d’apercevoir quelque chose entre les feuilles.


Il fallait que je trouve un truc. D’ici peu elle allait constater qu’il n’y avait rien derrière les arbres. Peut-être tenter de rejoindre le foyer par la forêt, de mémoire c’était possible et une fois là-bas elle pourrait faire la crise de sa vie c’était plus mon problème, fallait juste me souvenir du parcours, un peu de concentration et le tour était joué, j’en étais là quand on a débouché dans la clairière.


J’ai pilé, Alice est partie en avant dans la ceinture mais le choc l’a plutôt fait marrer elle a même applaudi. Je suis resté comme un con, abasourdi, c’était là ! Ça palpitait ! Ça vibrait ! Larges comme la façade d’un building, les sept couleurs surgissaient du sol et s’élançaient vers le ciel en scintillant. J’étais scotché mais j’essayais quand même de cogiter, peut-être qu’on m’avait menti… ou bien j’avais mal compris… ou alors est-ce que je devenais dingue ?


Du coup je n’ai pas entendu Alice descendre, je l’ai aperçue au moment où elle me passait devant le capot. La portière était restée ouverte et j’ai entendu les joyeux « kenciel ! kenciel ! » qu’elle envoyait en direction de l’arc. Quand je l’ai vu cavaler vers les rayons, l’angoisse est montée d’un coup. Faut dire que depuis qu’on était plus proche, la tension environnante était montée d’un cran, maintenant on percevait même un ronronnement, un vrombissement lancinant, comme si ce truc faisait masse avec l’esprit.


J’ai eu la vision d’Alice désintégrée sous des millions de volts, ses boucles dorées giclant d’une explosion de morceaux de chair calcinée dans une odeur de cochon grillé. Je me suis éjecté du véhicule en hurlant, mais à peine le temps de faire un pas dans l’herbe qu’elle prenait déjà une douche de violet avec un bras dans l’indigo.


Il s’est passé quelque chose que je n’ai pas compris dans l’instant. Quand Alice est entrée dans l’arc, mon humeur a changé, l’angoisse s’est envolée pour laisser la place à une sérénité instantanée. Autre chose avait changé aussi, le bourdonnement dans l’air était différent, d’oreille je dirais un demi-ton au-dessus.


Et puis Alice s’est déplacée sous l’indigo, elle riait, la fréquence est encore montée, la note a changé et mon humeur aussi, je suis tombé dans une sorte de joie tranquille, j’étais un petit ruisseau dévalant une colline fleurie, j’observais en souriant bêtement Alice qui levait les bras dans le rayon, elle avait basculé la tête et regardait vers le sommet en riant tout ce qu’elle pouvait.


Maintenant Alice dansait, tournoyait en sautillant, elle passait d’une couleur à une autre en s’esclaffant, rouge/orange/jaune/vert/bleu/ mes sentiments changeaient en défilant comme les cartes d’un jeu qu’on battrait et Alice jouait de l’arc-en-ciel en virtuose créant des mélodies incroyables mais tellement évidentes à la fois qu’il me semblait entendre une révélation enfouie en moi depuis toujours. J’ai posé un genou dans l’herbe avec la pensée que tout était fini.


J’ai perdu connaissance, pas plus de trois ou quatre minutes d’après ma montre, c’est la pluie qui m’a réanimé, ça tombait dru, l’arc s’était volatilisé et Alice était au milieu de la clairière, le nez en l’air, visiblement déçue par la disparition de son « kenciel ».


On dégoulinait tous les deux et le volant me glissait dans les mains. Pendant le dernier kilomètre j’ai décidé de ne parler de ça à personne, je tenais à mon boulot et pas envie de passer pour un illuminé qui traînait les gamines dans les bois. On a débarqué dans la cour du foyer sous des trombes d’eau, je lui ai dit « à demain Alice » et elle s’est précipitée vers les portes avec son cartable sur la tête. À mi-parcours elle s’est arrêtée pour faire volte-face et m’observer. D’où j’étais avec la buée, les vitres trempées, je ne distinguais qu’un petit fantôme gris. Je crois qu’elle a dit quelque chose puis quelqu’un a ouvert une porte et lui a crié de venir.


