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Poésie libre
ALDO : Costebelle
 Publié le 31/07/25  -  4 commentaires  -  970 caractères  -  88 lectures    Autres textes du même auteur

À même voix…


Costebelle



De l’été il n’aimait que les voix

qui se dressaient de toutes parts autour de lui,
et semblaient chercher tout près dans la mer

le lieu même de l’infini.


Mais il est seul avec son bâton
aux heures où sur le ponton, la main de jour,

anxieuse encore,

serre la main de nuit.


Et sous un ciel de nulle étoile,
une ligne blanche établit son chant de mort,

le poisson scintille, une bouche implore,

et la nuit franchit son âme sur les planches.


Assis sur le bois qui bouge,
l’enfant a-t-il posé sa canne,
que de l’eau,

lampe d’un été,

s’illumine au creux de ses mains jointes.


Et déjà se lèvent les chemins,
déjà le mot retour,

un dernier filet d’air sous la porte close…


Les voix de la maison
ne sont plus le port

où entre la barque des choses.


 
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   Ornicar   
26/7/2025
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Une ballade sur une plage méditerranéenne au petit matin ? Trop simple et d'une apparence trompeuse car il y a ce premier vers écrit à l'imparfait qui d'emblée annonce une tonalité particulière : "De l’été il n’aimait que les voix". Comme quelquechose qui "n'est plus" et ne "sera jamais plus". Cet imparfait est d'autant plus remarquable que tout le reste du poème est écrit au présent. On y revient sans cesse à ce point de départ qui signifie la fin de quelquechose. Et l'on se prend à penser que ce poème aborde le sujet de la mort, dans l'instant précis où son sujet ("il") bascule de la vie à trépas.

C'est mon hypothèse qui vaut ce qu'elle vaut et que semblent confirmer les indices ramassés au fil de ma lecture comme par exemple :
- cette "main de jour" qui serre la "main de nuit". N'est-ce pas là l'image de la vie qui, dans ses derniers instants, étreint la mort ?
- d'autant que la nuit n'est pas une simple nuit ordinaire. Dans son ciel ne se trouve "nulle étoile" qui brille.
- et puis il y a la présence de ce vers où la mort n'est pas seulement esquissée sur un mode allusif mais directement nommée : "une ligne blanche établit son chant de mort".

C'est un texte où je reconnais la pâte d'un auteur. Avec toujours cette écriture légère et délicate pour dire l'indicible. Pas de rimes, bien sûr, pour ce libre mais de discrètes assonances ("bâton-ponton" ; "mort-implore" ; "close-choses") qui rendent sa lecture fluide et agréable comme "un dernier filet d’air sous la porte close".

   Volontaire   
31/7/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Bonjour,

Oui, un nouveau poème d'ALDO! Pas grand chose à ajouter à ce que j'ai déjà écrit cet hiver sur votre style, qui m'enchante toujours autant.

Le premier vers saisit superbement l'attention. Tout le poème a la magie du vent dans les feuilles des arbres dans la lumière mystérieuse des lampadaires le soir. On se sent cheminant pas à pas entre deux mondes : un pas dans le jour un pas dans la nuit, un pas dans le réel un pas dans la magie, un pas dans la mer un pas dans la terre, un pas dans l'enfance un pas dans l'âge adulte, un pas dans la présence un pas dans l'absence, un pas dans la maison de famille bruyante un pas dans le port silencieux. Un sentiment proche des films du grand Hayao Miyazaki, que je crois lecteur de poésie française sous l'influence de son maître francophile Isao Takahata.

Merci beaucoup pour ce partage :)

   papipoete   
31/7/2025
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
bonjour ALDO
Si je me fie à ce que peut être Costebelle, une île sur le lac de Sainte Croix, on peut imaginer un vieil homme s'y transportant par la pensée...
Un endroit désert depuis qu'en 1973, le barrage engloutit ce que fut un village, dans les gorges du Verdon.
Le Vieux entend toutes les voix tues par leur exil, aller d'une rue à l'autre, d'un balcon à l'autre...envoyer leur écho sur ce bout de terre, où plus rien ne vit hormis oiseaux, le papillon sur une fleurette.
On peut même y voir, sur un rafiot branlant, un enfant jeter sa ligne alors que tels exocets, des poissons brillent sous le soleil...
NB ce n'est que mon scénario, que tant d'endroits engloutis ( comme Chartreuse de Vaucluse chez moi ) suggèrent ; on entend même les prieurs psalmodier leurs prières, sous les orants immobiles.
" les voix de la maison ne sont plus le port, où entre la barque des choses "
ce toit qui dans les abysses, ne laisse plus échapper le moindre bruit, la plus petite voix...

   Provencao   
1/8/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Bonjour Aldo,

J'aime beaucoup cette poésie, où j'y ai lu de l'ineffable, de l'insensé. Il va de cet insensé, comme du langage de la poésie pure. Vos mots poésie porte une mémoire.

L’inéffable est une belle intension de se faufiler au langage, tout en soufflant dans le cœur des mots.

Au plaisir de vous lire,
Cordialement


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