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Poésie libre
A2L9 : Ils ne grandissent pas à pas
 Publié le 27/10/25  -  4 commentaires  -  1389 caractères  -  77 lectures    Autres textes du même auteur

_____________________________Les enfants du grandissement


Ils ne grandissent pas à pas



Armes-couteaux, les enfants rejouent pour nous
Puis les armes à répétition derrière le sofa-salon
Les petites voitures et la corde à sauter

Dans les rues, elles flambent et tordent les corps
Leurs petites mains allumettes et nœuds coulants
Ils sont torchons, ils s’enflammeront d’alcool
Rêvant col blanc et serviette pour s’asseoir à la table
Mais tu peux crier qu’ils sont morts-noirs, blancs-innocents
Brûlés vifs en ingérant si tôt boniments et menteries
Et souffleront les mots-cracheurs sur leurs dépouilles
Mais je ramasserai la poupée-chiffon
À qui il manque un œil et une jambe
Pour la réparer, pour qu’elle ne meure jamais
Et dans la cour de recréer à contrecœur
À contre-courant parterre et gueule écrasée
Les dents de la déraison mordent le salut de trop
Le mandat qui sait trop pour ne pas perdre la raison
J’ai trouvé, enterrés, les petits pieds et les petites bottes
Les petites têtes sont mourues, ils n’avaient pas dix ans


Et pourtant sous la fenêtre des cloisons en papier
J’entends les enfants-chamailleries des parents râleurs
Ils réclament à l’envi les sous et les dus sans existence


Assieds-toi comme elle est belle car elle meurt demain

___________________________________entre images et objets


 
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   Cyrill   
21/10/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Je ne peux pas dire que j’ai compris ce poème, mais j’ai ressenti quelque chose de fort à sa lecture. La syntaxe bien déstructurée parle direct à l’émotion, sans forcément passer par la case cerveau, dont un collègue prétend qu’il se partage entre droite et gauche. Soit, puisqu’aussi bien on a des neurones dans les viscères, je suppose que les mots assemblés ici dans le secret du chaudron poétique ont eu un certain pouvoir sur moi. À commencer par le titre qui me fait l’effet d’un piétinement. Ou comment ‘ne grandir pas à pas’ dans un monde violent. Je pense à Oskar, l’enfant du film Le Tambour de Volker Schlöndorf, qui refuse de grandir sous le régime nazi. Je pense aussi aux enfants des camps de réfugiés, ou à ceux des cités : « sous la fenêtre des cloisons en papier ». À des enfants imitateurs d’adultes inconséquents, à des enfants victimes ou des enfants bourreaux. Il leur en faut du courage pour « recréer à contre cœur » quand la violence est donnée à voir et à vivre, ‘pour de vrai’ ou par l’écran : « entre images et objets».
Merci pour la lecture et bravo !
Voilà un peu ce que m’évoque ce texte, à défaut d’une analyse rationnelle. Mais la poésie n’est pas rationnelle.

   Bodelere   
27/10/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
C'est un poème très fort, sombre, qui utilise un langage cru pour dénoncer la manière dont la violence et les mensonges du monde adulte dévorent l'innocence de l'enfance. Il est à la fois un cri de douleur et une tentative désespérée de sauver ce qui peut l'être (la poupée-chiffon), même si le ton général reste profondément pessimiste. La juxtaposition des scènes de jeu, de guerre urbaine, de rêve social raté, et de la figure de la poupée cassée, donne au texte une texture complexe et mémorable.

   ANIMAL   
27/10/2025
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
Un poème coup de poing qu'on lit d'un souffle.
Jouer à des jeux de mort, parce que ce sont ceux que l'on vous apprend, et si ce ne sont pas les parents ce sont les copains, les médias, les vitrines des magasins... Pas moyen d'y échapper.
Des mots pour le dire, en vrac organisé, des mots-couteaux et des mots justes.

"Mais je ramasserai la poupée-chiffon
À qui il manque un œil et une jambe
Pour la réparer, pour qu’elle ne meure jamais"

L'émotion est là. Très beau texte.

   papipoete   
27/10/2025
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
bonjour Ali
Alors que leurs aieux jouaient à leur âge, à la poupée, aux petites autos, aux billes sur un terrain neutre, les enfants de notre temps...voient ce qu'ils ne devraient pas voir
à la télé, sur leur iphone
- des scènes de violence, de la pornographie,
sous leur toit
- les parents qui s'engueulent, se déchirent, claquent la porte...
Aussi, est-ce pour eux banalité, réaction normale et ordinaire.
Alors, loin des bacs à sable, des tobogans, ne les voit-on pas se comporter en Grands ; bagarres, cartable garni d'un couteau, fille à violenter...
NB c'est ce que je vois à travers vos lignes, dit d'une certaine façon, puisque face à leurs yeux innocents, on inflige des scènes dont ils ne savent pas voir
si on leur ment...
" ta poupée attend dans son coin, que tout contre toi, tu l'enlaces..."
Le passage " j'ai trouvé, enterrés, les petits pieds et les petites bottes..." est mon préféré dans ce texte " aux petites têtes mourues "


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