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Sentimental/Romanesque
Thorgal : Pourquoi les femmes ne remarquent-elles jamais les hommes qui les regardent ?
 Publié le 15/11/13  -  12 commentaires  -  15239 caractères  -  188 lectures    Autres textes du même auteur

Un écrivain qui n'a jamais rien publié perd confiance en lui.


Pourquoi les femmes ne remarquent-elles jamais les hommes qui les regardent ?


Je n’avais rien écrit de bon depuis des mois. À dire vrai, je n’avais jamais rien écrit de bon. Affligeant et lamentable bilan pour un mec de trente-cinq ans qui se rêvait écrivain, vous ne trouvez pas ? J’étais à deux doigts de jeter l’éponge. Exit l’écriture. Bonjour le troupeau. BÊÊÊÊ ! Métro, boulot, dodo, baiser sa femme une fois par semaine, torcher les gosses, se taper Patrick Sébastien le samedi soir, bouffer le dimanche midi avec sa belle-doche, faire les courses au supermarché avec un tas de tarés autour de soi, voter Zébulon, regarder TF1, les pubs, Secret Story, La Ferme Célébrités, les pubs, boire du Coca-Cola, bouffer du MacDo, se barricader chez soi, écouter Fun radio, lire Finkielkraut, croire en Jean-Marc Sylvestre. Je n’avais pas tellement envie d’en arriver là ! Ça me faisait gerber rien que d’y penser.

Pour me redonner du peps (Dieu sait que j’en avais rudement besoin), j’ai lu quelques œuvres de mon cru. Au final, j’en ai effacé une bonne moitié parce que je n’ai pas eu le cran de tout supprimer. J’ai éteint sèchement mon ordinateur. Dépité, je suis allé me chercher une mousse dans le réfrigérateur, avant de revenir au salon, où je me suis planté devant la grande baie coulissante qui s’ouvrait sur le jardin. Le ciel pur, impeccablement lavé des nuages de la veille, je l’ai soudain haï. Pourquoi ce printemps radieux, pourquoi tant de couleur, de clarté, alors qu’en moi c’était noir, merdeux et puant ? J’ai fini par me retourner devant ce spectacle à la Bisounours et j’ai sifflé la mousse avec le soleil dans le dos. Aristote était un homme d’ordre qui voulait faire un peu de rangement dans les concepts des êtres humains. À défaut de pouvoir cloisonner mes propres idées, j’ai fait à fond le ménage. Une redoutable frénésie, presque irrésistible ! J’ai liquidé le monticule de vaisselle qui encombrait l’évier depuis des lustres, j’ai rassemblé pantalons, tee-shirts, chaussettes, caleçons, fourré le tout dans la machine à laver, versé le liquide dans le réservoir et j’ai lancé la bécane à 40°. J’ai dépoussiéré les meubles, rangé dans la penderie chaussures et blousons, passé l’aspirateur et même inauguré la serpillière. Ce genre de corvée à la Cendrillon, je l’espérais, écarterait mes angoisses liées à l’écriture. J’ai terminé le chantier sur les rotules. Tout était clean comme un sou neuf, putain, ça brillait même sous le paillasson ! Mais l’impression d’être un loser des bas-fonds me collait toujours aux basques. Impossible de m’en défaire. Comme une ombre diabolique. Alors j’ai attrapé mes clés sur la table et je me suis tiré de cette cage aseptisée.

En ville, j’ai trouvé une place gratis tout près du centre, entre deux grosses Mercedes tape-à-l’œil. Je suis sorti et j’ai déambulé dans les rues avec le soleil pile au-dessus de ma tête. Je regardais les gens marcher, baver devant les vitrines comme des gosses en mal d’amour. On était jeudi, et j’ai été sacrement stupéfait de croiser autant de monde, je veux dire pour un jeudi. Je me suis dit que le chômage se répandait comme la peste dans cette ville.

Je suis passé devant l’enseigne d’une boîte d’intérim. C’était peut-être un signe. À tout hasard j’ai jeté un œil sur les annonces. On ne sait jamais ; je pouvais tomber sur un job en or. On a le droit de rêver, non ? J’ai déchanté aux premières offres. En gros, les gusses recherchaient des armoires à glace, des cinglés dopés à la souffrance capables de trimballer des charges de trente à quarante kilos pendant sept à huit heures d’affilée, ou des secrétaires bac+2. C’est tout ce qu’ils avaient en magasin. J’ai tracé mon chemin.

