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Poésie néo-classique
Stuart : La Gorgone
 Publié le 25/10/25  -  10 commentaires  -  1102 caractères  -  99 lectures    Autres textes du même auteur

En noir et blanc.


La Gorgone



La venelle est à demi vide
Avec des néons miséreux ;
Quelques passants, face livide,
Errent entre ses murs lépreux.

Un souffle fétide s’exhale
De soupiraux inopinés
Où flotte la vapeur létale
D’âcres remugles avinés.

Vous êtes, dame de mon rêve,
Nue en un voile aranéen,
Affichant, blafard et sans sève,
Un visage marmoréen.

Votre regard, mortelle lame
Au noir éclat terrifiant,
Me fouaille le fond de l’âme
En un éclair pétrifiant.

Avec vos serres pour étreinte,
Contre votre maigre giron,
Sans que je murmure une plainte,
Vous m’enlacez, front contre front…

Soudain le pavé se dérobe,
Et tout paraît se diluer
En une brume photophobe
Où je dérive, éberlué.

Je me laisse aller sans défense
Parmi des limbes de coton,
Puis sombre dans l’inconscience
Ainsi qu’un pantin de béton.

Brusquement mon songe s’achève
Aux basses-fosses du néant.
Au-dehors, un plein jour se lève,
Où j’écarquille un œil béant.


 
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   Cyrill   
20/10/2025
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Un poème au lexique riche et précis. À la fois sensuel et terrifiant, comme pour jouer à se faire peur.
Les sonorités sont éloquentes, des allitérations en s, v et f qui évoquent spontanément la créature qu’on imagine furtive et sournoise.
Un bémol personnel pour les nombreuses diérèses, et pas des plus agréables à la diction, qui m’empêchent de me glisser naturellement dans la scène. 
Merci pour la lecture.

   Donaldo75   
20/10/2025
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Cool ! Je viens de lire une belle poésie bien composée, avec de la rime et de la métrique qui ne sont pas là uniquement pour cocher les cases de la forme néo-classique, des images et un champ lexical permettant au tableau de prendre position dans ma lecture, bref tout ce qui rend le moment remarquable. Je ne vais pas rentrer dans le commentaire composé parce que ça me saoule d’office et surtout par ce que je suis encore sous le charme de ce que je viens de lire. Je ne veux pas que ce charme soit rompu par mon cerveau gauche alors que le droit est encore sous la magie de ce poème.

Bravo !

   Marceau   
25/10/2025
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
Merci pour le partage de ce cauchemar dans lequel on se prend à frissonner ! J'ai adoré les "âcres remugles avinés", le "pantin de béton" les "bases fosses du néant" ; plus compliqué à lire et à dire le "souffle fétide s'exhale", mais le tableau est saisissant, bravo pour ce beau moment de lecture.

   Provencao   
25/10/2025
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Bonjour Stuart,

"Brusquement mon songe s’achève
Aux basses-fosses du néant.
Au-dehors, un plein jour se lève,
Où j’écarquille un œil béant."

Un quatrain qui a toute ma préférence avec ce frisson et cette secousse qui font que je ne peux qu'accueillir cette palpitation comme un accord avec ce qui se rêve. Le frisson en songe qui s'oublie, et qui devient l'évènement du frisson.
J'aime bien cette émotion qui soulève le style dans son ensemble en la canalisant autour du mot frisson.

Au plaisir de vous lire,
Cordialement

   papipoete   
25/10/2025
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
bonjour Stuart
Je titube, ça tourne dans cette venelle, où les pochetrons s'écroulent l'un après l'autre... et je rêve, je rêve d'une créature merveilleuse, mais aux griffes acérées qui s'enfoncent dans mon coeur ! mais, n'étiez-vous pas voici un instant, la sculpturale Gorgone ?
- la lumière du jour me réveille au bord du néant, ça bout dans mon crâne ! voilà ce que c'est de picoler...
NB je pense être dans la vérité, avec ce scénario qui me vient à l'idée.
" tu t'es vu, quand t'as bu ? "
j'aime bien la dernière strophe, où l'ivrogne réalise qu'il fit partie de la même faune, que ces " remugles avinés "
et souhaite que le héros n'aie point envie de recommencer !
L'ensemble du poème coulerait mieux à la lecture, sans cette profusion de mots savants ? mais je pense que les synonymes ordinaires vinrent à manquer...
techniquement, je ne vois pas ce qui s'oppose à la forme Classique ( vous avez bien écrit :
fou/aille et in/con/si/ence )
en diérèse...

   Lapsus   
25/10/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
C'est d'abord une ambiance délétère puis une rencontre de cauchemar brutale et fascinante, une de celles qui vous fait comprendre qu'il est des endroits à ne pas fréquenter la nuit.
L'évocation est sombre et redoutable, le choix de certains mots laisse planer le doute : venelles ? néons ? pavé ? Quel endroit, quelle époque ? La vision est intemporelle. Il en est ainsi des mauvais rêves.
Une gorgone toute en noir et blanc à vous en faire perdre les couleurs.
Le choix de l'octosyllabe, court et incisif, est judicieux.

   Ascar   
25/10/2025
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
Les deux avant dernières strophes me paraissent plus convenues . L'ensemble reste de haute facture et le plaisir de lire est là !
Les mots décrivent bien ce personnage qui se laisse aspirer par une irrésistible attirance physique


Je ressens le désir et la tension

Bravo

   A2L9   
25/10/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime bien
La vie en noir et blanc, c'est tout l'un tout l'autre peut-être. Ici la ruelle est sombre et sent mauvais, le rêve est une mangeuse qui se repait. Puis le retour brusque avec ce pavé qui glisse ou le pas qui lâche.

Un poème qui se termine en ouvrant l'œil sur un jour nouveau mais que faut-il en attendre ?

   Boutet   
26/10/2025
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
Il y a quelque chose de baudelairien dans ces octosyllabes néoclassiques réussis. C’est un poème dense, visuel, on le lit comme on suivrait une dérive hallucinée dans un monde à la fois réel et spectral.

   Laurent-Paul   
26/10/2025
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Bonjour,
un poème halluciné qui sait camper son ambiance et finir sur un réveil éberlué (pour reprendre votre mot que j'adore) ; le vocabulaire recherché n'a rien de rebutant, les formules claquent sans faire slogan pour autant, le rythme est tenu jusqu'au bout et la belle dame venimeuse et le néant qui lui fait suite ne font pas envie mais fascinent cependant.
Bravo !


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