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Policier/Noir/Thriller
Tchollos : Au sol est Milo
 Publié le 12/05/07  -  33 commentaires  -  18574 caractères  -  319 lectures    Autres textes du même auteur

Giacomo détestait qu’on lui souhaite un bon anniversaire. Il avait bien l’intention de fêter ses 80 ans tranquille dans son appartement du centre de Bologne mais parfois, le destin s'acharne.


Au sol est Milo


Quelle distance sépare la table de la cuisine du divan dans le salon ? Combien y a-t-il de mètres entre la porte des WC et le vieux poste de télévision ? Entre la cafetière électrique et le téléphone ? Entre la pharmacie au-dessus de l’évier et le miroir de la salle à manger ? Qui prendrait le temps d’effectuer ces mesures idiotes ? Un fétichiste du centimètre ? Un centimètrophile ? Peut-être, si cela existe. Pas Giacomo en tout cas, c’est sûr. Ça ne lui avait même jamais traversé l’esprit. Pourtant, ces futilités géométriques allaient bientôt hanter toutes ses pensées. On devrait mieux connaître son intérieur.



* * *



Giacomo Milo avait eu vingt ans le 13 septembre 1940, le jour où l’Italie avait envahi l’Égypte. Il n’avait pas vraiment fêté ça. Il avait eu quarante ans juste après les JO de Rome, le lendemain de la mort accidentelle de sa femme. Il n’avait pas vraiment fêté ça. Il avait eu soixante ans, un mois après qu’une bombe ait balafré sa ville. Il n’avait pas… vous connaissez la suite. Qui avait décidé de mettre le mot Bon devant anniversaire ? Un utopiste ? Un innocent ? Giacomo n’avait jamais eu l’occasion de se réjouir du temps qui passe. Ça lui démangeait de mettre des claques chaque fois qu’il entendait quelqu’un chanter "Happy Birthday".


Il habitait toujours à cent mètres de la place Maggiore, dans l’appartement qu’il avait payé avec sa prime de départ de l’usine. Plus personne ne le connaissait vraiment, plus personne ne lui rendait visite à part Amélia. Le risque qu’un idiot vienne lui souhaiter un "Buon compleanno" à grand renfort de smacks baveux était très faible. Tant mieux. Il pourrait "ne pas fêter" ses quatre-vingts ans, peinard, bien installé dans son fauteuil préféré, les pieds dans une bassine d’eau parfumée, en regardant de jeunes danseuses sexy sur Rai Uno.


Il faisait terriblement chaud pour un 12 septembre. Giacomo buvait plus de deux litres d’eau par jour comme le recommandait la brochure Bien vivre au troisième âge que lui avait refilé son médecin traitant. Il buvait un litre pour satisfaire sa soif et un autre pour faire passer les quatorze médicaments qui maintenaient à flot sa vieille carcasse. Le rituel des pilules rythmait son quotidien. Ce n’était pas son passe-temps favori mais, à vrai dire, c’était assez distrayant et ça lui faisait de l’exercice. D’abord, il laissait couler l’eau du robinet pour qu’elle soit bien fraîche tout en vérifiant le nom du "médoc" à prendre sur le post-it collé au frigo, puis il remplissait son verre aux trois quarts et le déposait sur la table de la cuisine. Il se dirigeait d’un pas lourd vers le petit placard au-dessus du lavabo dans la salle de bain, son tabernacle comme il disait, l’ouvrait, prenait la pilule appropriée – il aimait bien les roses, celles pour son cœur, elles n’avaient pas d’arrière-goût – retournait à la cuisine, posait la dragée entre ses lèvres et l’avalait en vidant son verre. Un des moments les plus palpitants de sa journée. Demain, il échangerait le vieux verre, anciennement pot de moutarde, contre un autre plus festif, genre ballon ou flûte. Ce serait le petit détail d’un non anniversaire parfait.



* * *



Amélia le quitta vers dix heures. La jeune fille lui apportait ses courses et ses médicaments tous les vendredis. Elle faisait un peu de ménage, discutait de son petit copain passionné de tuning, se plaignait des élus qui transformaient Bologne en dépotoir et rentrait en sifflant le dernier succès d’Eros Ramazotti. Elle ignorait que Giacomo consacrait ses quatre fois vingt ans aujourd’hui. Elle aurait été capable de lui offrir un cadeau, quelle horreur.


- Au revoir, Monsieur Milo.

- Oui, oui.


Giacomo ferma la porte à clé en souriant. Il était tranquille à présent. Il marchait en tanguant comme un Frankenstein de pacotille après une terrible cuite. Arthrite, arthrose, hanche artificielle, il cumulait, mais il était trop fier pour utiliser le déambulateur qui prenait la poussière dans la chambre d’ami.

