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| Donaldo75
19/10/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
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Bonjour poète, autant dire que tu vas déclencher une recrudescence des ventes de dictionnaires dès la publication en MondioVision de ce poème. Pourtant, il y a du Schönberg dans la musicalité de ces mots, comme dans le premier tercet.
"Mon ombre dans ton dos comme une pèlerine ; Sur ta face un suaire, un drap suintant le suif Et l’ichor, parchemin d’où perle l’oléine." J'ai l'impression que le format classique reste dans les clous mais que la musique elle m'emmène ailleurs, de par ses sonorités et l'étendue du champ lexical. La rime confirme cette impression de lecture. "En dandy, tu te vêts des charmes du quidam Éperonnant le sort. Aventure ou routine… De la rigor mortis à la vigueur d’un slam," Ouais bon ben euh tsé, dirait le cousin de ma voisine, c'est-y pas du lourd quand même que c'te tercet d'intellectuel parisien ? Moi, j'aime, c'est surréaliste dans le champ lexical, du niveau de la Seconde Ecole de Vienne dans la sonorité, suffisamment classique dans la forme. Donc moderne. "Je shoote dans ton sang l’âcre sérotonine." Et là, je dirais presque Rock'n Roll dans la conclusion, du Gene Vincent avec un cerveau. Bravo ! |
| Ornicar
19/10/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
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Première réaction, ça pulse et ça sonne, là !
Y a du rythme. J'ai trouvé ce poème dansant, chaloupé à la lecture, presque aux allures de slam par moments. Je ne sais à quoi ça tient. Peut-être aux strophes de trois vers ? A la disposition particulière des rimes ? Aux rejets ? Quant à la couleur sonore elle résulte essentiellement des rimes masculines en "if" et "am" qui claquent dans l'air à la prononciation et projettent le son. Les images distillent une atmosphère trouble et toxique sur laquelle plane l'ombre du mal et de la mort. Le lexique est riche (je découvre et j'apprends le terme "ichor") avec de chouettes formulations autour de verbes d'action "remuants" (harceler, éperonner, shooter) et donnent de la vigueur à cet ensemble jamais mollasson. Il n'en faut pas plus pour me conquérir. Dès lors, le fond m'importe moins. De cette histoire où "Sérotonine" est l'héroïne, je retiens surtout sa couleur tonale, l'énergie du vieil alexandrin. Allez ! File-moi une dose de ta séromachinchose, camarade ! Moi aussi, j'ai envie de pouvoir "éperonner le sort !" Un beau contemporain comme je les aime et qui me botte. |
| Marceau
26/10/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
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Bonjour Cyrill,
s'il fallait illustrer votre formidable poème, je mettrais volontiers la célèbre estampe de Dürer "Le Chevalier, la Mort et le Diable" (1513), par son sens caché, son symbolisme complexe dont le sens précis peut prêter à des débats interminables. Quelle grande richesse, quelle mine, quelle grande classe ! Le rythme lent, voir pesant comme une pierre tombale, des deux premières strophes (ça "perle" lentement, ça va "à l'amble", au "pas") et, à partir d'un "riff", tout s'accélère et évoque un cheval au galop par le rythme des mots : "macadam' qui sonne comme "tagada", ça "éperonne" et a la "vigueur d''un slam". Bravo, une belle réussite, merci pour ce partage et au plaisir de vous relire. |
| Myndie
26/10/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
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Bonjour Cyrill,
Alors après Schönberg, Dürer, Gene Vincent, moi je dirais que Thiéfaine a de la concurrence ! C'est dire combien ton poème frappe les imaginations par son époustouflante intensité. Pour ma part, quel plaisir de lecture ! Tout me parle ici, les sens et les non-sens, un rapport au corps torturé et violent, des images tourmentées qui galvanisent la déchéance et la morbidité, l'oralité des vers, leurs allitérations qui expriment avec puissance le dégoût, le rythme scandé, la richesse d'un vocabulaire rare. Soit en résumé, une écriture à la fois brute et ouvragée, qui frappe comme un uppercut. Comme dans les tableaux de Bacon, ce qui peut sembler malsain dans cette imagerie n'est que l'expression des angoisses, de l'horreur, d'une certaine vision de soi-même avec tout ce que cela suppose de maux intérieurs : quête, dualité (« En dandy, tu te vêts des charmes du quidam ») mais aussi dépression et dépendance (« Je shoote dans ton sang l’âcre sérotonine. »). Voilà ce que je décèle dans ta poésie et voilà ce qui me plaît autant dans cette « sérotonine ». De là à dire que je suis accro, ya pas loin^^ ! Messieurs-dames les chefs, de grâce, rendez-nous les « passionnément » ! |
| papipoete
26/10/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime bien
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bonjour Cyrill
Exprès, je ne veux pas chercher le sens de tous ces mots savants, ce serait tricher avec le thème du poème ! Mais cette hormone du bonheur, dont le héros est en quête, semble utopie comme celle de Don Quichote " voulant redresser tous les torts du monde ". - tu as beau faire, jamais tu ne me reverras sourire ! NB ce riff à la 6e ligne me fait penser à la note haut-tenue d'un solo de D. Gilmour sur sa Stratocaster... Je serais curieux de savoir, si ce vocabulaire impressionnant coule naturellement de votre plume, ou si comme moi il me faudrait tourner maintes pages dictionariennes ? techniquement, je ne vois pas de vers contemporains, mais réellement des alexandrins sans faute ( voir classiques ) mais je ne pratique plus suffisamment pour en être certain. |
| Provencao
26/10/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
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Bonjour Cyrill,
"Des chevilles à l’âme en tranquille épouvante, Puis harcèle en son for l’indolent macadam. T’abandonnant alors à mon humeur errante," J'ai beaucoup aimé cette trace des chevilles à l'âme dans votre poésie et le souffle de la décadence, avec lequel une bribe du mot glisse dans le rien et par quoi surgit cette infamie, qui donne forme à Sérétonine. Ça casse, ça déchire, ça explose! Au plaisir de vous lire, Cordialement |
| Bodelere
26/10/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
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Bonjour Cyrill
je trouve ce poème puissant, qui ne cherche pas la beauté facile mais qui frappe par ses associations d'idées inattendues et sa richesse sémantique. C'est une exploration sombre de l'identité, de l'errance et de la relation toxique/vitale entre le soi (l'ombre/la gale) et l'autre (le corps, le dandy). |





