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Humour/Détente
studyvox : La dissertation
 Publié le 05/10/07  -  9 commentaires  -  18530 caractères  -  32 lectures    Autres textes du même auteur

Un élève qui aime la littérature, mais qui n'aime pas son professeur de français


La dissertation


Avant propos


Si vous avez eu l'immense avantage de fréquenter le lycée Claude Bernard, il y a bien longtemps, il se peut que vous reconnaissiez certains de vos professeurs.

Comme cette histoire vraie est à peine romancée, j'ai tenu à les appeler par leur nom d'origine.

Tant pis s'ils se reconnaissent, je pense que maintenant, il y a prescription et que, s'ils ne sont pas tous morts, ils ne me feront pas de procès.


La composition de français


On avait ce matin, trois heures de français.

Je n'aimais pas ce professeur, qui me semblait pédant et inhumain. Il s'appelait Carnois et nous l'avions surnommé Narquois, ça lui allait mieux. Et puis, je l'avais déjà eu en sixième, il nous faisait le français et le latin. Il avait ses chouchous, qui correspondaient souvent aux enfants des familles aisées du 16eme arrondissement.

Comme je regrettais cet enseignant de l'année dernière, qui nous avait fait découvrir cette littérature du 19eme siècle, avec l'époque romantique, puis le réalisme de Zola et le symbolisme de Mallarmé. Il m'avait donné ce goût de la lecture et je dévorais avidement les nouvelles et les romans en ligne de la bibliothèque électronique de Lisieux.

Mais cette année, quel contraste !

On passait notre temps à des explications de textes, des analyses grammaticales, des dictées à la Bernard Pivot... enfin, du travail scolaire sans émotion, sans âme. On apprenait à faire des dissertations, en respectant toujours le même plan. Il fallait analyser le texte, le style, donner un avis pour ou contre, faire des citations... Rien de très passionnant. Pas de place à l'imagination !

De quoi allait-il encore nous assommer aujourd'hui, pendant ces trois heures ?


- Asseyez-vous. Vous allez utiliser cette matinée, pour écrire une nouvelle. Ce sera l'objet de la composition du deuxième trimestre. Je noterai les copies, en tenant compte du style et de l'originalité de votre inspiration. Je vous laisse le choix libre, pour écrire une fiction, une nouvelle policière, un récit fantastique...


Il s'est alors assis à son bureau, bien content de n'avoir rien à faire d'autre, que de surveiller les éventuels copieurs. C'est bien la première fois qu'il nous laissait libre de choisir une histoire inventée de toute pièce.


Je restai un instant sans écrire, cherchant l'inspiration. Je procédai par élimination. Écrire un roman fantastique ou d'anticipation, il n'en est pas question. C'est un genre que j'apprécie moins que les nouvelles sentimentales ou réalistes. Pourquoi pas une nouvelle historique ? Ce n'est pas assez original !

Il en profitera pour me saquer, comme d'habitude.


Une bonne idée pour ma copie


Ça y est, j'ai trouvé un bon filon. Il n'en reviendra pas et j'en ris à l'avance. Je vais bien l'attraper. Je commence par une citation, c'est toujours bien vu dans une copie.


- Comme l'a dit le romancier Joris Auguste Ouissemanse "les bourgeois ont inventé la pauvreté, pour se donner bonne conscience".


C'est une citation "bidon", et l'orthographe du romancier est quelque peu modifiée, mais je trouve que ça sonne bien. J'espère simplement qu'il ne pensera pas que je me moque de lui, sinon gare aux coups de bâtons !

Voici maintenant un résumé de ma nouvelle, car il serait un peu long de vous donner ici le contenu de mes quatre copies doubles :


Clotilde ouvre doucement la porte d'entrée, pour ne pas se faire voir de ses parents, qui vont encore l'accabler d'injures. Il faut dire que depuis que sa mère s'est mise avec ce type sale et grossier qui boit plus que quiconque, elle appréhende les retours à la maison.

- Combien t'as raflé de sous aujourd'hui, crie-il en l'apercevant sur la porte ?


Clotilde n'avait pas osé mendier et rentrait sans un sou.


