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Humour/Détente
solidane : Claramec
 Publié le 29/04/09  -  12 commentaires  -  6471 caractères  -  54 lectures    Autres textes du même auteur

J'aime tout autant mes 20 ans que revenir à mes 14 ans, voir plus... Et pourquoi pas : Claramec... ou fille ?


Claramec


Je l’attends, elle va arriver dans peu de temps. Mais au juste à quelle heure viendra-t-il ? Je l’ignore. Lui c’est elle, c’est Clara qui aimerait tellement qu’on la raconte si elle était un mec. Pas facile ; regardez-la, mieux, observez-la, son physique tout autant que ce qu’elle dit, ce qu’elle fait… pas grand-chose d’un play-boy ou même d’un chef cuisinier, voire d’un conducteur de travaux.


Elle est blonde, en raffole et en joue, à tel point qu’on finit par se demander si elle ne ressemble pas un peu à ce qu’elle annonce. Un peu taiseuse, elle s’enivre pourtant de mots qui perdent chaque fois un peu plus le sens. Normal, ça lui plaît, chemin difficile à suivre… J’ai vingt ans mais il ne me soucie guère d’en afficher quinze de temps à autre, et si je peux plonger encore plus bas pourquoi pas. Alors être un mec, autant essayer !


Je m’appelle Clarence, drôle de prénom, et vous devinez à qui je le dois, mais on me nomme plus couramment Clara. Pour ne pas trop s’y tromper, on me donne parfois du Claramec, histoire de se rappeler le genre, d’autres au bahut préfèrent Claramel, Clara mélangée quoi… et puis c’est plus fondant. Je n’ai pourtant rien d’un gros bonbon, ou alors plutôt format Clarambar.


Je suis en formation professionnelle, section broderie, plus tard je compte bien travailler sur un chantier d’autoroute. Ma tâche consistera à fixer et assembler des glissières de sécurité auxquelles j’accrocherai des guirlandes de la plus fine dentelle, de la vraie de Bayeux. Un métier difficile, rude sans l’ombre d’un doute, exercice pour une fille costaude mais aussi pour un type plein de raffinement.


J’ai délibérément demandé à Philippe de m’écrire tel(le) que si j’étais un mec… Un exercice trop compliqué, il n’y arrivera pas. Il ne me déplaît pas de l’embêter quelque peu. Je l’imagine en cet instant cherchant des idées, suant, soufflant, pestant contre moi. Je n’ai pourtant rien d’ambivalent, parfois mec, parfois nana, mais jamais les deux en même temps.


Que ferais-je si j’étais un garçon ? Comme beaucoup d’entre eux, c’est évident, mais différemment ! Rien d’un macho, on finirait par croire à mon personnage… trop facile ! Non, je crois que je vous laisserais me payer le restaurant, me faire des cadeaux. Pourtant, je serais passée vous prendre dans mon plus beau costard, un bouquet de fleurs à la main. Je serais très certainement pompier volontaire, histoire de sauver des beaux gars en perdition et en larmes au milieu des flammes, à moins qu’il ne s’agisse de jolies femmes, jurant moult gros mots assises au cœur des décombres fumants de leur maison… d’avant.


Par contre, s’il m’advenait de me transformer en fille. Sûrement, je rêverais d’être un mec, ou alors peut-être de retrouver un mec - le mien m’a posé un lapin définitif - pour le déguiser en fille… mais non, je déconne. Je vous l’ai dit rien de trouble en moi. J’ai fini de jouer à la poupée, sauf quand j’ai encore douze ans. Pourtant dans ces moments-là, j’aime autant retourner à mon mécano, fabriquer des rampes de sécurité pour plus tard, mais vous savez déjà.


Je sais que j’énerve Philippe, et d’autres, quand je reviens à douze ou treize ans, je crois qu’il aimerait que je choisisse, femme ou gamine… pourquoi pas mec ? Mais jamais les trois en même temps. Ils n’ont encore rien vu, je prépare mon grand retour… à quatre ans. À l’époque, il semble que je ne parlais pas ou peu. Reconnaissons qu’à les voir, ça ne me donnait pas envie. Le seul mot que j’avais fixé, c’était « jambon » que je prononçais « champon ». Rien à voir avec ma morphologie, mes cuisses sont souples et bien dessinées. Pourtant quand je joue au foot avec les copains, elles se ramassent sur elles-mêmes et prennent l’allure d’un gigot de première catégorie, genre musclé sans graisse.


