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Science-fiction
Ninjavert : Turbulences (deuxième partie)
 Publié le 09/06/07  -  11 commentaires  -  19882 caractères  -  46 lectures    Autres textes du même auteur

Après un crash à la surface de la planète Naphréus, Mc Eily découvre que la situation n'est pas tellement meilleure à la surface qu'elle ne l'était dans l'espace...


Turbulences (deuxième partie)


Ça commença par un picotement. Une sensation diffuse et vague, fourmillant le long de mes nerfs comme autant d’insectes tièdes. La lueur fut la seconde chose que captèrent mes sens : tout d’abord imperceptible, elle gagna en intensité jusqu’à en devenir éblouissante au travers de mes paupières closes. Je tentai instinctivement de me protéger les yeux du revers de la main, et c’est là que je perçus la douleur. Elle fusa le long de ma colonne vertébrale, vibrante et aiguë, impitoyable et cruelle morsure d’une créature sadique.


- Ne bougez pas. Vous pouvez m’entendre ?

- Aïe… Merde… Oui, je crois.


J’attendis que la vague de souffrance se soit dispersée pour ouvrir les yeux, prenant bien soin de ne rien bouger d’autre que mes paupières. Une jeune femme était penchée sur moi, et me pointa aussitôt une petite lampe dans l’œil.


- Vos pupilles sont réactives. Vous sentez vos membres ?

- Ouais, soufflai-je, ça, je peux vous assurer que je les sens…


Je profitai de ce qu’elle griffonnait des trucs sur l’écran tactile de son terminal portable pour l’étudier de plus près. Elle était plutôt jolie, ses cheveux bruns coupés au carré soulignant avec douceur les lignes ovales de son visage. Ses yeux noisette pétillaient au-dessus de ses pommettes, et il ne lui manquait que des couettes et quelques tâches de rousseur pour avoir l’air d’une parfaite écolière.


- Je vais vous toucher, dites-moi lorsque vous sentez mes mains.

- N’en profitez pas, coquine, plaisantai-je.


Elle sourit poliment devant ma débilité, avant de reprendre. À mon grand soulagement, je sentis le contact de ses doigts partout où elle eût la malice de les poser.


- Votre système nerveux n’a pas l’air d’avoir été endommagé, vous avez eu de la chance.

- De la chance ? Putain, vous en avez de bonnes !


Elle continuait ses annotations, aussi décidai-je de continuer mon examen : elle était menue, mais musclée. Une bonne condition physique, probablement le fruit d’un exercice régulier. Sa blouse blanche était négligemment jetée sur un débardeur kaki, que prolongeait un treillis aux motifs de camouflage urbain.


- Première classe Mc Eily, c’est bien ça ? conclut-elle.

- Pour vous servir.


Elle fit mine de s’éloigner, aussi la hélai-je avant qu’elle ne soit sortie.


- S’il vous plaît ?

- Oui ?

- Où sommes-nous ?

- Au poste de Sarabban heights.

- Sarabban heights… Ok. Et, euh… Qui occupe ce poste ?


Elle sourit, découvrant de délicieuses dents blanches.


- La Confédération, rassurez-vous. Tâchez de ne pas bouger, le docteur viendra vous examiner dès qu’il aura un moment : il a des cas plus urgents à voir dans l’immédiat.

- Plus urgents ? C’est la guerre ici ou quoi ?

- C’est peu de le dire, soupira-t-elle avant de disparaître.


***



Le docteur m’avait informé que je souffrais d’un tassement des vertèbres, de trois côtes fêlées et de multiples contusions. Au vu de l’impact que j’avais subi, il n’exagérait pas beaucoup en me traitant de miraculé. D’après ce que m’avait raconté Madillan - j’avais fini par apprendre le nom de ma belle infirmière - ma descente en piqué avait été aperçue par une patrouille qui s’était aussitôt déplacée sur les lieux du crash. Le Ripper avait relativement bien encaissé la chute, glissant plus sur la chaussée magnétique qu’il ne s’était écrasé. Le choc avait tout de même été phénoménal et c’est complètement inconscient qu’ils m’avaient extirpé de l’épave, pour m’amener ici. Je dormais depuis mon arrivée, trois jours auparavant, et n’ouvrais les yeux que pour les refermer quelques minutes plus tard. On m’avait installé sur une table d’assistance médicalisée, dont les sous-couches polymorphiques s’adaptaient à mon dos, me massant continuellement pour remettre ma colonne vertébrale en place. Ce processus accélérait considérablement ma guérison, la douleur qu’il engendrait étant rendue supportable par les injections de morphine qui m’étaient administrées.