Il saisit une flûte dans l’armoire et la remplit d’eau, comme prévu, puis alla dans la salle de bain pour prendre ses pilules. C’était l’heure des roses. Chouette. Il en glissa deux dans la petite poche de sa chemise, sur son cœur. Dix heures vingt, il ne fallait plus traîner. Chacun de ses pas était étudié, d’une lenteur pachydermique. Dire qu’à une époque, il avait fait des marathons. Il fit une pause à mi-chemin pour reprendre son souffle. Son émission de cuisine favorite allait commencer, il ne voulait pas manquer ça. Il accéléra. La limace devint tortue. L’effort était intense, ses mains étaient moites. L’une d’elle glissa sur le chambranle de la porte, il tituba, sa jambe toucha le pied de la table de la cuisine, il vacilla de plus belle et il s’étala par terre, sans grâce, comme un boxeur mis KO. Les deux pilules quittèrent sa poche et roulèrent sous le frigo.


Il n’avait rien de cassé. Du moins à première vue. À cet âge avancé, le diagnostic était hasardeux. Quelques larmes brouillaient sa vue, dommage, c’était la première fois qu’il pouvait admirer de si près son carrelage vénitien et le bas des meubles de sa cuisine.

Il tenta de se relever en poussant sur ses bras mais bougea à peine. Un frisson roula le long de sa colonne vertébrale. Il releva une jambe pour essayer de se mettre sur les genoux. Impossible. Il tourna la tête, glissa les mains sous son abdomen, appuya. Rien à faire. Il plia les jambes pour s’en servir de levier. Pas de résultat. Il n’avait aucune force. Il était prisonnier de son propre corps, étendu comme un insecte démembré, incapable de se relever.


- Amélia, tenta-t-il.


Son cri n’était qu’un murmure. Amélia était loin à présent mais, même si elle s’était encore trouvée derrière la porte, elle n’aurait pu l’entendre.


Au prix d’un effort dantesque, il parvint à se retourner sur le dos. Chacun de ses muscles, pourtant bien inutiles, le faisait souffrir. Toutes ses articulations brûlaient, même sa peau frémissante semblait hurler sa détresse. Il écarta les bras en croix. Une mouche idiote tournait en rond au-dessus de lui.


- Bon anniversaire Giacomo, dit-il.



* * *



Il n’avait plus loupé son émission préférée depuis longtemps mais il avait une bonne raison. Il visionna une lettre d’excuses :


Chers amis de "Piatto del giorno", je suis un de vos plus fidèles téléspectateurs. Aujourd’hui, je n’ai pas pu regarder votre show, veuillez m’en excuser. Je suis malheureusement étendu sur le sol de ma cuisine comme une me… oups, pardon, comme un carpaccio.


Il sourit. Cette situation était tellement ridicule. Il tenta de se soulever sur les coudes mais il avait quatre-vingts ans et il était aussi faible qu’un nouveau-né. Son corps avait trop souffert pendant ces longues années, moins que son cœur sans doute, mais il était tout aussi desséché. Il réalisa alors que s’il ne parvenait pas à se relever, il devrait rester ainsi jusqu’à la prochaine visite d’Amélia dans une semaine.


- Hey, Pipo, dit-il à la mouche, ça te dirait d’arrêter ton activité du moment pour aller me chercher des secours ?


Il fouilla ses poches. Un mouchoir dans celle de droite, un trousseau de clés dans celle de gauche. Rien de bien utile. Est-ce que la brochure Bien vivre au troisième âge ne conseillait pas de porter constamment un sifflet sur soi ? Il n’en était plus sûr. Il avait noté : Boire beaucoup d’eau et Marchez régulièrement. Le reste, c’était flou.


Il souleva une main. Sa peau était fine comme du papier. Il contempla les tâches brunâtres qui la parsemaient. L’une d’elle ressemblait vaguement à Simona. Il ne l’avait jamais remarqué.


« Je commence déjà à délirer ? »


Il regarda de nouveau. Pas de doute, il y avait quelque chose.


- Simona, tu vois ton vieux mari ? Ne te fous pas de moi, je…


Il n’acheva pas sa phrase. Le téléphone venait de sonner. Personne ne l’appelait jamais sauf parfois un représentant en vin ou une société de sondage. Qui que ce soit, c’était un miracle. Il n’y avait qu’un très léger problème. Comment décrocher ?

Il roula sur le côté en gémissant. Il souffrait terriblement. Seconde sonnerie.


« Je suis là, je suis là, ne raccrochez pas. »


Troisième sonnerie. Il voyait parfaitement le vieil appareil accroché au mur entre la cuisine et le salon. Quatrième sonnerie.


« Attendez, je vais vous acheter tout votre stock. »


Il attrapa le trousseau dans sa poche. Il n’avait droit qu’a une seule tentative. Il fallait que son lancer touche au but du premier coup. À cette distance, si le combiné basculait, même sa voix fragile porterait. Il visa en fermant un œil. Pourvu qu’il ait assez de force. Cinquième sonnerie. Il catapulta le trousseau qui dessina une ellipse prometteuse en cliquetant et percuta le mur à quelques centimètres du téléphone. Sixième et dernière sonnerie.



