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Sentimental/Romanesque
plumette : La surprise [Sélection GL]
 Publié le 15/08/17  -  24 commentaires  -  9513 caractères  -  169 lectures    Autres textes du même auteur

Dans les années 60
Solange la blonde et Yvette la brune n'attendent pas les mêmes choses de la vie.
Elles auraient peut-être pu être amies…


La surprise [Sélection GL]


Bon sang, mais où est la pâtisserie ?

Ras le bol de tourner dans ce quartier ! Je me suis paumé et j’ai loupé la sortie de midi et demie. Faut dire que les explications de Brigitte n’étaient pas très claires… Ah ! On dirait que c’est là. Zut, fermée ! Jusqu’à 14 heures. Heureusement qu’il y a une bâche pour protéger la vitrine du soleil. Mais avec ces grandes feuilles de papiers krafts qui couvrent les plateaux, on peut pas voir les gâteaux.

Pour ma surprise à Solange, c’est raté. Je voulais juste voir sa tête quand elle m’aurait reconnu, planté devant le magasin ! J’avais prévu de l’emmener déjeuner en terrasse. Bon, tant pis, ça peut pas marcher à tous les coups. Y fait vraiment chaud ! Je crois que je vais me payer une bière. J’ai du temps maintenant. Mazette, la brochette de belles nanas en vitrine ! 1 2 3, elles sont 4. Mais… ? C’est Brigitte ! Et aussi Solange ! Ça alors ! Les autres, je les connais pas. Ça doit être leur cantine cette brasserie… J’ai de la veine finalement. Sauf que 4 filles, c’est un peu beaucoup d’un coup.

Pas vraiment décontractée la Brigitte. Elle pince les lèvres. Je devrais lui dire de laisser tomber la queue-de-cheval, ses cheveux tirés, comme ça, en arrière, ça lui donne un air de collégienne appliquée. Elle se gêne pas pour me faire des remarques sur mes tenues alors… entre cousins, on peut bien se critiquer un peu.

La voisine de Brigitte, elle, me plaît bien, avec ses joues rondes, et ses lèvres charnues ! Et cette coupe à la garçonne. C’est à la mode, y paraît. Et comme elle se tient ! Sans complexe, bien cambrée pour faire admirer ses seins. À côté, la petite aux traits fins a l’air plus jeune que les autres, mais bien à l’aise aussi, les jambes allongées, les pieds sur la chaise d’en face. Ça doit être aussi une collègue de Solange, elle porte la même blouse sur ses vêtements. Ses jambes sont déjà toutes bronzées. Jolies ces chaussures à brides, comme dans « L’Homme qui aimait les femmes » de Truffaut. C’est depuis que j’ai vu ce film que je fais attention aux chaussures des femmes. Mignons ses genoux ronds, on lui voit le début des cuisses, et ça donne envie d’en voir plus !

Mais la plus belle, c’est ma Solange. Son visage levé pour mieux s’abandonner au soleil, avec les lèvres entrouvertes, si c’est pas un appel au baiser ! On voit pas ses beaux yeux bleus fermés, protégés par ses cils bien noirs. Faut dire qu’elle y va pas de main morte avec le ricil ! Ça me rappelle la réflexion de mon père à ma petite sœur « t’es tombée dans la cave à charbon ou quoi ? ». Et j’aime tellement ses cheveux blonds, fluides sur ses épaules. Elle a mis ses mains croisées en haut de ses cuisses comme pour protéger l’endroit défendu. Ça m’étonne pas ! Pas question avec elle de franchir le Rubicon sans la bague au doigt. Je comprends, pardi, j’ai une sœur ! Et j’aimerais pas apprendre qu’elle a déjà couché ! Mais m’engager maintenant ! Pas vraiment ! C’est vrai qu’elle est belle Solange mais je m’imagine pas toute ma vie avec elle ! Je me vois pas non plus l’emmener dans les soirées étudiantes, elle serait gênée avec toutes ces filles qui fument et qui parlent aussi fort que les gars.

Bon, je ne vais pas rester là indéfiniment. Je vais me faire remarquer à les zieuter et ça va finir par être gênant. Elles sont bien belles, ces poupées. Ma Solange a l’air si lisse ! Mais je commence à la connaître, faut pas s’y fier à cet air-là.