Je fus réveillé par une explosion, plus proche que les précédentes. Un regard autour de moi me confirma que la pièce était toujours déserte, le silence n’étant rompu que par le tintement des flacons sur les étagères et les détonations intermittentes. J’étais en train de me demander pourquoi le Manta n’avait pas encore envoyé une équipe me récupérer, lorsque je perçus le sifflement caractéristique d’un obus en fin de course. La déflagration fut assourdissante, pulvérisant le plafond et tout un pan du mur extérieur. Le souffle me projeta au sol, m’arrachant aux entraves de la table et aux multiples perfusions qui m’administraient les antidouleurs. Plusieurs débris me heurtèrent, la souffrance irradiant dans mon corps à chaque impact. Je gisais par terre, le souffle coupé et la vision brouillée par le nuage de poussière qui déployait ses tentacules fantomatiques dans la pièce. Toute la structure de l’infirmerie avait été ébranlée par l’impact, des poutrelles de soutien saillant des restes du plafond comme des moignons décharnés se raccrochant au ciel pour ne pas s’effondrer. Des gerbes d’étincelles jaillissaient de toutes parts, râles d’agonie des machines pulvérisées par ce déchaînement de violence. M’extirpant des gravats au sein desquels j’avais été jeté, je commençais à ramper vers la sortie avant qu’une deuxième salve ne vienne terminer le boulot.


- Mc Eily ? Vous êtes vivant ?

- Ça dépend, parvins-je à geindre, qui le demande ?


Je distinguais Madillan me cherchant du regard, la bouche couverte d’un mouchoir.


- Ici ! gémis-je en me redressant sur un coude.


Elle s’approcha et m’aida à m’extraire des débris, passant son bras autour de ma taille pour me maintenir debout.


- Vous pouvez marcher ? Le secteur n’est pas sûr.

- Sans blague…


Faisant fi de mon ironie, elle m’entraîna dans le couloir adjacent en me soutenant de son épaule. Nous parcourûmes quelques dizaines de mètres avant de déboucher dans une petite cour intérieure, que plusieurs soldats en armes venaient d’investir. Madillan héla le plus proche en lui désignant l’infirmerie d’où nous venions.


- Par ici ! Il y a une brèche dans le mur d’enceinte !


M’appuyant sur la jeune femme, je clopinais pour la suivre tandis que les soldats se précipitaient dans la direction qu’elle leur avait indiquée. Plusieurs baraquements ceignaient la cour, le drapeau de la Confédération flottant majestueusement au sommet d’un mat gigantesque.


- Où va-t-on ? demandai-je, à bout de souffle.

- Je retourne en salle de briefing, ensuite on trouvera un endroit sûr où vous installer.

- Plus sûr que l’infirmerie ?


Je la suivis en silence, pensant au calme et à la sécurité qui devaient régner à la morgue.


Nous nous engouffrâmes dans le bâtiment principal, alors que d‘autres soldats se ruaient vers l‘infirmerie. La douleur était toujours très vive, mais je récupérais progressivement l’usage de mes membres. Un ascenseur et deux couloirs supplémentaires nous menèrent à une vaste pièce, dans laquelle des sous-officiers et quelques soldats débattaient sur la meilleure stratégie à adopter. Une carte de la zone était affichée sur le moniteur central, des points et itinéraires lumineux indiquant les différents axes stratégiques et les forces en présence. La jeune femme me tendit une chaise et s’avança tandis que je m’installais en silence, à l’entrée de la salle.


- Me revoilà, capitaine.

- Madillan ! Ça donne quoi à l’infirmerie ?

- Plusieurs salles ont été endommagées, et une brèche a été ouverte sur l’extérieur. Il y a eu deux victimes dans l’aile A, Jeffrey et Rah’n s’occupent de transférer les autres blessés à l’abri.

- Bien.


J’avais les yeux rivés sur la carte, et tentais de comprendre la situation. Un petit amas de points bleus était entouré de plusieurs positions orange. Quelque chose d’assez peu rassurant me soufflait que les points bleus, c’était nous. Profitant d’une accalmie dans la confusion ambiante, je me levai et m’avançai vers le centre de la salle.


