Page d'accueil   Lire les nouvelles   Lire les poésies   Lire les romans   La charte   Centre d'Aide   Forums 
  Inscription
     Connexion  
Connexion
Pseudo : 

Mot de passe : 

Conserver la connexion

Menu principal
Les Nouvelles
Les Poésies
Les Listes
Recherche


Fantastique/Merveilleux
Twinkle : La dernière nuit [concours]
 Publié le 22/01/09  -  16 commentaires  -  4110 caractères  -  100 lectures    Autres textes du même auteur

Ou le dernier conte des mille et une nuits...


La dernière nuit [concours]


Ce texte est une participation au concours nº 8 : Les brèves d'eau (informations sur ce concours).



- Sous le règne du sultan Ali Shâh, Rey était la plus florissante et la plus juste des villes. Les murailles protégeaient un palais d’une splendeur sans égale. Chéries entre toutes, Maïsanne à la démarche fière, Sabia princesse de beauté, et Jouhaïna, plus mystérieuse que la nuit présidaient aux plaisirs du très grand roi.

« On raconte, Ô Bien Aimé, que la volupté eut raison de la vertu du sultan. Craignant de perdre la tendresse de ses favorites, il se tourna vers les arts noirs et apprit d'un mage impie comment arracher le cœur des jeunes femmes, comment les transformer en fleurs des rochers, toujours à la merci de leur maître et amant.

« Chaque jour, à l'aube, le roi arrosait soigneusement de lait noir la fleur de Maïssane. Chaque jour, la jeune femme embellissait et grandissait. Elle donna au royaume de nombreux héritiers, fils et filles sages qui firent la renommée de la cité.

« Chaque jour, lorsque le soleil écrase les palmiers, le roi offrait du sang au cœur flétri de Sabia. Ses joues rosissaient, son regard brûlait comme une flamme vive. Hélas, le sultan aveuglé vit un reflet dans la prunelle de Sabia, un reflet qui n'était pas le sien, et il la tua.

Sais-tu, O Roi d'entre les Rois, ce que versait Ali Shâh quand il se penchait le soir sur le cœur frémissant de sa mieux aimée Jouhaïna ?


Le roi Schariar hésita. C'était la première fois que la sultane l'interrogeait ainsi et il crut à un jeu.


- Je ne suis pas versé comme toi dans les contes anciens. Mais je sais bien ce que je donnerais à ma reine chaque jour, si cela m'était demandé. Je chercherais l'élixir le plus précieux du califat, et le lui offrirais.


La sultane sourit si joliment que Schariar comprit bien qu'elle ne voulait plus de paroles. À l'aube, ouvrant les yeux il ne manqua pas de dire comme à l'accoutumée :


- Ma reine, si vous ne dormez pas, je vous prie de poursuivre l'histoire du roi Ali Shâh et de la troublante Jouhaïna.


Mais la reine avait disparu. Schariar ne trouva parmi les soieries froissées qu'une rose desséchée. Il versa des larmes amères, fit en vain chercher la sultane dans tout le palais. Il convoqua le vizir et lui montra la trahison de sa fille. Le vieil homme se lamenta grandement.


- Hélas mon prince, cette histoire est babillage de femmes et j'ignore son secret. Ma pauvre fille a offensé le Très Haut qui lui aura imposé cet étrange destin.


Le roi congédia brutalement le vizir et fit venir la douce Dinarzhade. La jeune femme contempla la rose grise en sanglotant.


- Hélas mon prince, je crains que la sagesse trop vaste de ma sœur n'ait blessé quelque djinn, qu'elle ne soit prisonnière d'un terrible mage.


Dinarzhade elle-même ne connaissait pas le secret du conte, et Schariar comprit qu'il devait tenir sa promesse. Chaque soir il tenta de rendre vie à la fleur en lui offrant de coûteux parfums, extraits dorés de myrrhe et genêt, gouttes précieuses de safran et de thym, coupes pleines de lilas, genièvre et jasmin. Il écouta les trompeuses promesses des apothicaires et se ruina en potions répugnantes. Il conquit au prix d'une guerre la fiole mystique de Sinjar. Et chaque soir il se lamentait de voir la rose pétrifiée.


