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Science-fiction
Perjoal : Paradoxe
 Publié le 08/04/10  -  14 commentaires  -  10180 caractères  -  180 lectures    Autres textes du même auteur

Un éminent chercheur d'une institution de recherche d'astronomie a disparu. Avant de disparaître, certains ont entendu un énorme vacarme dans son laboratoire...


Paradoxe


Dès que le serrurier eut ouvert la porte, le directeur et ses assistants se précipitèrent à l’intérieur du labo pour y découvrir une vue de désolation : plus rien n’était intact. On aurait dit qu’un fou s’était acharné à tout mettre en morceaux. Le sol était couvert de débris de papiers en tout genre, le contenu des bibliothèques répandu en petits tas épars... Mais le plus grave était l'état du matériel le plus précieux de ce labo : le laser à plasma pulsé, dernier achat et fierté de l'institution. Réduit à l'état de quelques ferrailles tordues, carbonisées, il ne tenait plus au socle monté sur amortisseurs que par quelques fils et tiges métalliques. Les analyseurs étaient éventrés, leur haute technologie, sortie de leurs boîtiers, ne valait plus rien.


À côté d’un ordinateur portable montrant ses entrailles se trouvait une lettre et une enveloppe fermée. Dans un geste rageur, le directeur attrapa la note et lut :


« Cher Paul,


Je suis certain que tu dois m’en vouloir d’avoir démoli le labo. Rassure-toi, dans l’enveloppe tu trouveras largement de quoi rembourser ce que j’ai détruit. »


Le directeur interrompit sa lecture et ouvrit l’enveloppe qui était à côté de lui. La vue d'une liasse de billets violets le fit s’assoir, estomaqué ; il y avait effectivement une somme très importante. Il reprit avidement sa lecture.


« Je suppose que tu aimerais comprendre ce qu’il s’est passé. Je vais me faire un plaisir de tout t’expliquer.

Te souviens-tu de mon hypothèse de l’univers fractal ? Le fou rire que tu as eu lors de ma première approche du sujet doit encore être dans ta mémoire ! Tâche, cette fois, de garder ton sérieux et d’imaginer que j’ai eu une bonne intuition. Car je te l’affirme : il l’est !

Mais avant tout, revenons sur cette théorie.


La base de celle-ci est le flocon de Koch : cette fractale très simple a beaucoup de points communs avec celle qui régit notre univers. La base du flocon est un triangle. À chaque itération, on divise les côtés en trois et on remplace les segments du milieu par des paires de segments en vue de former des triangles équilatéraux par rapport aux morceaux que l'on vient de retirer.



La forme qu’on obtient est celle d’une sorte de flocon de plus en plus crénelé, dont le périmètre tend vers l'infini mais qui garde une surface finie. Exactement comme dans notre univers, les distances entre les constellations s'accroissent mais le volume qu'elles occupent reste identique. Et moi, je n'ai pas eu besoin d’inventer la “masse noire” pour justifier la force de cohésion d'une galaxie !


Tu l’auras noté, je parle de volume. En effet, la fractale régissant notre univers n'a pas un simple triangle comme base, mais une sphère. Évidement, c'est nettement plus difficile à segmenter. Mais en croisant mes nombreuses observations, j’ai réussi à déduire l’équation de cette fractale. Je suis arrivé à établir que chacune de ses itérations donne deux “ajouts” possibles, que tous deux existent simultanément... et qu’ils sont, bien entendu, symétriques par rapport à... mais on y reviendra. On en déduit un corollaire stupéfiant : il existe certains points de l'univers qui agissent comme des boucles, et d’autres comme des bifurcations.

En résumé, si l'on envoie un faisceau lumineux sur un de ces points de boucle, il nous reviendrait “dans le dos”, en quelque sorte... Comme nous tournons sur nous-même en 24 heures, il faudrait “utiliser” un point de boucle distant de nous de 6 heures-lumière pour voir le faisceau nous revenir... à l’opposé de son axe de départ !

Après de nouveaux calculs et de très longues observations, j'ai réussi à déterminer la position d’un tel point et l’axe exact de visée initiale pour l’atteindre.


Et je l’ai atteint. J’en ai la preuve scientifique.


La dernière fois que j’avais essayé de t’expliquer mes idées sur l’univers fractal, tu ne prononçais que les mots : “Foutaise !”», “Stupide !”, “Ridicule”, entre deux hoquets de rire.