- Capitaine ?


Il posa les yeux sur moi, avant de lancer un regard interrogatif à Madillan. La jeune femme me désigna du doigt en prenant la parole.


- C’est l’airman Mc Eily, capitaine. Je l’ai sorti des décombres de l’infirmerie.

- Ah ! Notre mystérieux envoyé du ciel. Désolé Mc Eily, je n’ai pas encore eu le temps de passer vous voir… Comme vous le constatez, nous sommes un peu débordés.

- Il n’y a pas de mal capitaine, nous avons tous nos priorités.

- L’assaut touche à sa fin, nous devrions avoir quelques heures de répit. Jackson, renforcez le mur ouest, je veux que ces enfoirés se cassent le nez dessus s’ils décident d’attaquer par là. Sergent, occupez-vous de l’infirmerie : il faut colmater la brèche de toute urgence. Daffür, tenez-moi au courant si on reçoit la moindre réponse de la garnison de Santa Lobbos, je veux savoir si on peut espérer des renforts à court ou moyen terme. Madillan, restez ici, je veux m’entretenir un instant avec notre invité surprise.


Le capitaine se passa une main moite sur le visage, et vida d’un trait un grand verre d’eau : il avait manifestement connu des jours plus paisibles. Dès que la salle se fut un peu vidée, il me fit signe d’approcher, Madillan allant se placer à ses côtés.


- Alors Mc Eily… D’où venez-vous mon vieux ? Naphréus ne comporte aucune escadrille de Rippers à ma connaissance.

- En effet capitaine, je fais partie de l’équipage du Manta. C’est un cargo de classe trois qui a fait escale dans le secteur. Nous avons été pris à partie par des rebelles à proximité de Naphréus lors d’une patrouille, et une avarie de propulsion m’a obligé à me poser en catastrophe ici.


Il soupira, son visage traduisant une profonde lassitude. J’en profitai pour jeter un œil à son uniforme, déchiffrant le nom cousu sur sa poitrine : Baldwin. Il ne devait pas avoir plus de 35 ans, et si ses cheveux blond cendré le rajeunissaient, les cernes qui creusaient ses pommettes étaient en train de lui faire prendre quelques dizaines d’années.


- Sauf votre respect, capitaine… Que se passe-t-il ici ? Aucune activité particulière ne nous a été rapportée dans ce système.

- Les rebelles, Mc Eily. Ils sont un peu turbulents, ces derniers temps.

- « Turbulents » ? Si j’en crois cette carte, ça ressemble plus à une guerre civile qu’à de simples turbulences… Vous n’avez pas reçu d’aide des autres postes de Naphréus ?

- Ils sont dans la même situation que nous.


Baldwin se laissa tomber sur un siège, et sortit un paquet de cigarettes qu’il me tendit. Madillan avait rapproché ma chaise et me fit signe de m’y asseoir, avant de se poser sur le coin de la table. Je tirai quelques bouffées de tabac en silence, essayant de faire taire la sourde douleur qui m’élançait continuellement dans le dos. Le capitaine finit par relever la tête et désigna la pièce d’un vaste geste.


- Ça fait des mois que j’ai signalé que la population de Naphréus s’agitait, Mc Eily. J’ai fait part des mouvements nationalistes, des attentats, des manifestations… Vous savez ce qu’on m’a répondu, en haut lieu ?


Il reprit, devant mon silence interrogateur.


- Que les xenops étaient la priorité absolue, et que nous devions gérer nous-mêmes ces problèmes de politique intérieure…


Je laissai mon regard courir autour de nous, avant de répondre.


- Les xenops nous enfoncent sur tous les fronts… Il me semble logique qu’ils passent avant quelques agitateurs nationalistes sur l’échelle des priorités, non ?

- Il y a encore un mois, j’aurai probablement répondu comme vous, Mc Eily. Mais je n’en suis plus si sûr aujourd’hui.


Il se leva et alla se poster devant la fenêtre.


- Nous n’avons rien en commun avec les xenops, qui constituent une menace clairement identifiée. Ce n’est pas le cas des rebelles.

- Que voulez-vous dire ?