- T'es bonne à rien, si ça continue, j'te fous dehors, tu pourras faire la p... j'ai encore fait un effort pour toi, t'iras demain chez un peintre, qui te prendra comme modèle. C'est pas compliqué, tu te déshabilles et puis voilà, et puis tu m'amènes les sous !

La pauvre Clotilde était toute tremblante. Jamais elle ne pourrait faire cette besogne. Mais elle avait une peur bleue de son beau-père, qui l'avait déjà battue pour moins que cela. Il avait même essayé de la violer, un soir qu'il était rentré ivre mort.

Le lendemain, elle se présente chez le peintre, toute tremblante à l'idée de se mettre toute nue devant lui.

Celui-ci, que nous appellerons Gacougnol, était un brave homme d'une soixantaine d'année.

Il lui dit qu'il était venu hier un homme sordide, qui lui avait proposé un "modèle".


- Est-ce vous, mademoiselle ? Vous êtes bien jeune et vous semblez terrorisée !

- Oui monsieur, dit la pauvre fille, rouge de honte.

- Mais ce type qui est venu, c'est votre père ?


Clotilde lui décrit alors sa vie de souffrance, martyrisée par sa mère et son beau-père, l'insalubrité du taudis où elle vit, la promiscuité de cette unique pièce dans laquelle elle n'a même pas un petit coin pour s'isoler...

Gacougnol est ému jusqu'aux larmes.


- Mon enfant, vous ne pouvez pas retourner dans cet endroit. Et s'ils viennent vous reprendre, je les en empêcherai. Je vais commencer par vous acheter des habits corrects, pour remplacer vos guenilles, et nous irons au restaurant, car je crois que vous n'avez rien mangé depuis bien longtemps...


Vous allez penser que cette histoire va se terminer comme un conte de fée ! Vous vous trompez, car malgré la bonté de Gacougnol, le destin s'acharne sur le pauvre monde et la vie de Clotilde fut encore plus misérable que ce qu'elle avait vécu jusque-là.


Quelques temps plus tard, le beau-père est revenu pour récupérer Clotilde, en menaçant le peintre, tout en lui apprenant qu'il était allé à la police, pour lui signaler un détournement de mineur.

Il fallait qu'il lui rende Clotilde le soir même, avec en plus une grosse somme d'argent, pour l'indemniser du manque à gagner que lui avait occasionné son enlèvement.

Gacougnol dit à Clotilde qu'il irait seul ce soir et qu'il s'expliquerait avec sa mère, plus facilement qu'avec cette ordure.


À peine arrivé à la porte du taudis, voyant qu'il était venu seul sans Clotilde, le beau-père se précipita sur lui avec fureur, en le frappant de coups de couteau, qui laissèrent le peintre sans vie sur le trottoir. Le couple d'assassins se retrouva en prison et Clotilde complètement abandonnée, seule et sans argent, aurait fini sur le trottoir, si personne ne l'avait remarquée.

Un jeune ami du peintre, presque aussi démuni qu'elle, la prit en affection.


Je passe sur les années de galère de ce pauvre couple, qui s'installa dans une location encore plus insalubre que le taudis de son enfance. L'odeur qui y régnait était pestilentielle et l'humidité suintait sur tous les murs. Au bout de quelques semaines, leur petit enfant attrapa une maladie mystérieuse et en mourut.

Le voisinage se mit à laisser entendre qu'ils avaient tué leur petit...


Vous allez me dire que mon histoire tourne au mélodrame, qu'il n'est pas possible d'accumuler tant de détresse, que rien de tout cela ne peut arriver...

Et pourtant, je n'ose même pas vous dire que le compagnon de Clotilde, qui était parti chercher un docteur, la nuit où le petit était si mal, avait péri dans les flammes, en sauvant des malheureux pris dans l'incendie de l'opéra.


Je me relus, repris quelques tournures maladroites, puis je remis ma copie, finalement assez content de l'idée que j'avais échafaudée.

Je suis sûr du coup de théâtre qu'il y aura, le jour de la correction de la composition.


Les résultats de l'épreuve


Une semaine plus tard, voici venir le grand jour !