Je me suis retrouvé dans le parc Lamartine, sur un banc en bois, entouré de buildings super cossus. Des écriteaux interdisaient aux clébards et aux bipèdes de piétiner des pelouses impeccables.

Je me suis mis à zieuter la bande d’anciens avec leurs bérets propres vissés sur le crâne et leurs sourires de bienheureux accrochés à leurs visages. Ils semblaient fichtrement radieux les papys, à ne rien faire qu’à se marrer et déposer leurs boules brillantes le plus près du cochonnet. Je me suis demandé combien d’années d’effort, de labeur, de privation, d’abnégation avant d’en arriver là ? Étais-je prêt à suivre ce chemin ? À sacrifier ma passion au détriment d’une vie réglée comme du papier à musique ? Maintenant que l’interminable refrain de leurs quarante années et quelques d’annuités retraite était passé, regrettaient-ils quelque chose ? Quel était donc le bon chemin à prendre ?

Je me suis levé de mon banc avec ce genre de questions existentielles à la gomme et j’ai quitté le square par les pelouses. Le gazon était impeccable, coupé court. Un régal à écraser.

J’ai rejoint l’artère principale de la ville. Du monde sur le trottoir. Du monde dans la rue. Du monde à droite, à gauche, au centre. DU MONDE DE PARTOUT ! Je savais où aller pour échapper à tout ça. Il n’existait qu’un seul endroit potable dans cette foutue ville.

J’ai passé la porte de la librairie, à l’angle des rues Émile Zola et Léon Blum. À l’étage, j’ai bifurqué à droite pour suivre l’espace dédié aux livres de poche. Fébrilement, j’ai suivi le premier pan de mur entièrement couvert de rayonnages à livres. Des centaines de romans me couvaient du coin de la page. J’ai regardé autour de moi. J’étais seul. J’ai pris un Charles Bukowski, les « Nouveaux contes de la folie ordinaire ». Je l’ai ouvert et j’ai lu les deux premières lignes : « Le bar venait de fermer et ils devaient encore rentrer à pied. Juste au moment où ils arrivaient devant leur hôtel, voilà le corbillard qui s’arrête en face de l’hôpital. » J’en ai eu la chair de poule. J’ai reposé le bouquin et j’ai suivi jusqu’à la lettre D. Philippe Djian. « Échine ». J’ai attrapé le livre, lu la première phrase : « Chaque fois que je voyais Paul Sheller s’avancer vers moi, j’avais envie de le tuer. » J’ai remis le bouquin à sa place et je me suis avancé jusqu’à la lettre S. Jérôme David Salinger. J’ai saisi le fameux « Attrape-cœurs » et j’ai lu à voix basse : « Si vous voulez vraiment que je vous dise, alors sûrement la première chose que vous allez demander c’est où je suis né, et à quoi ça a ressemblé, ma saloperie d’enfance, et ce que faisaient mes parents avant de m’avoir, et toutes ces conneries à la David Copperfield, mais j’ai pas envie de raconter ça et tout. » J’ai replacé le livre parmi d’autres exemplaires avec mille précautions. Je me sentais à ma place, ici, avec tous ces auteurs brillantissimes dont j’enviais la destinée et le talent.

J’en étais là, fasciné par les meilleurs écrivains du monde quand elle est arrivée. Elle portait une robe noire plissée qui soulignait sa silhouette. Ses cheveux, d’un noir de jais, lui couraient sur les épaules. On aurait dit Gina Lollobrigida dans « Salomon et la reine de Saba ».

Elle est passée devant moi, sans même me calculer. Je me suis dit : « Pourquoi les femmes ne remarquent-elles jamais les hommes qui les regardent ? »

À mon avis, il n’y a que deux manières d’épingler une reine de Saba. Soit y aller franco, sûr de soi avec du bagou à la Cyrano, soit se la jouer vicieux du regard. Comme je n’ai ni le physique, ni l’assurance qui permet l’extravagance de la première stratégie, j’ai plissé les yeux comme s’il y avait trop de soleil et j’ai posé mon regard sur sa crinière ébène.

Elle m’a vite repéré. Elle a planté ses yeux en forme d’amande dans les miens et je lui ai montré mon plus beau sourire. Nous nous sommes dévisagés, une, deux secondes, puis le regard de Gina Lollobrigida s’est durci. J’ai baissé la tête.

