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Réalisme/Historique
plumette : Disparition
 Publié le 28/01/17  -  25 commentaires  -  15693 caractères  -  207 lectures    Autres textes du même auteur

De nombreuses disparitions ne sont jamais élucidées. Pour les familles concernées, le parcours est très éprouvant ; une histoire de vie et mort qui reste en suspens…


Disparition


Je suis tombée par hasard sur son avis de décès.

Je buvais mon café, feuilletant machinalement le journal local. En général je tourne les pages en survolant les titres et je ne vais pas au-delà du carnet du jour que j’épluche avec méthode. Je me suis longtemps moquée de ma mère qui avait une irrépressible attirance pour la rubrique nécrologique, mais je dois avouer, qu’avec les années, je la rejoins dans cette manie inoffensive qui peut avoir son utilité sociale. Je vais d’abord à l’essentiel, déchiffrant les noms propres en caractères gras, au centre de l’annonce, et si je pense connaître même de loin la personne décédée, alors je prends la peine de lire l’avis.

Jeanne Gauthier

Ce nom somme toute assez banal ne me disait rien d’emblée. Me souvenant qu’il y avait des Gauthier dans la famille de mon mari, je suis allée dans le détail. C’était une annonce assez brève :

Sohalia Chankar, sa fille spirituelle

A la grande tristesse de vous faire part du rappel à Dieu

De Jeanne GAUTHIER Vve COLIN dans sa 85ème année

Souvenez-vous de

Son mari : Michel Colin, décédé en 1979

Et de ses fils : Jérôme et Pierre, trop tôt arrachés à son affection.

La cérémonie aura lieu le 30 mars en l’église de la Rédemption, suivie de la crémation au funérarium de la Guillotière.


Le doux prénom Sohalia à consonance indienne, l’appellation fille spirituelle, peu courante et la triple perte rappelée sobrement dans ce petit entrefilet, ramenèrent dans mes pensées cette femme qui avait un jour pris rendez-vous à mon cabinet il y a seize ans. Sur mon agenda, en face de son nom, il n’y avait pas la mention de l’objet succinct du rendez-vous. J’ai toujours préféré savoir à l’avance la nature du problème qu’on va me soumettre : divorce, garde d’enfant, ou problème de succession… Ma secrétaire a donc des instructions précises pour déblayer un peu le terrain et s’assurer que la personne qui vient à moi a été bien orientée. Je l’avais interrogée le reproche au bord des lèvres. Son interlocutrice avait répondu « c’est personnel » d’un ton sans appel et elle n’avait pas osé insister. Je m’attendais donc à rencontrer une démarcheuse en produits financiers ou en solution bureautique ayant eu recours à la ruse habituelle pour l’obtention d’un rendez-vous.


En salle d’attente, j’avais trouvé une petite femme frêle, d’un certain âge, les yeux clos, les mains sagement posées sur ses genoux. La modestie de son apparence ne collait pas avec la représentation que je m’étais faite d’une commerciale aux méthodes agressives. Je m’étais signalée par un raclement de gorge, elle avait ouvert les yeux et m’avait souri tranquillement. Son regard très bleu avait accroché le mien.

Je l’avais introduite dans mon bureau. Elle s’était installée en silence, avait sorti de son sac une enveloppe en papier kraft, avait posé son regard à droite puis à gauche sur mon décor, avant de revenir à moi, pour me sourire à nouveau. Désignant une photographie posée sur la cheminée, elle me demanda doucement : « Vos enfants, je suppose ? » Je me contentai de hocher la tête en silence, tout en me disant que je rangerais à l’avenir cette photo dans un tiroir.


Je mis un peu plus de temps que d’habitude à lui poser la question d’usage : « Dites-moi ce qui vous amène. » Sa réponse me dérouta : « Je suis venue pour me renseigner, pour que vous m’aidiez à décider d’une chose très difficile, mais c’est peut-être un peu trop tôt… »


Je butais sur le « trop tôt ». Cette femme était visiblement plus proche de soixante-dix ans que de cinquante et si elle envisageait de se séparer d’un mari devenu encombrant, cela pouvait sembler au contraire trop tard à un âge où, me semble-t-il, on se fragilise dans la solitude.

Je m’apprêtais à lui suggérer des « aménagements » dans sa situation conjugale, plutôt que la mise en œuvre d’un changement radical dont elle ne mesurait certainement pas tous les impacts secondaires.


J’attendais la suite qui avait du mal à venir. Les yeux très bleus s’embuèrent de larmes que je vis couler sur ses joues à la peau très fine. Elle ne fit rien pour les retenir, ni les essuyer.

Puis elle ouvrit l’enveloppe et sortit quelques photos en noir et blanc. Elle en choisit une qu’elle me tendit. Elle représentait un jeune homme, de trois quarts, assis sur un rocher, sans doute au bord de la mer, le visage tourné vers le large. Il avait des cheveux longs et bouclés. Je ne lui donnais pas plus de vingt ans.


« C’est mon fils Jérôme, je ne l’ai pas revu depuis vingt-quatre ans. Cette photo a été prise à l’été 1976, c’est la dernière que je possède de lui. »

J’étais touchée par la détresse de cette femme mais ne comprenais toujours pas la raison de sa présence en face de moi. Un « que puis-je pour vous » dérisoire n’arrivait pas à franchir mes lèvres.

