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Fantastique/Merveilleux
Twinkle : Le silence est d'or
 Publié le 04/02/09  -  18 commentaires  -  3756 caractères  -  132 lectures    Autres textes du même auteur

Petite divagation sur l'origine de l'expression le silence est d'or.


Le silence est d'or


Il était une fois un roi qui pensait détenir un grand pouvoir. Il croyait que tout ce qu’il disait devenait réalité. Le mal venait de son enfance, et du peu d’éducation qu’il avait reçu. Ses courtisans étaient si affairés à lui plaire qu’ils lui obéissaient en tout. Le jeune roi disait-il qu’un cheval était un cochon ? Tous les chevaux du royaume étaient envoyés dans des porcheries et la cavalerie se rebaptisait fièrement porcinerie. Trouvait-il qu’il faisait trop chaud au mois de février ? Tous ses sujets revêtaient leurs habits de printemps et se plaignaient en grelottant de la canicule.


En grandissant le mal du roi empira. Voyant une jeune fille qui lui plaisait, il l’appela aussitôt sa femme, et la pauvre devint reine sans savoir comment. Visitant une capitale étrangère, il répéta tant et si bien ma ville, ma place, mon œuvre devant chaque monument qu’une guerre fut déclarée. Ses caprices n’avaient pas de limite.


Or, il advint que le fils du roi mourut subitement. Le souverain ne voulut rien entendre. Il décréta que le jeune prince était toujours vivant. Les courtisans n’osèrent pas le désillusionner et obéirent une fois encore. Chaque jour ils emmenaient le petit squelette se promener, lui faisaient donner des leçons de lecture ou d’escrime. Le roi se félicitait d’avoir un fils si sage et silencieux. Il le trouvait bien un peu maigre et pâle, mais rien qui vaille la peine de s'inquiéter.


La Mort entra dans une grande colère en assistant à cette mascarade. Elle ne supportait pas qu’on lui manque à ce point de respect. Elle mit sa cape d’apparat, prit sa faux la plus brillante et cogna à la porte du roi.


- Tiens, vous ressemblez un peu à mon fils, dit le souverain.

- Pauvre fou, murmura la Mort d'une voix sépulcrale. As-tu même versé une larme pour ton enfant ? Y a-t-il un seul de tes sujets qui l’ait pleuré sincèrement ?

- Pourquoi feraient-ils cela en vérité ? demanda le roi. Le prince est rayonnant de vie et de santé.

- Ta folie n’a donc aucune limite. Qu’il en soit ainsi, pour toi et tes sujets. Chaque mot que vous direz deviendra réalité. Mais attention, jamais vous ne reverrez ceux qui traverseront mon royaume. Fous que vous êtes, vous apprendrez bien vite à pleurer.


Sur cette terrible malédiction, la Mort disparut et les ennuis commencèrent. Dans tout le royaume, les paroles prononcées se réalisèrent aussitôt. Un aubergiste tonnant « que je sois pendu si ce vin est bouchonné » fut retrouvé sur le gibet. Une jeune femme expliquant que ses enfants se battaient comme chien et chat découvrit dans la nursery un siamois et un basset en grand combat. Un vieux garde se vantant de n’avoir peur que d’une chose, que le ciel lui tombe sur la tête, fut aussitôt aplati. Plusieurs mariages se défirent aux cris de « je sais bien que tu ne m’aimes plus » et «si c’est comme ça retourne chez ta mère». Le Grand Cric croqua plusieurs pirates, et une nuit la Mort reçut plus de visiteurs qu’elle n’en avait en une année.


Au petit matin ne restaient que les plus malins et quelques muets. Les premiers crurent qu’ils pourraient tirer avantage de la situation. Ils souhaitèrent devenir jeunes, beaux, riches, mais leurs désirs ne s’arrêtaient pas là. Il leur fallait de grands domaines, de jolies femmes. Beaucoup eurent l’idée de devenir roi, et le pays changea de mains plus de mille fois dans la journée. La Mort engrangea une nouvelle fournée.


Le lendemain, devant le carnage, personne n'osait plus piper mot. Certains des survivants eurent si peur qu’ils s’arrachèrent la langue. Pour éviter tout drame les enfants furent bâillonnés. Bientôt, on ne prit même plus la peine de leur apprendre à parler.


Le silence s'abattit sur le royaume. Et croyez-le ou pas, le pays prospéra.



 
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   Anonyme   
4/2/2009
 a aimé ce texte 
Bien
Un conte bien écrit, agréable à lire.
Une morale bien distilée.
Refuser le réel et mourir en son rêve.

   Anonyme   
4/2/2009
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Un peu léger, mais c'est un conte. Il est somme toute assez classique, mais sympa.

Une chouette morale aussi. Un rien court, j'en aurais bien repris une couche moi...