Je suis rentré, la maison était froide. Pour ne pas sombrer dans le pathos et pour garder une certaine légèreté à cette histoire, je ne vous dirai pas pourquoi je n’ai jamais revu Alice. Pourtant ce fut le cas. Je pense à elle souvent et quelquefois j’entends son rire dans la pluie.


 
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   ANIMAL   
16/2/2010
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Une très jolie histoire, pleine de sensibilité, bien imaginée, bien racontée, en un mot elle me plaît.

Les descriptions du côté obscur et du côté lumineux sont superbes, l'ambiance posée, le crescendo de la crise d'Alice bien mené, les sentiments de son accompagnateur parfaitement rendus.

J'aurais vu une fin un peu plus fantastique, les possibilités sont multiples. Et pourquoi 1387 ? En référence aux harmoniques jouées par Alice ?

Mais ce sont les seules réserves que j'émettrais. Donc Bravo.

   Anonyme   
18/2/2010
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
l'histoire est très poétique. J'aime beaucoup la légèreté avec laquelle est décrite Alice sans pathos.
J'ai tiqué malheureusement sur la première phrase :
- Je ne sais pas comment ce fut possible, que je ne trouve pas très heureuse mais je n'ai pas réussi à trouver une meilleure formulation.
Sinon je ne suis pas sûre que le dernier paragraphe soit très judicieux
Les deux phrases : "Pour ne pas sombrer dans le pathos et pour garder une certaine légèreté à cette histoire, je ne vous dirais pas pourquoi je n’ai jamais revu Alice. Pourtant ce fut le cas." sont à mon avis vraiment en trop.

D'autres petites réticences sur la forme :
- le volant me glissait dans les mains. (me glissait des mains ?)
- Ca aussi je trouve que c'est un détail qui alourdit (le lecteur a compris qu'Alice était différente déjà) : "De ce que je savais, elle avait subi encore bébé, un secouage énergique de papa-maman qui ne supportaient pas de l’entendre brailler. Son père s’était pendu dans sa cellule et elle voyait sa mère en période de vacances. En dehors de ça elle vivait entre l’IMP pour l’éducation et le foyer st jean pour le quotidien."

Sinon j'ai beaucoup apprécié le fond de l'histoire, la poésie, l'espoir AH je suis peut être idiote j'ai pas compris les 1387 étages du titre

Merci

   colibam   
19/2/2010
 a aimé ce texte 
Bien
Un texte intéressant pour son originalité.
Vous commencez par instaurer une ambiance angoissante ; on s'attend à voir le véhicule happé par le côté sombre de la route ou franchir une autre dimension en passant dans le tunnel coloré. Et puis, après nous avoir présenté Alice, le rêve et le merveilleux apparaissent dans un concert de couleurs, chacune liée à une émotion (pas mal l'idée).
Du coup, la fin est décevante. Je m'attendais à poursuivre dans le fantastique (Alice disparaît, Alice redevient une enfant « normale ») mais vous avez choisi de nous faire revenir à la réalité. Est-ce un choix d'ailleurs car en lisant la fin, je me suis dis que cette histoire avait un parfum plausible. Et si tel était le cas, le lecteur que je suis ne peut être que frustré par votre conclusion hâtive, trop vite expédiée : « Pour ne pas sombrer dans le pathos et pour garder une certaine légèreté à cette histoire, je ne vous dirais pas pourquoi je n’ai jamais revu Alice. ». Arrrgh, le gougnafier, il nous retire le pain de la bouche !

Ce récit est construit non pas comme une nouvelle mais comme un fait divers relaté de façon chronologique. L'écriture est tout à fait convenable, malgré quelques maladresses :
« Un pas de dieu dans une flaque de lumière je dirais. » : « je dirais » est inutile.
« Au vu de la foudre, Alice s’est crispée reprenant sa litanie en version accélérée, pas bon, ça sentait la crise. » : problème de construction.
« C’est par un petit chemin forestier de fin d’été qu’on a pénétré le coté sombre de la météo du jour » : le côté sombre de la météo du jour est un peu balourd.

Un petit bémol également pour les dialogues qui sonnent souvent faux, manquent de justesse (peut-être pour faire ressortir le handicap d'Alice ?).

Bon, pour votre peine, j'aimerai bien connaître le fin mot de l'histoire.

