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Humour/Détente
Palimpseste : Simone, Paul et Cupidon [concours]
 Publié le 25/02/12  -  11 commentaires  -  15599 caractères  -  185 lectures    Autres textes du même auteur

Ce 14 février, Simone et Paul ne devaient avoir qu'une aventure reproductrice. Mais ils sont tombés amoureux et restent ensemble, même après leur étrange capture : où donc les mène le filet où ils sont enfermés ?


Simone, Paul et Cupidon [concours]


Ce texte est une participation au concours n°13 : L'amour, c'est mieux à deux ! (informations sur ce concours).


Le co-auteur de ce texte est zenobi.



L’odeur était presque parfaite. Paul l’avait humée de loin, appréciée à sa juste valeur, goûtée, savourée à s’en enivrer. C’est elle, l’odeur, qui l’avait amené là, parmi les premiers. Bientôt, c’est toute une petite troupe bourdonnante qui s’était constituée. Peu d’échanges, peu de contacts, mais un même appétit, une même ivresse à partager. Le banquet était de premier choix et les convives s’empiffraient sans retenue, les uns se jetant, voracement, sur les viandes, les autres, dont il était, préférant le sucré.

Pourtant, arriva le moment – il arrive toujours – où, repu, regardant son dentier, on dit : « Continue tout seul, mon vieux, moi, j’en peux plus. » Paul s’éloigna donc, le ventre momentanément plein, l’âme apaisée, l’esprit ailleurs, regardant voler les mouches, et c’est alors qu’il la vit et que le monde, d’un coup, et pour lui seul, bascula.

Elle était grande, mince, les yeux prune, comme il se doit. La cuisse un peu maigrelette, certes, mais Paul les aimait comme ça, les cuisses, naturelles et pas épilées. Et pourquoi pas ?

Elle avait un joli petit cul aussi.

Sa robe bleue, mouchetée, lui allait à ravir. Elle s’était éloignée du groupe de jeunes bruyants qui l’avait accompagnée et avalait, délicatement, quelque mets. Elle sentit le regard appuyé de Paul, l’observa, tout d’abord étonnée, bientôt intéressée.

On peut bien dire ce qu’on veut, se prétendre libéré, brandir le drapeau de l’égalitarisme, lutter contre l’homophobie, le sexisme, le spécisme, la barrière des races n’est pas si simple à franchir, encore moins à escamoter.

Paul, lui, n’en avait cure. Pas du genre à sodomiser les diptères, Paul. Un gars simple. Elle lui plaisait. Elle l’obsédait. Il la voulait. Là, tout de suite, maintenant, enfin vite, quoi.

Un coup d’œil rapide, très rapide, aïe ! Il n’était pas le seul, visiblement, à être subjugué, d’autres gars s’avançaient vers elle, bombant le torse, non, non, non ! Il ne pouvait se tromper, c’était Elle, Laure, Bérénice, Dulcinée, Hélène, Cunégonde, l’Aimée, la moitié, la promise ! D’ailleurs, son cœur battait à tout rompre, ses poumons s’affolaient. Il ne suait pas, non, Paul ne suait jamais, mais un désir sauvage, irrésistible, venu du fond des âges le dévorait.

Sans cesser d’épier ses rivaux, Paul respira un bon coup, aspira un morceau. Agir, il fallait agir, vite avant qu’elle s’envole, qu’elle ne convole… Allons, calme-toi, et remue-toi les fesses, mon petit Paul.

Il s’approcha tout près d’elle, maintenant, ils étaient là, les yeux dans les yeux miroitant, dans un mouchoir de poche.

Et puis, mais concrètement cette fois, tout bascula à nouveau, un voile blanc s’abattit sur eux. Tu le savais bien, pourtant, Paul, un vieux guerrier comme toi, que dans ce monde de brutes et de prédateurs la vigilance seule assure la survie.

Il sentit qu’on les emmenait, prisonniers de ce qui risquait fort de devenir un linceul. Elle semblait groggy, un mouvement ascensionnel de leur geôle l’envoya rouler contre lui, les pattes en l’air. Il en aurait bien profité pour… Mais, là, il ne se sentait pas trop en forme non plus, Paul.


* * *


Au bout d'un temps qui lui parut infini, Paul sentit que le filet cessait de tournoyer. Un petit tour oculaire lui confirma que l'endroit était hermétiquement clos. Pas la moindre lucarne, pas une fissure, pas un soupirail... Rien de rien ! Que dalle pour retrouver la couleur du ciel ou la lumière du soleil.