Carnois s'assit à son bureau, le paquet de copies sous les yeux. Il avait l'habitude de donner les résultats, en commençant par la meilleure copie.


- Monsieur Allard, je vous ai mis 16 sur 20. Vous avez appelé votre nouvelle "Dieu s'amuse". Déjà le titre est original, c'est bien. Mais j'ai trouvé que l'idée de faire jouer Dieu à la toupie, c'est très fort, d'autant plus que la terre tourne comme une toupie !


Allard était le fils du directeur de l'école universelle, un cours privé du boulevard Exelmans.

Il arrivait au lycée tous les jours, conduit par un chauffeur et sapé comme un dandy, avec, s'il vous plaît, des gants blancs par dessus le marché ! Malgré son environnement familial, qui faisait partie de la grande bourgeoisie du 16eme, il restait assez naturel, et bien qu'il ne faisait pas partie de mes copains, il était d'une compagnie agréable. C'était mon voisin de table et nous échangions souvent nos impressions sur ce prof de français, qu'il trouvait, comme moi, plus que "faux-cul". Pendant que celui-ci commentait sa composition, Allard me dit à l'oreille, qu'il n'avait rien inventé.


Il avait piqué l'idée dans une nouvelle d'un auteur belge peu connu, qu'il avait lue la veille. Il y avait peu de chance que le prof s'en aperçoive.

Mon voisin était tout content d'avoir piégé une fois de plus cet agrégé si peu perspicace et qui n'avait somme toute, rien lu hormis la littérature du programme scolaire imposé par le ministère.

Il se garda bien de lui faire part de sa méprise et moi, je commençais à être tout excité à l'idée de la surprise que j'allais produire sous peu.

Les copies défilaient, les notes descendaient de plus en plus, et toujours pas ma copie !

Pourtant, quand je comparais mon histoire à celles des autres, il me semblait que je méritais mieux.

On arrivait à la dernière copie, quand ce petit prof s'illumina d'un sourire sarcastique, je dirais même plus, d'un sourire sadique.


- Voici enfin la copie de Monsieur Hart, pour laquelle j'ai mis, avec complaisance, la note de 2 sur 20.


Je ne pus m'empêcher un "merci beaucoup, c'est trop".

Et il commença ses commentaires, avec des intonations méprisantes, que je croyais faites pour que je me mette hors de moi.


- Votre citation, au début de votre copie, m'a donné l'impression que vous alliez vous distinguer, contrairement à votre habitude. J'ai écrit dans la marge, un "bien pour une fois".

- J'aimerais vous dire, Monsieur, que cette citation...


Mais il me coupa sèchement, en disant que je parlerai quand il aura fini.

Il se moqua de mon style, qui relevait plus des habitants des cités que de la littérature, que l'on comprenait tout de suite, en me lisant, que je n'avais pas d'éducation, que les phrases étaient sans recherche, sans poésie...

Enfin il lut à haute voix les passages les plus tristes du récit, avec des mimiques grotesques destinées à me mettre plus bas que terre.

Je restais impassible jusqu'à la fin de son réquisitoire et il semblait un peu surpris que je ne me sois pas emporté.

Même les premiers de la classe trouvaient qu'il avait exagéré dans ses provocations.

Certains avaient été émus par l'accent dramatique de la nouvelle, qui contrastait avec leurs récits académiques, certes mieux présentés, mais dénués d'humanité.


-Vous vouliez faire une remarque tout à l'heure, alors allez y, mais rapidement.


Ma petite revanche


En me levant, je dis, avec gravité :


- Je voulais apporter une précision, à propos de la citation, que je vous remercie d'avoir appréciée. Eh bien, elle est "bidon", monsieur "narquois".

- Je vous prie d'être poli, monsieur Hart...

- Excusez-moi, ça m'a échappé.


La salle se remplit d'un rire étouffé.


- Mais avec tout mon respect, monsieur Carnois, je tiens à vous dire que vous avez donné la note de 2 sur 20 à Léon Bloy. Évidemment, je crois volontiers que cet auteur ne fait pas partie de votre bibliothèque, et que ce n'est pas la littérature que l'on commente dans les leçons de l'agrégation, mais ce pauvre Léon Bloy méritait mieux !