J’aimerais bien faire la connaissance de la jeune fille brune aux joues rondes ! Mes sœurs me charrient depuis que je fréquente Solange car soi-disant je ne jure plus que par les blondes. Au fond, la femme idéale pourrait avoir deux visages. Ou plutôt je pourrais fréquenter deux femmes pour en faire une idéale. Comme dans « Jules et Jim » mais inversé.


Je l’ai bien remarqué le type, là-bas avec son vélo. Qu’est-ce qu’il fout à passer et repasser ? Il hésite, on dirait… Et il a pas les yeux dans sa poche. Quelle barbe ! Depuis qu’il est en ligne de mire, je n’arrive plus à profiter du soleil. Peut-être qu’il nous espionne ? Et si c’était un ami de Raoul, envoyé là pour me surveiller ? Raoul est tellement jaloux ! Au début ça me plaisait, je prenais ça pour de l’amour mais maintenant je ne supporte plus ses questions. Des fois j’essaye de plaisanter « t’es dans la police ou quoi ? » mais quand je vois son regard noir, je ne suis plus si fière, il me fait même un peu peur.

Zut ! C’est presque l’heure et j’ai vraiment pas envie d’y retourner. J’en suis sûre, cette grosse vache de madame Volige ne va pas me lâcher de tout l’après-midi. Elle m’a prise en grippe. Pourquoi c’est tombé sur moi ? J’ai déjà pas assez d’ennuis comme ça ? Toujours à me houspiller, à me dire que je suis maladroite, tout ça parce que, l’autre jour, j’ai lâché un petit plateau d’argent et qu’il a fallu jeter trois millefeuilles qui se trouvaient dessus. Moi ça m’écœure toutes ces choses sucrées. Heureusement qu’on s’entend bien avec Solange et Sabine. Si je reste, c’est pour l’ambiance, pas pour le boulot ! J’aurais préféré une place dans une librairie. Mais paraît que pour vendre des livres, il faut s’y connaître, alors que pour vendre des gâteaux… J’aurais bien pu apprendre pour les livres, ça m’a toujours attirée, peut-être parce qu’y en avait pas à la maison.

Quand je suis venue à Paris chez la tante Odette, c’est parce qu’elle m’avait trouvé un emploi de vendeuse chez Bata. Moi j’ai pris le premier prétexte, trop contente de quitter Châteauroux, le père et ses cuites. Mais, chez Bata, à genoux devant les gens, dans les odeurs de pieds toute la journée ! Très peu pour moi. J’ai quand même de la chance d’avoir vite retrouvé quelque chose, je me voyais vraiment pas retourner à Châteauroux. J’aurais eu du mal à me passer de Paris. Y a tellement de choses à voir, à faire. Avec Raoul c’est un peu limité parce qu’il n’aime rien de ce que j’aime…

Et le gars, là-bas qui est toujours là. Il a plutôt une bonne tête sous sa casquette. J’aime bien son allure. Mais il devrait se raser la moustache : ces trois poils qui se courent après, ça fait pas bien sérieux.

Bon ! Va falloir y aller. Avant faut que je passe aux toilettes… Voir si les Anglais ont débarqué… Je me sens toute chose… Si ça pouvait être ça… 4 jours de retard. J’ai rien dit à Solange, mais sûr que ça me travaille. J’avais pas bien envie de lui dire que j’étais passée à la casserole. Ah là là !


– Allez les filles, c’est l’heure, il faut y aller.

– Yvette ! Sabine ! J’ai vu passer la patronne ! Brigitte, c’est ton tour aujourd’hui, tu vas payer ?

– Attendez-moi, je vais au petit coin.


Ça pue là-dedans ! Quand est-ce qu’ils vont changer ces toilettes à la turque ?

Merde, toujours rien. Moi, j’étais pas vraiment d’accord pour aller jusqu’au bout. Je dirais pas qu’il m’a forcée, mais bon… je me sentais un peu obligée, on avait été trop loin, j’ai pas su l’arrêter… j’ai pensé à ce que disait mon frère « si t’allumes, faut éteindre ! Sinon t’es qu’une salope ! ». Sabine aussi y est passée. On dirait pas, avec son air de pas y toucher. Et Brigitte ? On la connaît moins, je trouve qu’elle a l’air coincé. D’ailleurs, je sais même pas si elle a un jules. Solange, je sens bien qu’elle est pas loin… avec son Rémi. Quand elle parle de lui, elle a des étoiles dans les yeux. Il est étudiant en sociologie. Solange n’a pas trop su m’expliquer, c’est pas une tête cette Solange, elle est gentille mais tellement popote ! Elle rêve de se marier, d’avoir des gosses et de rester à la maison.