Et pourtant, j’ai réussi à le prouver. Mais ne cherche pas la démonstration de mes dires dans les débris du labo, tu ne trouveras rien... J’ai tout détruit ! Tu devras me croire sur parole.

Lis, plutôt que de sourire bêtement !

Pourquoi tout détruire ? Parce que les conséquences de cette découverte sont nettement plus graves et impressionnantes que la simple remise en cause de l’astrophysique traditionnelle par le fait que l’univers soit fractal. Ne t’énerve pas, écoute la suite. Tu vas comprendre.


Pour démontrer concrètement ce que j’avançais sur papier, il me fallait vérifier que la lumière émise par un laser sur ce point précis dans l'univers me reviendrait 12 heures plus tard.

C’est ce que j’ai mis en pratique. Le nouveau laser à plasma pulsé était l’outil idéal, en raison de sa puissance. Positionné à l’aide d’un ordinateur et d’un simple télescope, il m’a permis de confirmer mes équations.

Mercredi dernier, j’ai envoyé un faisceau d’une seconde à 21 h. Tu imagines ma joie lorsque j’ai effectivement reçu le signal en retour, comme prévu, le jeudi à 9 h du matin. J’ai immédiatement renvoyé un nouveau signal d’une seconde dans le but de l’observer le soir même.

À l’heure prévue, quelle ne fut pas ma surprise de voir arriver non pas un, mais DEUX spots d’une seconde ! J’ai renvoyé à nouveau un signal d’une seconde, en prenant bien garde à ce qu’il soit unique !


J’avais douze heures pour réfléchir. Qu’est-ce qui avait doublé mon signal ? Est-ce que sur le coup de l’émotion j’avais envoyé deux fois le spot ? Possible, mais peu probable : tu sais à quel point je suis méticuleux dans mes protocoles expérimentaux.

Toutes les hypothèses les plus absurdes me sont passées par la tête : le faisceau avait été divisé dans l’espace et, suivant la loi de la relativité, une partie était arrivée avant l’autre ? Peu probable aussi, d’autant plus, que comme moi, tu sais qu’un laser projette une lumière ponctuelle. J’ai même envisagé que ce soit la réponse d’un extraterrestre !


Plus l’heure de la réception du signal approchait, moins j’avais d’explications. Mais lorsque je vis à travers le télescope la lumière rouge du laser, je compris immédiatement ! J’envoyai aussitôt deux spots d’une seconde et m’assis à même le sol, choqué par ma découverte.

Le signal reçu était du morse. Ou plus exactement, la signature que je t’envoyais lors de nos jeux d’enfants ! Je venais de découvrir comment envoyer un message dans le passé !


Comment cela était-il possible ? Aucune idée ! Tu penses bien que j’ai passé toute la journée à essayer de comprendre le phénomène.

Le vendredi soir, je transmis le message morse que j’avais reçu le matin même. Impatient, je me demandais ce que j’allais recevoir du futur. À l’heure prévue, un message, toujours en morse, arriva. Il annonçait le réveil d’un volcan dans une île déserte.

Sans plus attendre, j’ai allumé la radio et passé mon temps à scruter Internet. Vers dix heures et demie, je trouvais sur la Toile les premiers articles annonçant l’événement géologique. À onze heures, un flash d’informations confirma la nouvelle. Après une explosion de joie, je me suis mis à réfléchir longuement. Et j’ai compris.


Une fractale telle que le flocon de Koch est inscrite dans le plan, en deux dimensions. Elle se divise symétriquement dans le même plan. Mais la fractale qui décrit l’univers, je te l’ai dit, prend comme point de départ une sphère, donc un espace en trois dimensions. Sur quel axe de symétrie les itérations la divisent-elle ? La réponse m’apparaissait à présent évidente : sur l’axe de la quatrième dimension, le temps.


Ainsi, chacun des deux “ajouts” de chaque itération créent deux nouveaux “segments” dans l’univers, un en direction du futur et l’autre en direction du passé. Et toutes les six heures, en utilisant le point de fracture à proximité de notre position spatiale, nous pouvons envoyer un message vers notre passé ou vers notre futur, et recevoir une réponse de l’un ou de l’autre...