En revanche, sa petite virée lui avait appris quelque chose de bien plus précieux : la donzelle de tout à l'heure était toujours là ! Et les gêneurs, pas !

Paul est un gars simple, on l'a déjà dit. Et les gars simples font souvent preuve d'un solide optimisme. Le filet est fermé ? Bah... Il s'ouvrirait bien un jour ! En attendant, il importait de profiter de l’occase et d'aller dare-dare lutiner la mignonnette.

Deux loopings et un quart de tonneau plus tard, Paul se posa tout à côté de la fille et débuta les travaux d’approche :


– Bonjour mademoiselle, je m’appelle Paul Mouchabouze.

– Bonjour monsieur… Je suis Simone Mouchamort… Ravie de faire votre connaissance !

– Je vous ai vue voler tout à l’heure et j’avoue que vous me fîtes forte impression. De ma vie jamais je n’ai vu robe d’une si intense couleur d’émeraude ! Vous avez été pour moi comme un rayon de soleil. Que dis-je un rayon de soleil ? Vous êtes une aurore boréale !

– Vous êtes trop gentil, Paul. J’étrenne aujourd’hui ma tenue de gala, préparée par ma marraine hier soir. Selon elle, il est temps que je m’initie à la reproduction, bien que je sois novice à ce sujet.


Cette réplique candide permit à Paul d’écourter les salamalecs… et de ne pas aborder la toujours délicate question des couleurs. Passant tout de suite en mode turbo-géniteur, il assouplit avantageusement ses élytres et se lança dans une étourdissante danse d'amour.

Simone, vibrant de toutes ses fibres, se retint de sauter sous Paul avant que celui-ci eût achevé sa scène de déhanchements de plus en plus lascifs.

Quelques battements de cœurs après la fin de leur éblouissante chorégraphie, les deux insectes roulaient, s'entremêlant les ailes, les pattes et les... heu... les... enfin... bref...

Paul perdit toute notion du temps. Simone celle de l'espace. À eux deux, ils revisitèrent le kamasutra des diptères et y ajoutèrent sans doute quelques positions réservées aux acrobates avertis.


Jamais le règne animal, pensèrent-ils, n'avait connu de tels emboîtements amoureux ni une telle complicité dans l'étreinte. Jamais. Non, ne riez pas. Que celui qui ne l’a jamais pensé leur jette la première pierre !

Mais toutes les bonnes choses ont une fin, même la réinvention de la reproduction sexuée par un gaillard surexpérimenté et une pucelle pas trop farouche. Paul, complètement vidé de toute son énergie, laissa retomber sa trompe sur le ventre de Simone dont le sourire extatique laissait penser qu'elle avait enfin compris les mises en garde ambigües de sa mère à propos des garçons.

Durant le temps de cet alanguissement des corps, Paul et Simone se sourirent d'une façon qui glissa insensiblement de celle des amants repus à quelque chose de plus doux, quelque chose de plus profond.


Simone compta jusqu'à trois cents, pensant que c'était à peu près le temps que met la semence du mâle à atteindre l’appareil reproducteur féminin (du moins c'est ce qu'elle avait retenu de haillons de conversations glanés auprès de ses copines, recoupés par des bribes de discussions surprises entre ses tantes, le tout de loin et en cachette). Dans une heure, son ventre expulserait des œufs par centaines, par milliers, par millions ! Dans le filet, loin des prédateurs, chaque œuf produirait assez de moucherons et de moucheronnes pour que la grande multiplication puisse s'opérer et magnifier le cycle reproducteur... Elle s'assoupit, béate, en songeant au filet bientôt plein de ses enfants, petits-enfants et autres descendants...


Paul, de son côté, avait bien compris ce qui se tramait dans la cervelle de Simone. Alors que, d'ordinaire, il serait allé chercher des allumettes ou aurait prétexté un match de foot entre copains, comme tout un chacun, alors que, d’ordinaire, il aurait fui à tire-d'aile, il se surprit à suivre la même pente.

Depuis le temps qu'il bourlinguait, pourquoi ne poserait-il pas ses valises ? Une vie apaisée ! Cesser enfin de papillonner entre des partenaires qui te laissent affamé à chaque coup.

