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Sentimental/Romanesque
wancyrs : Le temps des pluies
 Publié le 18/09/10  -  12 commentaires  -  8271 caractères  -  156 lectures    Autres textes du même auteur

Je suis là, ficelé par la couardise, lorsqu'elle s'approche et plaque sa bouche contre la mienne. Le baiser est bref. Brutal. Elle recule d'un pas et passe sa robe par-dessus sa tête...


Le temps des pluies


Il pleut à verse...


le ciel en détresse déverse

les larmes d'anges lubriques

riant sur l'humanité.


L'asphalte s'est paré

de son manteau noir,

où l'eau ricoche

en hurlant.


Le visage collé à la vitre, j'observe. Les gouttes, d'abord timides, touchent le sol recouvert de poussière. La poussière est imperméable. L'eau glisse sur son dos en formant une flaque oblongue. Puis, l'averse se fait plus drue, occasionnant à chaque impact un cratère dans la poudre recouvrant le sol : après cinq mois de sécheresse, l'écorce peut enfin boire à sa guise cette manne qui lui tombe du ciel.


Les animaux s'excitent, les enfants courent nus dans les rues ; je me projette quelques années en arrière...


Il y a toujours quelque chose de magique dans les premières pluies. Gamin, j'allais avec les autres mômes affronter les foudres de la nature. Torse nu, ne craignant ni fièvre, ni pneumonie. Ah qu'elle était bonne la sensation éprouvée au contact de ces gouttelettes qui frappaient sèchement nos corps d'enfants ! Et cette vapeur qui s'en dégageait ! Ouvrir la bouche pour capter l'eau avant qu'elle ne touche le sol. Je me suis longtemps demandé la cause de cette folie, en vain. Des années plus tard, adulte, je me surpris en train de faire, en d'autres lieux, une bataille de boules de neige, à l'hiver naissant : les premiers flocons...


Il pleut des cordes...


pour attacher mon imagination,

hypnotiser ma lucidité,

forcer la contemplation.


Un essaim de gouttes s'abat,

les pissenlits s'enferment,

les autos se frottent le visage.


Il s'exhale du sol un parfum familier. Le liquide qui s'infiltre dans la glèbe produit une vapeur exquise qui vient flatter mes narines. Un peu comme les soirs, après l'école, le fumet qui émerge des ragoûts que cuisine ma mère... il y a aussi ce relent de souvenir, lorsque ma langue fouille dans ton intimité. La même saveur en toi en chaleur.
Ton corps.
Un sujet sur lequel j'aime m'étendre...


Les orages de ma contrée sont de grands farceurs. À mi-chemin entre le village voisin et le nôtre, de retour à un spectacle de fête foraine, le ciel se met à sangloter. C'est l'été, tu es habillée légèrement. Le vent rageur nous donne la chasse tandis que nous cherchons un abri. La grange apparaît comme par enchantement ;
phénomène inopiné.
J'aurais juré qu'elle n'était pas là auparavant, lorsque nous sommes passés.
Est-ce une action des anges soucieux de notre protection ?
Ou Belzébuth qui tient à signer ma première fornication ?
Le moment ne se prête pas au questionnement.


Ma tête est vide, la grange aussi !


Il va se passer quelque chose. Il doit se passer quelque chose, sinon c'est mon amour-propre qui va en prendre un coup !


À l'abri du vent, j'ai froid ! Nous avons froid... et il ne se passe toujours rien !


Mon mentor me disait : « Lorsque tu convoites une femme, tu dois mettre assez d'expressions dans ton regard pour que tes intentions transparaissent sur ton visage ».


En ce moment, c'est elle qui sonde mon regard, force les serrures de ma pensée. Face à ses yeux de braise ma confiance se consume, mes leçons aussi. Son sourire est presque moqueur, je le fuis. Je la détaille. Sa robe mouillée lui colle au corps et trace une poitrine voluptueuse dont les tétons agressent ma candeur. Ses fesses rebondies, emprisonnées dans un slip trop petit pour les contenir, confessent leur envie d'être honorées.