Des mots manquaient, que je n’osais pas dire à sa place, pour m’aider à comprendre la situation.

J’eus la soudaine inspiration de lui dire : « Racontez-moi. »


Et, elle me raconta l’histoire : Jérôme était son fils aîné. Il était né deux mois avant terme, à une époque où il n’y avait pas de réanimation néo-natale à l’exception de la couveuse. On laissait faire la nature. Le médecin accoucheur avait eu des paroles terribles. Il avait évoqué la mort probable de l’enfant comme « un mal pour un bien », un deuil douloureux certes, mais qui serait surmonté par l’accueil d’un autre enfant, tandis que si handicap il y avait, ce serait à vie.

Mais Jérôme avait fait mentir ce médecin indélicat, il avait une force vitale en laquelle sa mère avait toujours cru. C’était devenu un petit garçon très vif, très sensible, dont la curiosité était merveilleuse.

À partir de la sixième, il avait été en difficulté avec le système scolaire et c’était allé crescendo. Son développement physique n’était pas aussi rapide que celui de ses camarades, il en avait été complexé. Le décalage entre son apparence enfantine et sa maturité provoquait le rejet des autres élèves qui le traitaient de fayot, et parfois la froideur de certains enseignants qui le jugeaient arrogant. Il s’isola, devint maussade, fit sans doute une sorte de dépression qui ne fut pas identifiée comme telle. Il perdit le goût d’apprendre et la baisse de ses résultats scolaires contraria son père avec lequel il entra en conflit.


Seize ans après Jérôme, cette femme avait mis au monde un autre garçon. Jérôme avait d’abord très mal réagi à l’annonce de la grossesse de sa mère. Il trouvait qu’elle était trop vieille et lui aussi, trop vieux pour avoir un frère ou une sœur et s’y intéresser. Finalement, en présence du petit Pierre, Jérôme s’était laissé attendrir, son affectivité s’était épanouie au contact de cet enfant rieur. Mais Pierre était un enfant bleu, dont la malformation cardiaque, difficilement opérable avait eu raison de lui alors qu’il avait à peine trois ans. Sa mort, bien que prévisible, avait été un séisme familial.


J’écoutais son récit en prenant des notes, me demandant où elle voulait en venir. Je ne voulais pas la brusquer mais ne pus m’empêcher de jeter un coup d’œil que j’avais cru discret, à ma montre, qu’elle releva. « Mais… je ne veux pas prendre trop de votre temps… » Elle s’interrompit et je dus la relancer : « Dites-moi, qu’est-il arrivé à Jérôme ? »


J’appris que Jérôme avait passé son bac sans conviction, pour faire plaisir à son père. Après un premier échec, le père lui avait imposé un redoublement dans une boîte privée très couteuse fréquentée par des enfants gâtés. Une fois ce diplôme obtenu de justesse, Jérôme avait refusé de poursuivre ses études. Il avait été sommé de se mettre au travail, ce qu’il avait fait avec courage et fierté.


L’été de ses vingt ans, il avait décidé de partir « faire la route » avec trois copains. Ce type de voyage était dans l’air du temps, pour toute une génération qui était imprégnée de l’esprit de 1968 et du mouvement hippie. Jérôme avait en lui un fond de révolte, il ne trouvait pas sa place dans un monde qu’il jugeait trop matérialiste et désirait découvrir « autre chose ». Le projet était vague. Ils allaient partir sac au dos, avec une économie de moyens, pour un temps indéfini jusqu’au Népal. Jérôme était très enthousiaste, il s’était beaucoup documenté, avait lu des récits de voyage, avait collecté des contacts. Il était transformé par la perspective de ce voyage qui l’aidait manifestement à surmonter la mort du petit Pierre. Il rayonnait et son énergie était communicative. Sa mère gardait de cette époque un souvenir très fort. Contrairement aux autres parents qui étaient très angoissés par ce départ vers l’inconnu, elle était confiante.

Le départ avait eu lieu à la mi-septembre 1976 par l’Italie. Jérôme avait jalonné son parcours jusqu’en Turquie de quelques étapes dans des villes où l’on pourrait le contacter en poste restante. Puis à partir de l’Iran, il devait donner des nouvelles au fur et à mesure.

Jérôme était arrivé en Inde aux environs de Noël. Au bout de trois mois, le groupe s’était disloqué et Jérôme s’était retrouvé seul.


Sa mère avait pu suivre son trajet jusqu’à Katmandou, puis Delhi puis Bombay et enfin Goa où elle avait perdu sa trace. Depuis qu’il était parti, Jérôme envoyait une carte postale par mois, il avait téléphoné en PCV quelquefois lorsqu’il était à cours d’argent sachant très bien que sa mère proposerait l’envoi d’un mandat. Elle n’avait commencé à s’inquiéter qu’au bout de six à huit semaines sans nouvelles et s’était trouvée très désemparée lorsqu’il avait fallu mettre en œuvre des recherches. L’ambassade de France ne lui avait été d’aucun secours, les services de police locaux auxquels on avait relayé un avis de recherche dans l’intérêt des familles étaient très peu motivés vu le nombre de jeunes Européens qui venaient échouer sur les plages de Goa, drogués à mort.