Là encore, deux solutions s’offraient à moi. Soit j’arrêtais les frais avant que la situation ne m’échappe, soit je continuais mon numéro de Pervers Pépère au QI de moule.

Sans me démonter, j’optai pour la deuxième solution et cherchai de nouveau son regard sous la masse de ses cheveux noirs. Mais elle était si absorbée à présent par le choix d’un livre qu’elle paraissait ne plus me voir.

Que pouvait lire une fille dans son genre ? Mon intérêt pour la reine de Saba s’accrut. Les paris étaient ouverts.

Un instant, j’ai craint qu’elle n’arrête son choix sur un Marc Lévy. Grand dieu ! Surtout PAS MARC LÉVY !!! Fausse alerte. Après maintes tergiversations devant le rayonnage des auteurs en L, ma reine de Saba s’est éloignée. Devant Mérimée, Maupassant, Miller, Melville, Meddav et autres grands noms de l’écriture, elle s’est immobilisée, comme saisie, captivée par la floraison de tant de maîtres à la lettre M.

Elle a continué à déchiffrer différents titres au dos des volumes, en penchant la tête. Plus l’attente se prolongeait et plus ma curiosité grandissait. Je penchais pour Anna Gavalda, ou bien Douglas Kennedy. À moins qu’Amélie Nothomb ne l’emporte. Quand elle s’est finalement décidée, elle a refermé si vite le livre et l’a serré si rapidement contre sa poitrine que je n’ai pas eu le temps de décrypter le nom de l’écrivain.

Je savais que je devais agir prestement si je voulais découvrir l’auteur du livre ! Maintenant que plus rien ne la retenait, à tout moment ma reine de Saba pouvait prendre la poudre d’escampette. Poussé par l’urgence, par une curiosité somme toute littéraire et allant au devant d’une improvisation stimulante, je m’avançais vers elle.

Coup de théâtre ! Un jeune premier a brusquement fait irruption dans ma forteresse. Il était grand, bronzé, musclé, blond, beau mec, adepte des lampes à ultraviolets. Le stéréotype du play-boy qui-se-la-pète-grave. Il m’a toisé de son regard benêt, un regard sans profondeur, un regard de batracien.

Il s’est jeté sur ma promise et l’a embrassée. Le patin qui tue. C’était la débandade. Je suis passé comme au ralenti devant ce couple mal assorti et j’ai entendu le gusse proclamer : « Paloma… as-tu pris un Marc Lévy ? J’adore Marc Lévy ! »

La scène était à mourir. Je me sentais petit, tout petit, ridicule. Pas du tout à ma place.

La fille a répondu : « Marc Lévy est nul. »

CETTE FILLE ÉTAIT UN BOL D’OXYGÈNE !

Je me suis retourné sur le couple, et je suis tombé tout à coup sur son regard, à elle. Un regard magnifique. Un regard de reine. L’adepte des lampes à ultraviolets ne la lâchait pas, il l’entourait de ses deux membres tentaculaires, comme une pieuvre sur sa proie. Je me suis dit qu’il était impossible qu’une telle fille soit avec un minable comme lui. Mais qui a dit que le monde était bien fait ?

Soudain le livre si difficilement élu lui a échappé des mains. Le bouquin a atterri à ses pieds, bien à plat sur la moquette. J’y ai vu un signe du destin, à moins que le geste fût volontaire. En un dixième de seconde, j’étais sur le livre. Le play-boy n’avait pas même eu le temps de lever le petit doigt.

Je tenais le livre entre les mains tel un trophée. En me relevant, j’ai posé mon regard sur la page de couverture et j’ai enfin découvert l’auteur du livre. Le bouquin que la reine de Saba avait choisi était un petit chef-d’œuvre.

Paloma s’est écartée du guignol d’un bon mètre. Je lui ai tendu le livre. « C’est un très, très bon livre, j’ai dit. Vraiment.» « Merci, elle a répondu. » En le prenant, nos doigts se sont frôlés. C’est fou comme un rien peut nous gonfler d’audace, nous les hommes. Oubliant le trop plein d’UV, je me suis présenté à la James Bond : « Klein. Baptiste Klein. Et vous ? » « Paloma Auster, a répondu Paloma avec un demi-sourire. » « Auster… comme Paul ? » j’ai dit. Le blondinet a vu rouge, car il a coupé court à notre échange en empoignant brutalement Paloma par le bras et en l’obligeant à le suivre. Mon sang n’a fait qu’un tour ! « Lâche-la ! » je l’ai menacé d’une voix qui se voulait menaçante. Qui-se-la-pète-grave m’a ri au nez comme Goliath a ri au nez de David. Contrairement à l’histoire, le faible a ravalé cette soudaine audace, s’est contenté de baisser la tête, et le balaise a embarqué la reine de Saba.