Je suis là, ficelé par la couardise, lorsqu'elle s'approche et plaque sa bouche contre la mienne. Le baiser est bref. Brutal. Elle recule d'un pas et passe sa robe par-dessus sa tête. Des seins gorgés apparaissent. Elle me fixe. Intense. Je promène ma curiosité sur son anatomie. Son entrecuisse en particulier. Le val de l'enfer ! La chaleur de ses yeux m'embrase. Mon bas-ventre en particulier. L'eau suinte de sa chevelure encore mouillée et ruisselle dans le sillon entre ses seins. Je m'approche, je bois de cette eau. La pluie et sa sueur mélangées. Un étrange goût acidulé, mais succulent. C'est le goût du désir, du plaisir, la passion de l'instant. Le froid s'est dissipé, mes craintes évanouies. Mes vêtements se sont envolés, en même temps ma vertu. Je pénètre dans le jardin aux multiples félicités, et même si elle n'est plus pucelle, je saisis enfin le sens de ce sourire béat que dessinent les lèvres de mon père le matin au réveil, après une nuit à folâtrer avec ma mère.

Et cet air qu'il sifflote...


J'ai dix-sept ans.


Il pleut la tristesse...


les arbres orphelins se trempent,

le vent a fait la grève,

qui les délestera de leurs

fards d'eau ?


Nous sommes repartis plus souvent à la grange, bon temps, mauvais temps, qu'importait ! Seul primait le désir viscéral, un territoire sur lequel le phantasme est roi. Nous nous livrions à tous les jeux que notre libido d'adolescent pouvait créer, à la recherche constante du plaisir ; le plaisir, ce bohémien ! Et le corps, son domaine d'action... mais, le corps est comme une île, limitée dans la panoplie des trésors qu'elle offre, et le plaisir, un explorateur avide de découverte : une île ne lui suffit pas, c'est un archipel qu'il lui faudrait.


Un jour elle est arrivée en retard. Une heure, une éternité ! Elle a bafouillé une excuse et s'est étendue. Il n'y avait pas d'orage dans l'air, elle n'était plus la torpille sensuelle qui brûlait mes inhibitions, un peu comme si la routine infernale avait érodé ses motivations. J'ai convolé avec une chiffe molle, l'esprit torturé. Le lendemain, elle répondait à peine à mes baisers qui, pourtant, avaient su rester fiévreux. Le jour d'après, elle n'est tout simplement pas venue.


Il pleut le calme...


lorsque le vide clame,

et que le désir calcine,

l'absence engloutit.


Les oiseaux se sont tus

les chattes insouciantes

ne leur font plus la chasse.


l'âme-paresse s'empare.

Le froid s'insinue dans

les trous de mémoire.


Longtemps je suis allé errer du côté de la grange. La saison des orages est passée, celle des tourments a débuté. Des agressivités, des pertes d'appétit, des insomnies récurrentes, des cauchemars morbides. Et l'énergie que j'avais à profusion s'écoule par les brèches de mon cœur blessé. Est-ce à ce moment-là qu'on commence à douter de l'amour ?


J'ai espéré la revoir, l'étreindre à nouveau, revivre les secondes de mon bonheur d'antan, hélas le temps enchaîne les évènements et les incarcère dans le gouffre sans fond du passé.

Les orages sont revenus, de méchants nimbus coiffent le village. Les ruelles qui m'accompagnaient vers l'antre de mes ébats se languissent, orphelines de mon pas léger. Le vent a fauché la grange, amenuisant les espoirs d'une ultime rencontre. Il s'exhale de mon cœur un parfum de fiel.


Je hais les matins. Et mon père. Et ses chansons enjouées...