Son mari déjà très éprouvé par la mort de Pierre avait déclaré un cancer qui l’avait emporté en quelques mois. Après le décès de son mari, bien que très affaiblie, elle avait décidé de faire un voyage en Inde, sur les traces de Jérôme.


Elle avait été happée par ce pays dont elle était rentrée différente, tout en n’ayant pas avancé d’un pouce dans sa recherche. Elle avait trouvé là-bas une sorte d’apaisement, de communion avec son fils, au-delà de l’absence, en s’imprégnant du pays où il s’était perdu. Elle avait senti au plus profond d’elle-même l’attrait de l’Inde. « Vous comprenez, j’avais respiré le même air que lui, foulé le même sol, vibré aux mêmes émotions, c’est comme si je l’avais rejoint quelque part. »

Ce pays baigné de spiritualité avait renforcé sa foi, et c’est grâce à elle qu’elle avait peu à peu repris goût à la vie.


J’étais de plus en plus oppressée par ce récit ponctué de drames. Je sentais pourtant que ce récit était absolument nécessaire pour qu’elle puisse arriver à dire enfin la raison de sa présence en face de moi.


« Voilà, vous avez compris que je n’ai plus personne, plus de famille. J’ai seulement une sœur, plus âgée que moi, avec laquelle je ne me suis jamais entendue. J’ai un petit appartement, quelques économies, des choses auxquelles je tiens, que j’aimerais transmettre à quelqu’un. J’ai consulté un notaire. Je voulais faire un testament en faveur d’une jeune fille indienne que je parraine depuis des années. Le notaire m’a expliqué qu’avec la disparition de Jérôme, ma succession serait très compliquée, qu’il fallait que je mette cela en ordre. C’est lui qui m’a demandé de venir vous voir pour faire une démarche qui permettra de le considérer comme mort vis-à-vis de l’état civil. »


J’étais assommée et le silence s’installa entre nous. Pour madame Gauthier, je n’étais qu’une professionnelle sollicitée pour la mise en œuvre d’une technique juridique, mais ce qu’elle ne savait pas, c’est que j’étais également une mère, une mère endeuillée par la mort récente d’un fils âgé de vingt ans. En cet instant, la demande de cette femme avait en moi un écho incroyablement douloureux. Elle me demandait d’être l’artisan de son deuil impossible, de l’accompagner dans cette cruelle traversée, de l’aider à renoncer à l’espoir de revoir son fils vivant. Je m’efforçais de ne rien laisser paraître de mon trouble.

J’avais le choix bien sûr de lui répondre que je n’étais pas qualifiée pour ce type de procédure mais j’étais incapable de réfléchir et de trouver les mots justes pour m’éloigner en douceur de sa demande.


Je rompis ce silence en me raccrochant à mes réflexes et mon vocabulaire professionnels. Je sortis mon code civil, lui fournis des explications sur la procédure de déclaration d’absence.


Il fallait préparer une requête qui serait soumise au procureur de la République. Un extrait de cette requête devrait faire l’objet de publication dans des journaux diffusés au dernier domicile de Jérôme, et au dernier lieu où il avait été localisé. La requête ne pourrait être déposée qu’un an après la parution des annonces et un jugement déclaratif d’absence serait ensuite rendu. Ce jugement transcrit en marge de l’acte de naissance de Jérôme aurait les mêmes conséquences civiles qu’un décès.


Je sentis que madame Gauthier n’écoutait pas vraiment mes explications. Elle me paraissait fragile, lointaine et je me tus de moi-même. « Votre récit nous a éprouvées. Peut-être faut-il laisser passer un peu de temps avant de décider. »


Avec ce « nous » discret, j’essayais de lui faire comprendre que la décision d’engager cette procédure devait se prendre aussi bien de son côté que du mien.

Je la raccompagnais. Il était tard. Lorsque je revins dans mon bureau, j’éclatai en sanglots.

Sur la cheminée, la photo de mon fils faisait écho à celle de Jérôme que madame Gauthier m’avait laissée. Deux jeunes hommes de vingt ans, figés dans leur jeunesse éternelle.


Quelques semaines plus tard, Jeanne Gauthier me rappela. Elle me remercia pour notre entretien. Comme je l’avais pressenti, l’évocation détaillée du parcours de Jérôme le lui avait rendu plus proche et presque « vivant » et cela l’avait éclairée sur son rapport à la disparition de son fils. Elle voulait savoir si cette « déclaration d’absence » aurait un caractère définitif, et ce qui se passerait en cas de retour de l’absent. Je pus la rassurer, le législateur ayant prévu cette hypothèse sous forme d’une annulation possible du jugement et de ses effets. Elle m’indiqua alors qu’elle souhaitait encore réfléchir.


Elle revint me voir quelques mois après ce premier entretien, un incident de santé l’ayant déterminée à mettre ses affaires en ordre. J’avais eu le temps de prendre un peu de recul depuis notre entrevue et j’acceptai de me charger de cette procédure qui allait se dérouler sur plus d’une année.


Je me souviens en particulier du moment où nous fîmes publier l’annonce dans le Times of India, avec mes coordonnées. Je sentis alors l’espoir fou que cette démarche suscitait chez cette femme qui était encore traversée par la pensée que « cette bouteille à la mer » pouvait au bout de vingt-cinq ans apporter une réponse ou un début de réponse au vide laissé par le mystère de la disparition de Jérôme. Avec son sourire très doux, et son regard comme éclairé de l’intérieur, elle m’avait chuchoté « peut-être que cette annonce sera lue par quelqu’un qui l’a connu… qui sait… vous recevrez peut-être un signe ou un appel ».