L’autre jour, elle m’a cuisiné pour savoir si moi et Raoul… mais j’ai pas dit grand-chose et surtout pas que ça m’avait pas trop plu. En fait j’avais la trouille, j’étais toute crispée. Raoul a pourtant dit qu’il avait pris des précautions. C’est vrai qu’il s’est retiré très vite, après avoir poussé un petit grognement… Ça m’a fait bizarre ! Et si c’était juste la trouille qui empêchait les Anglais de débarquer ? Dire que ma cousine Martine a été obligée de se marier ! Quelle horreur ! Je ne veux pas y penser ! Non ! Non ! Raoul, ça va bien pour se promener le dimanche, pour se peloter un peu, pour s’embrasser, mais pour le reste ! C’est qu’un gros lourdaud et même pas beau, et je déteste son métier, mécanicien, les mains dans le cambouis, même si ça gagne bien. Il parle que de moteurs. Dans quel pétrin je me suis fourrée ?


Où sont les filles ?

Ben voilà, j’avais raison. Ce gars, il était bien là pour nous. C’est drôle, d’en face, je l’avais vu plus vieux et plus costaud.


– Yvette, je te présente Rémi, tu sais…

– Bonjour Rémi, vous travaillez par là ?

– Non, je suis venu spécialement, je voulais faire une surprise à Solange, mais c’est raté, je me suis perdu.

– Eh ben ! Elle a bien de la chance Solange qu’on veuille lui faire des surprises, c’est gentil ça !

– C’est surtout trop tard parce qu’il faut qu’on y retourne maintenant, viens Yvette ! Sabine et Brigitte y sont déjà !

– Au moins vous aurez repéré le chemin pour une autre fois… Vous viendrez avec nous à la terrasse du café…


Solange n’arrête pas de regarder vers la confiserie, elle est inquiète, commence à partir, puis se retourne et revient sur ses pas. Elle se plante devant Yvette et Rémi qui se mangent des yeux en souriant, et d’une voix suppliante :


– Yvette ! Viens ! Tu vas encore avoir des ennuis !

– Écoute Solange, j’ai un quart d’heure à rattraper pour lundi. La Volige m’a fait rester pour passer la serpillère et fermer la boutique. Si on te demande où je suis, tu diras que tu ne sais pas.


 
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   Anonyme   
8/7/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Je viens de prendre beaucoup de plaisir à lire cette histoire pétillante et bien menée. Un petit bonbon au saut du lit.

La nouvelle est courte, mais avec tous les ingrédients mêlés pour donner la profondeur nécessaire et tenir en haleine.

Le seul hic, et encore, les prénoms qui datent un peu. Un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître... Mais qui finalement colle bien aux mentalités et préjugés de l'époque sur le comportement des filles et leur réputation, les risques encourus au moindre faux pas.

L'écriture est alerte, l'idée originale, les personnages principaux bien étoffés. Quant à la chute, elle m'ouvre toutes les possibilités imaginables. Un vrai régal de se laisser aller.

Merci beaucoup pour cette jolie surprise.

   Anonyme   
11/7/2017
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Commenté en EL

Après plusieurs lectures je dois dire que je suis un peu perdu dans les relations des différents personnages, voire même pour déterminer lequel de ces personnages s'exprime.

Premier étonnement: si je pars du postulat que le personnage masculin qui s'exprime au début est Rémi, et selon ses propres dires, Brigitte est donc sa cousine puisque "entre cousins on peut bien se critiquer un peu". De ce fait j'ai un peu de mal à saisir le fait que le narrateur — qui est le petit ami de Solange si je ne me trompe pas — puisse dire : Citation :
j’ai de la veine finalement. Sauf que 4 filles, c’est un peu beaucoup d’un coup.


Cette remarque est étrange si l'on considère qu'il englobe dans son coup d'œil cousine et petite amie comme si elles n'étaient qu'une partie d'un quatuor d'inconnues. Très étrange à mon avis !

Le plus étonnant de la situation est que je n'arrive pas à savoir véritablement qui s'exprime parmi "les filles" ; disons qu'il faut vraiment déployer des talents d'enquêteur pour relier les description faites dans la première partie par Rémi et ce qu'expriment les filles.