Je ne suis pas un héros, c’est ce que je me suis dit en quittant la librairie. D’ailleurs, qui peut se vanter d’être un héros parmi nous ? Peu de monde. À part peut-être les sages-femmes et les putes. On est rien, rien que des hommes et des femmes qui se la racontent et se la coulent douce.

Je ne suis pas reparti bredouille, j’ai acheté « Impardonnable », de Djian. J’ai erré encore un moment en ville. J’espérais tomber de nouveau sur Paloma. Mais le destin en a voulu autrement. Et c’est en traînant la patte que j’ai regagné ma voiture.

Je me suis installé au volant. Les grosses Mercedes tape-à-l’œil narguaient toujours la vétusté de ma vieille Ford. J’ai déposé Djian sur le siège du mort et j’ai démarré.

Au-delà des buildings, une nuée de nuages gris pâle bouchait l’horizon.

Les premières gouttes ont troué le ciel juste quand j’enfonçais la clé dans la serrure de ma porte d’entrée.

J’ai laissé Philippe Djian sur la table du salon, tout près de l’ordinateur, et je suis allé me servir une mousse dans la cuisine, avant de revenir dans la pièce. Il était cinq heures de l’après-midi et derrière la baie vitrée le ciel sombre et vrombissant s’était illuminé d’impressionnants éclairs de chaleur. Je n’attendais personne. Personne ne m’attendait. Ce constat me réjouissait-il ? Je n’aurais su le dire, en vérité.

Sans me presser, j’ai commencé à téter ma bière, puis, j’ai installé un compact disc des « Fourmis dans les Mains » dans le lecteur de la chaîne stéréo. J’ai appuyé sur « lecture » et la chanson « Le Vol » a répandu sa tendre mélodie.

Trente-cinq ans et aucune publication, pas même dans un journal underground. J’étais écœuré !

À un moment, je ne sais pas ce qui m’a piqué, mais je me suis approché de la table du salon, là, tout près de l’ordinateur, j’ai avancé ma main, tendu mon doigt et mon index a appuyé sur le bouton. L’écran a pris vie. Je devais être fou pour y retourner. Pouvais-je croire à un miracle après tant d’années de désillusion et de désenchantement. La naïveté n’avait pas de limite.

Je me suis assis face à l’écran, j’ai posé la canette de bière à ma droite et j’ai attaqué.

Par où commencer ? Je me suis creusé les méninges un bon moment. Un mal de tête terrible a bien failli me faire abandonner. Et puis une idée a germé ! Une histoire d’amour ! Oui, c’était ça, j’écrirais une sacrée histoire d’amour entre un écrivain raté et la reine de Saba !

L’histoire pourrait débuter ainsi : l’écrivain raté est seul dans sa maison. Il boit, écrit de la merde, boit, efface la merde qu’il a écrite. Il en a plein la tête de tous ces mots, de toutes ces phrases qui ne cessent de bourdonner en lui en tous sens. Éreinté par toutes ces heures de travail infructueux, il claque la porte d’entrée, prend sa voiture et se rend en ville. Là, après avoir sillonné les rues de long en large, il se réfugie dans une librairie. Entouré d’une myriade d’écrivains, il se met à causer à ses auteurs préférés. Sur ce, la reine de Saba apparaît dans la lumière blanche des néons. L’écrivaillon est instantanément subjugué par sa beauté, son élégance et sa grâce. La reine de Saba s’avance dans la pièce et commence à regarder le dos des livres. Elle prend son temps, mais finit par choisir un livre. Elle ne choisit pas n’importe lequel. Elle choisit l’un des plus beaux livres des États-Unis. « On achève bien les chevaux » d’Horace McCoy.