Colibam

   Marite   
20/2/2010
 a aimé ce texte 
Bien
belle histoire fantastique, merveilleuse. Et si c'était vrai? Toujours difficile pour un être humain "normal" d'être confronté à des phénomènes non classifiés et expliqués. Il n'ose même pas en parler de peur de perdre son travail. Pourquoi ne pas expliquer au lecteur pourquoi il n'a jamais revu Alice? J'aurais bien aimé le savoir. Indépendamment de ça l'écriture est agréable et notre attention peut ainsi être consacrée à l'histoire. Je n'ai pas compris le titre " 1387 étages..."

   Anonyme   
5/3/2010
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour
Me voilà donc dans la catégorie Fantastique/merveilleux.
J'ai pas compris le titre, c'est dommage.
C'est bien rendu, cette route je la vois, je vois ce qui s'y passe. Je vois la voiture et le chauffeur, puis Alice. Je suis dans l'histoire.
"Un pas de dieu dans une flaque de lumière je dirais." Quel dommage, l'image était superbe et puis ce "je dirais"...
J'aime la voix, comme souvent. Je trouve le texte bien écrit. Rempli d'émotions.
Après, ça se gâte un peu. Je suis même déçue.
A partir du moment où la petite danse dans l'arc-en-ciel, je me suis dit qu'il allait se passer un truc qui allait me faire décoller, dans le genre fabuleux, vraiment merveilleux.
Cruelle déception, j'ai l'impression que l'auteur a pas osé faire dans l'onirique, alors qu'il aurait pu, il m'y emmenait tout droit et j'aurais marché.
Non seulement je suis frustrée mais en plus... il y a la fin.
Franchement moi ça m'énerve ces nouvelles façon auberge espagnole. Je suis obligée de m'inventer ma fin, c'est pas vraiment dérangeant, ce qui me navre c'est cette impression que sur ce coup-là, l'auteur a manqué d'audace.
Et ça c'est vraiment dommage parce que je sais - par d'autres textes du même auteur - que de l'audace celui-ci n'en manque pas
Frustrée je suis.
Bonne continuation et merci... quand même.

   Anonyme   
5/3/2010
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Un texte qui "sent le vécu" (romancé évidemment), peut-être- probablement j'en sais rien- pas le cas, mais c'est l'impression qu'il (me) donne, et c'est très bien, à mon avis.
J'ai trouvé la "vision" du narrateur très juste, la description d'Alice parfaitement distilée.

Une histoire émouvante. "comme un peu de Dieu dans une flaque de lumière"...

Bravo.

   alifanfaron   
5/3/2010
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Poétique, ce passage là "Elle est restée à me fixer la bouche entrouverte, visiblement elle ne comprenait pas où je voulais en venir, « y a pas Bambi ? » elle m’a demandé, « non y a pas Bambi Alice, je voulais juste… non rien, oublie ça. »" est tellement juste.

Belle balade. On reste dans le mystère et pourtant on comprend. Je suis emballé.

   florilange   
5/3/2010
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Moi non +, je ne comprends pas le titre. Les 7 couleurs oui mais les étages, est-ce la hauteur du 7e ciel?
Alors cette nouvelle commence bien, se poursuit normalement avec 1 personne comme Alice. Puis ils entrent tous 2 dans l'arc en ciel & rien n'est + comme avant.
La chute n'en est pas 1, elle nous laisse sur notre faim. J'aime bien imaginer mais jusqu'à 1 certain point.
Sinon, ça se lit aisément.
Florilange.

   Anonyme   
5/3/2010
 a aimé ce texte 
Bien
Tout d'abord je suis ravi de découvrir au fil de l'histoire que celle ci mérite son classement dans la catégorie Fantastique, à l'inverse de certains des travaux proposés ces derniers temps...

Pour le reste, je ne serais guère original par rapport aux autres commentaires;

moi aussi j'ai aimé le personnage d'Alice,
parfaitement décrit et crédible grâce à de petits détails comme la répétition des kencielll, ou la chanson qu'elle fredonne;
On l'imagine parfaitement dans un autre monde; dans son propre monde.
un bémol pourtant quant l'explication de son état
"elle avait subi encore bébé, un secouage énergique de papa-maman qui ne supportaient pas de l’entendre brailler"
le style de cette phrase ne colle pas avec le reste du texte.