Par hasard, j'ai utilisé le chemin vers le passé. Ainsi la lumière émise par le laser n'arrivait pas 12 heures après être envoyée, mais 12 heures AVANT. Si tu as du mal à comprendre, relis ma lettre décrivant mon expérience en gardant bien à l'esprit que les signaux que je recevais était ceux envoyés lors du tir suivant ! Si j’avais envoyé mon message six heures avant ou après, il partait vers le futur, et je n’aurais jamais reçu de réponse, ni pu conclure à la justesse de ma théorie... C’est, comme toujours, le hasard qui fait les grandes découvertes.


Toutes les théories sur le voyage dans le temps parlent de ces possibilités : changer le continuum espace/temps, utiliser les trous noirs, courir le long des “cordes” de l’univers, aller plus vite que la lumière... Mais aucune n’a jamais pu être démontrée, et encore moins mise en œuvre. Moi, j’avais réussi.


Mais de ce fait, tous les paradoxes temporels devenaient d’un seul coup possibles. Que se passerait-il par exemple si je recevais un message que je décidais de ne pas m’envoyer par la suite ?

Plus effrayant encore, qui a eu l’idée d’envoyer les messages en morse ? Je l’ai fait parce que je les ai reçus mais comment, ou par qui, cette idée a-t-elle été conçue ?

La frontière entre l'impossible et le réel venait d'être franchie. Que devais-je faire ?


Le matin même, je reçus la réponse de mon futur. C’était d’une simplicité évidente : il fallait tout détruire. Cette découverte ne pouvait être diffusée, parce qu’elle supprimerait le seul élément qui permet au monde des hommes d’exister, d’avancer et de prendre des risques : l’incertitude.


Voilà, mon cher Paul, tu connais toute l’histoire et aussi pourquoi j’ai saccagé le labo. Il te faudra trouver un autre collaborateur qui acceptera tes moqueries ; moi, je pars refaire ma vie sur une île tropicale.


Ah oui ! connaissant mes émoluments, tu te demandes certainement comme j’ai pu réunir la somme que tu as trouvée dans l’enveloppe et celle qui me permet de disparaître à présent.


C’est très simple : j’ai joué hier les six numéros que je me suis envoyés demain.


Ton bien dévoué,

Pierre »


 
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   florilange   
24/3/2010
 a aimé ce texte 
Bien
Bon, la partie "technique" de cette nouvelle est du genre indigeste. En revanche, l'histoire se tient. Le style est plutôt correct sauf quelques broutilles et la chute amusante de simplicité par rapport à ce qui la précède. Un clin d'oeil malicieux à tous les scientifiques.

   Anonyme   
29/3/2010
 a aimé ce texte 
Bien
Ce qui suit reflète uniquement « ma » perception et « mon » interprétation du texte lu. J'essaie de vous apporter une aide ; elle est parfois pertinente, parfois non ; dans tous les cas elle est subjective. Vous n'êtes absolument pas obligé de suivre les quelques pistes tracées : le texte vous appartient et je n'en suis que l'interprète. Enfin, mes suggestions ne concernent que la forme.
« le directeur et ses assistants se précipitèrent à l’intérieur du labo pour y découvrir une vue de désolation » : assez maladroit (pour y découvrir une vue de désolation)
La concordance des temps : « le serrurier eut ouvert la porte » et «On aurait dit qu’un » : on eut dit.
« de papiers en tout genre, » : pour quoi « en tout genre » qui alourdit la phrase ?
Un des mes dadas : le point virgule comme ici : Les analyseurs étaient éventrés ; leur haute technologie, sortie de leurs boîtiers, ne valait plus rien. Et puis, leur haute techno, sortie de leurs boitiers, il doit y avoir moyen de le dire différemment.
« Dans un geste rageur, le directeur attrapa la note et lu : » : d'un geste...
Il y a des phrases à retravailler ; exemples :
« Je suis certain que tu dois m’en vouloir d’avoir démolit le labo. »
« La vue d'une liasse de billets violets le fit s’assoir, estomaqué »
« Je suppose que tu aimerais comprendre ce qu’il s’est passé » : qui s'est...ou plus simplement : Je suppose que tu aimerais comprendre ?
« Te souviens-tu de mon hypothèse de l’univers fractal ? » : sur l'univers...
C'est curieux car à partir de : «  La base de celle-ci » et la suite le style est nettement meilleurs.
« On en déduit un corollaire stupéfiant » : je ne sais si on peut déduire, mais obtenir oui.
« Comme nous tournons sur nous même en 24 heures » : l'homme n'est pas une toupie, la terre oui.
« entre deux hoquets de rire. » : hoquets ?
« Parce que les conséquences de cette découverte sont nettement plus graves et impressionnantes que la simple remise en cause de l’astrophysique traditionnelle par le fait que l’univers soit fractal » : la fin de phrase ne me plaît pas (par le fait que).
« il m’a permis de confirmer mes équations. » : mes théories ou alors « valider mes équations ».
« Mercredi dernier, j’ai envoyé un faisceau d’une seconde à 21 h. » : … à 21 heure j'ai...
« tu sais à quel point je suis méticuleux dans mes protocoles expérimentaux. » : on élabore des protocoles.
« Toutes les hypothèses les plus absurdes me sont passées par la tête » : simplifiez (pour quoi toute...). 
Quelques points à revoir surtout dans la première partie.