Il pleut le soleil...


une averse de lueur

incinère les nuages belliqueux,

les cendres se dissipent dans

l'immensité de la mélancolie

cyclique.


Le temps a passé. Les saisons, les orages.


Aujourd'hui, le visage collé à ma vitre, je sais. Ou je crois savoir. Les gens disent qu'il suffit de croire pour tout obtenir de la vie. D'accord. Mais à quel niveau de croyance ? À quelle fréquence ? S'il fallait mourir un peu à chaque déception, je crois que je serais six pieds sous terre. À force de tomber, on apprend à se recevoir au sol.


Les gens disent aussi qu'on n'oublie jamais celle qui nous a volé notre pucelage. Je commence à y croire. J'ai beau frotter mes souvenirs, tu es une silhouette qui a la peau dure...
Au fond, je ne pense pas vouloir l'effacer, elle m'est d'une aide incommensurable les soirs de piètre inspiration, aux prises avec une nouvelle conquête, lorsque l'envie s'impatiente, et que le désir traîne la patte...


Le temps a passé, mais ton image est restée.


Installée confortablement au fond de ma pensée, elle est indétrônable. Parce qu'elle est un orage, parce qu'elle est un temps. Le temps des pluies, qui revient sans cesse. Les enfants courent sous l'averse, les gouttelettes leur martèlent le torse. L'atmosphère s'emplit de rires de joie. La terre régurgite les excédents d'eau. Ils coulent vers les ruisseaux. Je marche dans la pluie, je marche dans le temps.


J'ai trente-cinq ans...


 
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   Anonyme   
6/9/2010
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Des hauts et des bas dans ma lecture.
Les hauts ? La fin incontestablement. Exprimée avec justesse et une véritable émotion. Le rythme de la nouvelle aussi. Alternant paix et nervosité.
Les bas ? Certains passages qui sonnent un peu creux, trop éloignés de la réalité. A mon avis. Et je regrette vraiment l'absence de ressenti autre que physique pendant les 2 premiers tiers du texte. Je trouve cela dommage (on ne me fera en effet pas croire que c'est juste parce c'est elle qui "lui a volé son pucelage" qu'il se souvient d'elle avec une telle force !) Mais je suis peut-être incorrigiblement romantique (seulement à placer le centre du récit dans une grange, on m'y invite aussi !)

Merci pour cette lecture, dans l'ensemble très agréable !

   Flupke   
9/9/2010
 a aimé ce texte 
Passionnément ↓
Bonjour,

Pas vraiment de remarque constructive à faire, tant je suis époustouflé par la beauté de l'écriture, du style maitrisé et mature.

Je me suis régalé. Une superbe évocation, très réussie. Merci !

   shanne   
11/9/2010
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour,
Je ne veux pas prendre trop de temps pour libérer ce texte de mon espace lecture....Une notion de temps bien décrite, j'ai marché à vos côtés dans la pluie et dans le temps. Une nouvelle que je trouve superbe. Oui, le temps régurgite les excédants d'eau mais sourire, je n'ai pas trente cinq ans...
Bravo et un grand merci à vous

   Myriam   
12/9/2010
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Une alternance de prose brûlante, souvenir intact d'un premier amour fondateur, et de poésie contemplative, haïkus mélancoliques et évocateurs.

L'on passe sans heurts de l'une à l'autre, et se construit ainsi une nostalgie imagée et vivante, mêlant les âges dans un même temps (intelligent d'avoir choisi le présent de narration pour renforcer la force du souvenir).

De belles trouvailles d'écriture,
"qui les délestera de leurs
fards d'eau ? ", "
Le froid s'insinue dans
les trous de mémoire."
"J'ai beau frotter mes souvenirs, tu es une silhouette qui a la peau dure... ", même si le "tu " au milieu des "elle" surprend.