* * *



- Quelle heure peut-il bien être ? dit-il. Tu es là, Pipo ?


La mouche avait disparu. La lumière rasante qui filtrait par la fenêtre indiquait qu’on était en fin d’après-midi. Cela faisait déjà près de huit heures que Giacomo était étendu contre le plancher froid de sa cuisine. Il avait faim et soif mais ce n’était rien comparé à son besoin d’uriner. Il cogitait là-dessus quand son cœur se serra, soudain étouffé dans un écrin d’acier. Un étau invisible comprima sa poitrine et un point de côté s’enfonça dans ses reins comme la sainte lance de Longinus. Tout son corps se mit à dégouliner de sueur en réclamant sa dose médicamenteuse.

Il posa la main sur la poche de sa chemise. Les pilules n’y étaient plus. Il sursauta sous le choc d’une première convulsion suivie dans la minute par une seconde tout aussi incontrôlable.


« Où sont-elles ? Elles ne peuvent pas être bien loin. »


Il tourna la tête en tous sens, priant pour voir une tache rose. Dans le même temps, ses mains tâtonnaient le long de son corps où les pilules auraient pu se dissimuler. Une nouvelle convulsion le fit bondir. Sa poitrine était en feu et il était presque aveuglé par toute la sueur qui coulait sur son front. Et puis, il en vit une, là, sous le frigo, sur sa gauche. Une petite ombre ovale qui saillait sur le carrelage. Giacomo pivota et ses os craquèrent. Il avait beaucoup de mal à respirer. La douleur était atroce. Il tendit le bras et glissa la main sous le réfrigérateur. Ses doigts frôlèrent le médicament.


« Non, non, non ! »


Il réessaya. La peau sur le plat de sa main, pliée en mille ondulations, ressemblait au soufflet d’un accordéon. Il poussa pour gagner quelques millimètres. Son majeur caressa à peine le cachet.


« Le mouchoir ! »


Il attrapa le bout de tissu, le tordit puis l’inséra sous la machine. Il convulsa à nouveau et le mouchoir repoussa la pilule quelques centimètres plus loin. Giacomo ferma les yeux. Le souvenir fugace d’une balade à bicyclette avec Simona traversa ses pensées. Il retira le mouchoir, le roula de nouveau, plus serré cette fois, comme un torchon qu’on essore, et recommença la manœuvre. Il toucha la pilule et d’un geste sec, l’attira à lui. Sa main se referma sur elle en tremblant, il l’avala. Cela méritait bien une récompense, de toute façon, il ne pouvait plus se retenir. Sa vessie se vida et il souffla de bonheur.


La nuit était tombée. Le silence était assourdissant. Sans le bruit du trafic, Giacomo percevait les mille accords de son appartement. Le tic tac de la pendule, le bourdonnement de la cafetière électrique, les grincements du bois qui travaille, le glouglou de l’eau voyageant dans la plomberie, la respiration mécanique du frigidaire, le bruissement des ailes d’une mouche.


- Pipo ?


L’insecte devait être coincé derrière un rideau et se cogner inlassablement sur la vitre.


- Pas sur ce ton, l’ami.

- Bzz, bzz.

- Arrête, idiot.


Giacomo fut soudain pris d’une certaine angoisse pour le destin de la drosophile. Leur sort était identique. La mouche ne gisait pas dans une mare de pipi, c’est vrai, mais elle était tout aussi prisonnière et impuissante que lui.


- Sors par où t’es entré.

- Bzz, bzz.

- Pipo, regarde vers le bas, ordonna-t-il.


Le silence.


- Pipo ?


Giacomo tendit l’oreille. Rien. Il plissa les yeux comme si ça pouvait l’aider et se concentra sur le vide. Toujours rien. Juste le tic tac et les ronronnements divers. Et puis soudain, un trait sombre, rapide comme un éclair, fila au-dessus de sa tête. La mouche libérée semblait euphorique. Elle dessinait de larges cercles joyeux en vrombissant.


- Bravo Pipo, bien joué, mon gars.



* * *



Il avait soif, très soif. Sa bouche était sèche. Combien de temps faut-il à un homme de quatre-vingts ans pour mourir de déshydratation ? Ce n’était pas une question du Trivial Pursuit, ça ?


- Pipo, un chianti, s’il te plaît.


Giacomo se souvint alors que sa flûte d’eau était toujours sur la table. Il l’avait posée là avant d’aller chercher son médicament. Le verre rempli du précieux liquide se tenait fièrement à quelques centimètres. Il n’était pas tombé quand il avait heurté la table. Comment l’atteindre ? Il tendit le bras sans conviction, par principe. Il ne pouvait même pas toucher le meuble.


- Simona, c’est toi qui me tortures de là-haut ?


Chaque fois qu’il pensait à sa défunte épouse, il entrevoyait une solution. Il n’avait pas besoin d’attraper le verre pour boire. S’il pouvait le faire basculer, l’eau coulerait jusqu’à lui. Ce n’était pas d’une grande hygiène mais c’était le moindre de ses soucis.