Un peu piqué au vif, il s'empressa de claironner :

- Je sais, Hart, que les gens de votre condition n’aiment pas les professeurs agrégés, mais vous feriez mieux de travailler, pour sortir de votre médiocrité, plutôt que de colporter ce que vous avez entendu chez vous.

- Monsieur, je m'adresse à vous; je ne parle pas des agrégés en général. D'ailleurs monsieur Poirier, mon professeur d'histoire et de géographie de l'année dernière est agrégé, il me semble, et il fait mon admiration et celle de mes camarades. Moi qui croyais, avant de le connaître, qu'il ne servait à rien d'apprendre l'histoire ! Comme il nous a passionné, quand il amenait les événements, après avoir décrit le caractère et les états d'âme des acteurs qui ont joué un rôle important sur le cours de l'histoire.

-Vous voulez parler de ce communiste exalté, qui a eu le prix Goncourt ? C'est lui qui vous a fait tourner la tête !

- Je ne sais pas si Julien Gracq est communiste "exalté, comme vous le dites, et s'il m'a fait tourner la tête, mais je suis sûr que pour vous, personne ne se retournerait !

Un silence pesant se fit dans la classe. Mon voisin me souffla :


- Laisse tomber, tu vas avoir des ennuis, tu sais bien qu'il est "con comme un balai".


Mais toujours maître de moi, je rassemblais dans mon esprit, la petite surprise que je lui avais préparée.


- Vous savez à quel point j'ai des lacunes en français, mais je n'ai pas eu la chance de vivre dans un environnement favorable à mon épanouissement littéraire. Je vous prie de m'excuser, si je fréquente les gens de la cité du 183 boulevard Murat, plus souvent que les habitants de la rue Mozart. Pourtant, ne croyez pas que je n'aime pas la lecture et le français, quand il est bien parlé.


Quelques conseils de lectures instructives


- J'ai découvert, après Maupassant, ces écrivains symbolistes de la fin du 19eme siècle.

Ils n'étaient pas académiciens, ni agrégés, mi bourgeois... mais ils écrivaient ce qu'ils ressentaient, ce qu'ils avaient vécu; c'est pourquoi leurs romans sont si véridiques, contrairement à ce que vous en pensez. J'aurais pu vous parler de "Caïn Marchenoir" qui a sorti Véronique de la prostitution, pour en faire presque une sainte. Vous auriez appris comment cette pauvre fille s'est défigurée, quand elle s'est rendue compte que Marchenoir commençait à avoir pour elle une attirance physique, qui lui rappelait son ancienne vie, et comment elle finit folle, enfermée à Sainte Anne. Bien sûr, vous direz encore que c'est du mélo de bas étage sans vérité, mais si vous aviez lu le désespéré de Léon Bloy ou la femme pauvre de Léon Bloy, la bibliographie de Léon Bloy vous aurait appris que Marchenoir était l'auteur lui-même, et que Véronique était sa femme. Ah ! Comme les critiques et les maisons d'édition de son temps se sont acharnés, comme vous aujourd'hui, "monsieur l'érudit", sur ces infortunés écrivains anticonformistes !


Comme vous ne semblez pas avoir tout lu de cette littérature, je vous ai préparé une liste des livres que j'ai empruntés dans ma bibliothèque de quartier. Ce ne sont que des œuvres du domaine public, car les droits d'auteurs restent encore chers pour les petits budgets. Liste de mes romans favoris, que vous lirez avec plaisir, j'en suis convaincu. Je n'ai pas trouvé ces livres à la bibliothèque du lycée, mais cela s'explique, car c'est vous qui choisissez les ouvrages et l'on sait bien que ce n'est pas votre culture. Je pourrais encore vous parler de ce romancier belge andré Baillon, qui est mort méconnu, à l'hôpital de la Salpêtrière, après deux tentatives de suicide, dont la seconde lui a été fatale, de son "histoire d'une Marie" ou du "perce-oreille du Luxembourg", mais à quoi bon ! Un professeur aussi "brillant" que vous, devrait avoir l'esprit assez ouvert pour s'intéresser à tous les courants de la littérature !


