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Fantastique/Merveilleux
sylvie2707 : Couleur nuit
 Publié le 26/11/07  -  4 commentaires  -  4105 caractères  -  22 lectures    Autres textes du même auteur

Des enfants jouent à l'orée d'une forêt. Défi : le plus hardi décide d'y entrer... Destin, quand tu nous tiens...


Couleur nuit


Cela s’est passé il y a fort longtemps. En des temps si reculés que personne ne se souvient ni de l’époque, ni de l’âge des personnages. En fait, cette histoire ne commence pas par, « Il était une fois », mais par :



Le matin se levait. Une brume matinale était installée et tardait à s’estomper. Les prés étaient chargés de gouttelettes, et bien qu’aucune pluie ne fût tombée depuis plusieurs semaines, la rosée ravivait les couleurs de la nature. La forêt dense laissait s’échapper des senteurs de plantes si délicieuses que les enfants aimaient se frotter aux broussailles qui en interdisaient l’entrée, rien que pour les humer. Le plus dégourdi de tous était un petit garçon d’une dizaine d’années. Ses cheveux, aussi noirs que de l’ébène, lui donnaient un air si sévère qu’aucun de ses camarades ne lui disputait la place de meneur.


Ce jour-là, il décida d’entrer dans la forêt. Tous se récrièrent. De si lourds secrets l’entouraient que, pour rien au monde, un seul n’aurait voulu y mettre le pied. Alors, peut-être pour ne pas perdre la face, il y entra.


Une ribambelle d’enfants, tous hurlant plus les uns que les autres, se déversa dans le village. Quelle ne fut la surprise des parents en entendant leur récit. Ils décidèrent alors, armés de tout ce qu’ils pouvaient prendre, de le récupérer.


Une chasse étrange se fit. Se suivant, respirant à peine et sans un bruit, ils se mirent à suivre la trace du garçon. Mais la forêt épaisse n’aima pas être dérangée. Les taillis, les arbres, les souches se firent de plus en plus menaçants. Le feuillage, tellement épais, ne laissait presque plus passer la lumière. Alors, commençant à désespérer, les parents se mirent à crier le nom de l’enfant. Rien ne leur répondit. Las de crier, et voyant le jour avancer, ils rebroussèrent chemin la tête basse.


De ce jour, une sentinelle garda l’entrée de la forêt. Les jours passèrent. La vie reprenait dans le village. Tous les enfants avaient été mis en garde de ne point jouer autour de la forêt. La disparition de leur camarade les avait tellement effrayés qu’aucun ne voulut tenter d’exploit.


Un matin, la sentinelle courut au village avec une mine défaite. Devant tous, il raconta ce qu’il venait de voir. Il s’était assoupi, certes, mais le bruit d’un pas le fit sursauter. Regardant par où le bruit arrivait, il vit, dans l’obscurité du sous-bois, une silhouette étrange. Elle ne bougeait pas. Elle le regardait. Puis, d’un coup, elle s’enfuit dans la forêt en poussant un cri qui le glaça. Était-ce l’enfant égaré ? Il ne put rien dire d’autre.


Les semaines passèrent sans aucun autre signe. Puis vint le jour de la fête du village. Tous les préparatifs étaient finis. Les villageois s’étaient rassemblés comme de coutume autour de leur chef quand, tout à coup, un étrange cri les fit taire.


Les senteurs de la forêt se firent plus fortes, apportées par une brise glaciale. De nouveau, le cri retentit. Tous se regardèrent. Le chef partit vers les bois. Hésitants, tous le suivirent. Alors, devant eux, un spectacle étrange se déroula. Dans la pénombre du sous-bois, une silhouette, dansait. Nul ne put dire sa taille, ou si même c’était un être humain. Mais tous furent d’accord qu’elle dansait. Elle s’accompagnait d’un cri étrange, moitié rire, moitié pleur. Mais jamais elle ne sortit du bois. Puis, fixant les villageois, dans un dernier cri, elle disparut.