J'ai aussi aimé le passage où ils découvrent l'arc en ciel

"J’ai pilé, Alice est partie en avant dans la ceinture mais le choc l’a plutôt fait marrer elle a même applaudi. Je suis resté comme un con, abasourdi, c’était là ! Ça palpitait ! Ça vibrait ! Larges comme la façade d’un building, les sept couleurs surgissaient du sol et s’élançaient vers le ciel en scintillant"

Puis ensuite ça se gatte; c'est moins convaincant, et la fin est carrément navrante. Comme si l'auteur n'avait rien à nous proposer; si ce n'est une grossière pirouette pour tenter de nous faire avaler le morceau. Dommage car ça gache un peu le tout.

Un dernier point, quant à la forme. J'ai tiqué sur certaines tournures de phrases, dans lesquelles il semble manquer de ponctuations.
"C’était un des plus beaux spécimens jamais aperçu dans le coin, un demi-cercle parfait, première fois que j’en voyais un complet, on aurait pu facilement y passer la tour Montparnasse, à vue d’œil au moins 2 km de rayon" => tout cela en une seule phrase ?

"Peut-être tenter de rejoindre le foyer par la forêt, de mémoire c’était possible et une fois là-bas elle pourrait faire la crise de sa vie c’était plus mon problème, fallait juste me souvenir du parcours, un peu de concentration et le tour était joué, j’en étais là quand on a débouché dans la clairière. " => là encore l'ensemble aurait mérité sans doute d'être fractionné.

Dans l'ensemble, belle histoire, bien imaginée..... enfin en partie, manque juste la fin.

   Anonyme   
6/3/2010
 a aimé ce texte 
Bien
Quelle est belle Alice lorsqu'elle tourne dans son arc-en ciel de couleur !
Pour cette image là. Rien que pour celle-là j'aurais aimé le texte. Mais, rassure toi nemson, j'ai aimé le reste aussi.

Cette histoire, portée par une écriture sans accroc, m'a plu du début à la fin. Sans adorer vraiment, j'ai accroché instantanément. J'aurais juste aimé, peut-être, encore plus de magie. Plus de merveilleux.

Merci.

   Chene   
6/3/2010
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Bonjour

Le thème est plutôt original, le personnage d'Alice bien brossé et très crédible. Les descriptions bien amenées (avec juste une petite remarque zoologique : je ne suis pas persuadé que l'on puisse voir dans le même coin renards, sangliers, biches... et daims : tout simplement parce qu'ils sont originaires de deux continents différents, et même si les daims en question s'étaient échappés d'un quelconque élevage, les territoires des cerfs et daims ne sont pas confondus...).

La trame du récit m'a semblé bien pensée.

En revanche, je n'ai pas été très convaincu par le style. Pourquoi ? Tout simplement parce que le narrateur navigue entre deux styles d'écriture qui s'opposent.
Je m'explique : quand on écrit "km2", "km", des "on" en veux-tu en voilà, il y a automatiquement rupture dès que la description devient poétique. Je prendrais un seul exemple, le paragraphe qui suit la découverte de l'arc-en-ciel par Alice :

"À partir de là, de la formation de l’arc, quelque chose a changé dans l’air, une pression aiguisée, une vibration qui provoquait un infime bourdonnement comme aux abords d’un transformateur haute tension. Alice l’a ressenti aussi et son murmure de chansonnette s’est arrêté d’un coup. Elle se concentrait sur le pare-soleil, immobile, comme si elle craignait d’être repérée par quelque chose."

Là, le style est plutôt poétique... mais à la suite le style devient trivial...

Pendant un bon kilomètre on a traversé un tunnel de silence artificiel avec des centaines de piafs qui nous observaient, on aurait dit les spectateurs accablés d’un cortège funèbre. Ça commençait à devenir carrément flippant cette histoire,
(les "on", les "piafs", "flippant" etc... pas certain que le style soit le bon).

Il y a plusieurs exemples du même tonneau dans la nouvelle. Et c'est dommage ! Ou le narrateur reste dans son registre lexical ou pas et alors sa crédibilité en prend un coup...

Je ne reviens pas sur les remarques concernant la longueur de certaines phrases où la ponctuation laisse à désirer.

Quant au titre, compte tenu du prénom de l'héroïne, il ne me semble pas adéquat... Il eût fallu jouer, à mon avis, sur l'ambiguïté du fantastique...