D'autre part, si Brigitte est la cousine de ce garçon ( Rémi) et que les autres filles s'interrogent sur son identité Citation :
Et si c’était un ami de Raoul, envoyé là pour me surveiller ?
Brigitte devrait facilement le voir elle aussi et dévoiler son identité à ses amies non ?

Bref, je suppose que chaque fille s'exprime à la fin tour à tour mais je fatigue à tenter de comprendre qui est qui.

Trop de personnages mal identifiés je renonce à comprendre.

Sinon j'aime le sujet et l'écriture n'est pas laide du tout

Merci pour cette lecture

   Tadiou   
15/8/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup
(Lu et commenté en EL)
Petits papotages et petits badinages dans la tête d’un homme, puis d’une femme.

C’est léger, ça virevolte, ça pense à l’amour et aux choses de la vie.

Petites (et grandes) pensées du quotidien, de « la France d’en bas ».

Relents de « La première gorgée de bière et autres plaisirs minuscules » de Philippe Delerm.

Petite nouvelle délicieuse à lire ; mais la gravité de la vie et la recherche du bonheur sont en arrière-plan.

Dommage qu’il n’y ait pas de changement de ton et de style entre les pensées masculines et féminines.

   Jean-Claude   
15/8/2017
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour Plumette,

Cela se lit bien. Il y a même une petite chute, pas évidente dans ce genre.

Le final quitte le point de vue interne pour passer en externe. La transition passant par le dialogue n'est peut-être pas la plus explicite.

Je ne sais pas qui présente Rémi à Yvette. La première séquence de dialogue fait un peu voix off. Bref, je ne sais pas toujours qui parle. Mis à part les principaux protagonistes, j'ai un peu mélangé les personnages secondaires en première lecture. J'ai encore quelques doutes, mais ce n'est pas grave, enfin j'espère.

A une prochaine lecture.

   Louison   
16/8/2017
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour,
Il a fallu que je fasse quelques retours arrière pour comprendre qui parlait.

Cependant, l'histoire est agréable à lire, je vois bien la scène, Solange, les yeux clos qui ne voit pas son Rémi qui la guette, mais la cousine, elle, ne le voit pas non plus.
Je ne sais pas si derrière la vitrine d'une brasserie de l'époque, on puisse voir les jolies chaussures à brides, mais ce n'est qu'un détail, et après tout, pourquoi pas.

Ps: après relecture et après avoir vu la photo, je mets une flèche vers le haut, parce que l'idée d'un scénario d'après photo, me séduit tout à fait

Jules et Jim est sorti en 62, Rémi s'identifie à l'héroïne du film qu'il vient de voir récemment, en inversé, j'aime bien l'idée.

Merci pour ce texte agréable.

   hersen   
15/8/2017
 a aimé ce texte 
Bien ↓
j'ai été un peu gênée de cet imbroglio de personnages, il m'a fallu relire en arrière. Et même ainsi, j'ai vaguement l'impression d'être encore perdue.
Mon sentiment est que sur 10 000 caractères, il est difficile de donner un rang égal à tant de personnages. Sur du plus long, on aurait alors pu avoir plus détails sur la vie de chacune et ainsi ne plus les confondre.

Sinon, j'aime assez ce moment entre collègues mais personnellement, il m'a manqué plus de marqueurs de l'époque. je veux dire que même si je le sais, il est important, pour bien comprendre l'histoire des règles et des relations filles-garçons. enfin, c'est l'idée que j'en ai.

"les Anglais ont débarqué", je pense qu'une fois dans le texte ça suffit. De plus, je ne pense pas qu'une fille se le dise intérieurement, surtout en cas de doute, c'est (ou plutôt c'était ) une expression pour justement en parler plus ouvertement en groupe, si je puis dire. Enfin, c'est ce que je pense;

Donc, un petit moment vintage qui aurait pu être plus agréable si j'avais ressenti moins de confusion dans les personnages.

   SQUEEN   
15/8/2017
 a aimé ce texte 
Un peu ↓
J’aime bien la tonalité du récit, un peu triste avec le manque de perspective de ces vies qui démarrent à peine et déjà s’enferment dans des rêves limités. Par contre, il est difficile voire impossible de comprendre les changements de personnages, je m’y suis reprise plusieurs fois sans être sûre d’y être parvenue. Du coup la rivalité entre la brune et la blonde à de la peine à apparaître. Et l’expression « le débarquement des Anglais » m’a un peu agacée. Pas mal d’incohérences qui perdent le lecteur, en tout cas moi j’ai été perdue. Merci pour le partage.