Il se concentra pour visualiser le récipient. Où l’avait-il déposé exactement ? Plutôt au centre de la table, plutôt près d’un coin ? Lequel ? Il refit mentalement les gestes du matin. La flûte ne devait pas être loin. Il en était convaincu. Il imagina un scénario et décida d’un angle d’attaque. Il ajusta sa position du mieux qu’il put, inspira profondément et frappa le pied de la table du bout de sa pantoufle. Elle vibra un peu.


« Je n’ai pas assez de force. »


Il inspira à nouveau, se focalisa sur son pied pour lui envoyer toute l’énergie qu’il lui restait et cogna. La table trembla franchement cette fois et il entendit le verre vaciller une longue seconde avant d’enfin basculer. L’eau se déversa. Les premières gouttes atteignirent le bord de la table. Giacomo les regarda tomber au ralenti. Elles se transformèrent en un étroit filet d’eau. La minuscule source ruisselait du mauvais côté de la table. Loin. Hors de portée. Giacomo ferma les yeux.



* * *


- Monsieur Milo, nous sommes désolés. Elle n’a pas souffert.

- Merci.


Le médecin, blanc comme un linge, avait les traits du présentateur de "Piatto del giorno". Il tenait un stéthoscope dans une main et une cuillère en bois dans l’autre.


- Que voulez-vous faire Monsieur Milo ? ajouta le médecin/cuisinier en se dirigeant vers une grande marmite.

- Ce que je veux faire ?


L’homme souleva le couvercle et y plongea sa cuillère. Giacomo se pencha pour voir à l’intérieur et découvrit la tête décapitée de Simona baignant dans de la glace pilée.


- Devons-nous la laisser ainsi ?


Giacomo se réveilla en hurlant.


- Simona !

Il avait perdu sa femme quarante ans plus tôt et lui était resté fidèle. Il avait eu quelques aventures mais ne s’était jamais remarié. En fait, il avait consciencieusement évité toute forme d’engagement. Il avait refusé une carrière trop envahissante, repoussé les demandes de quelques jolies Bolognaises, tiré un trait sur tout projet d’avenir. Giacomo avait donné les pleins pouvoirs au dieu du temps et du destin. C’était sans doute pour ça qu’il le haïssait tant.


- Simona ? Je vais te voir bientôt, murmura-t-il.


« La glace. »


Comment avait-il pu être aussi bête ? Il était à côté du frigo. C’était un modèle assez neuf avec une partie frigidaire en haut, inaccessible, et une petite partie congélateur en bas. Cette partie était vide, Giacomo n’aimait que les produits frais, mais il y avait toujours des amas de glace qui se formaient au fond des tiroirs. Et la glace, c’était de l’eau ! Il tira sur la porte. Il crut un moment qu’elle ne s’ouvrirait pas mais elle finit par céder. Il glissa une main dans le dernier bac, le seul qu’il pouvait atteindre et en tira un morceau de glace qu’il suça avec frénésie.



* * *



Vers neuf heures du matin, Giacomo entendit les pompiers.


- Je suis là, bredouilla-t-il.


Chaque partie de son corps, des doigts de pieds à la racine des cheveux, criait sa souffrance et son cerveau, surchargé par ses douloureuses informations, était au bord de l’explosion.

Il y avait du mouvement dans les appartements voisins, la sirène était toute proche. Giacomo comprit qu’on venait pour lui quand le camion stoppa en bas de l’immeuble. On se précipitait entre les étages, on se parlait aussi, mais Giacomo ne percevait qu’un baragouinage étouffé.


- Ici, dit-il.


Clap, clap, clap. Les gens du dessus couraient carrément. C’était un couple de braves gens, deux vieillards comme lui. Il les inviterait à dîner pour les remercier de l’avoir sauvé.


- Il est là, cria une voix inconnue.


Une porte s’ouvrit avec fracas.

Ce n’était pas celle de Giacomo. En haut, monsieur Garego faisait une crise cardiaque. L’équipe de réanimation ne ménageait pas ses efforts pour lui venir en aide.

Pipo, la mouche, ne bougeait plus depuis un long moment. Elle restait immobile sur le bord de la table et regardait Giacomo, du moins, c’est ce qu’il s’imaginait.


- Quand vient la fin, on est entouré de ses vrais amis. On a les compagnons qu’on mérite, pensa-t-il.


Il avait vécu quatre-vingts ans dont une grande partie avec le poids d’une peine immense, il avait assisté à tant de choses horribles, vu si souvent la bêtise humaine. Il était peut-être temps de tirer sa révérence. Il n’était pas un mauvais bougre mais qu’avait-il fait d’important ? Si la mort avait été une personne raisonnable, elle serait venue le chercher depuis longtemps. Mais voilà, Giacomo était condamné, tel Sisyphe, à endurer son destin. Prisonnier de son incroyable instinct de survie, de cette obstination presque idiote à vouloir vaincre l’inévitable. En cet instant encore, allongé au bord du gouffre, il voulait survivre.