   ANIMAL   
29/3/2010
 a aimé ce texte 
Bien ↓
L'idée développée dans cette nouvelle est intéressante et bien explicitée. Le thème du savant découvrant, tout seul et par hasard ou presque, quelque chose de révolutionnaire est tout à fait plausible car cela est souvent arrivé.

Par contre je trouve bizarre, s'il ne veut pas que sa découverte soit exploitée, qu'il donne tout son modus operandi car les autres n'auraient plus qu'à reprendre ses expériences pour arriver à reproduire le résultat tôt ou tard. Sans doute a-t-il volontairement omis un détail essentiel mais cela n'est pas précisé.

Je ne trouve pas non plus logique ni très malin qu'il révèle qu'il a joué et gagné au loto et qu'il part sur une ile tropicale. Pourquoi révéler ses plans à l'ennemi ? Rien de plus facile que de le faire retrouver par des professionnels. Est-ce encore de l'intox ?

Donc quelques points obscurs dans cette histoire que j'aurais aimé avoir une fin plus "fantastique", par exemple qu'il réussise à se projeter dans la fractale à la place du rayon pour partir explorer les méandres du temps, ou quelque chose dans ce goût là. J'imagine cela tentant pour un savant...

En résumé, pour moi une bonne base d'histoire, bien écrite, mais le scénario aurait gagné à être plus fouillé.

   Anonyme   
30/3/2010
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Bonjour

Joli ! Mais c'était pas gagné parce que le texte est un rien complexe pour qui n'y connait rien. Cependant le sujet est intéressant, l'histoire passionnante et ce qui ne gâche rien, la fin est amusante.

Ceci dit, les premiers paragraphes ne sont pas faciles à ingurgiter et en particulier ici :

"Te souviens-tu de mon hypothèse de l’univers fractal ? Le fou rire que tu as eu lors de ma première approche du sujet doit encore être dans ta mémoire ! Tâche, cette fois, de garder ton sérieux et d’imaginer que j’ai eu une bonne intuition. Car je te l’affirme : il l’est !" => ??? il l'est quoi ? De quoi parle-t-on ? J'ai relu cinq ou six fois la phrase je ne l'ai pas comprise.

Le premier paragraphe, qui dans toute nouvelle est primordial est ici difficile à aborder :

"Plus rien n'était intact" : formulation bancale. Bizarre.

"Des papiers en tout genre" (ça reste des papiers)

"le laser à plasma pulsé" plasma pulsé, c'est son nom ? ou le
laser a été "pulsé" et encore, pulsé, ça veut dire quoi ? La
ponctuation n'aide pas à mieux comprendre.

"leur haute technologie, sortie de leurs boîtiers, ne valait plus rien." avec cette phrase, j'ai l'impression d'avoir à faire à un auteur qui ne s'y connait pas plus que moi, ce qui est démenti par les explications scientifiques qui suivent, mais je le répète, c'est le début du texte, et pour moi dans une nouvelle, il est absolument essentiel qu'il soit soigné.
Si le sujet ne m'avait pas interpelée (le continuum espace-temps, j'adore) j'aurais arrêté là.
Le ton aussi m'a plu.

Bonne continuation à l'auteur et merci.

   zorglub   
8/4/2010
 a aimé ce texte 
Bien ↑
La nouvelle est un peu complexe, et il m'a fallu relire la théorie pour la comprendre. J'ai trouvé le raisonnement plutôt cohérent et relativement original.