La sanction


Pendant que je parlais calmement, il était devenu de plus en plus pâle et son ricanement avait disparu. À la dernière phrase, il bondit hors de son bureau, comme un diable qui sort d'une boîte, poussé par des petits ressorts. Il s'approcha de ma table, une réglette en bois à la main et me toisa de toute sa hauteur. Il me paraissait encore plus minable que d'habitude. Tous les élèves retenaient leur souffle.

Certains pensaient :


« Ah ! Quelle audace il a ce type, c'est admirable, comme il lui a cloué le bec, et sans jamais perdre son sang-froid, avec des phrases qui font mouche ! Que va-t-il lui arriver ? Il n'a rien fait de mal, il n'a dit que des vérités ! »

Tout en tapotant nerveusement sur la table avec sa règle, on entendit :


- Prenez vos petites affaires, vous entendez...


Et en tapant de plus en plus vite et de plus en plus fort :


- Rassemblez vos petites affaires et sortez, vous entendez, sortez !!! Vous aurez un blâme, vous serez renvoyé pendant deux jours... Vous êtes un grossier personnage !


Le chef de classe tenta un "mais monsieur, il n'a pas été impoli".

Tous étaient consternés et si on leur avait demandé un jugement, sans aucun doute, c'est le prof qui aurait été condamné. J'ai été exclu du lycée comme c'était prévisible, mais ni mes parents, ni le proviseur ne m'ont fait de reproches.

Il y a eu même mieux, quand le proviseur me convoqua la semaine suivante.


- J'ai tout appris, me dit-il, par les parents de l'élève Allard. Leur fils avait été marqué par votre punition injustifiée et avait tout expliqué à sa famille. Monsieur Allard est venu spontanément me dire tout ce qu'il pensait de ce professeur. Puis il m'a donné un gros chèque, pour acheter tous les livres de votre liste, Xavier Hart, pour la bibliothèque de notre lycée.

Cette histoire vraie de mon adolescence m'a éloigné pour longtemps de la littérature. Je me suis lancé vers des études de mathématiques, en pensant trouver, dans cette discipline, plus d'objectivité. La suite me montra que non, mais ce sera pour une autre histoire.


Maintenant que je suis loin de ces années d'illusion, je me suis mis à fréquenter les ateliers d'écriture.

J'ai montré ce petit texte à Muriel, une jeune professeur agrégée de philosophie.

Elle m'a dit que ce n'était pas si mal, pour un début et que mon "potache" avait comme sa concierge, "l'élégance du hérisson".

Elle m'a souhaité de rester au palmarès de mon site d'écrivains aussi longtemps que son roman.

Quel encouragement !

Il y a des agrégés vraiment "sympa" et comme les temps ont changé !



 
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   Nat   
6/10/2007
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Ah comme j'aurais aimé clouer le bec aux quelques profs pédants et méprisants croisés durant ma scolarité...

Je vous parlerait peut-être un jour de cette horrible prof de lettres qui a remué ciel et terre pour m'empêcher d'intégrer une classe préparatoire bien méritée, arguant que je n'avais pas le potentiel...heureusement, j'avais mes partisans et j'ai validé chacune des six longues années d'études entreprises par la suite.

J'aurais aimé lui dire, à cette prof...j'aurais voulu lui dire...eh bien ce genre de choses, justement !

Jubilatoire. Et je crois que beaucoup d'autres rêveront de leur propre vengeance par le biais de cette nouvelle.

J'ai beaucoup aimé!

   macalys   
7/10/2007
Hé hé, merci ! Je crois que cette histoire nous rappelle à tous des moments de gloire vécus ou imaginés (selon qu'on ait pu ou pas exercer sa vengeance...). Il y a dedans la jubilation de l'élève qui prépare un mauvais coup, et en même temps, on s'angoisse : comment cela va-t-il se terminer ? Un récit qui insuffle le courage de la rebellion et incite à relever de nouveaux défis d'écriture.