Jamais je ne révélai à cette femme ce que j’avais ressenti lors de notre première rencontre et jamais je n’eus l’occasion de lui dire à quel point la clarté de son regard tourné vers le ciel avait eu pour moi des vertus consolatrices. Mais j’aime penser aujourd’hui que Jeanne n’était pas venue à moi tout à fait par hasard.


 
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   vendularge   
5/1/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour,

Je me suis laissée happée par cette histoire, ses deux personnages et surtout par cet entretien mené finement avec une délicatesse que j'aime particulièrement. Les "non dits" sont importants dans la "perte" sidérale d'un enfant, cet espoir ultime décrit en quelques mots vient cogner à la porte de résilience.

Un texte touchant, humain, bien écrit.

Merci du partage

vendularge

   Pepito   
28/1/2017
Hello Plumette !

Kriture : toujours impec, quelques trucs pour chipoter...

"une histoire de vie et mort qui reste en suspens" > une histoire "entre" la vie et la mort, non plutôt ?
"je pense connaître (virgoule) même de loin (virgoule) la personne "
« Dites-moi ce qui vous amène. » mhhhhh ?! >> « que puis-je pour vous » là, oui par contre. ;=)
"enfant bleu" toujours cru que c'était la couleur de la maladie plutôt...
"voyage, avait collecté des contacts. Il était transformé par la perspective de ce voyage" >> Voyage, voyaaaage ! comme dirait Désir Less (oups ! ça nous rajeunit pas ;=)
"avait déclaré un cancer" mhhhh ? à la douane ?
"récit ponctué de drames. Je sentais pourtant que ce récit" >> Récit, rééééécit ! comme disait Desi... ha non, ça marche pas là ! ;=)

"l’attrait de l’Inde." aïe, nous y voilà, je craignais cet instant... ;=(
"Ce pays baigné de spiritualité" et allez ! c'est parti pour un tour (operator) ! Je vais laisser ça de coté... ;=/

"Il fallait préparer une requête ... les mêmes conséquences civiles" >> en trop, coupe l'effet du reste. Franchement les détails techniques ne passionnent pas le lecteur lambda que je suis... Avec "fournis des explications sur la procédure" cela suffisait, impec ! On voit la juriste dépasser derrière l'auteure. ;=)

"Je me contentai de hocher la tête en silence, tout en me disant que je rangerais à l’avenir cette photo dans un tiroir." très bien vu !


"c’est que j’étais également une mère, une mère endeuillée par la mort récente d’un fils âgé de vingt ans." > " Deux jeunes hommes de vingt ans, figés dans leur jeunesse éternelle. >> la première allusion coupe l'herbe sous les pieds de la seconde. Juste avec la dernière, l'effet aurait-été plus violent (là, le lecteur aurait fait : Hishhhhh !). Avec l'allusion à la photo en début, cela faisait une super-super chute !!

Car la suite en rajoute pour pas grand chose.

Voilou, voilou... j'ai beaucoup aimé et été très accroché par cette nouvelle. Très bon boulot, félicitations !

Pepito

   Zorino   
28/1/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour Plumette,
Lorsqu'une nouvelle est un peu longue, bien souvent je me fie aux commentaires et je dois vous avouer que sans les mots élogieux de Vendularge, j'aurais sans doute passé mon chemin. Je dois donc remercier ce dernier car sans lui, je serais passé à côté de cette magnifique nouvelle.
Il est difficile de ne pas accrocher à vos mots tant ils sont si bien ficelés. Dès la première phrase, j'ai plongé corps et âme dans votre histoire dramatique, et me suis laissé guider par le bout du nez jusqu'au dernier mot. C'est drôle car j'y ai découvert de nombreux détails qui s'apparentent à ma propre vie. L'année 1976, des prénoms, des lieux, des situations... Plus qu'amusant, ça m'a surpris. C'est sans doute ces détails qui m'ont poussé à relire une seconde fois votre nouvelle.
J'ai beaucoup apprécié l'atmosphère qu'il y règne. Je dois cependant vous avouer que je suis un peu resté sur ma faim quant au final que j'attendais un peu plus captivant mais cela ne retire en rien au plaisir que j'ai pu prendre à vous lire.
Merci pour ce beau partage

   klint   
28/1/2017
 a aimé ce texte 
Un peu
Bonjour Plumette

Le thème de la nouvelle est émouvant. Mais je ne suis pas convaincue par la forme ou plutôt, je ne ressens aucune empathie pour les deux protagonistes de ce récit

Je pense que c'est l'écriture très factuelle, linéaire qui me tient à l'écart. C'est peut être parce que l'auteur lui'même veut se garder de tout sentimentalisme.

Du coup, malgré l'histoire, malgré une écriture plus qu'honnête, très travaillée, je reste sur ma faim. Et c'est dommage.

   Anonyme   
28/1/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour.

Je n'ai pas trop l'habitude de commenter les nouvelles mais son incipit m'ayant attiré je me suis laissé prendre à cette histoire.
C'est un beau roman, c'est une belle histoire pour imiter Michel Fugain.