On dit que la forêt sembla comme morte, après. Plus un seul son n’en sortit ce jour-là. Les villageois se mirent à raconter cette histoire à leurs enfants pour, qu’ils comprennent l’obéissance. Au fil des temps, l’étrange silhouette dans la pénombre empêcha nombre de bambins de se croire invincibles. On dit que quelques fois, le matin, quand la brume n’est pas encore levée, un coin de la forêt garde un peu de la nuit qu’elle ne veut pas quitter. Un étrange cri, alors, accompagne le piaillement des oiseaux.


C’est triste, me direz-vous ! Oui, mais le destin est ainsi. Il est tracé, mais c’est à nous de décider du chemin à suivre. Qu’il mène au jour ou à la nuit, nous choisissons notre sort.


 
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   strega   
26/11/2007
Il y a une montée en puissance du suspense qui est indéniable, mais je suis restée un peu sur ma fin. J'aurais aimé savoir si c'était bien le petit garçon, s'il criait pour ne pas que ses camarades ne tentent l'avanture ou "simplement" pour effrayer par vangeance les adultes qui l'avaient abandonné. Ceci dit, c'est évidemment mon très humble point de vue. Mais j'ai beaucoup apprécié cette description sobre qui ne verse pas dans le trop. Mais un peu déçue du coup.

   Bidis   
27/11/2007
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Contrairement à Strega, je ne trouve pas que ce qui arrive au garçon doit être explicité. Ce qui reste flou dans l’imagination est plus fort que ce qui est clairement dessiné. Et la morale de l’histoire, dans la lignée du texte, fait d’autant plus froid dans le dos : quand on fait une « bêtise », on reste dedans et ce dedans, ça peut être un tas de choses - ce qui s’avère hélas trop tristement exact dans la réalité…
Par ailleurs, le suspense est effectivement bien amené et se fait de plus en plus oppressant, ce qui, dans un texte aussi court, me paraît un exploit.
L’écriture est agréable J’ai pourtant relevé une phrase qui me semble maladroite :
« Ce jour-là, il décida d’entrer dans la forêt. Tous se récrièrent. De si lourds secrets l’entouraient que, pour rien au monde, un seul n’aurait voulu y mettre le pied. Alors, peut-être pour ne pas perdre la face, il y entra. » :
- l’entouraient : c’est correct mais je trouve qu’il serait mieux de mettre : « entouraient ce lieu ». J’ai hésité une fraction de seconde à cause du « Tous se récrièrent » qui vient s’intercaler entre « la forêt » et son pronom.
- « un seul n’aurait voulu » : le « n’ » demande la négation « pas ». « Pas un seul n’aurait voulu »
- « il décida d’entrer »…. « il y entra » : répétition.
Et je n’ai pas aimé :
« Une ribambelle d’enfants, tous hurlant plus les uns que les autres, se déversa dans le village. » D’abord, parce que ribambelle tout seul ne fait pas d’action et qu’il me semble qu’il faut mettre le verbe au pluriel (se déversèrent) ; ensuite parce que « hurlant plus » m’a heurtée même si, en réfléchissant, c’est peut-être correct. On peut peut-être pousser plus de hurlements qu’un autre. En tout cas, « on hurle plus » n’est pas joli. On hurle plus fort…
Dommage…

   studyvox   
27/11/2007
La nouvelle se lit agréablement.
Le côté moralisateur n'est pas trop appuyé et le style poètique crée une ambiance de conte.
La dernière phrase romp un peu le charme et n'est pas nécessaire, à mon avis.

   Lunastrelle   
30/5/2010
 a aimé ce texte 
Un peu ↓
Je suis restée très largement sur ma faim ici... L'histoire est pour moi un résumé, j'aurais vraiment aimé que soit développé la psychologie des certains personnages, comme les meilleurs amis de ce garçon, ou ce dernier, par exemple. Détailler un peu plus les lieux, les sensations... Et enfin, je ne sais pas pourquoi la forêt semble maudite... Les différents événements s'enchaînent trop rapidement, on manque de point de vue aussi... Celui du petit garçon intrépide aurait été pas mal.
C'est dommage, cette histoire m'avait attirée, mais je n'y ai pas trouvé mon compte, désolée.


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