   Alexan   
16/8/2017
 a aimé ce texte 
Bien
J’ai apprécié le style léger et l’ambiance bon enfant voir même désinvolte. Il y a quelque chose de rafraichissant, de frivole de réjouissant dans cette nouvelle. Le ton est décontracté et cela fait moins penser à une anecdote racontée au lecteur qu’a des réflexions personnelles lors d’un dialogue intérieur.
J’ai pris plaisir à lire les belles descriptions sensuelles, ainsi que les observations et cogitations des différents narrateurs. Des questionnements parfois cocasses, mais qui révèlent aussi les angoisses sociales d’une époque ; surtout du côté féminin.
Par contre il m’a fallu du temps et plusieurs relectures pour pouvoir identifier les personnages. Bon, j’avoue être un tantinet long à la détente (je me perds souvent quand les protagonistes dépassent le nombre de quatre!) Cela dit, il me semble qu’il n’en aurait pas fallu beaucoup pour rendre le texte plus claire et facile à lire.

   vb   
16/8/2017
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Bonjour Plumette,
j'ai vraiment eu difficile avec ce texte. J'ai trouvé l'ambiance générale bien rendue. On imagine vraiment la scène.
Un détail: j'ai trouvé "admirer ses seins" un peu déplacé. J'aurais préféré "admirer sa poitrine".
Ce qui m'a par contre vraiment posé difficulté c'est la pléthore de personnages. Pour moi ce fut très ardu d'identifier qui sont les narrateurs. Le prénom Rémi n'arrive qu'à la fin du texte. J'avais pensé qu'il s'agissait de Raoul. J'ai vraiment complètement pataugé. Je ne sais pas du tout qui est Yvette. Est-ce la fille au cheveux coupés à la garcon? J'ai eu un peu l'impression que j'ai lorsque ma mère me parle de ses amies et que je perds le fil de la conversation.
Je ne suis pas sûr d'avoir compris la chute, mais à mon avis Rémi (le premier narrateur) commence une aventure avec Yvette alors qu'il aime encore Solange, ce qui est assez bizarre puisqu'Yvette est enceinte de Raoul. Tout ca est bien compliqué. Trop à mon goût.
À bientôt,
Vb

   placebo   
16/8/2017
 a aimé ce texte 
Pas ↑
Bonjour,

J'ai eu du mal à ma lecture, principalement pour les relations entre personnages, qui est un des points centraux du texte.

L'incipit - années 60 - aide à préciser ce qu'on devine.
Les références aux films (Jules et Jim, l'homme qui aimait les femmes) m'ont fait penser, pour ce texte, à une description d'une scène d'un film de ce genre. Mais, alors que le film vient montrer à travers l'action, ici les pensées intérieures parasitent, pour moi, la lecture.

J'ai eu du mal avec le vocabulaire aussi, celui pour parler des femmes par exemple. Beaucoup d'expressions, j'ai du mal à dire si elles sont simplement datées (en lien avec l'époque) ou maladroites - est-ce que les gens parlent vraiment comme ça ?

Les histoires, les différences de vie, l'époque : il y a beaucoup de choses qui sont bien mais le résultat ne m'a pas convaincu.

Bonne continuation,
placebo

   toc-art   
16/8/2017
Bonjour,

je ne suis pas fan du ton uniforme, très primesautier je trouve, sur tout le récit. J'ai l'impression, sans entrer dans une lutte des classes, qu'entre la traduction des pensées d'un étudiant en sociologie et celles d'une vendeuse en pâtisserie, on devrait sentir une différence que je ne retrouve pas, là. Mais je peux me tromper.

Je ne reviens pas sur la difficulté à identifier qui est qui, la plupart des commentateurs l'ont évoquée et je les rejoins.

Ce qui me gêne le plus, en dehors de ce ton sautillant ponctué à outrance de points d'exclamation, c'est l'attitude d'Yvette. Je veux bien qu'elle soit écervelée, mais quand même, craindre d'être tombée enceinte dans les années 60 n'avait rien d'anodin (non que ça le soit aujourd'hui, mais vous voyez ce que je veux dire) mais là, hop, elle évacue ça en deux secondes et se met à draguer le mec de sa collègue comme si de rien n'était. Après, bien sûr, tout est possible, mais je n'y ai pas cru.

Bonne continuation.