Concernant la chute et le dernier paragraphe : mêmes remarques sur le côté "trivial" du style et sur la ponctuation... La nouvelle se termine un peu en queue de poisson. Il y avait certainement matière à questionnement sur la ou les raisons pour lesquelles le narrateur n'a pas revu Alice... Y compris une fin tragique...

En conclusion, si le thème et son originalité m'ont convaincu, il n'en est pas de même pour le style et la ponctuation qui peuvent à mon sens être bien améliorés.
Pas assez aboutis à mon goût.

Bonne continuation

Chene

   Cortese   
7/3/2010
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Très chouette nouvelle ! J'ai beaucoup apprécié le côté fantastique et réaliste, rehaussé par cette Alice touchante. Le narrateur m'est sympathique : il est posé, réfléchi, et respectueux, sans se prendre pas la tête. C'est ça qui transpire de l'écriture, simple et familière.

C'est bien écrit, et j'ai été prise dans cette histoire bizarre dès les premières lignes. J'aime quand l'insolite fait irruption dans le quotidien. Là, c'est très réussi. Bravo !

   costic   
7/3/2010
 a aimé ce texte 
Beaucoup
J'ai beaucoup aimé cette ballade en ambulance entre hiver et été. J'ai adoré le "kenciel" magique, depuis je rêve d'une douche d'indigo...Quelques petites lourdeurs dans les phrases toutefois, surtout au début avec: tandis que la mienne....la route?Peut-être y aurait-il possibilité d'amélioration. Pour les personnages, la trame, je trouve la nouvelle très bien.

   Mellipheme   
8/3/2010
 a aimé ce texte 
Bien
Le personnage d'Alice est attachant. Le crescendo vers l'insolite est bien construit. Le style "langue populaire" du narrateur fait ressortir son décalage avec le côté fantastique de l'environnement naturel.
Malheureusement la nouvelle est desservie par un fin qui n'en est pas une, mais qui paraît une échappatoire.

   caillouq   
9/3/2010
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Il a fallu que je m'accroche au début à cause de quelques trucs assez mal venus, du genre "Quand le doigt montre la lune etc", ou bon, c'est plus du ressort des correcteurs que de l'auteur, mais franchement, ne pas écrire "km2" ou "2 km" en toutes lettres, beurk beurk beurk.
Le côté onirique j'accroche pas trop, le coup du pied de l'arc-en-ciel c'est trop ou trop peu.
Mais la description du personnage de la petite fille est vraiment réussie.

   Anonyme   
9/3/2010
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Cette nouvelle est touchante et sonne juste ! Le portrait des personnages est plus fort que l'évènement fantastique, qui exacerbe néanmoins la poésie de la petite fille.

Par contre il est vrai que la "chute", qui n'en est pas une, m'apparait légèrement bâclée...

   Anonyme   
10/3/2010
- la mienne déroulait son asphalte en plein soleil : j'imagine très bien un gros rouleau d'asphalte se dévidant au fur et à mesure que l'on avance.
- en apnée dans ses pensées : belle image très évocatrice.
- j'aurai structuré cette phrase autrement quant à la ponctuation et la longueur : Alice adorait ça. Apercevant un daim ou une biche elle pouvait les suivre des yeux pendant plusieurs minutes. Parfois, ce n’était plus qu’un point minuscule en équilibre sur l’horizon ; mais elle restait fascinée, immobile, la tête pivotant doucement quand notre trajectoire déviait.

Globalement je suis gêné par la ponctuation et les maladresse quant aux descriptions ; exemple : à perte de vue des champs d’où surgissaient régulièrement toutes sortes de bestioles, dans le genre sanglier ou renard.

idem les km2, départementale n16 (?)...

Le contraste était hallucinant : saisissant, fabuleux, impressionnant, extraordinaire, frappant... à moins d'avoir fumé de la moquette hallucinant ne me semble pas approprié. On est dans le langage parlé alors qu'il s'agit de description.