 
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   monlokiana   
25/10/2013
 a aimé ce texte 
Bien ↓
D'abord c'est le titre qui m'a attiré sur cette nouvelle. La question est très pertinente mais la curiosité de connaître la réponse était beaucoup plus forte. Je pense même que c'est la curiosité qui a pris le dessus par rapport à moi. J'aime beaucoup votre façon de faire, votre façon d'écrire, toutes ces questions que vous vous posez, ce style simple, facile à comprendre, pas de tracasseries, pas de complexes... Le scénario de l'écrivain désespéré et un poil anéanti par un manque d'inspiration, c'est classique mais vous avez su, avec votre créativité, rendre cette nouvelle agréable. J'ai lu jusqu'à la fin sans avoir eu envie de zapper.

D'autre part, je trouve que c'était un peu plus intéressant avant l'intervention du personnage féminin.Toutes ces questions, toute cette amertume dans la vie de cette écrivain, sa façon de décrire le monde qui l'entoure, j'ai trouvé tout cela vachement plus captivant que le fait qu'il croise cette femme.Et vient ensuite le cliché de la jeune femme en couple, la petite bagarre avec son petit copain qui ne se tenait pas loin d'elle... Tout ça, c'est comme un cheveu dans la soupe...

Au final, cette rencontre lui a permis de retrouver la plume qu'il avait perdu.

Je ne suis pas une experte en matière d'écriture et je ne saurais dire ce qui est correct de ce qui ne l'est pas. J'apprécie juste l'histoire et la façon donc elle est contée. Le reste n'est que détail que les autres commentateurs auront le plaisir, je l'espère, de s'y attarder.

Merci pour ce moment de lecture que j'ai bien apprécié.

   Acratopege   
29/10/2013
 a aimé ce texte 
Un peu ↓
Votre petite histoire se lit avec plaisir, même si l'écriture, je trouve, est un peu inégale, avec un mélange de styles pas toujours heureux: parfois genre langage parlé un peu vulgaire, parfois tout à fait classique et un peu lisse.

J'ai été gêné par la construction répétitive des débuts de paragraphes:
Je suis passé...
Je me suis retrouvé...
Je me suis mis...
Je me suis levé...
J'ai rejoint...
J'ai passé la porte...

Lus à la suite, ça fait un peu trop.

Par contre, j'ai bien apprécié le cadre de la librairie et les allusions littéraires multiples, qui donnent de la vie à cette rencontre sinon assez convenue.
Quant à la mise en abyme de la fin, je l'ai trouvée élégante mais également un peu convenue et sans vraie surprise.

   placebo   
29/10/2013
 a aimé ce texte 
Pas ↑
Bonjour,

Le titre m'a attiré ; la nouvelle montre qu'il ne se vérifie pas toujours :)
Que dire…
J'ai la désagréable impression que le narrateur et l'auteur sont trop liés. Peut-être essayer de réécrire le texte à la troisième personne, ne pas faire du narrateur un écrivain "raté" ?

Je n'ai pas vraiment d'empathie pour ce personnage, qui se permet de juger un peu vite beaucoup de choses : les gens dans la rue sont forcément au chômage, le copain de la reine de Saba est forcément un kéké, s'il "rentre dans le moule" il finira par regarder TF1, etc…

Du coup, trop d'ironie du narrateur est contenue pour laisser la place à d'autres émotions.

Je n'ai pas de remarque particulière sur le style, un peu forcé dans le parler ordinaire pour une personne qui aime tant lire et écrire, peut-être.

Bonne continuation,
placebo

   costic   
30/10/2013
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Écriture vive qui n'est pas sans rappeler celle des maitres évoqués (en particulier Djian avec des interrogatives et la présence indispensable d’une météo qui joue son rôle). J’adore la façon de raconter cette journée et les états d'âmes successifs. Drôle, burlesque, rythmé. On suit le protagoniste avec intérêt. La structure de l’histoire, circulaire, fonctionne bien. Agréable moment.

   Anonyme   
15/11/2013
 a aimé ce texte 
Pas
Bonjour Thorgal

Le titre m'a attiré. Sacré question !
J'ai été emballé par le style à deux bricoles près : il me semble que le" toute somme" est inversé ; c'est somme toute, non ? Et ce "je l'ai menacé d'une voix menaçante. "
Ca se lit bien et ça "traite" de deux trucs importants : le manque d'inspiration (surtout le fait de constater qu'à trente cinq balais ou plus rien n'est paru) ainsi que de cette question primordiale en titre.
J'attendais des réponses - vos réponses et des remèdes ? - aux deux questions et j'ai eu makach.
et ça c'est hyper décevant. Ca relève tout net du manque d'inspiration et de travail. La pirouette de la fin n'arrange rien.
L'écriture sauve le texte, quand au fond du problème exposé, ça reste vide.
Et puis franchement, taper sur Lévy, c'est petit et agaçant parce que ça revient chez tous les non publiés comme une antienne.
Au premier abord je me suis dit que le texte promettait et qu'il valait que je m'y attarde. Je me voyais bien lui coller un très bien.
Alors très bien pour le style et très faible pour tout le reste.
Vous pouvez mieux faire, j'en suis convaincu.
Merci