Il souleva sa main diaphane et se concentra sur la tache qui, comme une ombre chinoise, dessinait les contours du visage de sa femme.


- Je t’aime, Simona.

- Bon anniversaire, crut-il entendre.



Fin



 
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   Aliceane   
12/5/2007
 a aimé ce texte 
Passionnément ↓
Je sais pas y a peut-être des défauts mais ça m'a trop plu pour que j'en trouve.

Enfin peut-être la fin trop pessimiste? mais je la vois plutôt ouverte à plusieurs éventualités justement donc ça me convient.

   Pat   
12/5/2007
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Le thème est intéressant (et assez rare me semble-t-il). C'est bien écrit : des descriptions précises (vivantes... ), un ton non dépourvu d'humour, des images qui sortent des clichés. bref, c'est clair, agréable à lire. En un mot, j'ai bien aimé.
La catégorie ne me semble pas très appropriée... (romanesque me semble plus juste : c'est une tranche de vie, même si c'est la dernière).
Vous avez fait le choix de présenter le personnage puis de raconter l'événement central. Peut-être qu'un mélange entre l'événement et sa biographie aurait pu rajouter une certaine épaisseur dramatique : pendant qu'il était par terre, des bribes de son histoire lui seraient revenues, on aurait découvert progressivement le personnage : c'est un autre choix de composition, plus complexe sans doute à écrire... Enfin ce n'est que mon point de vue (et sans doute ma propre manière d'écrire). merci pour ce moment agréable en tout cas... Au fait quel âge avez-vous?

   oxoyoz   
13/5/2007
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
le rêveur à encore frappé. Un très bon texte, la tension qui se crée est étonnante, au point de réussir à nous faire compatir avec une mouche. L'humour et le ton désabusé qui plane au dessus de la tragédie sont très agréable. Quant à la fin, elle est ouverte, j'aime bcp, chacun peut y voir ce qu'il veut.

il y a juste un détail :
" il catapulta le trousseau qui dessina une ellipse prometteuse "
je crois que le trousseau aurai du décrire une parabole. L'ellipse, c'est plutôt si le trousseau est satellisé ??

   nanardbe   
14/5/2007
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
superbe texte, que je trouve plein d'émotion...

continue dans le zéro défaut (mais prend pas la grosse tête ;-)

Bonne continuation

   Ninjavert   
14/5/2007
 a aimé ce texte 
Passionnément ↓
Tout aussi emballé par ce texte, Tchollos. Bravo !
La qualité de la rédaction, l'humour aussi discret qu'omniprésent, et l'intrigue, parfaitement décrite contribuent à rendre ce texte délicieux...
Les petits détails sont tellement bien trouvés qu'on a l'impression que c'est du vécu.
Bonne continuation, c'est un vrai régal :)

   zeutlers   
16/5/2007
C'est presque épique comme récit! Bien joué. L'idée est bonne, et la rédaction parvient à la suivre. Ce vieil homme qui se bat pour la survie comme un gaillard tout frais... Très bon.

   passiflore   
20/5/2007
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Nous suivons avec affection la détresse d'un corps fatigué qui joue des tours à son propriétaire, l'attente, l'imagination, mais aussi l'humour (qui tourne en dérision la présence de la mouche) de Giacomo . Nous entrons dans son intimité. Le personnage est attachant; on voudrait lui apporter l'aide dont il a besoin. La lecture de la nouvelle peut être couplée avec l'explication qu'apporte l'auteur sur ses méthodes d'écriture. Très inéressant!

   Den   
30/5/2007
Superbe! Emouvant! Pathétique!... Et un brin d'humour triste.
Beau texte!

   Cyberalx   
31/5/2007
Une nouvelle comme je les aime : claire, imagée, vivante.
Si je savais comment on met une note, je mettrais un 18 illico.

Sinon, je poserais la question dans un topic approprié mais est ce qu'on dit vraiment : "Un effort Dantesque" ? Je me trompe surement mais il me semblait que Dantesque était un terme plus approprié aux situations terribles dans le sens d'apocalyptiques.

   Anonyme   
8/6/2007
oui , un texte superbe subtilement narrée. Chronique d'une déchéance puis d'une mort annoncée. On se prends de pitié pour ce "vieux personnage" moribond.
Cette nouvelle tire la larme à l'oeil, fait presque de la peine...
Le thème abordé n'est pas commun cependant bien traité.

   Ama   
9/6/2007
Quant à moi, le vieux Milo me fait vraiment de la peine. Jusqu'à aujourd'hui, c'est ce sentiment de tristesse, ces thèmes du temps, de la mort, et de l'espace, ces larmes de la vie mélangés à un humour franchement hilarant et à un style à la fois clair et subtil, qui m'ont le plus plu au travers d'une lecture. J'y retrouve un fantôme de mon amour pour Queneau. Et ce fantôme, c'est l'échange de sensibilités proches.