Avec Simone, il avait vécu un moment exceptionnel. Maintenant, dans la fleur de l'âge, il ne se rappelait pas avoir jamais connu une telle plénitude. Paul, une larme dans chacune de ses quarante-cinq mille facettes oculaires, enveloppa Simone de ses pattes et déposa un chaste baiser sur son abdomen. Dans un soupir timide, naïf, il lui avoua son amour et son désir de se ranger des voitures pourvu qu'elle veuille bien de lui. Paul était prêt à devenir père de millions de mouchettes et de mouchetons. Il les élèverait et ferait d'eux des êtres indépendants, heureux, bien dans leur peau, voire, dans celle des autres.

Simone, éperdue, sentit chacun de ses muscles se détendre et murmura un languissant : « Oui, je le veux. » à un Paul exultant de bonheur.


Alors qu'ils en étaient là de leur idylle, le filet bougea et ils furent brinquebalés longuement. Mais Simone et Paul s'en fichaient : ils étaient ensemble.


* * *


Simone et Paul, qui, ne l’oublions pas, n’étaient quand même que de simples insectes, ignoraient tout de leur destination. C’est au Laboratoire scientifique de la police judiciaire que le filet fut étiqueté et placé dans une cage scellée idoine. Il n’en serait ressorti que pour des examens, minutieux, destinés à élucider une affaire sensationnelle confiée à la police criminelle : la mort de Cupidon, sur le corps duquel ils avaient été capturés.

Le pauvre ange avait été retrouvé, indubitablement occis ce 14 février dans des circonstances étranges : transpercé par une de ses propres flèches !

C’est dans une sombre et sordide impasse qu’un couple adultère désireux de trouver un endroit propice à l’abri des regards avait buté sur son corps, mettant fin – provisoirement, espérons-nous – à leurs envies naturelles quoiqu’illégitimes. Cupidon gisait dans une mare de sang, les ailes encore repliées dans le dos, indice d’un trépas au sol et non en vol.


La police, prudente, avançait plusieurs hypothèses. Était-ce un meurtre (un couple de divorcés lui aurait tendu un mortel traquenard), un accident (il aurait glissé en fourbissant son célèbre engin) ou même un suicide (il aurait décidé d'en finir, écœuré des ravages qu'il laissait derrière lui), comme avait suggéré un inspecteur aigri ? Aucune piste n'était privilégiée et les enquêteurs se refusaient à tirer des conclusions hâtives. L’Affaire remontait en haut lieu.


Il faut dire que les décès d'anges constatés par la force publique sont rares. En l'espèce, c'était même la première fois, de mémoire d'Orfèvres, qu'une telle situation se présentait. On se souvenait de la mort de Dieu (assassiné par un philosophe allemand sulfureux, au nom impossible à écrire), du trépas du diable (suicidé après que Freud avait découvert les honteux secrets de son enfance) mais rien sur les anges. Pas de meurtre, pas de vol, pas même la moindre castration ! (Notons que cette affaire permettait au passage de mettre un point final à la trop longue querelle sur le sexe de l’espèce : Cupidon arborait, il fallait en convenir, non sans une pointe de jalousie ou d’envie, un fier, masculin et majestueux appareil génital.)


Les policiers eurent recours aux images fournies par le centre d'identification visuelle d’Épinal pour se faire une idée des causes possibles de la mort de l’ange. Avant tout, ils appliquèrent les protocoles standards suivis des constats d'usage, comme pour la mort de tout un chacun. Parmi les activités inscrites dans la procédure, l'analyse des insectes trouvés sur les cadavres apporterait, espérait-on, des indications précieuses pour les investigateurs. Ainsi, pourrait-on, peut-être, connaître l'heure où l'ange fit l'amort la dernière fois et, piste palpitante et sortant les spécialistes de leur ordinaire : obtenir des informations sur l'essence même de son angélique nature.


L'entomologiste médico-légal de garde prépara donc sa binoculaire et les divers instruments aseptisés et métalliques nécessaires à son expertise.


Pendant ce temps, la vie de Simone et Paul n'avait pas suivi le cours pullulant qu'ils avaient espéré.


Ayant compté jusqu'à huit cents, Simone n'avait pas senti les contractions annonciatrices de la ponte. Elle eut beau alors, et avec un bel entrain, solliciter Paul pour une nouvelle tentative, celle-ci se solda par un bilan tout aussi décevant. Quatre épisodes érotiques plus tard, elle s'effondrait en larmes dans les pattes de son Paul : jamais ils n'auraient les milliards de moucherons de leurs rêves. Paul la consola comme il put. Les amants se serrèrent très fort et des sanglots, longs par millions, bercèrent leurs cœurs d'une langueur monotone. Mais leurs sentiments furent plus forts que leur déconvenue. Leur amour, plus fort que la stupide barrière génétique. Paul déclara à Simone : « Ça ne fait rien, Simone. » ; il ajouta, les yeux humides, qu'il voulait bien rester avec elle, pour peu qu'elle acceptât. Trouvant dans cette tendresse quelque réconfort, Simone susurra qu’elle voulait vieillir auprès de lui, même sans pondre.