Je vais me faire tatouer deux motifs sur les avant-bras, rien que du classique. À gauche, au milieu d’un cœur, on pourra lire « à ma Maman », sur celui de droite très symétrique, on pourra voir « à mon Papa ». Pas de jaloux, de toute façon, depuis bien longtemps, j’ai tendance à les mélanger ces deux-là.


Il y a parfois tellement de rêves en moi, qui m’emplissent, se bousculent, et bref n’arrivent pas à sortir. Grosse congestion, un peu d’organisation que diable ou que démone. À la proue du Titanic, j’ai chanté il y a longtemps, mieux que Céline Dion, pas de comparaison possible ! Mais quand le gros glaçon s’est pointé à l’horizon, c’est aussi moi qui était à la barre, casquette vissée sur le front, une barbe claire et bien coupée, j’ai dit : « ce sera toi ou moi » et j’ai foncé droit dessus, je ne suis pas mec à reculer devant un résidu de banquise. On m’a dit après que je n’avais pas assez réfléchi, que j’étais responsable de milliers de vie, alors j’ai pleuré longtemps sur ces corps disparus. Depuis je sais qu’on les a retrouvés, quelques décennies plus tard. Tout est bien qui finit bien ! Tout le monde a le droit à l’erreur, du moment qu’on la répare. Et ça, c’est un peu vrai.


Pour ce qui est de l’habillement, j’ai une préférence pour les paires que j’achète toujours par paires. Ainsi pour les chaussures, pied gauche une longue botte souple montant sous le genou, à droite une santiag avec un éperon. À d’autres moments, j’inverse en tapant dans les deux reliquats. Vous voyez ce que je veux dire, pas sûr, difficile à expliquer. Il en va tout autrement avec les pièces uniques ! Prenez un manteau ou un blouson par exemple, jamais pu en trouver un joliment fleuri à l’avant, couturé et couvert de pattes en cuir à l’arrière, type avec un aigle sur le dos. En même temps, il y a plus de subtilité que cela entre mecs et nanas, et je réussis assez souvent l’harmonie. Cependant, j’évite la plupart du temps, garçon ou fille, mais vous êtes au courant, jamais les deux en même temps, enfin… pas trop souvent.


Je vous avais dit qu’il ne réussirait pas à me dessiner : Clara, « si j’étais un mec ». Le voilà tout embrouillé. Passant de l’une à l’autre, incapable de se stabiliser. Pari perdu Philippe. Je n’en attendais pas plus de toi. Et maintenant, tout cela commence à m’ennuyer, passe à autre chose. Dis-moi que dirais-tu de moi si j’avais quatre-vingt-dix ans ? Je plaisante, prends ton temps, fais une pause, d’ailleurs moi j’en ai besoin, et le terme est bien choisi : une envie triviale un peu urgente.


Mais au fait que choisirai-je ? Debout ou accroupie, à moins que je n’aille chercher mon vieux pot, vieux de près de dix-neuf ans !



 
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   Anonyme   
29/4/2009
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
On retrouve ici la virtuosité de l'auteur d'"Euthanasie Le Gourmandais".
Dans un tout autre registre.
J'ai bien aimé ce paragraphe qui pourrait servir de résumé.
"Je suis en formation professionnelle, section broderie, plus tard je compte bien travailler sur un chantier d’autoroute. Ma tâche consistera à fixer et assembler des glissières de sécurité auxquelles j’accrocherai des guirlandes de la plus fine dentelle, de la vraie de Bayeux. Un métier difficile, rude sans l’ombre d’un doute, exercice pour une fille costaude mais aussi pour un type plein de raffinement."

Du beau boulot.
On va encore m'accuser de faire dans le commentaire sucré. Mais est-ce ma faute si certains textes sont aussi bien fichus ?

   Anonyme   
29/4/2009
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Je suis comme Philippe un peu embrouillée moi aussi entre les sexes les âges etc et comme c'est manifestement le propos de l'auteur, bravo !
J'aime l'écriture ciselée fine et précise. Ca n'a l'air de de rien ca coule tout seul et pourtant quel travail ce doit demander. Je ne relèverai pas toutes les phrases qui m'ont plu il y en a trop chaque paragraphe est un mélange des genres délicieux.