- Je veux dire que cette putain de guerre est en train de nous ronger de l’intérieur, Mc Eily ! Le mécontentement augmente, la colère gronde. Les populations qui sont suffisamment loin du front sont saignées à blanc par « l’effort de guerre… » Un joli nom pour un accroissement sans précédent des impôts. Quant à ceux qui n’ont pas la chance d’être assez loin pour être à l’abri, ils sont étouffés par la loi martiale.


Il revint vers nous, marchant nerveusement d’un bout à l’autre de la pièce.


- Les mouvements contestataires n’ont jamais été aussi nombreux. Il s’en crée chaque jour dans de nombreux systèmes…

- Probablement, capitaine, mais je suppose que les xenops rencontrent le même problème. Leur population doit subir le contrecoup de la guerre de la même manière que la nôtre. J’ai eu vent de révoltes et d’attentats au sein même des lignes xenops. Tous ne sont pas partisans de la guerre, et tous ne voient pas d’un bon œil l’expansion inconsidérée de leur grande Alliance.

- Vous avez déjà été sur une planète xenops, Mc Eily ? Vous connaissez leurs coutumes ? La façon dont s’organise leur société ?

- Pas plus que ça…

- Moi non plus, et il est bien possible qu’ils vivent beaucoup mieux que nous le conflit malgré quelques dérapages, ne serait-ce que parce qu’ils ont l’avantage. Si les rebelles s’organisent et se structurent, comment lutter contre eux sans soutien logistique réel de la Confédération ?


Je restai pensif un moment. Pour moi, les rebelles n’avaient jamais été que des terroristes plus ou moins idéalistes, ne représentant aucune réelle menace pour nous. J’avais du mal à croire qu’ils risquaient de précipiter dramatiquement l’issue du conflit.


- Mais rien ne vous permet d’affirmer que les rebelles soient en train de réaliser une telle coalition. Si c’était le cas, je suppose que les services de renseignement de la Confédération en seraient informés et prendraient les mesures nécessaires…

- Mc Eily, les garnisons de Naphréus ne sont pas incompétentes : nous ne nous sommes pas fait déborder par un mouvement populaire que nous n’aurions pas vu venir. Si la situation s’est précipitée ces huit derniers jours, c’est parce que les rebelles ont utilisé du matériel lourd dont la provenance nous est totalement inconnue. Des chasseurs Foxtrot, des hoovers Dustblade, et je passe sur les fusils, les mortiers et toutes les autres pièces d’armement… Naphréus n’est pas exposée aux xenops, nous n’avons ici que des garnisons de présence : nous nous sommes fait littéralement défoncer.

- Mais pourquoi ne pas avoir demandé du renfort dès que les choses ont dégénéré ?


Il se rassit face à moi, et se servit un autre verre d’eau.


- Nous l’avons fait, dès les premières heures.

- Personne n’a répondu ? C’est aberrant, nous sommes dans ce système depuis plus d’une semaine, nous aurions capté vos messages depuis plusieurs jours !

- Ils ne sont jamais partis, Mc Eily, c’est un des aspects les plus troublants du problème. Nous avons découvert que les rebelles ont installé une cloche de Faraday sur une tour à quelques kilomètres d’ici…


Je m’étouffai en entendant ça. L’antique cage de Faraday, qui disposait de l’étonnante propriété de bloquer les ondes, avait depuis longtemps été déclinée en de nombreuses variations. Les rayons de faraday équipaient beaucoup d’appareils spatiaux, et les cloches éponymes étaient fréquemment utilisées lors du blocus d’une position pour couper les assiégés de toute communication avec l’extérieur. Baldwin se rejeta en arrière et croisa les bras derrière sa tête d’un air las.


- Le fait que nous n’ayons reçu aucun renfort me laisse supposer que les rebelles en ont déployé à proximité de toutes les garnisons équipées d’un relais vers l’espace… Je vous laisse en deviner les implications.


Il n’avait pas besoin de me les révéler : soit les rebelles avaient des contacts haut placés au sein de la Confédération, soit cet équipement leur venait directement de l’Alliance. Ça puait dans les deux cas.


- Ce n’est pas le genre des xenops de livrer du matériel militaire à des humains, même si ça peut servir leurs intérêts. En tout cas, ça explique que vous n’ayez pas reçu de renforts… Et que le Manta n’ait envoyé aucune équipe de récupération me chercher.

