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Poésie libre
saintsorlin : Batzan
 Publié le 09/05/25  -  6 commentaires  -  711 caractères  -  86 lectures    Autres textes du même auteur

Partagez un instant dans la vallée du Batzan en Navarre espagnole entre montagne et forêt.


Batzan



Pèlerin courbé le bras tendu
Ma bouche résonne de sécheresse pieuse
Les yeux entravés
je me découvre un étranger

Nos visages se frôlent
Les pensées éventrées s’entrechoquent
sur les eaux vives
En onde animale

Le feuillage des aulnes
délivre les ombres
aux contrevents brisés
d’un taudis qui croule

La sueur des mots
contient mon naufrage
vers ce halo retranché
derrière la façade blasonnée

Calligraphie naïve
ocre et granit rose
au rythme des crues
Je vois changer les rivages

Franchir à pied sec
le torrent de lumière
Au bout du chemin
je ne connais personne


 
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   Ornicar   
30/4/2025
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
De toute évidence, le narrateur est un pèlerin. En route pour Saint Jacques de Compostelle ? Batzan n'étant pas très éloigné de St Jean Pied de Port, étape importante sur le Chemin. De jolies formules ("ma bouche résonne de sécheresse pieuse", "les pensées éventrées", "la sueur des mots") parsèment cette randonnée et disent avec poésie la condition, parfois éprouvante, du pélerin. Les jeux de contraste entre l'ombre apaisante des forêts et la lumière accablante du torrent franchi "à pied sec" (reverbération du soleil sur les pierres blanches) sont intéressants. A moins qu'il s'agisse de la lumière au bout du chemin ?

Des zones d'ombre, dans la compréhension que j'ai de ce texte, subsistent toutefois comme cette curieuse strophe 2 et son vers étrange ("En onde animal"), et mon pas se fait alors plus hésitant. Fichu GR ! Il manque une marque rouge et blanche à cet endroit... Rien de bien grave. L'impression générale est plutôt plaisante. Merci pour la ballade.

   Gouelan   
9/5/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Le pèlerin rencontre son "moi" en marchant. Cet étranger. En fermant les yeux au bruit, dans le silence des mots, des mots creusés, déterrés.

Il éventre les pensées. Comme un poisson éventré. Qu'en reste-t-il sur cette onde animale. Un peu d'écailles d'argent, peut-être ?

On voit, avec les yeux du pèlerin, ces ombres brisées, on entend le chuchotis de lumière dans les feuilles des aulnes. Ça goutte d'ombre et de lumière.

Derrière la façade, les mots font peau neuve après le naufrage ?

Les pierres dessinent un message. Un message dans une écriture pure, naïve, sans mensonges. Il s'anime au fil du flot de lumière.

Au bout du chemin, l'inconnu. Je est un autre à découvrir.

J'aime beaucoup votre poème saintsorlin. Je suis sûre qu'il y a plein de choses encore à découvrir dans vos vers

   Provencao   
9/5/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Bonjour saintsorlin,

"La sueur des mots
contient mon naufrage
vers ce halo retranché
derrière la façade blasonnée"

J'ai aimé cet artistique du silence, parce qu'un artistique à la fois apriorique et émotionnel est possible...

Véritablement sous le charme de Batzan et de ce passage en particulier.

Au plaisir de vous lire
Cordialement

   papipoete   
9/5/2025
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
bonjour saintsorlin
Que de paysages tourmentés, ce pèlerin ne traverse-t-il pas ; presque un chemin de croix, où s'entrechoquent canicule, taudis qui croule, naufrage, traces de crue, nulle personne connue.
NB je ne sais où mène ce pèlerinage, et ce que veut expier le héros, mais rude semble être ce serment fait à une autorité ? à lui-même ?
je songe au père jésuite du film " mission ", qui s'inflige le même devoir.
vos vers sont certes poétiques, mais leur vocabulaire parfois, me déroute
la première strophe et la dernière me plaisent plus particulièrement.

   Damy   
9/5/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Je connais bien, pour en être voisin, la vallée du Baztan (orthographe) et sa capitale Elizondo.
Vous en donnez une image bien triste. Je pense que vous évoquez ici le déchirement de l'exil, les gîtes ruraux remplaçant les brebis, à moins qu'il s'agisse d'une déception amoureuse.
Dans cette veine, je trouve votre poème très puissant.

   Eskisse   
9/5/2025
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
Bonjour Saintsorlin,

J'ai bien aimé l'atmosphère de recueillement que vous offrez lors de cet itinéraire émaillé de sensations et certaines formules comme " Je vois changer les rivages" ou l'opposition sec/ torrent de lumière. ou " résonne de sècheresse pieuse" et le final, sobre et dépouillé: " Je ne connais personne."
Une note un chouia triste qui donne le ton dans ce paysage métaphorisé.


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