   Anonyme   
16/8/2017
 a aimé ce texte 
Bien
Même si je me suis un peu perdu parmi tous ces personnages et narrateurs, j'ai trouvé le récit intéressant et la mentalité de l'époque assez bien rendue, je pense ; avec effectivement "la surprise " en chute.

   Bidis   
17/8/2017
 a aimé ce texte 
Bien
A partir de « Je me suis paumé », pour moi, il s’agissait d’un personnage masculin. Surtout que les réflexions qu’il fait dans le texte qui suit ne me contredisent pas. Arrivée à « Toujours à me houspiller, à me dire que je suis maladroite, » je sursaute. J’aurais tout faux ? D’autant que dans l’incipit il ne s'agit que de personnages féminins.
Déjà, la pléthore de personnages sans qu’il y ait à proprement parler d’action m’a un peu embrouillée. D’autant que l’on ne voit Yvette arriver qu’après cette première moitié, alors qu’elle se trouve dans l’incipit.
« L’autre jour, elle m’a cuisiné » : maintenant que je sais qu’il s’agit d’une jeune femme, ce masculin ne m'induit plus en erreur. Sans doute en sélection GL, n’y a-t-il pas correction. Je devrais me tenir au courant du fonctionnement d’Oniris, moi !
Donc un texte pour moi très, très confus dans une écriture néanmoins amusante. De sorte que le ton m'a rappelé mes premières années au bureau, il y a... plus d'un demi-siècle et j'ai une pensée émue pour la jeune fille que j'étais alors qui se débattait comme elle pouvait dans les histoires d'amour, les siennes et celles de ses copines. Rien que pour ça, j'ai bien aimé.

Edit : à lire les commentaires des autres, je m'aperçois que je n'ai rien compris (comme c'est étonnant !!!) et qu'il s'agissait d'un narrateur puis d'une narratrice.

   GillesP   
17/8/2017
 a aimé ce texte 
Bien
Comme d'autres lecteurs, je me suis un peu perdu dans les personnages et j'ai dû effectuer quelques retours en arrière pour comprendre qui était qui. Mais cette tranche de vie ne m'a pas déplu dans l'ensemble. La mentalité des années soixante me semble plutôt bien rendue.
Merci pour cette lecture.

   Anonyme   
17/8/2017
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour Plumette,

J’ai été séduit par le ton. Si je n’avais pas que 22 ans, j’aurais même pu ressentir un peu de nostalgie :)
En tout cas ça fait du bien d’entendre la ruche des villes. Et puis vos copines, je les ai toutes connues, sauf Yvette. Je crois que j’aurais pas pu, même dans les années 60. Quant à ma Solange, elle aurait pu être des Remparts-d’Ainay de votre ville. J’allais pas non plus la rejeter pour ça ?


Attention au changement de narrateur. Quelques points de ponctuation entre les deux auraient permis de passer le témoin. Parce qu’en lisant tout à coup que Raoul est jaloux je me dis que le narrateur du début est homo refoulé ou peut-être bi, et puis non, « je ne suis plus si fière » m’indique qu’on a tout simplement changé de narrateur. Ok, l’auteur est taquin. Comme je sens que la vinaigrette est relevée, je m’apprête à jouer mon Hercule Poireau. Qui est donc cette nouvelle narratrice ?
- Ce n’est pas Brigitte (elle aurait reconnu son cousin)
- Ce ne sont pas non plus Solange ni Sabine (elles sont citées par la narratrice)
- C’est donc la dernière du quatuor. Tâchons de ne pas rater son prénom, en espérant que l’auteur ne l’ait pas oublié. Ah ça y est, elle s’appelle Yvette. C’est elle qui va au petit coin à la fin, voir ses anglais ? J’ai l’impression que Brigitte l’accompagne avant de payer la note. C’est ça ? Deux filles aux toilettes en même temps, bravo, fallait pas la louper, celle-là.

« Les anglais ont débarqué » : ça me rappelle un souvenir. Ma copine du moment, un peu serrée du popotin sur les bords, avait voulu me faire croire que les siens étaient là aussi pour au moins cinq ans. C’était mon Waterloo à moi. Faut dire qu’on avait treize ans tous les deux et qu’à l’époque je ne comprenais rien à l’anglais. Elle espérait me faire patienter, en me regardant un peu pâmée, comme Solange, les lèvres entrouvertes et les yeux fermés… J’ai cru que c’était à cause de mon charme. En fait on a rompu dix minutes après, sur le parvis de l’église de son quartier, pour rendre ça plus solennel. Du coup je me suis tourné vers l’Europe du sud, et là j’ai dû attendre qu’on ait 22 ans.