Voilà, c'est la première nouvelle que j'ai lu ici, et je ne me décidais pas à mettre de commentaires. J'avais peur de ne pas décrire assez bien ce que je ressentais.

   Nico   
12/7/2007
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Très émouvant. Dommage que les passages qui durent le plus de temps dans l'histoire sont les plus courts à lire. Effetivement, l'idée de Pattie d'utiliser les moments moins conscients pour faire connaître petit à petit de personnage aurait permis de prendre son temps à certains endroits.

Je confirme ce qu'à dit oxoyoz. Après un rapide calcul, je trouve que le trousseau aurait dû avoir une vitesse linéaire de plus de 27000km/h pour effectuer un mouvement elliptique, ce qui me semble un peu exagéré pour ce pauvre papy. Et je ne vous dit pas l'état du mur après collision...

   guanaco   
2/8/2007
La déchéance de l'être humain...
Quand on voit ce qu'on devient, pas étonnant de voir débarquer les mouches !
Cette mouche, c'est le messager de la mort, non?

Superbe texte. Effrayant.

   Fattorius   
3/8/2007
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Le pire, c'est que l'auteur arrive à intéresser le lecteur avec des histoires apparemment peu passionnantes... un récit qui fonctionne, en effet! Un certain humour plutôt sombre pour enrober le tout, un côté épique déjà relevé, et beaucoup de talent.

Bon, le jeu de mots du titre est un peu vachard quand même... mais le lien est indiscutable.

   Absolue   
14/9/2007
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Que dire... J'ai vraiment adoré cette nouvelle. C'est très drôle et émouvant en même temps. J'ai eu envie de lui venir en aide à ce pauvre vieillard...Que fait-il maintenant? L'a-t-on sauvé? J'espère que oui...

   Bidis   
14/9/2007
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Mais que c'est triste !
Le jeu de mots du vieil homme au sol et de la solitude est excellemment trouvé. Mais mon esprit pratique s'insurge un peu : à notre époque de GSM, aucun vieillard ne peut plus être isolé... Seulement, c'est la même chose pour le rôdeur qui s'insinue dans une maison isolée en plein bois parce qu'on a laissé une porte ou une fenêtre ouverte. Ou de la jeune femme en minijupe qui traverse un parc désert en pleine nuit alors que le violeur du coin en est à sa vingtième victime. Sans l'imprudence des héros, il n'y plus de suspense possible...
Et ici, le suspense est à ce point crispant qu'on a envie parfois de sauter un paragraphe... Des retours dans le passé, comme le préconise Pat, eussent été à la limite du tolérable...
Un bon moment, mais qui m'a quand même laissée un peu désolée... Preuve que l'auteur a diablement bien su rendre son personnage attachant.

   jensairien   
20/11/2007
 a aimé ce texte 
Beaucoup
bonjour Tchollos
A mon avis de loin la meilleure de tes nouvelles ici publiées.
Unité du temps et de l'espace, émotion, sentiment et compassion, c'est bien écrit. Je trouve à contrario que le delaiement du temps dans une nouvelle comme Mauve la vie te dessert. Tu avais sans doute de quoi en faire un bon récit mais tu t'es contenté d'une charpente plaisante en oubliant de terminer ton édifice. C'est dommage. Je suppose alors que tu es assez jeune et dans ce cas tu as tout le temps de t'améliorer et de creuser ton talent. Tu as de l'imagination, il ne te reste plus qu'à parfaire ton style et ne pas te contenter d'une bonne idée pour achever tes textes. Encore une fois je trouve ce Milo bien mené.

   widjet   
7/2/2008
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Voilà un texte à la (bonne) réputation hautement méritée !
Déjà c'est très très très bien écrit. Un vrai plaisir pour les yeux. Les descriptions donnent du corps au texte, de la densité et ne sont jamais ennuyeuses. Un humour léger, presque "chantant" (quelle bonne idée de faire du personnage principal un méditerranéen !) mais derrière cette légèreté, il y a un voile plus sombre mais c'est si discret que cela ne met jamais le lecteur mal à l'aise. Et puis un vrai sens du suspense avec des rébondissement. Que de mouvements dans l'immobilisme du personnage !

Et pour finir, une fin ouverte comme je les aime.

Bref, je suis sous le charme et je vais très rapidement lire les prochain textes de Tchollos qui poste peu mais visiblement, toujours à bon escient. Encore BRAVO !

W

   Anonyme   
28/6/2008
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
C'est ma journée Tchollos...

Comme déjà dit j'aime ta plume, délicate et descriptive à souhaits. On se sent entrer par la serrure pour regarder, en compagnie de la mouche, l'homme tomber "comme une m... comme un carpaccio" (j'adore!) et agoniser alors qu'il y a tant d'échappatoires qui nous viennent à l'esprit.
Les personnages (et oui la mouche) sont attachants, les situations incroyables mais probables, bref j'ai accroché!