Le reste du paragraphe me plait sauf : qui pesait sur la clarté, l’écrasant jusqu’à en faire, à ras de terre, un concentré ... Les virgules mal placées de mon point de vue qui cassent la rythmique de la phrase et lui donnent un côté "asthmatique". Dommage.

une brebis égarée dans un pâturage bleu (oui, il s'agit bien de moquette (joke)).

câbles du téléphone, (point virgule peut-être ?) j’ai vu un château d’eau...

pour éviter un éventuel bétail : animal eut suffit.

j’ai mis un coup de volant pour éviter un éventuel bétail mais rien sur les voies : « Quand le sage montre la lune, l’imbécile regarde le doigt » il a fallu que je relève la tête pour comprendre : citation mal venue me semble-t-il. DE plus il manque une ponctuation entre la citation et le reste de la phrase.

Bon, j'arrête là ma lecture. trop de choses me la rende chaotique au point que je n'arrive pas à acquérir la distanciation nécessaire pour apprécier ce récit. Ne pouvant juger du récit en son entier je ne mettrai pas d'appréciation.

   Perle-Hingaud   
14/3/2010
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Une nouvelle réjouissante.
Beaucoup d’humanité dans les personnages, le narrateur, Alice. Aucun pathos.
La première phrase est une très bonne accroche, sauf un minuscule détail : une départementale ne se nomme pas N16 : d’ailleurs, c’est corrigé un peu plus loin. Je chipote, parce que j’aime ce type d’entrée en matière, dans lequel on est plongé dans le cœur du sujet.
« Un pas de dieu dans une flaque de lumière je dirais » : très beau. Je relève au hasard cette phrase, mais la description dans son ensemble est très poétique.
J’ai compris au premier « kencieeelll » le problème d’Alice. J’aime ce flou, bien amené. C’est vrai que l’explication du pourquoi de son état est vraiment inutile, à mon sens.
Il y a une vraie justesse dans certains passages, par exemple : « juste lâché doucement un petit kenciel en fixant le sommet des arbres ».
L’arrivée sous l’arc-en-ciel est un grand moment. Moi, j’y crois. Pas vous ?
J’aime beaucoup la chute. Et j’aime aussi les deux dernières lignes, qui apportent la touche de crédibilité à l’histoire. Et non, je n’ai pas envie de savoir ce qui est arrivé à Alice.

   Anonyme   
20/3/2010
 a aimé ce texte 
Bien
Le thème est excellent et son traitement interessant ...Les personnages, surtout Alice, sont bien campés et décrits. Il y a une vraie subtilité dans la relation entre ces deux êtres que tout séparent. Rythme et suspense sont au rendez vous. La chute est émouvante, mais trop réaliste peut être !
L'écriture mériterait plus de travail il me semble ..Parfois le côté presque oral peut être gênant, même si on comprends que les propos sont tenus par le personnage principal.
Plusieurs phrases m'ont gênée dans leur formulation maladroite, cela pourrait être simplifié et donner plus de force au texte. Dommage ...

   zorglub   
2/4/2010
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
La fin est pour moi bien meilleure que le début. J'ai beaucoup aimé le très poétique passage dans l'arc en ciel, et par là-même, l'idée du texte.

En revanche, j'ai eu beaucoup plus de mal avec toute la première partie dans la voiture. C'est pour moi en grande partie lié au style, trop relâché pour que la lecture soit fluide, même s'il reflète l'état d'esprit du narrateur. J'aurais préféré un style certes familier et quelques libertés avec la syntaxe, mais qui reste plus proche de ce qu'on s'attend à lire. Dommage aussi pour certaines choses comme "km2", qui jurent franchement.

Comme plusieurs autres commentateurs, je ne suis pas convaincu par la dernière phrase. On devine que quelque chose a dû arriver à Alice (et je dirais que cela renforce l'impression qu'il y a un aspect vécu à ce texte), ce qui fait précisément passer la fin dans le pathos. Pourquoi ne pas continuer alors ?

Une bonne idée, une belle poésie, mais méritant un peu plus de finition à mon goût.

   Nils   
30/9/2010
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Nouvelle très sympathique mais légèrement énervante, car elle manque de contexte. Il y a pas mal de choses qu'il faudrait retravailler, il faudrait que nous en sachions plus sur cette Alice qui a l'air assez loufoque. Il faudrait également préciser vers où nous nous dirigeons sur cette route mystérieuse.
Sinon l'idée est fort sympathique et le style d'écriture est frais, mais il serait judicieux de l'améliorer, car l'idée pourrait développer un récit encore plus passionnant.
Bonne Continuation.


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