A d'autres moments, j'ai regretté la banalité de certaines phrases, de certains termes: "La saison des orages est passée, celle des tourments a débuté. ", ou "un peu comme si la routine infernale avait érodé ses motivations. ", un peu lourd.
"Les ruelles qui m'accompagnaient vers l'antre de mes ébats se languissent, orphelines de mon pas léger.", le début est lourd aussi, mais la fin ("orphelines...") très belle.
Les mots "pucelage", "libido", entre-cuisse" m'ont également un peu déçue.

Une jolie lecture cependant, ces quelques regrets mis à part.

   Anonyme   
18/9/2010
 a aimé ce texte 
Un peu
Jolie histoire de nostalgie et de pluie ...
Mais j'ai été gênée par la tournure de certaines phrases, des lourdeurs aussi comme "le fumet qui émerge des ragoûts que cuisine ma mère " des phrases faciles comme "Ton corps.
Un sujet sur lequel j'aime m'étendre..."
Je suis partagée. D'une part, il y a l'histoire de cette première fois qui reste en mémoire, et son association avec la pluie que j'apprécie beaucoup. D'autre part, il y a son traitement que j'apprécie beaucoup moins.
Bonne continuation

   widjet   
18/9/2010
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Avant de faire part de quelques bémols, je tiens à féliciter l’auteur qui m'a étonné. Son écriture progresse de façon significative. Je me rappelle de « O mères ! » et quelques autres opus qui m’avait laissé un souvenir loin d’être impérissable à ce niveau là.

Ici, il y a encore beaucoup des choses à dire sur la forme et notamment le choix de certains mots qui s’imbriquent mal dans l’ambiance voire qui sont à l’opposé du sens voulu (des mots comme « succulent » qui donne un caractère trop « culinaire », je trouve « exquis » eut mieux convenu, « ce relent de souvenir » maladroit et autre « incommensurable » trop chargé), mais Wancrys continue de prendre des initiatives audacieuses (pas facile d’écrire des scènes « chaudes » sans tomber dans le comique involontaire ou la mièvrerie, heureusement le jeune âge du héros donne une certaine authenticité à ce lyrisme affriolant !). ET finalement, la lecture a été plutôt agréable.

La construction est plaisante, un mélange intéressant, une petite danse (de la pluie ?) faite de souvenirs adolescents – et ses premiers émois amoureux et de plaisir de la chair - et cette poésie symbolisée par cette pluie, personnage à part entière. D’ailleurs, en cherchant bien, on se dit que toute cette eau qui tombe, ce sont un peu les larmes que le héros au cœur brisé ne verse pas. J’ai noté des fautes de goûts tout de même. Le « Il va se passer quelque chose. Il doit se passer quelque chose, sinon c'est mon amour-propre qui va en prendre un coup ! » comme le « Nous avons froid... et il ne se passe toujours rien ! » n’ont pas leur place, je trouve, ça casse un peu la « tension sexuelle » de l’instant. Maladroitement comique aussi ce « Ses fesses rebondies, emprisonnées dans un slip trop petit pour les contenir, confessent leur envie d'être honorées ».

Les dernières lignes empreintes de nostalgie concluent un texte plein de bonnes intentions, d’enthousiasme, mais encore un peu « vert » dans un style qui contient tout de même quelques promesses pour le futur.

W

   Anonyme   
22/9/2010
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Avant tout, je tiens à préciser que je n'ai pas souvenir d'avoir lu un des précédents opus de l'auteur. Aussi ne puis-je juger de sa progression dans l'art d'écrire.

La forme, le choix des mots, qu'ils soient culinaires comme l'a dit je ne sais plus qui (une bien belle cuisine soit dit en passant) ou autres, l'imbrication du poème et de la prose, tout cela fait un texte que je qualifierai de "poétique" et lyrique (bien que l'usage des 2 mots puisse paraître redondant).

L'usage de : confesse, Belzébuth, ma première fornication (que j'ai remplacé par 'ma première' communion) m'ont laissés à penser que l'amour devrait devenir une religion (la seule d'ailleurs)... Et hop, fini les guerres, quelles soient de religion ou autres.

