Je pense que ce poème me toucherait davantage sans la majuscule "obligatoire" en début de vers ; ceux-ci étant courts, je trouve que cela alourdit mécaniquement le propos, et c'est dommage quand on vogue dans l'impalpable du matin provisoire et de la beauté éphémère. Le geste qui naît, l'amont de la pensée, l'affleurement des mots, tout cela nécessite de la délicatesse qui selon moi est gâchée par le roulement de tambour de chaque début de ligne ; en plus, les sous-titres n'aident pas.

Bref, pour une raison purement mécanique de présentation, selon moi vous plombez votre poème, et c'est dommage au moins pour les trois derniers vers que j'aime beaucoup ; les autres, à mon sens, sont en-deçà (ce n'est pas bien compliqué, je trouve, d'aligner simplement des associations de mots sans les relier, même si elles me paraissent plaisantes et bien choisies), sauf le deuxième quatrain que je trouve simple et juste.

Bonjour

Votre poème est frais, léger et épuré.
J ai aimé surtout :

Dans le matin provisoire
La beauté éphémère
L’attente des mots
La migration des actes

Poème simple mais efficace.

C'est un texte dont l'expression peut paraître simple. Mais on perçoit bien qu'il y a eu un bon travail de recherche d'images.
Beaucoup de fluidité.

Des mots justes, précis, l'absence de verbes confèrent à ce texte sans fioritures une élégance sensible.
Beaucoup de réflexion derrière l'apparente simplicité.
" Où chaque instant
D’une vie à une autre
N’est qu’un équilibre
Entre deux versants "

Bjr,

Tout est question de précarité temporelle ici si je puis m'exprimer ainsi: "provisoire", "éphémère", "instant", "équilibre", "étincelle", "fugacité"...

La fragilité.

En peu de mots bien rythmés, une vie est découverte.

Jusqu'à "l'érosion annoncée du cœur".

D'une joyeuse mélancolie.

Bonjour Alcyon et bienvenue sur le site,

j'ai assez aimé votre poème que j'ai trouvé fort léger, mais peut-être l'ai-je trouvé trop voilé, comme si quelque chose vous avait empêché d'exprimer des sentiments plus forts ou plus clairs.

Ce que j'aime, c'est tout ce champ lexical autour des monts (versants, amont, affleurement, érosion) qui nous entraîne dans de grands espaces parfaits pour méditer un peu.

Mais je regrette le côté succinct de ce qui est énoncé. J'aurais préféré un peu plus de relief, peut-être un poème un peu plus long pour l'étoffer.

Au plaisir de vous relire.

Du début (« provisoire », « éphémère ») à la fin (« érosion ») de ce poème, les images évoquent la fugacité des choses, les équilibres temporaires et précaires.
Le style, léger et chatoyant, convient parfaitement au contenu.
Mes passages préférés sont le second quatrain et le tercet final.

A la première impression, un texte abouti et bien pensé.

Il est difficile de comprimer idées, images, sentiments de cette façon, mais en l'occurence l'épure est réussie (si j'ose dire !) et un hermétisme léger propose des nuances d'interprétation.

Agréable moment.

J'aime cette poésie, concise, fluide, et qui sans en avoir l'air en dit beaucoup...
Avec un plus pour la dernière strophe.

Je regrette également la présence des majuscules en chaque début de vers. (D'autant qu'en "poésie libre", justement, rien n'est "obligatoire" !)

Au plaisir de vous lire de nouveau

Naître…malgré...

Bon programme de vie…qui n’en est pas arrivé là souvent, à espérer…naître, renaître, se vivifier de l’essentiel…pratiqué le Zen…goûter la fugacité…apprendre à vivre en fait.

Votre poème est peut-être un peu trop zen, pas assez “excitant” à mon goût.
Une mention au trois derniers vers.

À vous relire.

Corbivan

Bonjour,
j'aime, c'est du dedans, sensible, fragile comme une naissance , les trois étapes de la vie bien résumées. Bravo!

l'érosion du cœur

bonjour Alcyrion

non, pas d'érosion du cœur

c'est un cliché épouvantable

j'entre en fin de vie et je revendique le fait

d'avoir toujours le cœur éveillé

à toute forme de sensibilité

mais je ne vous en tiendrais pas rigueur

car votre poème est bien écrit et bien construit

Bonjour,

Il est vrai que chaque matin est une nouvelle naissance, pleine de beauté pour qui sait regarder et que cette beauté est éphémère, les paroles peuvent attendre, les actes se perdre plus loin.
Il est vrai que chaque instant est un équilibre d'une vie à l'autre, la matérielle, la spirituelle.
Il est vrai qu'il faut prendre conscience de cette naissance du geste, de ces pensées derrière, et encore plus loin cette étincelle de vie, et puis ces mots, ce regard qui affleurent à peine.
Il est vrai que le cœur s'use de trop de silences.
Et il est vrai que ce poème est magnifique et que vous avez su décrire cette naissance à une journée de plus d'une façon magistrale, mais toute en finesse, en légères touches de peintre impressionniste, une profondeur qui ne se voit qu'en s'approchant doucement des mots, comme une eau calme qu'il ne faut surtout pas froissée au risque de perdre sa leçon magique.
Bravo pour cet écrit comme je les aime et que j'avais manqué à cause de ma fuite en vacances.
A vous relire avec plaisir.

Bonjour Alcyon

C'est pur, fragile, instantané.
On est dans l'instant T, le commencement.
Vos mots mangent les miens; je ne sais pas quoi dire.
c'est d'une subtilité...je suis sans voix.

J'ai aimé ce parcours de vie vaporeux, balisé par trois infinitifs qui le rendent aussi léger que l'est sa forme brève. J'ai l'impression qu'il nous laisse toute latitude de suivre notre chemin parmi une multitude d'options présentées sous forme d'énumération. Parmi lesquelles figurent la fragilité de ce qui s'esquisse et le mouvement : "provisoire", "éphémère", "attente", "naissance" , " étincelle" , "fugacité". Mais la première lecture m'a frustrée : il m'a semblé que les éléments de ces listes étaient éloignés les uns des autres, qu'il manquait une unité à chaque strophe car, dans ces listes, chaque thème n'est qu "effleuré" ce qui crée cette impression de légèreté mais aussi le désir chez le lecteur d'en savoir plus sur ces "mots", ces "actes",ces "gestes" et ce "regard". Petite frustration donc, mais c'est un texte que l'on aime lire dans un murmure lent et léger..

Des mots qui me laissent sans mots.

Un poème qui parle de lui-même, mon "bla-bla" aurait l'air
bien ridicule.

De l'élégance, de la subtilité, de l'intelligence, de la sensibilité,
tout un ensemble, qui œuvre à la lecture de cet écrit avec
une attention toute particulière.

Je m'attarde volontiers, laissant tout le soin à votre phrasé,
de m'enthousiasmer sans réserve.