Lorsque le dernier parfum eut échoué, Schariar abandonna son royaume pour chercher au loin l’élixir capable de ressusciter sa reine. Il quitta le palais de fontaines pour parcourir les villes fastes, les campements de misère et le profond désert.


Les années passèrent. Schariar était aux portes de la mort quand il perçut la caresse d'une douce fragrance. La pluie tombait, et il comprit enfin ce qu'il avait tant cherché. Il sortit la pauvre fleur et la regarda se déployer sous les gouttes fraîches. Tout tremblant, il murmura :


- Ma reine, si vous ne dormez pas, je vous prie de poursuivre l'histoire du roi Ali Shâh et de la troublante Jouhaïna.


Alors, Schéhérazhade prit la parole une dernière fois.


 
Inscrivez-vous pour commenter cette nouvelle sur Oniris !
Toute copie de ce texte est strictement interdite sans autorisation de l'auteur.
   Bidis   
22/1/2009
Je dois avouer que je ne me suis pas du tout attachée à l’histoire. J’ai embarqué sur des images ravissantes, me suis laissée emportée par des flots de mots merveilleux, ai navigué au hasard des couleurs et des fleurs pilotée par des personnages aux noms plus exotiques les uns que les autres, et j’ai humé mille parfums.
Mais heu… où donc est l’eau dans tout ça ?
J'attends des commentaires plus perspicaces et, à cette lumière, relirai le texte un autre jour...

   Filipo   
22/1/2009
 a aimé ce texte 
Bien
La plume est délié, le style du conte parfaitement maitrisé... Bien joué !

Je pense que la réponse que cherche Bidis, "ou est l'eau dans ce texte" est "nulle part"... sauf dans la réponse à la question que se pose le sultan ;-))

La rose desséchée sera ravivée par l'eau justement. Joli finesse de Twinkle, qui traite un thème en lançant une énigme, j'apprécie !

   xuanvincent   
22/1/2009
 a aimé ce texte 
Bien
Voilà un conte de Twinkle, bien écrit et nous faisant vivre la magie du conte*, comme je les apprécie !

Si à la première lecture, emportée par l'histoire (j'ai tendance à lire un peu vite), je m'y suis un peu perdue parmi les personnages, à la deuxième lecture, en prenant le temps de lire plus attentivement le texte, j'ai pu reconstituer le fil du récit et davantage l'apprécier.

La fin du conte m'a fait penser à un clin d'oeil de l'auteur aux Contes des Mille et une nuits.

Le thème de l'eau effectivement me paraît bien léger... mais bon, il reste une jolie histoire !

Merci, Twinkle, pour ce conte !

* Titre d'un ouvrage déjà ancien de Lily Boulay (années 80 au moins), que j'ai beaucoup apprécié pour son imaginaire.

   Nongag   
22/1/2009
 a aimé ce texte 
Bien
Que j'aime cette écriture! Vous possédez le style nécessaire pour raconter ce genre de conte.

Oui, le rôle de l'eau, dans cette prose, est bien petit. Mais elle est présente et je crois qu'il n'y a pas de quantité minimale (ou millimétrique!) à respecter selon ma compréhension des règlements.

Le principal regret qui me saute aux yeux à la fin de cette lecture est que l'auteur non plus ne semble pas connaître la fin de ce conte...!!! L'eau a un effet positif sur la fleur, mais je ne comprends pas la symbolique. L'eau devient une chute qui ne semble présente que pour justifier le thème. Dommage.

Malgré tout, une lecture fort agréable, à cause du style.

   Anonyme   
23/1/2009
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Twinkle a une plume que je ne retrouve nulle part ailleurs, cette façon de nous emporter d'un coup dans des contrées inconnues, de se sentir familier d'endroits mystérieux...

J'ai complètement adhéré à ce conte.