Le 14 février tirait vers sa fin...


Nos tourtereaux, libérés du stress de la future parentalité, des heures passées, parfois pour rien, à éduquer des petits qui finiraient sous une bombe ou pris aux pièges de la toile… enfin, bref, égoïstement déchargés du poids du destin de l’espèce, nos deux mouches s’enlacèrent, dansèrent, virevoltèrent, regrettant que le peu d’espace leur interdît de beaucoup voler de concert. Ils s'embrassèrent néanmoins, se pourléchèrent à qui mieux mieux.

Ils agitaient béatifiquement les ailes quand, à la fin d'un dernier looping, ils tombèrent, pattes en l’air, heureux et foudroyés, le palpitant terrassé par la vieillesse et les excès d'accouplement.


Quelques minutes plus tard, l'expert entomologiste plaçait leurs dépouilles entre deux lames de verre.

Le premier constat confirmait les attentes : la présence de Simone Mouchamort, un insecte habitué à traîner sur les cadavres, était prévue. Cupidon, vénéré en dépit de ses ridicules ailerons dorsaux, était profondément humain.


Corroborant la perception qu’on peut en avoir, l'amour peut mourir et se décomposer.


La poursuite de l'examen glaça l'agent. En effet, quelles conclusions tirer de la présence de Paul Mouchabouze, représentant des peu dignes mouches trivialement appelées… « à merde » ?


L’amour en était-il donc constitué ?


Dégoûté, l’enquêteur en référa au procureur, confiant à mi-voix cette désolante découverte et attendant patiemment les instructions.


Le magistrat consulta la Guilde locale des commerçants, qui fêtait comme il se doit la Saint-Valentin à grand renfort de calicots, de rabais sur les parfums, de colifichets, de dessous en dentelle… La radio déversait de sirupeux discours d’experts.

La Guilde estima que cette fâcheuse découverte risquait de compromettre les grassouillets profits promis par l’occasion. Il fallait éviter ce désastre économique alors que sévissait la crise !


La mort dans l’âme (mais la crise aidant), l’enquêteur changea complètement la tonalité du rapport médico-légal, caviardant l’identification de l’individu et biffant la description des ailes prolongeant les omoplates.


La presse locale, en page cinq et sans caractères gras inutiles, évoqua le banal décès d’un dealer transpercé d’une flèche tirée par l'arbalète d'un probable concurrent.


Ce n’était pas si loin de la vérité : après tout, Cupidon n’écoulait-il pas de la drogue dure à de pauvres junkies du romantisme ?




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Ce texte a été publié avec un mot protégé par PTS.



 
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   Anonyme   
14/2/2012
 a aimé ce texte 
Bien
L'idée est vraiment sympa, mais je trouve que vous avez eu du mal à conclure, que le texte, sur la fin, se délite et perd de sa substance comme le rapport du médecin légiste... Bon, et puis les mouches n'ont ni cœur ni poumons, je crois bien, elles ne respirent pas : l'oxygène pénètre leur corps autrement, par capillarité peut-être bien. Même que c'est pour ça qu'il existait des libellules géantes à d'autres ères de la vie sur Terre, l'air était beaucoup plus riche en oxygène et le gaz pouvait irriguer tout le corps ; quand la concentration d'oxygène a baissé, les insectes géants ont disparu.
Oui, d'accord, c'est un détail, je digresse et je pinaille, mais la mention du cœur battant de Paul et de ses poumons m'a franchement gênée.

Sinon, le ton du texte m'a bien plu, cette désinvolture pour dire des choses assez sinistres finalement ; dommage que, sur la fin, le texte perde de sa cohésion à mon avis, comme si vous n'aviez trop su comment terminer l'histoire.

   Anonyme   
14/2/2012
 a aimé ce texte 
Vraiment pas
Une histoire de mouches, soit ! Avec des poumons, un brin de recherche aurait été apprécié. Le sujet n'est pas palpitant dès le départ, et franchement ça ne décolle pas vraiment.

Arrive Cupidon, bah là je me dis, quel est le rapport ?! Je ne sais pas si j'ai l'esprit critique, mais je me suis ennuyée. Je regrettais le couple de mouches.