   Robot   
15/11/2013
 a aimé ce texte 
Un peu ↓
Je m'attendais à un point de vue féminin sur le sujet. Et je tombe sur ce type d'un égoïsme forcené; méprisant de surcroit envers tout et tous si ce n'est pas lié à ses aspirations à la reconnaissance et à sa recherche du clinquant tel qu'on le voit au début du récit. Bref, ce personnage est antipathique au possible et j'avoue que je ne me suis pas attaché à sa recherche d'une postérité littéraire et sentimentale. Et le récit, loin de correspondre au titre interrogatif, nous amène à penser pourquoi certaines femmes ont des raisons de ne pas "vouloir" remarquer les hommes qui les regardent. Je ne saurais pas juger des qualités littéraires de la nouvelle, mais l'égocentrisme du personnage m'a rendu le récit extrêmement déplaisant. A la limite du machisme puisque la femme ne semble être pour lui que le révélateur qui lui permettra de poursuivre, pour sa seule satisfaction, une œuvre que je ne peux supposer que médiocre comme lui-même.

   senglar   
15/11/2013
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour Thorgal,


Bien... Bon ben vous pouvez laisser Djian à la lace du mort, il a trouvé son successeur :) J'ai accroché, c'est intelligent, bien construit, sensible à sa façon, truffé de références bien choisies. Cet écrivain méconnu est d'excellente compagnie et "Pourquoi les femmes ne remarquent-elles jamais les hommes qui les regardent ?" fera une première phrase mémorable (elle-aussi) pour le bouquin qui lui tourne dans la tête avec, pourquoi pas, "Salomon et la reine de Saba" comme titre... Tenez, ça me fait penser que j'ai le DVD avec Gina Lollobrigida (premiers émois) encore sous cellophane. M'en vais le déballer...

Merci à vous et Bravo !

Senglar-Brabant

   Anonyme   
15/11/2013
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour Thorgal,

J’ai bien failli abandonner à la fin du premier paragraphe. En effet, j’ai du mal à supporter les clichés en littérature, et la leçon de vie que vous nous assénez, de « Bonjour le troupeau… » à « Ça me fait gerber rien que d’y penser », est le genre de maladresse qui me fait reconnaître immédiatement un amateur, par opposition à un écrivain. Finkielkraut et Jean-Marc Sylvestre, à la rigueur ça peut être drôle ou transgressif, mais franchement, Marc Lévy, Patrick Sébastien et tout le reste, n’y a-t-il vraiment pas plus original à trouver ?

Mais les deux premières phrases m’avaient tellement plu : « Je n’avais rien écrit de bon depuis des mois. À dire vrai, je n’avais jamais rien écrit de bon » que je me suis un peu forcé à continuer. Et je ne le regrette pas, je n’ai plus eu envie de quitter le navire. J’ai fait toute la traversée sans escale. C’est le style qui m’a tenu en haleine, si j’ose dire. Léger, sémillant, populaire mais inventif. Malgré une évidente facilité je remarque un travail narratif assez maîtrisé, où l’action et les réflexions du héros équilibrent bien le récit. Je regrette aussi la construction trop systématique des phrases commençant par « Je… » Mais ce défaut me semble pouvoir facilement se corriger avec un peu d’attention et de travail.

Votre héros a son caractère, et d’un point de vue strictement littéraire je n’y vois rien à redire, même s’il lui manque un peu de charisme. Peut-être ne l’avez-vous pas assez poussé dans ses retranchements ? L'épisode dans la librairie avec le play-boy-qui-se-la-pète-grave manque aussi un peu de relief.
J’espère que le bouquin de la fin (On achève bien les chevaux) n’a pas été choisi au hasard. On y voyait des gens tourner en rond pendant des jours : exactement comme l’écrivain.
Je note principalement votre style.