Une chose qui m'a gêné, c'est la référence aux 6 heures. Elle est introduite assez rapidement, et comme elle est répétée jusqu'à la fin ("et toutes les six heures, en utilisant le point de fracture ..."), elle semble être une référence absolue qui serait liée à la Terre, ce qui paraît déroutant. Alors qu'en fait, si j'ai bien compris, il s'agit d'une "bête" contrainte liée au fait que la Terre masquerait le faisceau en retour. Il suffirait de se mettre sur un satellite avec un laser et un capteur montés dos-à-dos et on pourrait tirer sur un point de fracture à n'importe quelle distance, et donc moduler à volonté le décalage temporel, ce qui pourrait ouvrir des horizons encore plus larges.

Je pense qu'il y a aussi moyen de creuser un peu plus sur la distinction entre ce type de voyage temporel qui ne fait transiter que de l'information, et le cas plus classique de transit de matière.

Après, en effet, le héros se dévoile sûrement un peu trop par rapport à son objectif de tout cacher, mais on peut mettre cela sur le compte d'une légère vanité.

Dans l'ensemble, une lecture agréable et inventive.

   Jedediah   
12/4/2010
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Merci pour cette publication.

J'ai apprécié ce texte, même si je comprends que la partie technique ait pu en rebuter plus d'un. Pour ma part je pense avoir saisi l'essentiel.

Le "rappel" mathématique sur les fractales dans la lettre est peu crédible, puisque le directeur a sans doute de bonnes bases scientifiques, mais cela permet il est vrai au lecteur que je suis d'appréhender le concept.

J'ai toujours aimé les histoires de continuum espace-temps, et à ce titre je trouve cette nouvelle plutôt bien développée. J'ai lu un jour un article de Science&Vie, qui affirmait que les voyages temporels étaient tout simplement impossibles, du fait d'une barrière logique qui est levée dans ce récit :
"Que se passerait-il par exemple si je recevais un message que je décidais de ne pas m’envoyer par la suite ?"

Si cette barrière n'existe plus et que les voyages temporels sont possibles, alors cela ne remettrait-il pas en cause le libre arbitre humain ?
Ou du moins ce que l'auteur appelle ici "l'incertitude ?"

Bravo pour la fin du récit, qui souligne l'ingéniosité du chercheur... qui d'ailleurs ne s'est jamais envoyé les numéros du Loto.

   Mistinguette   
13/4/2010
 a aimé ce texte 
Bien
Il est vrai que la partie technique de cette nouvelle est plutôt rébarbative, et pour être franche je n’ai pas cherché à tout comprendre. Mais l’ensemble est plaisant, l’écriture agréable et la chute aussi inattendue qu’amusante.
Du coup, ça m’a donné envie de lire d’autres textes de l’auteur…

   dvb   
11/5/2010
 a aimé ce texte 
Bien
C'est pas sans me rappeler certaines nouvelles et roman déjà lues par ailleurs. J'aime toujours ce style qui joue sur le paradoxe temporel, mais je pense que tu aurais pu pousser un peu plus loin la réflexion et de fait l'impact des décisions du protagoniste (la fin est un peu... simple, non ?)

Cela dit ça reste tout à fait agréable à lire et facile à appréhender.

Le style "épistolaire" à sens unique, est assez efficace en l'occurrence.

   marogne   
13/5/2010
 a aimé ce texte 
Un peu ↓
Un exercice difficile que d’écrire sur le temps. Sur le sujet c’est toujours « The end of eternity » qui me vient en tête, et la décision finale.

Ce qui me semble intéressant dans ce type d’histoire, c’est justement l’histoire qui est contée, que des paradoxes temporels soient utilisés pour en servir de base, oui, mais il faut une histoire. Ici, elle manque, car je n’e prends pas le tour de passe-passe sur le billet de loterie comme étant une histoire (de toute façon aucun loterie au monde ne permettrait de rembourser ce qui est décrit dans ce laboratoire et de permettre une « retraite » ensoleillée ensuite – enfin je pense). La longue exposition du pourquoi, pas plus improbable ou étonnante qu’une autre, m’a paru trop longue compte-tenu de la longueur de la nouvelle.

Sur la forme, il me semble que le « style » n’est pas vraiment constant tout au long du texte. Le premier paragraphe pour moi en est un exemple.