C'est vrai que les avis de décès réveillent souvent des souvenirs
que l'ont croyait à jamais enfouis : le récit trouve bien sa route
et comme une spirale, sa fin nous ramène au début.

C'est bien écrit, un peu prévisible par endroit mais pour une incursion rare dans la rubrique, je suis content de mon choix.

   silvieta   
28/1/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Un récit très bien mené, qui sonne juste et est très émouvant.

J'ai poursuivi avec un très grand intérêt, ayant hâte de découvrir ce qu'il était advenu de Jérôme, mystérieusement disparu en Inde. Si la fin de la nouvelle ne nous fournit pas la clef de l'énigme on se dit que finalement, telle est la vie, ses aléas et ses mystères et que la lumière peut se trouver ailleurs.

Une nouvelle subtile, nostalgique, tellement humaine et qui ne nous laisse pas sur notre faim malgré la disparition Non Elucidée car la maman de Jérôme, en s'établissant en Inde après le décès de son époux et après la consultation, semble avoir trouvé avant de décéder à son tour l'apaisement dans l'adoption d'une fille spirituelle ( Sohalia Chankar... ) et la narratrice dont on n'apprend qu'à la fin le deuil personnel qui fait écho à celui de sa consultante, tirera du souvenir de cette consultation son propre chemin de lumière.

   papipoete   
28/1/2017
 a aimé ce texte 
Bien
bonsoir plumette,
Je ne suis pas sur " mon terrain ", vous lisant avec attention, mais le suspense va crescendo avec cette mère qui parle, parle jusqu'à dire enfin ce qu'elle attend de son interlocutrice ; simplement un papier qui " enterrerait " définitivement ce fils évaporé quelque part sur la terre . Derrière son bureau, la femme de conseil vit depuis quelque temps la même histoire, mais son fils est bel et bien mort .
Mais au cas où le fils réapparaitrait, qu'en serait-il du fameux document ? annulé, la loi le permet .
La mère demanderesse reviendra à l'étude, mais sans nouvelle , simplement en passant .
NB j'espérais ( fleur bleue ) que le fils " reviendrait " des indes, et que tout finirait en beauté ...
Le récit est captivant, riche en émotion .

   MissNeko   
28/1/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonsoir

J ai aimé l écriture simple mais agréable et fluide.
L'histoire est intéressante et on se laisse prendre à la lecture. Il y a une sorte dr mystère qui émane du récit. Les histoires de famille restent une source intarissable de sujets.
Vous mêlez émotions, nostalgie et tristesse dans votre nouvelle.
J ai aimé les réflexions et états d âme de la narratrice.
Meme si au final le mystère n est pas des plus original, le suspens que vous distillez estavporeciable.
Merci pour ce partage

   Anonyme   
29/1/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour Plumette,

J’ai été happée par le ton sage et appliqué de la narration. Il y a de la douceur résignée et comme une volonté de ne pas réveiller d’écho.

Je ne me trouvais pas dans le cabinet d’une avocate/notaire (?) mais plutôt dans l’antichambre d’une ambiance feutrée plus intime, sublimée par cette image touchante, celle « des yeux très bleus qui s’embuèrent de larmes que je vis couler sur ses joues à la peau très fine. Elle ne fit rien pour les retenir, ni les essuyer. »

En guise d’épilogue, j’ai aimé penser que la bouteille lancée à la mer a ramené dans ses filets, Sohalia, qui serait miracle, l’enfant indienne de Jérôme, fruit de ses jeunes amours avec une fille de Goa ou de Katmandou. Comme pour apposer un peu de baume sur la pire des blessures qui soit pour une mère, perdre son enfant. Mais la vie, n'est-ce-pas, n'est pas toujours aussi jolie qu'on la voudrait ?

Merci, Plumette, pour cette pause douce et raffinée, et toutes ces larmes non retenues avec tant d’élégance.


Cat

   Anonyme   
29/1/2017
 a aimé ce texte 
Un peu ↓
Je pense que, dans votre texte, le manque total d’affect de l’écriture me gêne au vu du sujet extrêmement tragique. La narratrice synthétise l’histoire que sa cliente lui raconte avec une parfaite efficacité, comme elle déroulerait un rapport de police. Un exemple :
cette femme avait mis au monde un autre garçon
“Mettre au monde”, je trouve l’expression très froide, contrôlée, comme “donner naissance”.

Je comprendrais bien si, non touchée par cette histoire qui ne la concerne pas, elle relatait tout cela avec un détachement professionnel, mais justement elle est frappée en plein cœur par les similitudes entre ce que lui dit cette cliente et sa propre histoire !

Je passe sur les clichés sur l’Inde en pays “baigné de spiritualité”, cela a été relevé par un autre commentateur. Cela n’aide guère, pour moi, à rendre le récit vivant.
Tel est donc le reproche que j’adresserais au texte : une relation figée, pour moi, qui ne me fait en rien vibrer ; les personnages ne vivent pas à mon avis, d’autant moins que vous ne les faites pas interagir par des dialogues mais conservez de bout en bout une distance dans la narration. C’est votre choix d’auteur, en l’occurrence il empêche, je crois, la lectrice que je suis de m’intéresser à cette histoire qui ne reste que cela pour moi : une histoire qu’on me raconte un jour d’ennui, histoire de passer le temps.