Cordialement
Ludi

   Anonyme   
17/11/2013
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Bonjour,

J'ai bien aimé votre nouvelle. Pourquoi ? Le rythme déjà, c'est soutenu, je l'ai lue sans décrocher avec l'envie de connaître la suite pratiquement jusqu'au bout, c'est assez rare.
Le style aussi, très adapté au narrateur. Les propos, enfin, qui me semblent réalistes et en phase avec notre époque sous son jour assez désespérant, ainsi que les affres de l'écrivain débutant.
Mes déceptions, la rencontre avec la reine de Saba, pas la reine de Saba en elle-même qui me semble assez bien présentée, mais son compagnon musclé et surtout l’algarade avec lui qui tourne court, tout d'un coup, je quittais une histoire très crédible pour une mauvaise série américaine, à mon avis bien sûr. Le retour à la maison, l'empressement pour écrire me semble assez attendu, dommage.
Bonne continuation

   REDBUCHE   
20/11/2013
 a aimé ce texte 
Un peu
Bonsoir Thorgal,
Une chose est sûre, vous n'avez pas 35ans, et c'est plutôt une chance, vous allez pouvoir améliorer considérablement votre talent littéraire (car talent il y a). Il faudra d'abord arrêter de se réfugier derrière les classiques, éviter les références (j'ai moi aussi beaucoup fait ça au début) et mimer la vie plutôt que d'autres livres. Chercher l'inspiration au-delà de la rencontre amoureuse, où l'aborder de manière novatrice, ou purement subjective pour en effacer le cliché inhérent. Et surtout, essayer de sortir de soi et de parler d'autre chose. C'est sans doute le plus difficile. (À vrai dire ce sont les conseils que je me donne à moi-même sans pouvoir les suivre, je me dis que peut-être ils vous seront utiles.)
À part le fond, donc, qui m'ennuie un peu, j'ai bien aimé le style : simple, rythmé et agréable, sans érudition pompeuse. Je pense que si l'auteur dépasse sa panne d'inspiration, il écrira de très belles choses.
PS : vous pardonnerez l'amalgame volontaire entre l'auteur et le narrateur. Ici ce serait comme de dire qu'Henri Chinaski n'a rien à voir avec Bukowski...

   aldenor   
22/11/2013
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Je trouve ce texte assez brouillon, dans la construction et l’écriture, mais j’ai accroché. Ça devient intéressant à partir du moment où le narrateur pénètre dans la librairie. J’ai aimé l’ambiance, la plongée dans les livres et les écrivains, l’idée de citer les deux premières lignes de romans choisis. L’histoire d’amour aussi dans une certaine mesure.
Le style est changeant, a de la peine à se trouver.
L’entrée en matière est trop longue, trop fourre-tout.
La conclusion en boucle est ingénieuse dans son principe mais ce n’était pas la peine de servir un résumé de la nouvelle, il fallait l’évoquer plus délicatement ...
« Pourquoi les femmes ne remarquent-elles jamais les hommes qui les regardent ? » Le titre est finalement injustifié ; on ne voit pas pourquoi le narrateur généralise. Il me semble que ce devrait plutôt être : Pourquoi les femmes ne remarquent-elles jamais que je les regarde ?

   Coline-Dé   
1/12/2013
 a aimé ce texte 
Un peu
J'ai tout de suite eu envie de répondre à la question posée par le titre :" p'têtre parce qu'il ne suffit pas de regarder !"

A part ça j'ai bien aimé la construction en boucle, le côté anti-héros du personnage, le clin d'oeil ( mais peut-être est-ce seulement moi qui perçois ça...?) avec cette reine de Saba qui me rappelle une certaine Babylone, des références littéraires intéressantes ( mais est-il indispensable de faire certifier sa culture ?)
Ce que j'ai moins apprécié : la banalité de la dénonciation de la banalité. A mon avis soit il faut trouver une façon plus originale de le faire, soit il faut écourter sérieusement: quand on a dit" télé dimanche soir", citer Marc Lévy et Patrick Sébastien revient à prendre le lecteur pour une truffe !
Du point de vue formel : la construction des phrases gagnerait à être plus variée.

Je n'ai rien contre les textes qui ne racontent pas grand chose, mais dans ce cas, il me faut un style vraiment particulier, un peu plus de back ground qui stimule mon imagination ou un point de vue vraiment décalé, et ici, ça m'a manqué.
Mais j'ai lu jusqu'au bout sans déplaisir et je crois qu'il y a dans ce texte quelque chose à creuser dans la veine Fante ou Brautigan qui
semblent être vos références.


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