Un petit bricolo pour finir, c’est une lettre, donc on la lit, mais on ne l’écoute pas….

   Pistodrake   
17/5/2010
 a aimé ce texte 
Bien
Le style de la nouvelle est amusant, je pense que ça aurait gagné en étant même un peu plus humoristique, en rendant les théories scientifiques a la limite de l'absurde pourquoi pas?
Afin de ne pas être trop rébarbatif pour le lecteur.
Ou du moins pour rendre plus amusante la mésaventure du scientifique, car je ne sais pas pour les autres mais moi j'ai du mal a me trouver inquiété par l'histoire.
On parle de découvertes effrayantes au point qu'un scientifique travaillant sur la structure de l'univers se décide a abandonner toute science pour partir.

Mais la liasse de billets impressionnante, les explications un peu décousues et la décision de tout détruire après quelques signaux de morse font de ce scientifique quelqu'un de pas très téméraire pour un scientifique bossant sur des théories aussi pointues.
Ce qui rend l'histoire peu sérieuse, mais cet humour aurait pu être exploité je pense.

Il y a sûrement eu pire comme théorie, ça aurait pu être expliqué plus clairement car le principe est sympa.
Je partage d'ailleurs cette envie de voir dans la théorie de la matière sombre comme d'un ajout un peu forcé et pas très utile en tout cas ^^.

Petite note personnelle, je doute assez fortement qu'un laser puisse être "à plasma pulsé" un laser c'est de la lumière amplifiée et focalisée.
Du plasma c'est un état de la matière constitué de particules chargées, plutôt un phénomène électrique donc.
A moins que le plasma ne soit la source d'énergie ce qui aurait dû être précisé pour éviter que cela soit vu comme une invention un peu bancale.

A mon avis l'histoire aurait gagné en force même telle quelle.
Il suffisait de préciser un peu la menace, la rendant plus tangible ou en la sous-entendant de manière plus explicite, là ça reste assez flou et même pas exploré par le scientifique.
On reste un peu sur notre faim du coup.

   littlej   
3/6/2010
 a aimé ce texte 
Un peu
Ce texte m'a vivement intéressé au départ. Intérêt qui s'est vu décroitre au fur et à mesure.

J'aime bien le traitement tout d'abord. Il est simple, on va à l'essentiel, même si évidemment il nous retourne par moment le cerveau, avec ce petit artifice j'ai envie de dire qui est de laisser paraître une sorte de démonstration irréfutable, presque logique et évidente. C'est pas mal. Je n'essayerai absolument pas de contester les démonstration - fantaisistes il va sans dire - de notre Pierre le scientifique.

L'entrée ne matière est plutôt sympathique. Le cadre est planté et la tension est déjà palpable.

Aussi, un léger détail, tout bête, j'ai aimé l'utilisation assez fréquente des points d'exclamations, je trouve que ça reflète bien toute l'excitation et l'agitation de Pierre au moment même qu'il écrit et révèle ses découvertes. ça le rend terriblement sympathique ; ça fait toujours beau à voir des passionnés comme lui. Donc, un personnage bien campé.

Par contre, il manque quand même les descriptions émotionnelles, on a envie de vivre avec Pierre dans ses recherches, de sentir son cœur qui palpite, qui se serre, à chaque obstacle franchi dans sa laborieuse démarche expérimentale. Il me manque cruellement de ces choses-là, à peine puis-je noté quelques bricoles :

Tu imagines ma joie lorsque j’ai effectivement reçu le signal en retour, comme prévu, le jeudi à 9 h du matin.

Impatient, je me demandais ce que j’allais recevoir du futur.

C'est à peu près tout. En fait, vous vous limitez souvent au point d'exclamation pour exprimer ses émotions. Mais c'est malheureusement insuffisant. Dommage de ce côté-là.

Je regrette aussi, mais ça reste toujours discutable, qu'on ne sache pas un peu plus de choses sur le directeur. C'est tout de même l'homme à qui est adressé la lettre, celui qui est apostrophé par l'énonciateur. Juste une ébauche de portrait, tout simple, pour donner une âme, de la chair, à ce personnage tout à fait creux et transparent dans la nouvelle.

Et enfin des phrases mal venues à mon avis, trop directives, explicatives, un exemple pour illustrer :

La frontière entre l'impossible et le réel venait d'être franchie.

