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Poésie libre
ALDO : Un Ulysse
 Publié le 11/05/25  -  10 commentaires  -  800 caractères  -  181 lectures    Autres textes du même auteur

Le retour du même.


Un Ulysse



Le pays factice n’a jamais de jour, jamais de nuit,
mais une aurore sur ses eaux dérive

et le dormeur
favorisé des vents du rêve

accoste son île.



La barque crisse et se fait sable
et toujours,

cette levée de la couleur

dévoile par vagues son supplice
et les choses qui bercent et se retirent

sous un tropique de lenteur.



Sans fin la lumière, sans fin le marcheur
longe les chemins

de ce qu'il faut taire et d'être seul
parmi les longs palmiers.


Sans fin s’entrouvre et se referme
le portail familier

sur d’autres équateurs…



De la flaque d’un matin vivace
remonte le cœur

du noyé.


 
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   Donaldo75   
4/5/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
J'ai tout simplement trouvé ce poème réussi. Il y a du niveau ! La poésie libre n'est jamais aussi forte que quand elle utilise toutes les possibilités de la page, de la langue, du champ lexical, des images qui peuvent s'insinuer dans la lecture.

"La barque crisse et se fait sable
et toujours,

cette levée de la couleur"

Cet exemple donne le ton de ma perception du poème, en tant que lecteur. Il n'y a pas à chipoter avec des explications analytiques, des découpes de cheveux en mille-vingt-quatre mais juste à se laisser aller au souffle de cette poésie.

Bravo !

   Ornicar   
4/5/2025
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Superbe poème en vers libres qui résonne encore un moment après l'avoir lu.
Tout est dans la chute et le dernier mot pour ce "dormeur" dont la mer, et non pas le frais cresson bleu, constitue le linceul. Dans le titre aussi ("un" Ulysse). Mais pas seulement.

Comme dans "Le dormeur...", on se laisse bercer - et piéger - par la douceur des images et le rythme nonchalant des vers, leur indéniable musicalité, presque émolliente. A la seconde lecture, on recueille, comme autant de coquillages amers, les indices que l'auteur avait pourtant pris soin de laisser sur sa page et sur la plage : "pays factice", "dérive", "dormeur" bien sûr, "supplice".
Les images, simples mais d'une réelle poésie, ("pays factice", "tropique de lenteur", "autres équateurs" - au pluriel) racontent l'impossible quête d'un "ailleurs" un peu meilleur. La tragédie à peine effleurée du bout d'une plume qui sait se faire légère.

   Eskisse   
11/5/2025
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Bonjour Aldo,

Sous la douceur, l'horreur ou comment la réalité de l'exil résonne dans nos esprits d'impuissance.

C'est très beau: les effets d'annonce de la chute ne sont ni trop appuyés ni trop ténus et sous des dehors de sommeil lentement rythmé, on nous révèle une tragédie présentée comme une métamorphose.

   Provencao   
11/5/2025
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Bonjour ALDO,

Si passionnée par le " libre" en poésie....j'ai beaucoup aimé cette intuition poétique que vous maîtrisez fort bien, sans être tenu de révéler un accord résolu de mots posés comme intentions de pensée.

Belle conversion.

Au plaisir de vous lire
Cordialement

   Cristale   
11/5/2025
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Ecrire sans dire avec des vers tracés comme s'ils voulaient, devaient, se fondre dans la page, se noyer entre les interlignes en ne laissant que quelques vagues remous à la surface.

"Sans fin s’entrouvre et se referme
le portail familier

sur d’autres équateurs…"

Pour tous les coeurs noyés, merci Aldo.

   papipoete   
11/5/2025
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bonjour ALDO
Un texte que les lecteurs passionnés de mythologie, savoureront à la lettre près...sans moi dont l'érudition est plus légère qu'une plume sur l'eau, mais je crois comprendre que le héros parle du fond des abysses, son royaume désormais depuis que son bateau ( boat people ) coula sur une mer aux vagues assassines.
NB on suit le voyage épique, sur cette barque qui craque de tout côté, et chavire alors que ses occupants rêvaient à un Eldorado de paix.
que n'entend-on point de langues venimeuses, au sujet de ces migrants " fortunés " pour payer une croisière à leurs passeurs...que toutes les affres d'un cauchemar, enverront par le fond, ou sur cette plage un beau matin, noyé.
c'est mon interprétation, et je lis des vers libres ( fort bien ponctués ) fort imagés, qui font froid dans le dos.

   Gouelan   
12/5/2025
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Bonjour ALDO,

C'est une longue dérive, un bercement sans fin, un rêve échoué.

Dans ce matin vivace, le monde continue de tourner et regarde ailleurs.

Des images délicates s'offrent au lecteur, sans trop appuyer. Comme si elles ne voulaient pas le déranger, briser son confort, sa routine. Et pourtant, ils pénètrent au fond du cœur ce bercement du silence, des couleurs, de la lenteur, du noyé.

Le voyage crisse sur le sable, le marcheur à jamais à la dérive.

Le titre est un bel écho.

   Cyrill   
12/5/2025
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Une odyssée parmi d'autres, Ulysse indéfini mais pourtant si nombreux.
On risque de n’entendre que les sirènes du rêve en lisant ce poème trompeur. Sans cesse la vague oscille entre espoir et déconvenue.
Le drame n’est évoqué que par petites touches (supplice) dans la douceur des mots, et par des silences (ce qu’il faut taire), des blancs qui semblent inviter à ne pas épiloguer.
Je me tais, donc.

   Hiraeth   
17/5/2025
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Face à la complexité apparente de ce genre de textes si fins et étrangement tournés, on risque d'être tenté d'en faire une lecture abstraite, entièrement métaphorique, intellectuello-spirituelle. Erreur ! On passerait totalement à côté. La grande poésie est toujours simple et concrète, et ne consiste qu'à faire voir, ou mieux voir, des choses qu'on ignorait connaître. Elle nous relie à nous-même, c'est-à-dire à l'humanité entière.

C'est ce qui se passe avec ce poème, qui décrit quelque chose de très simple, la noyade littérale d'un Ulysse moins chanceux que celui d'Homère. Mais si l'on parle d'un migrant, c'est plutôt un anti-Ulysse, car le roi d'Ithaque voulait retrouver sa patrie, et non la fuir.

J'aime beaucoup, entre autres, l'"aurore" qui dérive sur les eaux, très imagé et puissant de connotation avec le verbe employé. Et puis, dans "aurore", on entend aussi "horreur"...

Bravo et merci.

   Rosaura   
31/5/2025
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Très beau poème d'une douceur terrible et ce dormeur des îles m'en rappelle un autre qui a deux trous rouges au côté droit. Cette lenteur des rivages berçant la chute poignante subtilement ouvragée dans le contraste d'un matin vivace. Vous n'avez pas votre pareil pour raconter la mer y compris dans ses élans insoutenables.


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