« Sabine aussi y est passée ». Vous voulez dire, en même temps qu’Yvette ? Je ne vous permets pas de dévoyer les années 60. Sacré Raoul. D’ailleurs, à ce propos, vous n’avez pas de chance d’être tombé sur un cinéphile, faudrait corriger cet anachronisme : L’homme qui aimait les femmes est un film de 77. A moins que Rémi ne soit Truffaut, et qu’il ait déjà eu son film en tête.

Je le sais maintenant, il n’y a pas d’intrigue dans vos histoires et encore moins de chute. Bravo quand même. Avec cette narration à tiroirs, vous avez trouvé le moyen d’obliger vos lecteurs à vous relire. Je crois que ça a été un plaisir. Léger comme votre quatuor, mais bien réel.

Ludi
Poirot vinaigrette et historien de la pâtisserie

   Alcirion   
17/8/2017
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour Plumette,

J'ai bien aimé le ton et la qualité d'écriture de la nouvelle. J'ai un peu plus de mal avec l'aspect irréaliste des mentalités féminines décrites -mais je suis un homme, je peux me tromper :)

La gouaille du style est bien vue pour le genre Sentimental, ça tranche, c'est original, il n' y a aucun pathos et un humour léger très agréable.

A une prochaine lecture !

   Damy   
18/8/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup
"J’aurais préféré une place dans une librairie. Mais paraît que pour vendre des livres, il faut s’y connaître,". Je ne résiste pas:surtout les siens ! C'est bien pour cela que je me suis décidé à les offrir:
http://www.oniris.be/forum/sujet-qui-n-est-peut-etre-pas-nouveau-mais-ou-sont-passes-les-commentateurs-de-nouvelles-t22603s350.html
#351

Dire que je n'ai vu ni Truffaut, ni "Jules et Jim"... à combler bien que jusqu'ici, ton homo-érotisme me comble ! Les copines ne sont pas bi et Raoul est vraiment la dernière roue de la braguette.
Heu... Vaut-il mieux des Anglais à la Turque que 4 jours dans la casserole ? :-)

"Et si c’était juste la trouille qui empêchait les Anglais de débarquer ?" :-)) ;-))

Je me suis vraiment amusé par ta nouvelle qui n'a pas d'autres prétention vis à vis de moi, hélas(oui ! J'aime les nouvelles: souffles-en un mot à Solange, je suis sûr qu'elle décroisera les mains pour que j' admire ses lèvres entrouvertes ^o^)
La fin m'a un peu laissé sur ma faim (les 3000 feuilles étaient ma salade).

À te relire, les soirs de spleen solitaire...
Merci, Plumette.

   Anonyme   
18/8/2017
C’est alerte, vif et enjoué. L’idée est bonne mais moyennement exploitée. Trop de personnages féminins trop semblables qui dans ma tête se bousculent et se mélangent à tel point qu’il m’aurait fallu un carnet pour noter qui est qui.
Quand la narration a changé de garçon à fille, j’ai mis un petit moment avant de comprendre. Je suis lent d’esprit. Le narrateur a changé, mais pas le ton. Il aurait fallu que l’écriture soit vraiment différente pour que l’on comprenne. Ou bien marquer une limite claire avec des astérisques ou autre.

Un bon point : l’atmosphère des années 60 me semble bien rendue.

   papipoete   
19/8/2017
 a aimé ce texte 
Un peu
bonjour plumette,
A vous lire, croyant que vous étiez madame, je vous prendrais à présent pour monsieur ?
Je crois comprendre que des serveuses font la pause, et se regardant parlent toutes seules ?
NB une chronique de la vie journalière, avec ses envies, ses jalousies, ses craintes ( surtout mesdames ) après avoir succombé à l'idalgo du coin !

   jfmoods   
27/8/2017
Le lecteur est d'abord interloqué par l'anachronisme (entête : "Dans les années 60", texte : "L’Homme qui aimait les femmes", film de 1977). Emportée par son élan (et sa volonté, légitime, de mettre en avant le fétichisme masculin), la nouvelliste a oublié un instant que la carrière de François Truffaut s'est étendue sur deux décennies.

Le regard croisé de ces babyboomers met bien en perspective les tiraillements d'une société au patriarcat étouffant dont Mai 68 allait bientôt amorcer l'érosion.

Par cette tranche de vie, Plumette a su mettre en évidence...

