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Brèves littéraires
Vadim : Exotica
 Publié le 29/10/25  -  6 commentaires  -  1780 caractères  -  47 lectures    Autres textes du même auteur

En souvenir d'une épatante et ô combien attachante demoiselle.


Exotica


Des carabrands et quelques likas alentour au réveil. La rocaille exhorte son bestiaire, et la prédation afflue, non loin d'une jungle aux allures de buffet ; la flore, elle, domptant de sa mousse les premières percées de mercure. Nous distinguons des genres d'hibiscus, les gigantiques ombrages de ce fécond décor, ainsi qu'un horizon venant alourdir notre verbe.


L'Opera récifal.


L'œil est mi-clos, que déjà nous redoutons cet ailleurs luxuriant, aspirant à une foisonnante sauvagerie, bruissant jusqu'en l'intimité du dernier de ses pistils, occupé à expandre sans relâche sa perturbante robe florale, qui encor, aux plus singulières de ses pousses, offre une danse en l'opaque verdure.


Grimaçant à l'imprévisible bestiaire, sous d'invasives tignasses d'insulaires, notre moral achève de s'effriter. Les innombrables senteurs ne convoquent plus au moindre sursaut de narine ; nous ne devinons plus du récifal les secrets, ne frissonnons plus à la béance des falaises, ne nous souvenons plus, du foyer, son douillet réconfort – l'emprise du lointain entame.


Subissant de nos S.O.S. la creuse résonance, notre tolérance, quant à la fatalité, s'est tarie. Le courage est autrement ravi de sa substance, par des engeances rompues, voilà nombre d'effroyables millénaires, au cruel Opera. L'aboi n'est plus guère stimulé ; quand bien même, aphasiques lors, nulle prière ne suffirait à contrire l'ultime geste d'un condamné. Nous nous en persuadons.


Alors nous résistons. Nous respirons encore. Nous respirons même si.


L'humeur renouvelée, c'est pour demain, si nous survivons un énième cadran aux déjects de la perdition.



Colonelle P. Ballu pour le journal de bord.


Mission Exotica, planète 7N-B2.


647e jour depuis rupture des communications.


 
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   ANIMAL   
21/10/2025
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Aux premières lignes, je me suis dit "aïe! pas ma tasse de thé". Comme la nouvelle était courte, je suis allée au bout et là, surprise, tout prend sens.

Seconde lecture, j'apprécie, troisième j'aime de plus en plus.

En fait, chaque mot est à sa place, la folie calculée, les destins sont en suspens, bien qu'ils s'annoncent funestes. Le titre est tout aussi adapté.

Bravo à l'auteur de retourner ainsi son lectorat, c'est tout un art.

   Donaldo75   
22/10/2025
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Je n’ai rien compris mais j’ai trouvé le texte intéressant, ne serait-ce que par la richesse du champ lexical qui résonne comme les notes d’une musique contemporaine. Le découpage va dans ce sens. Serait-ce le journal de bord du commandant du vaisseau de 2001 Odyssée de l’Espace avant qu’il ne pète une durite à cause de son pote H.A.L et de son isolement ? Ou a-t-il simplement abusé des champignons hallucinogènes embarqués en douce dans sa cabine ?

On ne le saura probablement jamais.

   papipoete   
29/10/2025
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
bonsoir Vadim
Je ne suis pas très vif à la compregnote, alors ce n'est qu'en toute fin, que je sors le train d'atterrissage, et arrête de ramer.
J'imagine un paradis terrestre, où s'épuiser à jouir des plaisirs de la vie, serait le leitmotiv, quoiqu'il puisse arriver.
NB Je découvre Recifal que je ne connaissais pas ; je ne suis pas certain qu'ici put survivre Robinson Crusoé, les tentations diverses me semblent trop gourmandes...
En même temps, cela se passe peut-être sur une planète... où l'on ne souhaite guère lancer un S.O.S.

   Myndie   
30/10/2025
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
Bonjour Vadim,

pour tout te dire, je n'ai touvé nulle part trace de cette « attachante demoiselle », dans ton texte, dont je n'ai pas plus saisi le sens.
Par contre, ce qui m'a intéressée au plus au point et qui m'a beaucoup plus, c'est, pour rester fidèle au titre, c'est son exotisme langagier, cette échappée onirique que provoque l' extravagance des vocables.
Exemple : « L'Opera récifal. » Quel que soit l'horizon dont il est issu, même s'il semble «alourdir (le) verbe » (c'est faux bien sûr),  il m'a immédiatement fait penser à Wagner.
Pour farceur que ce procéde puisse paraître, ces inventions à la Boris Vian, au détriment d'une signification bien établie, me font immédiatement rêver; elles sont éminemment poétiques.
Dommage que ces néologismes dépaysants n'émaillent pas un peu plus le récit (je n'en ai trouvé qu'au début) et n'ajoutent à son visuel aussi fantasque que prégnant leur mélodie dynamisante et suggestive.
Bon, mais je te rassure, si j'ai un peu l'air de me donner des grands airs de technicienne en linguistique là, j'en suis bien loin !

   Malitorne   
30/10/2025
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Un exercice de style original. Je ne sais pas pourquoi, j’ai cru au début qu’on divaguait dans un parc botanique. Les noms aux consonances exotiques, sans doute. Ceci dit c’est court, vous me direz on est en Brèves littéraires. Certes, cependant hormis le vocabulaire étonnant il n’y pas grand-chose à se mettre sous la dent. C’est vrai que les gens veulent ça maintenant : vite lu, vite expédié, et on passe à autre chose. Culture du zapping où l’esprit rechigne à stopper sa course folle. Beau travail créatif quand même.

   EtienneNorvins   
30/10/2025
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Une micro-nouvelle poético-scientifique. Le lexique (carabrands, likas, récifal, engeances, etc.) invente un univers sans passer par l’explication, et cette manière de mêler le vocabulaire minéral, végétal et animal est très efficace. : on devine plus qu’on ne comprend.
Le texte se construit comme une descente sensorielle : d’abord l’observation du monde, puis la lassitude, la peur, enfin la résilience minimale (« Nous respirons encore. Nous respirons même si. »).
L’usage du journal de bord et de la signature finale (« Colonelle P. Ballu... ») ancre la prose poétique dans un cadre de SF aux accents militaire — ce qui crée un contraste très intéressant entre la rigueur du contexte et la luxuriance du style.
C’est là parfois que le bât blesse un peu : par endroits, la surcharge métaphorique brouille le sens, la phrase devient si épaisse qu’elle perd un peu de sa lisibilité.


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