D'abord chapeau pour la subtilité de l'eau... présente à chaque ligne, chaque jour, jusqu'à la fin.
Ce mystère tellement évident...

Merci beaucoup pour ce petit bijou, qui fait partie de mes préférés du concours.

   Ephemere   
23/1/2009
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Bonjour, le ton est juste, l'histoire bien racontée. C'est vrai que l'on se mélange un peu au début et qu'on attend la fin en se disant : quand l'eau va-t-elle intervenir ?
Cela devait se terminer ainsi, une fleur a besoin d'eau !
FMR

   marogne   
24/1/2009
 a aimé ce texte 
Bien ↑
J'aime bien les contes de Twinkle, et celui-ci avait beaucoup de potentiel, mais je regrette la briéveté qui a conduit, à mon sens, à négliger le déroulement de l'histoire, et l'explication des situations.

Mais une belle plume, qui nous entraîne, à chaque fois, sous des airs faussement naifs, sans que l'on s'en aperçoive dans des contrées bien sympathiques.

   Flupke   
26/1/2009
 a aimé ce texte 
Bien ↑
J'ai bien aimé le conte dans le conte et l'élégance de la narration. Bravo

   Menvussa   
27/1/2009
 a aimé ce texte 
Un peu
C'est assez poétique, alors je l'ai lu deux fois mais je n'ai pas réussi à accrocher, pourquoi se transforme-t-elle en rose, tout ça pour un verre d'eau qu'il n'aura pas su lui offrir... c'est un peu tiré par les épines. Et la belle chère rasade revient à la vie, tiens c'est peut-être ça qu'il fallait comprendre chère rasade...

   craone   
28/1/2009
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Salut Twinkle,

Belle histoire, prenante mais un brin tarabiscottée. Superbe style.

craone

   guanaco   
1/2/2009
La sensualité de ce conte est un vrai bonheur: ce texte met en éveil tous nos sens, la stimulation est permanente, elle s'empare du lecteur dès les premières lignes.
Quant à l'histoire, et je dirais même plus, l'histoire dans l'histoire, j'avoue que j'ai dû relire pour avoir tous les éléments en mains et je pense que je ne les ai pas encore tous!
Ce conte dans le conte qui nous dit que l'on peut arroser une jolie princesse de lait noir mais la réalité pour le vizir est tout autre: pour qu'une rose revive, il faut de l'eau!
Un thème qui brille par son absence mais qui se révèle essentiel pour la chute de ce conte.
Un joli texte.
Merci.
Guanaco

   melonels   
3/2/2009
 a aimé ce texte 
Bien
Un texte très bien écrit, plongée dans les contes des mille et une nuits, le décor est là, les descriptions sont parfaites, mais je ne me suis pas interessée à l'histoire.

   Liry   
4/2/2009
 a aimé ce texte 
Beaucoup
J'ai pris mon temps pour lire ce très joli conte. Un clin d'oeil aux mille et une nuits qui nous entraîne dans des contrées lointaines.
L'écriture est très agréable à lire, le thème de l'eau y apparaissant avec subtilité à travers la rose dessechée.

Merci pour cet agréable moment de lecture

   David   
12/2/2009
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour Twinkle,

Dans cette ambiance de calife et de courtisanes je me dis que l'eau est un symbole de liberté, c'est le mystérieus elixir d'amour représenté par une simple pluie. Courageux de faire conter Shéhérazade une 1002ème fois !

   Ariumette   
21/2/2009
D'abord félicitation d'avoir relevé le défi de ce concours !
Mon avis : Un bien joli conte dans les règles de l'art ! Parfois quelques maladresses de style qui accrochent à la lecture mais rien de bien méchant !

Pas de note cause concours

   Anonyme   
13/7/2009
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour Twinkle. Jolie conte des Mille et Une Nuits. Une belle écriture. Mais je reste sur ma faim, pour un peu d'eau. J'aurai aimé une fin autre que celle-ci, plus enflammée !


Oniris Copyright © 2007-2023