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Poésie libre
A2L9 : Dos à dos
 Publié le 01/10/25  -  8 commentaires  -  1949 caractères  -  122 lectures    Autres textes du même auteur

Je me suis adossée.


Dos à dos



J’ai perdu vieillie les mots et leur écrin
Un simple nom qui disparaît faute…

Pourquoi soudainement les liaisons
Que j’aimais tant
N’existent plus

Serait-ce que je les aurais mangées
À force de les lire menus ?

… faute de n’avoir pas su

J’ai creusé, j’ai pioché
Parfois pour enterrer
Parfois pour espérer

Parce que je pensais qu’en appliquant
Les le, la, les, une et deux reviendraient
Ameublir mes chairs déjà boisées
Mais mes…

Elles m’auraient certainement appelée ainsi
Si petites avaient vu le soleil aux mille carbones
C’est peut-être cela qui fut la vie à l’envers

mais mes phrases ont une odeur de papier brûlé
Des copies en appuyant crayon noir

J’ai les yeux entourés de cercles
Les rides de l’incertitude qui pourtant fleurissent
Certains moments quand au milieu
Je vois les arbres, les herbes
Les nuages multiformes
J’entends les branches, les pailles
Une baleine et des dinosaures flottent

Et puis la pluie
Qui lave pensées
Les heures oubliées
Allongée sur le dos de la Terre
Dos à dos
Comme un sac à dos
Sans savoir qui porte l’autre
Et puis mangée pour redevenir
Pâquerette entre les dents


Et je suis devenue autre chose


 
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   Cyrill   
23/9/2025
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Je lis ce poème comme une expérience totale. Une fusion de la locutrice à cet écrit parcellaire, semblant amputé, qui devient à la fois incompréhensible et cabalistique.
Le dos à dos comme une union, un amalgame qui confond l’être et la terre qui le porte, ou qu’il porte. Allez savoir jusqu’à quel point de transformation peuvent mener ces fouilles !
Merci pour ce texte déroutant, surréaliste.

   Ornicar   
23/9/2025
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
Etrange, mystérieux et envoûtant.
Etrange et mystérieux parce qu'au début, j'ai l'impression que la narratrice est atteinte de la maladie d'Alzheimer. Puis le récit prend une toute autre direction pour aboutir à cette fusion - confusion avec la terre : "Dos à dos / Comme un sac à dos / Sans savoir qui porte l'autre". La fin est encore plus surprenante puisque la narratrice en "prenant racine" disparaît en tant qu'être humain, individualité, absorbée par une terre cannibale : "Et puis mangée pour redevenir / Pâquerette entre les dents / Et je suis devenue autre chose". C'est la magie des mots qui, à partir d'une expérience sensorielle plausible, poussent le processus d'identification jusqu'à son terme, bousculant tous nos repères, accouchant d'une expérience poétique en somme.

Envoûtant parce que je n'ai pas cherché à décortiquer ce poème et que ça m'a plu quand même. Ce texte, qui résiste à l'analyse, m'a fait voyager. Il y a quelque chose d'organique dans cet ensemble qui fait que l'on peut difficilement dissocier une partie d'une autre et que l'on n'a qu'une envie : se laisser porter.

   Provencao   
1/10/2025
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Bonjour A2L9,

J'y ai lu et je me suis laissée bercer par cette inclinaison et dessein ayant cette vibration transcendante.

Ce n’est pas à mon sens une pirouette, une esquive, mais une vision pour tout un chacun plus consacrée et plus hédoniste

Cela fait du bien .
Au plaisir de vous lire,
Cordialement .

   papipoete   
1/10/2025
trouve l'écriture
convenable
et
aime un peu
bonjour Ali
Je me suis retrouvé au milieu de nulle part, dos à dos avec moi-même. Quand je tâte mon corps, il n'y manque rien, mais face au tain du miroir
" est-ce bien toi ? tu ne ressembles plus à celle d'hier... "
NB vers libres tombent sur la feuille blanche, comme une pluie de phrases inachevées, où le verbe manque et plus loin une averse de papier carbonisé, des confettis d'autodafé...
ceci est mon interprétation...

   embellie   
4/10/2025
trouve l'écriture
perfectible
et
aime bien
Ce texte m’a plu car sous son aspect un peu trop sibyllin on devine un constat, l’arrivée de la vieillesse. On y trouve les pertes de mémoire, l’espoir de ne pas vieillir trop vite, les premières difficultés à s’exprimer, l’effort de l’esprit pour répertorier tout ce qui nous entoure comme pour l’imprimer fortement, se l’approprier, et finalement ce dos à dos avec la terre comme métaphore de la fin inéluctable qui nous attend tous.

   Lapsus   
7/10/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime bien
Prétendre interpréter ce texte par le menu, c'est prendre un risque inconsidéré, tant la volonté d'en faire un ensemble déconstruit et abscons est sensible.
L'impression qui s'en dégage est une perte d'identité, une décomposition, une désagrégation qui du vocabulaire défaillant à la construction syntaxique chancelante, mène inévitablement à l'absorption de l'être, voire à la transmigration.
Déroutant, mais efficace.

   Eskisse   
8/10/2025
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Bonjour,

Je ne pourrais pas dire que je comprends ce poème mais j'en aime la construction ( entre ruptures, sous forme de parenthèses et insertions ) et la poésie.
La poésie surgit dans : "le soleil aux mille carbone" , " ameublir mes chairs déjà boisées" ou "les rides de l'incertitude"
Une réflexion sur l'écriture, il me semble, évoquée dans sa disparition, doublée de l'effacement dû à l'âge.

Un texte qui a de l'allure qui nous perd pour mieux célébrer la fusion avec le monde comme porte de sortie de l'impasse scripturale ? Je ne sais.

   Uyimbube   
13/10/2025
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Un poème qui laisse à mourir !
" Dis, quand reviendras-tu ? "
Oups, Bellis perrenis est comestible ! Renaissance alors ?
Mais bouleversant quand même... Merci


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