Merci à l'auteur pour cette lecture fort plaisante et ses belles images comme "les fards d'eau" et "les voitures qui se frottent le visage". J'ai marché avec lui et dans le temps aussi.

   brabant   
28/9/2010
 a aimé ce texte 
Pas ↑
Bonjour Wancrys,

Le texte est bien construit avec une alternance bribes poétiques/ passages en prose.
La progression d'ensemble est bien menée également.

Ceci dit je n'aime pas trop les textes qui parlent trop explicitement de sexe, et qui par certains mots, par certaines scènes "crues", aux détails trop réalistes, me mettent mal à l'aise. L'amour physique ne doit pas être dit, il ne doit pas être décrit, cela le banalise et cela le salit. Cela l'avilit.

Nous avons ici une scène de dépucelage où le puceau semble bien expert, et pour le moins très fier de sa virilité.

Nous avons ici une scène de dépucelage où le puceau se prend à rêver, comme tous les puceaux, pour mieux retomber sur terre.

Nous avons ici une scène de dépucelage où le puceau abandonné mûrit pour devenir à son tour une bête de sexe, qui abandonnera ses conquêtes, une fois ses envies satisfaites, comme celle qui l'a a dépucelé puis abandonné.
Et celui-là en fera une hétaïre consolante les soirs de disette.
Curieux retournement de situation où il scantifie une marie couche-là qui n'a même pas le mérite d'être une marie-madeleine.

Je ne vois pas où est la morale.

Et s'il y a une morale à tirer de cette histoire, elle ne me semble pas cautionnable.

Est-ce l'éloignement du pays natal pour ce héros qui mène à de telles errances de la sentimentalité ?

Qu'a à donner le héros de ce texte où la sexualité n'est même pas donnée en termes de marché, où elle bégaie au fil des rencontres ratées à l'avance parce qu'il y a toujours quelqu'un qui prend sans avoir rien à donner.

Donc je n'ai pas aimé du tout :
"lorsque ma langue fouille dans ton intimité. La même saveur en toi en chaleur." Ai-je bien compris ?
"fornication"
"Ses fesse rebondies, emprisonnées dans un slip (Dieu ! Que ce mot est laid !) trop petit pour les contenir, confessent leur envie d'être honorées." Honorer des fesses ?
"Son entrecuisse"

Je ne comprends pas très bien comment cette hétaïre peut être un coup de fouet, puisque finalement, si elle a procédé au dépucelage, elle est un échec sentimental.
"elle m'est d'une aide incommensurable les soirs de piètre inspiration, aux prises avec une nouvelle conquête, lorsque l'envie s'impatiente, et que le désir traîne la patte..."
On a envie de se demander ainsi que Zanini : "Tu veux ou tu veux pas" ?

Du moins, l'hétaïre, quand elle n'a plus voulu, est partie.
Que veut prouver le héros ici, et surtout que cherche-t-il ? Il semble ne pas se remettre de son dépucelage qui est resté un traumatisme plus qu'un bonheur, puisque l'amour sublimé n'a pas suivi. Il poursuit une chimère : le physique n'aboutit pas sur le sentiment. Voilà un cérébral condamné à l'acte? Situation très inconfortable.
Pour lui, comme pour le lecteur d'ailleurs qui a envie de lui dire : tu te goures, mon vieux. Ainsi que le chantait Juliette Gréco : "Ce que tu te goures !"


Bien, parmi ce que j'ai apprécié, outre la construction du récit qui est plus que correcte, certains passages poétiques :
"lorsque le vide clame,
et que le désir calcine,
l'absence engloutit."
"Le froid s'insinue dans
les trous de mémoire."
Le poème d'introduction aussi m'a bien plu.