- En effet. S’ils n’ont pas capté votre balise de détresse, ils doivent penser que votre appareil s’est vaporisé dans l’atmosphère. Je suis navré Mc Eily, mais il semblerait qu’en réussissant à vous poser ici vous n’ayez pas tellement amélioré votre situation.

- Vous ne pouvez vraiment rien faire ?

- Ce putain d’émetteur nous empêche de coordonner quoi que ce soit. Nous ne pouvons pas entrer en contact avec les autres garnisons, et à plus forte raison avec l’espace.


Il se leva, et désigna Madillan.


- Je dois aller inspecter nos positions. Le caporal répondra aux éventuelles questions que vous vous posez encore. Une dernière chose, Mc Eily : savez-vous quoi que ce soit qui pourrait nous être utile ?


Il sortit, devant mon silence.


***



J’étais allongé sur un divan, dans le petit bureau que Madillan m’avait dégotté, pour terminer ma convalescence. Elle s’était assise en face de moi, et fumait une cigarette après avoir pris ma tension. J’étais perdu dans la contemplation de son visage, dont les formes harmonieuses me faisaient me demander comment les humains pouvaient-ils encore s’entretuer au vu des circonstances sans précédent que nous connaissions. L’homme est un loup pour l’homme avait un jour dit ce mec, Hobbes, et même si nous avions longtemps cru qu’un péril commun permettrait d’unifier une fois pour toutes la race humaine, force était de croire que nous nous étions trompés. Lorsque je rouvris les yeux, Madillan avait disparu, la nuit était tombée, et seules résonnaient au loin quelques détonations sporadiques. Je me levai et fis quelques pas, pour me forcer à faire fonctionner mes muscles et m’habituer à résister à la douleur, au cas où. Je m’aperçus ce faisant que les effets de la rééducation commençaient à se faire sentir, et que je pouvais bouger à peu près normalement. Seule la douleur persistait, véritable toile de fond de mon système nerveux.


Madillan m’avait expliqué qu’ils avaient cherché à détruire la cloche de Faraday, mais ils ne disposaient à Sarabban Heights d’aucune force de frappe aérienne, ni de la moindre artillerie. Les rares garnisons qui disposaient d’appareils volants avaient été clouées au sol par les rebelles, et la seule route encore envisageable était celle du sol. Je traînai la chaise jusqu’à la fenêtre, et me perdis dans la contemplation de la ville, plongée en grande partie dans l’obscurité. Baldwin avait envisagé toutes les solutions restantes, sans succès. La tour était bien gardée et nous n’étions pas assez nombreux ni équipés pour envisager d’arriver au sommet, en prenant les étages un à un, face à des rebelles déterminés et surarmés. Quant à l’idée de balancer une bombe sur le bâtiment, elle était bonne, mais il n’y avait aucun explosif assez puissant à notre disposition. Il y avait huit jours que tout contact avec l’extérieur avait été coupé : la Confédération allait finir par s’alarmer de l’absence de nouvelles dans ce secteur. Nous aurions tôt ou tard des renforts, mais notre survie n’était peut-être plus qu’une question d’heures… Je me maudis de ne pas avoir emmené Daneel avec moi lors de ce vol d’essai : il aurait certainement sorti un plan des méandres de son cerveau artificiel, une de ces solutions improbables, mais ô combien géniales dont lui seul avait le secret…


Je m’éveillai dans un cri, mon dos me faisant immédiatement payer la mauvaise position que j’avais adoptée en m’endormant sur la chaise. Madillan débarqua précipitamment dans la pièce, allumant aussitôt la lumière et m’arrachant un nouveau cri alors que je me couvrais les yeux.


- Mc Eily ? Qu’est-ce que vous faites debout ? Ça va ?

- Merde, éteignez cette lumière caporal ! Et allez chercher Baldwin…

- Il dort. Que se passe-t-il ?

- Je sais comment détruire ce putain d’émetteur.


Elle partit en courant, pour le réveiller.


 
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   Cyberalx   
10/6/2007
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Je voudrais commencer par te remercier de nous offrir enfin la suite de turbulences 1 sans oublier de te maudire pour nous faire attendre turbulences 3 mais comme dirait Ridley Scott :

« Well you know, I enjoy the rouille »

Sinon, cet opus est très bien, après une course poursuite de la mort (Quoi ? à cette époque là, ils font encore des courses poursuites de la mort, trop l’hallu hé !) vibrante et réaliste, nous voilà dans un hôpital avec la souffrance de McEily particulièrement bien détaillée, une jeune fille attirante (gare à ne pas tomber dans le piège d’un Modus operandi routinier, Ian Flemming, ça va un moment) et un aspect politique facile à comprendre (le conflit interne du aux taxes trop élevées de l’effort de guerre) sans être simpliste.