Merci pour cette lecture

Xrys

   nico84   
29/4/2009
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Un peu embrouillé aussi. C'est la forme qui ma plaît surtout, le personnage est torturé ou me torture ou les deux. Je ne saisi pas tout, le fond me parait parfois étrange. Je ressors un peu mitigé, neutre, entre l'envie d'applaudir et celle de poser des questions.

Une écriture maitrisée par contre, rien à dire là dessus, ça sent de longues heures de boulot.

   liryc   
29/4/2009
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Un personnage bien ambigüe pas toujours identifiable mais rendu attachant par sa pensée originale, déconcertante. Le tout très bien écrit. Ce qui ne gâche rien :-)

   Selenim   
29/4/2009
Un essai androgyne qui tourne en rond.

L'écriture se perd dans des considérations esthétisantes et perd l'essentiel: le personnage de Claramec.

L'inventivité est là, le texte a une identité, mais seulement au service de la forme, comme si Claramec ne pouvait exister qu'au travers de son physique.

Selenim

   Menvussa   
29/4/2009
 a aimé ce texte 
Un peu
L'écriture est sympa, il y a des pointes d'humour qui me plaisent bien, mais dans sa globalité, je n'accroche pas au texte.

   Nicolas   
29/4/2009
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Je me suis perdu dans l'univers versatile de Claramec. De bonnes idées pourtant, et une écriture sûre, peut-être trop confus pour moi ...

   Faolan   
30/4/2009
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Un texte très bien écrit. On s'y perd et s'est voulu mais (la fatigue aidant) j'ai décroché aux deux-tiers. J'ai néanmoins terminé et je garde une bonne impression même si cela tourne un peu en rond.
Je pinaille mais je trouve que le "je déconne" n'est pas dans le ton du reste...
Bonne idée en tout cas ! Merci.

   widjet   
29/4/2009
 a aimé ce texte 
Un peu ↓
Personnellement ce méli-mélo identitaire m’a laissé de marbre, voire m’a lassé.
Le point de départ est séduisant, mais l’auteur ne l’aborde pas en profondeur, il reste en surface ou se perd dans des considérations succinctes et des jeux de mots dispensables. Certes, quelques questions existentielles sont posées mais avec un potentiel aussi vaste, il y avait moyen de faire plus que 6K caractères en abordant des sujets passionnants comme la sexualité.

Original, mais trop frileux.

Widjet

   antares77   
29/4/2009
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Je n'ai pas accroché au texte et malgré 2 lectures je n'ai toujours pas compris le fond.
Je crois que l'auteur a voulu jouer avec la confusion des genres, mais je crains que je m'y sois effectivement perdu, preuve sans doute de l'efficacité de l'exercice, mais un matérialiste comme moi n'y a pas trouvé son compte.
Peut-être ce texte aurait-il gagné à un peu plus de clarté, ou alors une chute clarifiant nettement le recit ...
Néanmoins, la forme est réussie, car le style, justement, porte cette confusion et cette indécision constante, c'est nerveux, parfois moins, jusqu'à l'indolence, avant de repartir sur les chapeaux de roue.
Puis certaines phrases sont particulièrement réussies : "Elle est blonde, en raffole et en joue, à tel point qu’on finit par se demander si elle ne ressemble pas un peu à ce qu’elle annonce"
Dommage que la chute ne soit pas à la hauteur du reste

   Pandora   
30/4/2009
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Le texte me parait confus, je suis quelque peu perdu et désarçonné.

Il y a quelques touches d'humours bien trouvées mais d'autres un peu moins.

Clara reste néanmoins attachant(e). Peut-être que le tout est un peu trop léger à mon goût et manquerait de profondeur.

Je ne sais quoi penser, je reste mitigé.

Pandora.

   marogne   
23/5/2009
 a aimé ce texte 
Un peu
Je n'ai pas vraiment compris où l'auteur voulais mener le lecteur, et celà m'a assez vite poussé à sauter quelques lignes (relues quand même après) ce qui n'a sans doute pas aidé... Un essai, ou un exercice, intéressant, mais on se perd à force de digressions et de questions qui tournent en rond.

un essai?


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