Bon, cela dit, si je regrette le côté froid, et pour moi scolaire, de l'écriture de ce texte, elle a au moins le mérite d'être fort correcte.

   PierrickBatello   
29/1/2017
 a aimé ce texte 
Bien ↓
L'histoire relatée est extrêmement touchante et pourtant le ton global est assez froid et détaché. La technique narrative utilisée est en cause: pourquoi ne pas avoir fait dialoguer réellement les deux personnes dans le cabinet? Cela pourrait produire plus d'empathie chez le lecteur. L'introduction est fort longue; pour moi, la nouvelle commence à "racontez-moi". J'aurais gardé également l'information de la perte subie par la narratrice pour la chute.

Je ne sais pourquoi mais je trouve cette phrase absolument inutile pour le récit: "Je m’apprêtais à lui suggérer des « aménagements » dans sa situation conjugale, plutôt que la mise en œuvre d’un changement radical dont elle ne mesurait certainement pas tous les impacts secondaires."

En tout cas, voilà un sujet subtil et rarement traité. Je trouve qu'il y a une très belle matière qui justifierait une écriture plus spontanée afin de faire jaillir l'émotion.

Au plaisir de vous relire.

   Tadiou   
29/1/2017
 a aimé ce texte 
Bien
Histoire tendre, douce et sensible. Beaucoup de tristesse aussi.
Et de touchants moments de communion et d'empathie entre Mme Gauthier et la narratrice.

C'est lent, volontairement, avec une écriture tout en précision et des mots scrupuleusement choisis.

Ça m'a semblé parfois un peu trop lent, en particulier quelques détails techniques que j'ai sautés, comme Mme Gauthier d'ailleurs.

En revanche la "dégringolade" scolaire de Jérôme m'a semblé trop vite expédiée, en 4 lignes (depuis "à partir de la classe de sixième" jusqu'à "entra en conflit"). Pourtant cela a dû être quelque chose de fondamental pour lui et toute sa famille, et qui ne s'est sans doute pas déroulé de façon linéaire, avec des hauts et des bas : tout un déroulement enchevêtré.

Je reste sur ma faim concernant le fils de la narratrice mort à 20 ans. Cela reste un total mystère à peine évoqué et c'est dommage.

Merci pour ce beau moment de lecture qui porte à la méditation, loin des agitations.

A vous relire.

Tadiou

   Marite   
29/1/2017
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Intéressée par le début et même le déroulement de ce récit la conclusion m'a laissée sur un sentiment d'inachevé. En effet les deux phrases finales ...
" Jamais je ne révélai à cette femme ce que j’avais ressenti lors de notre première rencontre et jamais je n’eus l’occasion de lui dire à quel point la clarté de son regard tourné vers le ciel avait eu pour moi des vertus consolatrices. Mais j’aime penser aujourd’hui que Jeanne n’était pas venue à moi tout à fait par hasard."
...me donnent l'impression que l'essentiel de cette nouvelle s'y trouve. Tout ce qui a précédé n'ayant servi, en quelque sorte, qu'à minimiser l'importance de cet essentiel, peut-être par pudeur et manque d'assurance de la narratrice à faire une réelle place à sa perception intuitive. J'aurais aimé que cet aspect soit plus développé avec la description du "combat intérieur" entre le ressenti intuitif et la rationalité professionnelle.

   Anonyme   
30/1/2017
Ce texte ne m'inspire aucune sympathie.
C'est du pathos à grandes louches qui nous est servi et me rappelle furieusement certaines autobiographies à prétention larmoyante généralement publiées à compte d'auteur.
En tout état de cause, je ne trouve dans ce texte ni intérêt journalistique (pourquoi pas c'est aussi un genre à part entière ) ni intérêt littéraire (aucun travail d'écriture ).
Je ne suis ici que depuis peu de temps je ne connais donc pas vos productions habituelles mais je vais prendre le temps de m'y promener car je ne peux croire que votre talent puisse se réduire à cela surtout sur un site à prétention littéraire.
Je préfère ne pas mettre de note.

   plumette   
30/1/2017

   macaron   
30/1/2017
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Une histoire très lourde qui évite le pathos par le biais du rôle de l'avocate ou conseillère juridique, narratrice. L'émotion demeure malgré tout avec la coïncidence dans la disparition des deux jeunes hommes. J'ai lu sans soupirer grâce à une écriture limpide, y avait-il la place pour un espoir, une fin moins convenue?
A vous relire bientôt.

   micherade   
31/1/2017
 a aimé ce texte 
Un peu
Rien à dire sur l'écriture de ce texte, fluide, agréable à lire.
Mais le sujet me gêne. D'abord parce que la disparition et la recherche d'un enfant en Extrême-Orient ne sont pas très originaux ( thème par exemple de Nocturne Indien; en cherchant je trouverai d'autres références). Mais surtout il y a une recherche du pathos et une accumulation d'événements tragiques qui témoignent de cette volonté d'émouvoir: la naissance difficile de Jérôme, son adolescence perturbée puis sa disparition; le frère malade mort prématurément ( ce n'était pas indispensable), le décès du père, la mort du fils de l'avocate. Pour moi c'est trop. En élaguant ce texte m'aurait peut-être touchée.