Un plus large développement des mots pris au premier degré... Le voyage en absurdie n'a pas été total, mais il fut plaisant

   Anonyme   
4/2/2009
 a aimé ce texte 
Bien ↑
hmm hmm hmm hmm
Bon. Je retrouve ma langue pour dire que j'ai aimé ce conte comico-philosophique. J'en ai goûté le style alerte et les trouvailles d'écriture. Quant à sa morale ? Dommage mais elle reste un peu floue.
Un monde de muets serait-il vraiment moins sanguinaire ?

   Malka   
4/2/2009
 a aimé ce texte 
Bien
Un conte au ton léger, même si le sujet ne l'est pas. J'ai ri de la naïveté du roi, je l'avoue. Et en même temps, il est touchant ce roi qui prend ses rêves pour la réalité, mais bien irresponsable.
Un conte agréable à lire.

   Liry   
4/2/2009
 a aimé ce texte 
Bien
Un conte bien écrit et très agréable à lire.

J'aurais juste aimé qu'il soit un peu moins court.

J'ai passé un bon moment de lecture, merci.

   Anonyme   
4/2/2009
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Un conte très agréable à lire en vérité! Je ne suis pas du tout fan de ce genre habituellement, mais quand c'est mené avec humour, vista et originalité c'est très plaisant.

Tu vas me réconcilier avec les princes qui sait?

Merci en tout cas!

   nico84   
4/2/2009
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Belle idée, le ton est léger; j'ai souris, tout en regrettant que le texte soit si court :)

J'aurais aimé que cette belle idée soit approndie !

Bravo tout de même et merci.

   victhis0   
4/2/2009
 a aimé ce texte 
Bien
excellent conte à raconter à mes enfants, beaucoup trop bavards après vingt heures...
Regret de voir le roi disparaitre en cours de récit : j'aurais aimé qu'il fut le sujet (ce qui est un comble pour un roi) de ce comte - pardon - de ce conte.

   Anonyme   
4/2/2009
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Une écriture limpide et raffinée.
Une histoire totalement déjantée. Un humour omniprésent.
J'adore!

   xuanvincent   
5/2/2009
 a aimé ce texte 
Bien
J'ai apprécié ce conte, tant pour le sujet traité que la manière, vivante, dont a été menée le récit.

L'histoire est certes sans doute un peu courte (en ce sens, elle pourrait aussi convenir pour les enfants) mais elle m'a plu.

Merci, Twinkle pour ce joli conte !

   jensairien   
5/2/2009
un peu léger je trouve, mais pas désagréable

   Flupke   
6/2/2009
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Twinkle,
Le gros défaut de cette nouvelle, c'est quand je me suis exclamé à voix haute, plusieurs fois de suite, « ça c'est une chute en or massif » et qu'aucun lingot n'est apparu en tant que presse papier sur le feuillet de ta nouvelle. J'ai eu beau verifier partout sur le bureau. Rien. Un peu frustrant donc :-)
Autrement l'histoire est très sympa (je m'imagine la lire à mes charmantes têtes blondes chronophages dans quelques temps) et la chute m'a bien fait rire. J'approuve la philosophie sous-sous-jacente. Bravo.
Amicalement, Flupke

   Menvussa   
7/2/2009
 a aimé ce texte 
Bien
Ainsi donc, l'idéal serait que tout le monde ferme sa "gueule". Ça doit être difficile. Un peu simpliste à mon sens au plan philosophique de la chose. Par contre j'ai apprécié ce petit conte, bien écrit et agréable à lire.

   Anonyme   
8/2/2009
C'est une histoire racontée au triple galop, en arrivant au bout j'étais essoufflée mais enchantée quand même.
Si la morale de l'histoire est vraiment "ferme ta gueule et le pays prospèrera" c'est... déconcertant mais quelque chose me souffle que c'est dans l'air du temps.
Oui, c'est rapide, et c'est parfois dommage. C'est original, c'est facile à lire, et je veux croire que la morale de cette histoire veut "juste" nous faire comprendre qu'on parle trop souvent à tort et à travers.

   Twinkle   
8/2/2009
La morale n'est pas du tout "ferme ta gueule et le pays prospèrera", loin de moi ce point de vue! Que pensez-vous de "n'obéissez pas bêtement à celui qui se prend pour le roi" et "réfléchissez à ce qui compte vraiment avant de parler" (^-^)

   Nongag   
11/2/2009
 a aimé ce texte 
Bien
Que c'est sympathique. Une belle fable toute mignonne qui tricote sa petite morale en douceur. Le style du conte est bien mené, rapidement, sans fausse note.

Quelle calamité que ce roi.

Comme quoi, il faut savoir se taire parfois. Et faire plutôt que de dire n'importe quoi.

   Perjoal   
22/2/2009
A si tous les mythomanes et les bavards pouvaient lire ce texte !

   placebo   
25/2/2010
 a aimé ce texte 
Bien ↑
words like violence
break the silence

^^ morale assez classique, mais très bien narrée, le début avec les ordres du rois que devaient suivre les courtisans est assez surréaliste, mais humoristique.

Quelques répétitions, ''fou'' par exemple au milieu du texte.

Un bon moment passé


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