Quant à moi, j'ai eu la chance d'avoir des profs de français qui m'encourageaient... J'ai même le souvenir d'une jeune prof idéaliste qui m'avait mis un 20/20 en récit d'invention, et avait défendu cette note bec et ongles contre l'avis de ses vieux dragons de collègue qui jugeaient une telle notation inacceptable ! Et bien mine de rien, elle m'a donné un peu confiance en moi, ainsi qu'une féroce envie d'écrire (rassurez-vous, c'est la fin de la parenthèse "souvenirs d'enfance" ;-p ).

   Pat   
8/10/2007
 a aimé ce texte 
Bien
L'histoire est vraiment sympa... On a souvent rêvé de clouer le bec à un c.... de prof comme ça ! Si, en plus, l'histoire est vraie... Comme quoi, les résultats scolaires n'ont pas toujours grand-chose à voir avec la réalisation dans la "vraie vie".... Il y en a quelques uns autour de moi dont les parcours de vie semblaient mal débuter et pourtant que de talent ! (il y en a même sur Oniris...) L'échec scolaire n'est pas forcément une fatalité... Mais ce n'est bien sûr pas toujours le cas, malheureusement.
L'histoire "pompée" de Léon Bloy me parait tout de même un peu exagérée... Sans doute que le résumé accentue cette impression. On ne s'attend pas à ce que ce soit un plagiat... Est-ce pour le retournement de situation ? Une stratégie pour confondre le prof ?
La structure du récit est assez bien mené. Le style est toutefois assez maladroit par moment, même s'il reste fluide et enlevé. Par exemple :

"Quelques temps plus tard, le beau-père est revenu pour récupérer Clotilde, en menaçant le peintre, tout en lui apprenant qu'il était allé à la police, pour lui signaler un détournement de mineur." : cette phrase est un peu trop longue, et comporte trop d'adverbes

"que je croyais faites pour que je me mette hors de moi." : c'est un peu lourd notamment par l'utilisation des relatives.

   Anonyme   
10/11/2007
Qui n'a pas eu d'ennui avec le corps enseignant. Première autorité que l'on rencontre après celle des parents. Ici c'est édifiant. On est pris par ce récit

   Anonyme   
2/3/2008
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Moi, c’est avec une CPE que j’ai eu des problèmes… J’étais tout le temps absent et j’arrivais tous les jours en retard… Un vrai cas social, quoi… Un jour, j’en ai eu ras le bol du prêchi-prêcha de cette fameuse Conseillère d’Education et je lui ai écrit une missive, que je lui ai remise en mains propres le lendemain. Depuis, elle ne m’a plus jamais embêté. Enfin, presque plus jamais embêté… C’est avec le très sympathique et très aimable proviseur que j’ai eu l’occasion de bavarder tout en buvant des tisanes et tout en mangeant des biscuits Lu. (Façon de parler, hein : il m’a gentiment décalqué !)
Bravo, Studyvox, pour avoir admirablement cloué le bec de Monsieur Narquois… euh… Carnois…

   Anonyme   
17/5/2008
 a aimé ce texte 
Un peu
Rebonsoir.

Bien à nouveau je me pose en critique du style... que je trouve lourd, gargarisant (que de citations d'auteurs, comme gage de culture, étalage de culture, ) et ce dans un texte qui se veut critique de l'élitisme, de la bourgeoisie invantant la pauvreté pour se donner bonne conscience... je pense...?

Et je ne comprends pas la censure du mot pute.
C'est voulu mais je ne vois pas la raison à cette autocensure (je n'y trouve pas de raison objective).

Enfin, j'aimerai néanmoins souligner la sincérité et un agréable rappel aux bancs d'école sur lesquels on a tous usé nos fonds de culotte.

Mais je n'ai pas réussi à me mettre dans la nouvelle.
Même si j'ai aimé l'impertinance du narrateur et son culot.
Désolée

Et de souligner en post scriptum pour l'anecdote l'énumération glaciale des horeurs arrivant dans la dissertation eponyme... que tu critiquais comme un manque de style et du "tourne au guignol" dans l'un de mes textes...hmmm

   xuanvincent   
22/7/2008
 a aimé ce texte 
Bien
J’ai apprécié lire ce texte.