   Anonyme   
7/2/2017
Bonjour, Plumette,

Vous avez su installer un suspense dès le départ, ce qui est heureux car vous avez failli me perdre dès la deuxième phrase, à cause du "machinalement". Ces expressions sont tellement convenues qu'elles m'insupportent. Mais cela ne s'est plus reproduit ensuite.

Peut-être est-ce le ton dégagé du narrateur qui m'a encouragé à poursuivre. Ça m'a intrigué. Paradoxalement (ou pas ; personnellement, je crois surtout à l'hypothèse du "pas"), ça m'a aidé à prendre les émotions à mon propre compte. Si le récit avait été vraiment trop clinique, trop factuel, ça n'aurait sans doute pas marché, mais j'ai continué à jouer le jeu grâce à quelques discrètes descriptions de la dame dans le cabinet, à sa façon très réaliste de regarder à gauche, à droite, de ne pas retenir ses larmes.

A un moment, j'ai tiqué sur une chose et je vous la livre sans relire ni même rechercher les passages clef. On sait que le personnage narrateur regarde sa montre. A ce stade, ça ne me choque pas que ce personnage puisse ressentir un certain ennui. Mais ensuite, on découvre la raison pour laquelle il est pris par le récit de la dame. A ce stade, je ne comprends plus car il me semble que l'histoire du fils disparu avait déjà débuté ou, du moins, se profilait lorsqu'il regardait sa montre. A posteriori, je ne trouve plus crédible le coup de la montre. Ou alors, c'était justement pour écourter une histoire qui le mettait mal à l'aise ?
Mais il est bien possible que je me trompe dans la chronologie du récit. Dans ce cas, ma remarque ne serait pas pertinente, mais je crois néanmoins intéressant qu'un lecteur livre ses premières impressions sans qu'il ait relu pour se rendre compte de sa méprise, le cas échéant.

Quoi qu'il en soit, je trouve ce texte bien écrit. Je l'ai vécu.
Je suis content d'avoir découvert votre écriture car j'y trouve du talent.

   Leverbal   
8/2/2017
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Merci plumette pour ce récit teinté d'autobiographie.
Sur la forme, la maîtrise de la langue est là, il n'y a pas de doute. Les parties un peu techniques sur le droit mériteraient peut-être un traitement plus concis ou plus distancé, pour ne pas verser dans le compte-rendu entre pairs.
Sur le fond, le narrateur m'a rappelé des proches dont la déformation professionnelle inhibe une bonne part de l'expression des sentiments. Trop souvent au contact avec la souffrance d'autrui, obligé de se blinder pour pouvoir simplement travailler. Du coup, je pense qu'un rappel de cet aspect des choses manque au texte. Quand une juriste pleure après un entretien avec une cliente, ce n'est pas la même chose qu'un politique qui sort des larmes de crocodile en direct! Et ce n'est en fait qu'à l'épilogue qu'on apprend l'impact émotionnel de cette histoire pour le narrateur, ce qui fait un peu "plaqué", artificiel. J'aurai aussi aimé trouver un petit quelque chose sur la période entre l'envoi du communiqué en Inde et la fin de la procédure... Un espoir absurde qui traverse l'esprit du narrateur, pour l'humaniser un peu plus...

   Anonyme   
8/2/2017
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour Plumette,

Je suis allé sans ennui jusqu’au bout, mais quelle chute décevante.
Vous commencez par la fin de l’histoire, par le dénouement de l’intrigue en nous annonçant la disparition définitive de Jérôme. Le récit me laissait entrevoir une fin évidente au suspense insupportable : la professionnelle, dont j’ai d’ailleurs du mal à définir l’activité, tant elle a besoin de consulter le code civil devant sa cliente pour une simple procédure de déclaration d’absence, la professionnelle donc, allait retrouver trace de Jérôme, découvrir les raisons de son décès ou de son mutisme, et préférer cacher cette vérité à Mme Gauthier. Voilà comment je voyais l’affaire débouclée.

Au lieu de ça, on me laisse au milieu du gué. Alors que la pro devait s’occuper de l’affaire, on n’en connaît rien du résultat. Et là j’enrage un tout petit peu (in petto, hein, j’ai rien cassé non plus), je me dis que l’auteure a reçu un coup de fil urgent, je me dis que je viens de me prendre dans la figure une demi-heure de formation successorale, sans finalement véritable intérêt dans ce contexte narratif.

C’est vraiment dommage, parce que le style, bien qu’un peu « législatif », laisse entrevoir une grande facilité dans l’expression, malgré quelques adjectifs surnuméraires comme « cette manie inoffensive » ou « l’objet succinct du rendez-vous » et quelque expressions maladroites comme « tandis que si handicap il y avait, ce serait à vie ».

Je note principalement cette tension que vous avez su créer, même si au final, elle n’a fait que se perdre dans les limbes juridiques.

Ludi
recherche de personnes-succès garanti

   matcauth   
10/2/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Bonjour Plumette,

le texte se lit remarquablement bien, l'écriture est appliquée, sans fioriture, tournée vers son objectif de raconter. C'est très agréable de vous lire.

alors pourquoi interrompre le texte ?! je plaisante, mais la fin nous laisse un tel sentiment d'inachevé, on attend tellement, par ce qu'on a lu, que forcément c'est la déception qui prime, au final. Je trouve le sujet très intéressant, original et c'est vraiment bien que vous vous soyez penché sur le sujet. C'est bien documenté.