- la situation sociale des filles ("Moi j’ai pris le premier prétexte, trop contente de quitter Châteauroux, le père et ses cuites") et celle des garçons ("mécanicien, les mains dans le cambouis, même si ça gagne bien")

- la ligne de partage entre pôle masculin et féminin, entre éternité du désir ("on lui voit le début des cuisses, et ça donne envie d’en voir plus", "Elles sont bien belles, ces poupées", "la femme idéale pourrait avoir deux visages. Ou plutôt je pourrais fréquenter deux femmes pour en faire une idéale") et désir de l'éternité ("Quand elle parle de lui, elle a des étoiles dans les yeux")

- la lutte entre traditionnalisme ("Pas question avec elle de franchir le Rubicon sans la bague au doigt", "elle est gentille mais tellement popote ! Elle rêve de se marier, d’avoir des gosses et de rester à la maison.") et émancipation ("Raoul, ça va bien pour se promener le dimanche, pour se peloter un peu, pour s’embrasser, mais pour le reste !")

- le dogme de la chasteté obligatoire ("Elle a mis ses mains croisées en haut de ses cuisses comme pour protéger l’endroit défendu") et le non-dit qui découle de cette intenable gageure ("J’avais pas bien envie de lui dire que j’étais passée à la casserole", "mais j’ai pas dit grand-chose et surtout pas que ça m’avait pas trop plu")

- le spectre de la chute, de l'engrossement, de la fille perdue ("Voir si les Anglais ont débarqué", "Et si c’était juste la trouille qui empêchait les Anglais de débarquer ?")

- le sauvetage par défaut ("Dire que ma cousine Martine a été obligée de se marier ! Quelle horreur !")

Certains éléments de ce récit ramènent à la mémoire quelques romans autobiographiques d'Annie Ernaux ("La femme gelée", "L'événement", "Les années").

Merci pour le partage !

   widjet   
27/8/2017
 a aimé ce texte 
Pas
J'ignore si l'intention de l'auteur de brouiller les pistes était volontaire, mais personnellement, je n'en vois pas du tout l'intérêt.
Le plus fâcheux est que je n'ai pas vu de grosses différences de style dans la façon de causer des personnages (ah si, le mec dit "zut", la fille dit "merde" :-)
Enfin, de grâce, supprimez ces "!" placées à tout bout de champs, ça rend les personnages niais à force de s'emballer pour rien !

A lire comme un exercice de style (raté pour moi).

Je ne suis pas un enfant des sixties, mais j'attendais/j'espérais une tentative d'immersion véritable, mais non : trop peu de référence (Truffaut), aucun nom de rue ou de la brasserie.

Et je vois pas Remy en une sorte d'Antoine Doisnel, vraiment pas.
Il y manque la rêverie, la maladresse, bref le charme.

Quant aux autres femmes, c'est trop survolé.
(le texte aurait mérité 5000 signes de plus au moins)

W

   carbona   
1/9/2017
 a aimé ce texte 
Un peu
Bonjour,

J'ai du mal à m'y retrouver dans les personnages, il y en a peut-être beaucoup.

Le langage est désuet, l'incipit nous explique pourquoi.

J'ai adoré la description des femmes faite par le premier narrateur : c'est délicat, les mots bien choisis, légèrement émoustillant, vraiment une réussite ce passage.

J'aurais aimé que le changement de narrateur entre les deux parties soit clairement annoncé comme avec des petites étoiles par exemple ?

La 'chute" ne me fait pas du tout réagir. Je pense que j'ai besoin de bien relire le texte et de bien identifier chaque personnage pour que la chute prenne sens pour moi, en la reliant à l'incipit.

Votre écriture me plaît, très agréable et vivante.

Merci pour la lecture !

   Gouelan   
1/9/2017
 a aimé ce texte 
Un peu
Les descriptions sont intéressantes, l'ambiance des années soixante et la mentalité bien rendues. Mais, je mes uis complètement perdue dans les personnages.
Qui parle ? Qui est qui ?
Il manque quelque chose.

   Papillon26   
9/3/2018
 a aimé ce texte 
Bien
Bonsoir Plumette,

Une histoire plaisante, sauf que l'on se perd dans les personnages, on ne sait pas qui est qui...
L'ensemble cadre bien avec les années 60, toute une époque. Le style est alerte, dans l'ensemble j'aime, même si je me suis perdue dans les personnages.

Au fait vous êtes de Lyon ???


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