Et la cage de Faraday ! Ça m’a renvoyé des années en arrière avec mon Pif Gadget en poche et mon « Fais toi-même des expériences avec l’électricité ! », bien trouvé.

Dans les trucs qui m’ont un peu fait tiquer, il y a :


« Elle sourit poliment devant ma débilité, », Je n’aime pas trop, je crois qu’elle sourirait poliment de ma remarque débile (ou puérile) parce qu’on ne se rends pas compte de la « débilité » de quelqu’un après un seul échange.

« M’extirpant des gravats au sein desquels j’avais été jeté » projeté sonnerait mieux que jeté je crois, mais c’est peut être mon oreille qui déconne ^^.

Voilà, c’est tout, rien à signaler à part qu’il a bien grandi ce Ninjou :)

   Ama   
10/6/2007
Je n'avais, je l'avoue, que parcouru Turbulences1 alors que j'ai lu (à peu près), Turbulences2. J'ai tiqué pour la débilité mais sinon, ça coulait plus ou moins. Ce qui m'ennuie, en général, c'est quand on s'éloigne trop de notre monde, c'est à dire du monde humain. Et là, avec l'infirmière, les maux de corps, les réactions, y a plus d'humain qu'avant. Hum, c'est bizarre comme commentaire... peut-être faudrait-il réfléchir à pourquoi j'en arrive à dire ça.

C'est bien, je veux aussi la troisième partie!

   oxoyoz   
10/6/2007
 a aimé ce texte 
Beaucoup
toujour aussi agréable. Dans un autre style que le première partie, norma : autre sitation, autre lieu ..

Toute la géo politique en fond de toile est très bien tissé. J'aime les petites remarques ironiques et décalées qui parsème le récit.

J'ai souris quand Mc Elly reluc alégrement la petit infirmière au air de Lara Croft. Mais qu'il le fasse alors qu'il a un mal de chien est bizarre. (enfin, on se fait du bien comme on peu).

Ya trop de chose bien pour que je détaille. Mais sinon un petit truc m'a fais tilt :

"Daffür, tenez-moi au courant si on reçoit la moindre réponse de la garnison de Santa Lobbos"

Puis :

"Nous ne pouvons pas entrer en contact avec les autres garnisons, et à plus forte raison avec l’espace."

J'ai pas compris.

   Tchollos   
12/6/2007
Tu écris vraiment très bien Ninj', de mieux en mieux même, même si la main reste un poil lourde, juste un peu. De temps en temps, je me dis, il aurait pu expliquer ça plus vite où, avait-on vraiment besoin de savoir ça...Mais je l'avoue, c'est rare, je dis ça pour avoir qqchose à dire en fait ;) (quand j'aurais le courage je soulignerais ces phrases).

J'aime bien la réflexion de Cyber' sur les "héroines". C'est vrai que ça fait James Bond.

Mon seul vrai reproche, c'est que je crois qu'il me manque le "pilote", non, Ninj', pas un airman, le pilote comme dans les séries télés. Ton style est très cinématographique. J'ai un peu l'impression de prendre le show en cours de route, de regarder l'épisode 14 sans avoir vu les autres. Je sais que ce n'est pas de ta faute, que tu nous livres des bouts exclusifs d'une grande épopée mais là, ça me manque. J'en profiterais plus si j'avais vu Mc eily grandir, si j'en savais plus sur sa psychologie et les événements qui l'ont construis.

Tu as un but : faire de la science-fiction (pour ça, y a pas photo, on est dedans), et divertir (20 sur 20, sir, mission accomplie).

   Ten   
15/6/2007
 a aimé ce texte 
Beaucoup
AAAAAAAAAAAAAHH, c'est horrible de finir comme ça!
Non sérieusement, un très bon épisode, meilleur que le premier à mon goût.
Je crois que mes passages favoris restent les dialogues, d'un très grand réalisme.
Les deux petites choses qui, à mon avis, sont à améliorer sont :
-La blessure de Mc Eily : malgré quelques petites précisions qui le disent très mal en point, sa situation ne m'a pas parue vraiment dramatique.
-Lors de l'explosion dans l'infirmerie, Madillan vient immédiatement chercher Mc Eily. Ca m'a paru un peu gros : n'y a-t'il pas d'autres blessés dans l'infirmerie?