Le récit est très écrit, comme pour les autres textes de studyvox.

La revanche du jeune homme, face à son professeur de français, m’a amusée.

Les différents liens insérés ont de nouveau (comme dans les autres textes de l'auteur) ont attiré mon attention. Une invitation à la lecture ?

   Flupke   
29/10/2008
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour Studyvox,
Génial le coup des liens dans une nouvelle en ligne. La nouvelle n’est plus plate, à deux dimensions. Elle devient multidimensionnelle. En plus cela tombe à un moment où je cherche vraiment des nouvelles courtes classiques à lire sur la toile. Cette nouvelle m’a semblé efficace de par son orientation interactive.

Quelques remarques subjectives au niveau du style :
Beaucoup de ON on avait, on passait on apprenait etc…

Le paragraphe commençant par « je restai un instant sans écrire » continue au présent « il n’en est pas question ». j’aurais préféré une concordance des temps.

« Cet agrégé si peu perspicace et qui n’avait somme tout, rien lu hormis la littérature du programme » cette affirmation me semble un peu forte, d’autant plus que plus loin on est informé que c’est lui qui choisit les livres pour la bibliothèque du lycée. Je remplacerais « somme toute » par « semble-t-il » afin de gagner en crédibilité.

« Que je croyais faites pour que je me mette hors de moi » je préfèrerais une formule plus fluide moins lourde.

Certains verbes faibles en sens (être, avoir, faire etc. ) pourraient être avantageusement remplacés. Ex : et il fait mon admiration => suscite mon admiration me semblerait plus seyant.
Après le lien sur Julien Gracq il semble manquer une guillemet pour « exalté »

Après deux tentatives de suicide, dont la seconde lui a été fatale (ah bon ce n’était pas la première alors :- ))

Globalement il m’a été agréable de me retrouver dans cette nouvelle même si mon divorce adolescent d’avec la littérature fut moins violent, mais plus général (avant un réconciliation trentenaire).

Globalement cette nouvelle m’a beaucoup plu. L’insertion de liens sur des nouvelles en ligne me semble très intéressante. Bravo et merci.
Amicalement, Flupke

   marogne   
2/11/2008
 a aimé ce texte 
Un peu ↓
L’auteur devrait presque avoir honte du piège qu’il a tendu aux pauvres commentateurs. Ce n’est pas à deux niveaux qu’il faut lire cette histoire, mais à trois, à quatre ??

D’abord il nous la présente comme autobiographique, on a forcément des scrupules à commenter sa réponse au professeur, dire que malgré ce qui est écrit c’est un comble d’impolitesse, que c’est un comble de satisfaction aveugle de soi que l’on peut comprendre d’un adolescent, mais tout juste. Et puis même si on passe sur cela, on pourrait dire que c’est le souvenir de l’ancien combattant, qui enjolive le passé auprès de ces camarades de soirée au dessus d’une bonne guiness en écoutant du jazz en sourdine. Mais on ne peut le faire, ce serait être impoli, comme le héros de la nouvelle, et on ne peut pas ;….

Et puis l’histoire de Clothilde, comment dire que l’avalanche des malheurs, la niaiserie des situations, le style (et en plus il est dit que c’est un résumé, donc même sur ce point on ne peut commenter) sans en même temps se mettre du coté de ce professeur agrégé, aussi bête que … l’élève ? Non, on ne peut pas risquer de se rendre ridicule, de se faire « traiter »…

Et enfin comment critiquer quelqu’un qui sait recopier de mémoire quatre pages doubles d’un roman qu’il a lu, sans altérer le style, le sens , la construction, car c’est tout ça que le professeur critique, apparemment bêtement car c’est une copie conforme de ce qu’a écrit un obscur (c’est l’auteur qui le dit) auteur peu connu (de l’auteur, bien qu’il reproche au professeur de ne pas le connaître – est-ce que lui a tout lu ???).

Et bien un bel exercice, une « deception » au sens anglais du terme, qui mérite des applaudissements.

Mais après tout, je vais lire tout ça au premier degré, et oser l’étiquette infamante.


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