Je trouve cette phrase inutile. C'est au lecteur d'en juger je pense.

Au final, une lecture parmi tant d'autres, mais loin d'être mauvaise.

j

   Anonyme   
15/7/2010
 a aimé ce texte 
Bien
Moi les paradoxes temporels ca me parle. Cependant, je vais émettre un très léger bémol au niveau du style qui reste encore a travailler.

La base de la nouvelle est excellente. L'univers fractal quadridimensionnel, très bonne idée. Le coté technique est assez convaincant et l'histoire elle même se tient.

Le problème vient de la manière dont sont agencés les choses, qui manque d'un poil de cohérence. Je pense qu'un peu de travail sur l'écriture reste nécessaire. (Pourquoi détruit-il tout et laisse les papiers, même déchirés ? n'aurait il pas mieux valut tout ranger en ordre et retirer les travaux scientifiques ? pourquoi tient-il tellement a taquiner son supérieur ? ) Ça donne l'impression que la nouvelle a été écrite d'une traite, sans savoir ou cela allait, et qu'au moment d'apposer le point final, il n'y a pas eu de relecture globale. - Cela a peut etre été le cas, c'est l'impression que j'ai.

La partie narrative en revanche est très plaisante.

Donc je résume, Très bonne idée de base assez mal exploitée, mais rien qui soit indigeste. Bonne continuation.


Bon, le coté éthique du scientifique qui joue au loto, pas terrible hein pour quelqu'un qui prône l'incertitude ;).

   David   
5/5/2011
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Bonjour Perjoal,

Je ne suis pas sûr d'avoir bien compris la fin : Une fois que Pierre a compris qu'il pouvait utiliser le laser comme un moyen de se passer des info en morse à rebours du temps, il l'a naturellement, ou presque, mais c'est un cliché du genre, utiliser pour jouer au loto.

En gros il se dit le lundi, par exemple, si je m'envoyai mardi les chiffres du tirage de vendredi. Le lendemain, il n'a plus qu'à lire ses signaux lumineux et aller jouer... mais mettons qu'il viennent en bus et que son bus de jeudi se prennent une météorite qui le pulvérise totalement, il ne peut plus, le vendredi, constater le tirage du loto, ce qui fait qu'il ne peut plus le transmettre en morse, ce qui fait qu'il n'est plus millionnaire le mardi.

Peut-être même que le fait de ne pas recevoir le jour dit les numéros choisis serait un moyen pour lui de se prémunir d'un péril : s'il ne l'a pas fait alors qu'il l'avait décidé, c'est donc qu'il lui est arrivé quelque chose l'empêchant d'agir, entre la date de réception prévu du message du futur et le jour choisi pour récolter les informations, soit le mardi et le vendredi, donc.

Mais je me demande s'il n'y a pas un problème avec la fin :

Citation :
j’ai joué hier les six numéros que je me suis envoyés demain.


Comment Pierre a-t'il envoyer les numéros le lendemain du carnage du labo et de son outil qui me semblait unique : le laser à plasma pulsé ?

Celui-ci n'était plus opérationnel le jour où les numéros sortant de la loterie devait être transmis ?

   Anonyme   
2/6/2011
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Amusant. Le retour, non pas du Jedi mais de Benoit Mandelbrot et des fractales intrigantes.
C'est une bonne idée que de les avoir employées. Le plus drôle, c'est que "fractal" signifie "irrégulier" pour décrire une itération curieusement régulière. Un peu à l'image de votre nouvelle qui, de ce point de vue, est une réussite. Rien de neuf dans ce texte, bien sûr, mais les fractales n'ont jamais prétendu à la nouveauté, n'est-ce pas, juste à la répétition de formes reconnues. La dimension nouvelle qui serait le Temps, le super laser, la destruction des notes et du labo, la disparition du savant humaniste employés pour pondre un récit, c'est un peu le brocoli dans lequel le tout est l'image des parties.
Dommage de n'avoir pas développé la structure "fractale" de ce récit pour en faire quelque chose de vraiment étrange.
Par exemple, l'histoire véritable devrait commencer à la fin de la nouvelle. C'est assez souvent le cas avec les ( bonnes ) nouvelles de SF.
J'hésite entre moyen+ et bien-
Comme les dessins m'ont intéressé ( ils sont très esthétiques ) et, surtout, que c'est aujourd'hui le 2 du mois 6, ce sera bien -


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