La suite!

   Togna   
16/6/2007
Comment va-t-il le détruire ce putain d'émetteur ? Ne traîne pas Ninjavert ! Et dis-moi, l'infirmière est-elle une espionne ?
Il y a toujours du suspens dans l'intrigue et c'est agréable à lire. Plus de détails dans les scènes secondaires freinerait le rythme. C'est l'aventure, l'action, il faut aller vite. Cependant, pour le repos du guerrier et du lecteur, une petite aventure sentimentale avec l'infirmière...
Tchollos a raison, c'est de la SF, ça divertit les adeptes et même certains autres, c'est bien.

   Pat   
16/6/2007
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Enfin je trouve un moment pour faire un comm. J'aime bien l'histoire même si elle peut ressembler à d'autres... En fait je ne me lasse pas de ces récits d'aventure. Avant de le relire, j'avais l'impression que ce passage n'était pas très marqué SF... Peut-être parce que je suis familiarisée avec ce type d'univers et que j'y entre comme chez moi. A moins que le contexte EP (moi aussi je vais parler en code !) ne soit pas si apparent que ça. Je m'explique : dans mon souvenir, il aurait très bien pu s'agir un passage de polar ou de roman, d'aventure, de guerre. Après une 2ème lecture, je me suis dit que malgré tout il restait certains indices qu'on était bien dans de la SF. Et tu as même inventé un appareil sympa (la table à sous-couche polymorphique), tu connais mon goût pour la technologie (à laquelle soit dit en passant, je pige que dalle). Bon ici c'est soft : moi j'aurai inventé un mot bizarre pour désigner ça (mais c'est moi, bien sûr). Il y a quelque chose de familier dans ton univers, d'où l'intérêt de la part des non amateurs de SF. Ceci dit, il ne s'agit que d'un passage de ton épopée. Et il est bon que l'on puisse s'y sentir à l'aise, être en capacité de s'identifier aux personnages. Ton héros est bien sympathique et toujours muni de son humour souvent libidineux, mais on aime ça ! J'ai trouvé le style très agréable : rythmé, vivant... Du coup l'histoire tient en haleine. Il y a bien quelques chipouilles à épurer, mais franchement c'est bien écrit, c'est clair.
Les tout p'tits trucs à revoir peut-être : "Elle continuait ses annotations, aussi décidai-je de continuer mon examen" "m’arrachant aux entraves de la table" "M’extirpant des gravats au sein desquels j’avais été jeté" "Madillan débarqua précipitamment dans la pièce, allumant aussitôt la lumière et m’arrachant un nouveau cri alors que je me couvrais les yeux".
Sinon "Daneel" : Asimov ?

   Anonyme   
29/6/2007
Comme tout bon second episode celui-ci est plus lent que le premier, il introduit une intrigue plus fouillé des enjeux plus important qu'un simple appareil qui s'écrase.
On change de décor, de nouveaux personnages apparaissent et le heros n'est pas au mieux de sa forme.
Cela confirme mon idée de style très cinématographique.
Et outre le fait qu'on attends la suite avec impatience, le public se demande comment il va faire pour faire tenir la fin dans une seule nouvelle ???
Au lieu de "Il sortit, devant mon silence" la chronologie ne voudrait-elle pas que "Devant mon silence, il sortit" (c'est juste histoire de chercher la petite bête).
Merci encore.

   Ninjavert   
31/1/2008

   nico84   
29/1/2008
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Génial, je commenterais la suite bientot mais cette suite est au moins aussi bien que la premiére même si peu de chose se passent vraiment.

Tu as plante un bon décor, j'ai hâte de voir évoluer les chose, grand bravo !

   cherbiacuespe   
4/1/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Ce deuxième opus, bien que plus calme du point de vue péripéties, est de la même veine que le premier. Aussi bien écrit, maîtrisé agencé. Et pas question de s'ennuyer. Du coup je ne peux m'empêcher de relever la seule chose qui m'a fait "tiquer" : "force était de croire" pour "force était de constater". Je sais, c'est faible !


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