En revanche, je n'aime pas :
"Les autos se frottent le visage"
"leurs fards d'eau" que je verrais plutôt dans un autre registre.
En prose, je n'aime pas :
"Ton corps. Un sujet sur lequel m'étendre..." Jeu de mots et de sens un peu limite.

A mon avis, quelques belles choses, parmi beaucoup de choses critiquables, parce que l'expression n'est pas assez concise, ou contradictoire, parfois banale (exemple : "une flaque oblongue" ben oui !), des comparaisons hasardeuses (exemple : "Ma tête est vide, la grange aussi !").

   framato   
30/9/2010
 a aimé ce texte 
Beaucoup
C'est un texte dense, poétique aussi, magique par instants... Fulgurant, humain, fragile et oui, j'ai vraiment aimé cette danse de la pluie, cette danse du souvenir, vraiment bien écrite. Un texte visuel, dont la dernière phrase claque vraiment bien. Un thème beaucoup traité (la première qui) mais qui l'est ici de façon magistrale, avec cette évocation constante de la "météo" qui donne à la fois vie, mort et nuages (teintés de nostalgie, mais aussi d'espoir). Une belle lecture, aucun doute.

   costic   
6/10/2010
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Une pluie très rafraichissante. J'ai été très sensible à la poésie de ce texte. Une première expérience racontée d'une manière sensuelle et réaliste à la fois. Les odeurs bien présentes aussi, les mots glèbe, grange suffisent à remonter le temps...Un tout petit bémol pour moi: quelques mots un peu désuets qui enlèvent de la légèreté à l'ensemble: "paré, la manne qui tombe du ciel, les serrures de ma pensée, la panoplie des trésors , la métaphore de l'île et de l'archipel."
J'adore :les autos se frottent le visage, les fards d'eau.

   caillouq   
22/11/2010
 a aimé ce texte 
Pas
Bon, déjà il faut bien l'avouer: je n'ai lu que la moitié de cette nouvelle. La moitié en prose (grosse moitié, heureusement). Ca ne me gêne pas qu'il y ait des parties poésie, du moment qu'aucun élément indispensable à la compréhension de l'histoire n'y est planqué, mais les lire me déconcentre, me fatigue, m'ennuie. Pour le reste: au contraire de Brabant, j'apprécie assez les scènes d sexe explicite. Mais comme pour le reste: je les apprécie à condition qu'elles m'apprennent quelque chose, qu'elles mettent en scène un état d'esprit inédit, qu'elles soient l'occasion de tournures que je lirais pour la première fois, ou d'un style complètement expérimental. Bref, que ça fasse cogiter. Là, j'ai eu un peu l'impression d'un chromo (seins rebondis, fesses fermes, virilité inextinguible), sans le souffle d'air de LE détail qui tue et qui casse le côté fantasme parfait. Ce qui manque, ce ne sont pas tous ces détails que tu donnes (pas désagréables à lire, d'ailleurs) et qui laissent à penser que ça se passe en Afrique, mais un état d'esprit moins extérieur, qui peut se concrétiser dans un détail physique ou psychologique ou dramatique ou ... bref, LE machin qui fait que c'est toi, Wancrys, qui l'écris et pas un autre.

Sorry, une autre fois j'espère.

   scoulibri   
7/5/2011
 a aimé ce texte 
Bien ↑
La musicalité de cette nouvelle est pour moi exceptionnel. La poésie d'une justesse qui me rend cette pluie réelle. La tournure de la prose contribue à ce rythme.

Cependant, je reste dubitative face au traitement de cette première fois. J'ai un peu de mal à relier la pluie à ce dépucelage. Il me manque les descriptions des scènes de sexe qui en font référence. Ici il me manque la musicalité de la pluie dans cette première expérience sexuelle. Le truc qui fait qu'à 35 ans la pluie est synonyme de cette période. Ce n'est pas suffisamment présent.

PS: à lui seul ce poème mérite un exceptionnel


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