Bref, je n'adhère pas au fond. L'effet humour/détente n'a pas pris sur moi. Le thème du défi était à relever, il fallait oser et je salue l'élan, ça s'arrête là.

Pour ce qui est de la forme, de l'écriture, ils sont corrects.

   matcauth   
25/2/2012
 a aimé ce texte 
Bien ↓
le texte est très bien écrit, enlevé, dynamique, structuré.

Mais j'ai eu du mal à accrocher à cette histoire d'insecte. C'est un avis purement subjectif car l'histoire est travaillée et le côté créatif indéniable. Mais j'ai eu bien du mal à "m'identifier (!)" aux personnages, j'ai trouvé que la fin, avec le côté enquête policière n'allait plus du tout dans le schéma jusque là cohérent de ce texte.

Il y a aussi ce côté un peu trop éloigné de la "Saint-Valentin", je ne trouve pas de romantisme particulier dans cette histoire pas très glamour.

mais je dois dire bravo a cette écriture fluide, très fluide, à tel point qu'on ne ressent jamais un quelconque changement de plume. Peut être votre méthode a t-elle été différente, (non plus deux plumes mais une seule, avec un copilote pour contrôler?). Peu importe puisque le résultat est plutôt bon.

   Charivari   
25/2/2012
 a aimé ce texte 
Un peu
Bonjour.

J'ai l'impression que vous avez voulu courir deux lièvres à la fois, et du coup, le texte qui est écrit avec beaucoup de verve, ne fait pas "mouche".

alors, une histoire d'amour entre insectes ou l'autopsie de Cupidon ? J'avoue que les deux idées sont bonnes (avec un petit faible pour Cupidon), mais les deux histoires ont été traitées de manière beaucoup trop légères à mon goût, et les deux thèmes ne parviennent pas vraiment à s'enchâsser correctement... Et pourtant, il y avait matière.

Pour les mouches : j'ai apprécié la recherche sur le lexique, mais je pense que vous auriez dû rechercher un peu plus la spécificité des moeurs de ces bestiaux. Le match de foot ne m'a guère emballé, ni le coeur, ni les poumons... Bref, ici les mouches ne sont qu'un prétexte, vous n'avez pas joué le jeu de votre propre contrainte jusqu'au bout, à mon avis.

Pour ce qui est de Cupidon... J'aurais aimé un peu plus de développement aussi. Une vraie enquête... Là ça tombe à plat.

Dommage. L'écriture est sympa, et certains passages m'ont fait sourire.

   brabant   
25/2/2012
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour,


'hé ! 'hé ! Il me semble bien qu'un duo malicieux s'est payé l'avatar de Charivari là-dedans ! lol, je plaisante, pure coïncidence, le thème inclut possiblement la Saint Valentin, non ? Et comment sauvegarder cette commémoration autrement qu'en tenant secrète la mort de Cupidon trucidé ici au moyen de ses propres flèches (car nous savons tous qu'en notre temps de divorces roi, l'amour est mort, tout comme Dieu, les auteurs en appellent à Nietzsche), il faut coûte que coûte sauver le commerce.


Ce texte n'est pas seulement délirant, il est aussi prétexte à affichage d'une belle érudition. Merci pour les clins d'oeil (Nietzsche, Freud, médecine légale - du "Bones" et consorts - noms d'héroïnes de tout bord, notions sociologiques et morales et..., etc...).


Il est écrit dans une belle langue, d'un enthousiasme communicatif, qui manque de se lâcher un peu trop après les deux tiers du récit, mais dont l'écriture est reprise en main en moins de paragraphes qu'il n'en faut.


Mention spéciale aux diptères "Mouk' à merde" (si vous me permettez ce patois d'à côté de chez moi) et "Mouche à Mort", qui ont réinventé l'amour 'insectistupre' en imitant la position "face to face" propre aux humains, "Paul" et "Simone", notre frère et notre soeur.


Bravo aux auteurs dont la complicité évidente nous communique ici une bonne humeur significative.

Une réussite !