Pathétique à souhaits, saupourdré d'humour,sous une couche de fatalisme... ça ressemble tellement à une recette de cuisine (et tu sais que je suis gourmande) qu'on en mangerait!

Merci, merci!

   Anonyme   
28/6/2008
Mince alors j'ai écrit le même texte (sauf que c'est une femme).
La mouche remplacée par une plante…
Ne va pas croire si tu lis ma nouvelle "Fleur fanée" qui sort lundi que je t'ai copié (de toute façon c'est bien moins bien écrit alors…).
Bravo Tchollos !

   marogne   
22/9/2008
 a aimé ce texte 
Beaucoup
J'ai beaucoup aimé l'utilisation des détails, la flute, la pillule sous le frigo, la moche, le mouchoir, ..., pour donner, simplement, de la vie à cette nouvelle, triste par ailleurs. Et celà est fait avec art, sasn apitoiement, avec un détachement subtil qui confine à un humour très maitrisé et très pudique. Equilibre difficile à réaliser que de décrire cette mort annoncée en des phrases si légères, si pleines de vie.

Et puis, malgré la volonté de vivre, ce détachement, ce retour vers l'amour de sa vie.

Beau.

   victhis0   
23/9/2008
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Il y a un humour sordide assez présent dans ce texte simple et hautement maitrisée; du fatalisme et une pointe de cynisme désabusé sur la valeur intrinsèque de l'homme.
En fait, j'ai pris çà comme un conte philosophique au premier degré, une réflexion sur les rapports entre l'important et le dérisoire, servi sur une trame droite et limpide qui est un régal à chaque ligne. Chapeau très très bas

   Menvussa   
12/10/2008
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bravo pour le titre, j'aime les jeux de mots jusque dans les titres. Une histoire malheureusement trop banale mais racontée avec humour, une pointe de cynisme, bref que du bon. Mais je reste sur ma faim... Y aurait-il une suite après cette fin ?

   Anonyme   
21/2/2009
Que Giacomo n'ait pas envie de se réjouir du temps qui passe, complètement d'accord, mais là, tel que c'est écrit dans le texte, on dirait qu'à cause de trois anniversaires fort mal venus, il déteste tous les anniversaires.
Que doivent donc ressentir ceux qui sont nés nés les 6 août suivant l'année 45...

Fierté ou pas, douleur aidant, il peut toujours se servir du déambulateur quand il est seul à la maison. Ou alors il est maso.

" Il faisait terriblement chaud pour un 12 septembre" pas de fenêtres ouvertes ? Aucune ouverture par laquelle il puisse jeter des objets, n'importe lesquels, ou crier s'il en a encore la force ?

"Si la mort avait été une personne raisonnable, elle serait venue le chercher depuis longtemps..." parce que j'ai vécu la chose de très près, je peux donc assurer que dans ce cas précis (elle a 86 ans, il en a 80 c'est peu d'écart) la délivrance ultime est attendue comme l'espérance. Pilulle rose ou pas, je ne suis pas certaine que vu les circonstances, le supplicié ait envie de l'avaler.
Avis très personnel. Ne vaut que ce qu'il vaut.

Sans doute est-ce parce que ton écriture est empatique que j'ai si bien ressenti la douleur de ce pauvre vieux mais en même temps, je me disais, il écrit bien, c'est une belle histoire, mais ce n'est qu'une histoire, il manque... la vision d'un corps dans l'état décrit. A ce moment là, on comprend tout, on ressent tout, sans que la description de la souffrance endurée ait besoin d'être verbalisée.

La fin laisse s'interroger sur la nature du vieux, son caractère, et la qualité de l'amour que lui portait Simona.

J'ajoute que le vieux ne m'est pas sympathique au contraire de Simona, qui elle, l'est.
Si c'est vraiment l'effet que tu voulais rendre, alors cette nouvelle est exceptionnelle.

   aldenor   
18/4/2009
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Un style très maîtrisé, avec de belles touches d’humour nostalgique.
Mais à quoi sert l’intro des centimetrophiles ? Il n’est plus ensuite question de mesurer les distances entre les pièces.
Et pourquoi les tentatives de Milo sont-elles tantôt couronnées de succès (le bloc de glace, la pilule), tantôt pas ? Il me semble que ça nuit à la progression d’ensemble du texte dans le sens de l’échec.

   Anonyme   
22/8/2009
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Je fais le pari que Tchollos s'est couché sur le carrelage de sa cuisine pour écrire ce texte. Tous les détails pratiques sont très bien décrits... J'ai bien aimé le fait qu'il regarde sa main, comme le font les bébés... On a l'impression qu'il part à rebours, que cette main n'est plus vraiment un élément de sa personne, qu'il se désincarne déjà.
Je pense en revanche que Tchollos n'a pas encore 80 ans, ce qui explique pourquoi, à mon sens, le corps du personnage fait l'objet de moins d'attentions que les éléments du décor. Ceci dit, on est dans la catégorie "policier/thriller", et le fait que l'auteur soit concentré sur l'action (parce qu'il y en a, de l'action !) est peut-être voulu. En outre, le classement dans cette catégorie a un effet amusant : je m'attendais à ce que Giacomo soit un vieux mafioso (clichéééééé !). Raté... tant mieux !
Chipotage : je défie un humain normalement constitué d'entendre vrombir une drosophile...
Et pour finir, cette mésaventure est arrivée à ma grand-mère...