Apparemment, ce qui comptait pour vous était le fait que l'héroïne serait touchée, rassurée peut-être, par l'histoire de sa cliente. Mais vous ne pouvez pas empêcher le lecteur de voir plus loin, ou de voir autre chose : ou est Jérôme ?

vous avez dû réfléchir à la question, je pense. J'aimerais savoir si vous aviez anticipé cela, ou si votre but était de garder votre ligne directrice.

C'est vraiment le côté négatif de cette histoire qui est, je le répète, très agréable à lire.

Merci.

   Donaldo75   
10/2/2017
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour plumette,

J'ai bien aimé cette nouvelle, par son rythme et sa sobriété. C'est une narration sans scorie, pas vraiment tourmentée, qui donne au lecteur les moyens de comprendre l'histoire, de qualifier les personnages, avec une réelle dimension humaine.

Merci pour la lecture,

Donaldo

   Malo   
26/2/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Un moment que je n'ai pas plongé dans une nouvelle publiée dans Oniris. Je voulais vous lire. Je ne suis pas déçu. Votre histoire, si bien écrite, si émouvante, peut-être grâce à sa sobriété, m'a transporté jusqu'au point final. Je me suis posé la question de la chute. Et puis non, c'est très bien comme cela. La dernière phrase qui permet d'aborder un univers mystique, prolonge l'impression ressentie à la lecture.

   Bidis   
26/2/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Un texte bien écrit (en fait, quand une histoire me captive, mon esprit critique s'évapore) que j’ai lu d’une traite, tout à fait empoignée par l’histoire. La chute me laisse un goût d’inachevé bien sûr, mais elle est réaliste comme la nouvelle. On ne saura pas ce qui est arrivé au garçon, tant pis pour les curieuses dans mon genre.

   jfmoods   
18/11/2018
Faisant refluer les circonstances d'une rencontre, l'entame nécrologique prépare judicieusement une longue analepse ("[...] cette femme qui avait un jour pris rendez-vous à mon cabinet il y a seize ans.").

Professionnelle aguerrie du droit, la narratrice aime conserver la maîtrise de son univers ("J’ai toujours préféré savoir à l’avance la nature du problème qu’on va me soumettre : divorce, garde d’enfant, ou problème de succession… Ma secrétaire a donc des instructions précises pour déblayer un peu le terrain et s’assurer que la personne qui vient à moi a été bien orientée."), anticiper les désagréments ("Je m’attendais donc à rencontrer une démarcheuse en produits financiers ou en solution bureautique ayant eu recours à la ruse habituelle pour l’obtention d’un rendez-vous."), deviner les tenants et les aboutissants du dossier à venir ("Cette femme était visiblement plus proche de soixante-dix ans que de cinquante et si elle envisageait de se séparer d’un mari devenu encombrant, cela pouvait sembler au contraire trop tard à un âge où, me semble-t-il, on se fragilise dans la solitude. Je m’apprêtais à lui suggérer des "aménagements" dans sa situation conjugale, plutôt que la mise en œuvre d’un changement radical dont elle ne mesurait certainement pas tous les impacts secondaires.").

Mais, deux fois détrompée, notre avocate prend conscience qu'elle se trouve face à une cliente peu ordinaire, une cliente qui va troubler le cadre bien ordonnancé de son emploi du temps ("Je ne voulais pas la brusquer mais ne pus m’empêcher de jeter un coup d’œil que j’avais cru discret, à ma montre, qu’elle releva."), une cliente dont l'histoire personnelle va la confronter à ses propres démons ("J’étais de plus en plus oppressée par ce récit ponctué de drames.", "J’étais assommée et le silence s’installa entre nous. Pour madame Gauthier, je n’étais qu’une professionnelle sollicitée pour la mise en œuvre d’une technique juridique, mais ce qu’elle ne savait pas, c’est que j’étais également une mère, une mère endeuillée par la mort récente d’un fils âgé de vingt ans."), à sa propre détresse de mère ("En cet instant, la demande de cette femme avait en moi un écho incroyablement douloureux.", "Lorsque je revins dans mon bureau, j’éclatai en sanglots.", "Deux jeunes hommes de vingt ans, figés dans leur jeunesse éternelle.").

Dès lors, une fois le pacte scellé entre les deux femmes ("[...] j’acceptai de me charger de cette procédure qui allait se dérouler sur plus d’une année."), le traitement du dossier va constituer une sorte de thérapie pour la narratrice. Au fil de la prolepse qui s'étend sur les deux derniers paragraphes de la nouvelle ("Je me souviens [...]"), l'avocate explique en effet que cette rencontre fut comme un signe du destin ("Mais j’aime penser aujourd’hui que Jeanne n’était pas venue à moi tout à fait par hasard."), l'occasion de mener à bien son propre travail de deuil ("jamais je n’eus l’occasion de lui dire à quel point la clarté de son regard tourné vers le ciel avait eu pour moi des vertus consolatrices.").

Comme dans d'autres nouvelles de Plumette, l'intrigue, qui repose sur un héritage introuvable, met en lumière les écueils de la transmission.

Merci pour ce partage !


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