   Anonyme   
25/2/2012
J'avoue avoir beaucoup apprécié les deux premiers paragraphes: incongrue bacchanale avec de l'humour, de la dérision, et cette rencontre. Simple, efficace, surprenant.
A partir de: "Simon et Paul, qui, ne l'oublions pas, n'étaient quand même que de simples insectes, ..." Oups! Répétition de Simon et Paul dès le départ, apparition d'un ange, de la police, et perte de l'élan des deux premiers paragraphes. Il y apparaît, certes, des références, allusions, fortement sympathiques. Elles sont toutefois insuffisantes pour une cohésion totale de la nouvelle. Cupidon de trop? Je ne sais, peut-être un manque de temps des co-auteurs, ou une mésentente. Dommage!

   wancyrs   
25/2/2012
 a aimé ce texte 
Un peu
Je vais avouer que le début du texte m'a un peu bluffé, mais ensuite je me suis remis de la surprise. L'écriture mi-sérieuse, mi-bouffonne ne suffit pas à rendre un texte amusant. Je n'ai pas aimé tous ces clichés et ces expressions surfaites dans les dialogues. Avoir tourné l'intrigue en investigation policière a été la goutte d'eau qui a sauvé ce vase en plein enlisement, mais malheureusement elle n'a pas suffi.

J'ai relevé une maladresse : "s'approcher tout près d'elle", et "la dernière fois qu'il fit l'amort" parlant de cupidon. À moins que "amort" fasse partie de ces mots protégés PTS, je penserais qu'on a voulu dire "amour".

   macaron   
26/2/2012
 a aimé ce texte 
Beaucoup
J'ai accroché totalement à votre histoire. Imagination et humour: un cocktail que j'apprécie particulièrement. L'écriture est enlevée, imagée, bien en phase avec les personnages et leurs péripéties. Les remarques et références agrémentent votre texte juste ce qu'il faut et il n'est pas question, ici, de s'ennuyer. Et l'amour dans tout ça? Je crois que vous en avez fait le tour. De ce pauvre Cupidon en passant par ce terrible 14 février, de la reproduction à l'amère constatation finale..Un bon moment de plaisir!

   Margone_Muse   
5/3/2012
 a aimé ce texte 
Un peu
Bravo aux deux auteurs pour avoir relevé le défit, pas évident du tout.
J'ai beaucoup plus aprécié la première partie que la seconde. J'ai senti assez tôt qu'on ne parlait pas d'humains mais ça ne m'a pas dérangée, j'ai bien aimé toutes les petites perches, au contraire. Et justement, tout me parait plus soigné que la fin, expidiée façon chute de grosse blague.
Donc sympathique dans l'ensemble, même si toute l'histoire de l'enquête gâche un peu mon plaisir.
Margone

   Coline-Dé   
7/3/2012
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Un peu plus d'huile - de coude par exemple, ou d'un autre lubrifiant plus glamour - n'aurait pas été malvenue( vous avez manqué de temps ? de coordination ? de communauté de vues ?) mais je suis sévère, là, j'ai quand même trouvé :
* l'idée superbement originale et drôle
* l'écriture allègrement virevoltante
*le propos pas si léger sous son allure désinvolte et ça j'adore! (Je trouve plus instructif qu'un papillon me parle de la mort de l'amour plutôt que d'écouter ministres et hauts fonctionnaires pontifier sur la charcuterie !)
Bref, c'est l'un de mes préférés parmi trois meilleurs textes !

   widjet   
12/3/2012
 a aimé ce texte 
Un peu ↓
Un petit texte léger, mais gentiment « anarchique » à sa façon (on assassine les repères : Amour, Dieu...).

Si la romance entre les deux mouches est plutôt sympathique au demeurant (même si les auteurs redondent un peu sur cette amourette) avec quelques traits d’esprits parfois faciles (« papillonner » et « mouchetée »…) mais d‘autres heureusement plus raffinés (« à éduquer des petits qui finiraient sous une bombe ou pris aux pièges de la toile »), l’investigation, elle, déséquilibre la construction et ralentit un poil le rythme.

Le ton résolument acide (faut-il lire un quelconque message sur l’union de la Mort et de la Merde ?) et moqueur (à l’image de la phrase de fin) souffre parfois d’un bavardage excessif (toujours sur la partie enquête) en dépit d’un ton assez distancié et british (propre à Palimpseste).

Quelques étrangetés sur la forme : « Paul s’éloigna donc, le ventre momentanément plein, l’âme apaisée, l’esprit ailleurs, regardant voler les mouches, et c’est alors qu’il la vit et que le monde, d’un coup, et pour lui seul, bascula ». Dans un souci de percussion, j’aurai scindé la phrase en deux (voler les mouches. Et c’est alors…) et j’aurai ôté la virgule après jetant et voracement dans « les uns se jetant, voracement, sur les viandes »

Pas client de l’ensemble, j’ai lu sans déplaisir.

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