Merci, Tchollos, je passe de bons moments, avec vous.

   Selenim   
13/9/2009
 a aimé ce texte 
Bien
Un bien joli texte servit par une écriture soignée.

L'armature du récit est solide, le rythme millimétré, le style assez simple évite les écueils métaphysiques que peut parfois développer ce genre de récit. J'émettrais une réserve sur les métaphores et autres images qui ne sont pas toujours très originales.

j'ai trouvé le texte un peu long. Basé sur un concept de film catastrophe à l'échelle d'un vieillard allongé dans sa cuisine, j'ai été un brin déçu par le manque d'originalité des situations à sus pense. Par contre, le coup de l'intro qui se réfère aux futurs sauvetages , j'ai bien aimé : philosophique et ironique.

Une dernière remarque sur l'humour qui a le mérite d'exister, pas plus. Le vieillard ronchon et solitaire aurait à mon sens gagner à nous faire partager quelques monologues bien sentis et autres aphorismes. Dommage.

Au final une nouvelle plaisante et divertissante.

Selenim

   caillouq   
28/6/2010
 a aimé ce texte 
Passionnément ↓
Bon, j'ai gardé les yeux secs, d'où le "moins". Que dire ? Pour moi, un sans-faute total. Un suspense parfaitement dosé - avec des ingrédients minimum. Pas de pathos. Une écriture sobre et efficace. Tout est parfaitement dosé, de toutes façons. Chapeau. (et merci W d'inciter à découvrir les "classiques" ...)

Un seul regret: que son auteur n'écrive plus ici !

   Anonyme   
16/12/2010
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
"Pourtant, ces futilités géométriques allaient bientôt hanter toutes ses pensées. On devrait mieux connaître son intérieur."

C'est sûr, ça donne envie de savoir de quoi il retourne.
C'est un thriller, en effet, un thriller calme.
Noir aussi, noir léger.

C'est touchant dans sa simplicité, dans son humour discret, tendre sans effet appuyé.
On a une réelle sympathie pour cet homme, ce MacGyver maladroit, ou malchanceux, dont on ne connait rien, sinon l'essentiel : une vie à contempler le gâchis, une demie vie d'absence. Il parle à nous, de nous. Et l'on s'étonne de trouver avec lui l'instinct de poursuivre encore. Et de se demander au mot FIN si tout cela était bien nécessaire.
Mais moi aussi, je vais continuer... à lire un peu de Tchollos.

   matcauth   
23/10/2011
 a aimé ce texte 
Beaucoup
c'est sobre, lent, calme, paisible, comme la mort qui vous prend. Enlever le superflu est bien, elle dirige le regard vers l'unique but de Milo et de cette histoire. La fin est elle optimiste, finalement?

   FANTIN   
20/2/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup
L'ironie mi-figue mi-raisin du titre (O sole mio/ Au sol est Milo) donne bien le ton de cette nouvelle. Une fiction très réaliste et un "héros" très humain. Vieillesse, nostalgie, solitude, maladie et instinct de survie malgré la dérision et l'inutilité d'une existence vide: c'est le lot commun et l'échéance inévitable.
De ce triste constat et de cette issue forcément tragique que nous concocte inlassablement et sans broncher le "dieu du temps et du destin", deux éléments se dégagent pourtant ici: l'humour d'une part, qui permet, même à un homme à terre, de dominer la situation; et l'amour de l'autre, comme on le sait "plus fort que la mort", donc plus fort que le temps lui-même, et qui donne raison aux hommes en même temps qu'il leur fournit la clé de leur raison d'exister.
Une remarque au passage : on voit venir la fausse bonne fin, mais par ailleurs le texte fourmille de détails bien choisis qui sonnent juste.
Découverte tardive mais appréciée: un bon moment de lecture.

   in-flight   
1/4/2020
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Une histoire qui pourrait devenir un classique car tous les ingrédients de la nouvelle sont là et c'est franchement tout public. Il y a juste ce cauchemar qui me semble superflu, quand bien même il sert de lien à la suite de la nouvelle (s'hydrater avec de la glace).
Du beau travail.

   cherbiacuespe   
1/5/2021
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Une longue et lente agonie, et aucune chance de s'en sortir. Le ton du récit pourrait être parfois à... mourir de rire. Ce long chemin vers l'inéluctable est bien écrit, avec délicatesse à certains passages, avec force à d'autres. En tout cas, c'est une histoire qui fait réfléchir sur la solitude et le destin parfois ridicule qui nous est réservé.


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