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Poésie néo-classique
Annick : Les moines
 Publié le 01/01/22  -  17 commentaires  -  1507 caractères  -  235 lectures    Autres textes du même auteur


Les moines



Tout près de la rivière, un grand moulin à vent
S'évertue sans relâche à broyer la farine
Qui se répand dans l'air en une poudre fine.
On entend battre fort les ailes du titan.

En lisière de bois, quelques ruches bourdonnent.
Près de là, un troupeau de bovins ruminants,
À l'ombre des noyers, regardent, indolents,
L'abbaye au soleil, dont les cloches claironnent.

Les moines affairés récoltent des choux-fleurs,
Des panais, du persil, des pommes et des mûres
Afin de préparer de bonnes confitures.
Ils sont peintres, maçons ou bien viticulteurs.

Ils ne se parlent pas, communiquent par signes
Pour mieux se recueillir dans la méditation,
S'agenouillent, fervents, dans la contemplation
D’une statue de marbre au beau milieu des vignes.

Les arches et les murs résonnent de leurs chants
Qui s'élèvent, divins, dans cet austère asile ;
Les frères humblement psalmodient l'Évangile
Que récitent en chœur les anges murmurants.

Sous la voûte gothique émaillée d'arabesques,
Les moines, vers le soir, comme des revenants,
Dans leur coule blafarde, arpentent à pas lents,
Les allées de la nef aux piliers gigantesques.

Et quand ils coucheront, pour son dernier sommeil,
Un plus vieux qu'eux, transi, dans son linceul de terre,
À travers le tombeau passera la lumière
De sa belle âme en paix, de son amour vermeil.


 
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   Anonyme   
19/12/2021
 a aimé ce texte 
Bien
J'ai apprécié le sujet, ces moines contemplatifs et travailleurs chez qui la célébration du divin s'ancre dans les tâches quotidiennes. Un mode de vie que, matérialiste convaincue, je respecte intensément.
La trajectoire du poème me plaît, du quotidien au mystérieux, elle m'apparaît bien menée. Le rythme est assuré je trouve, les rimes pas follement inventives (méditation/contemplation entre deux mots presque synonymes… Mais j'aime bien que vous osiez les choux-fleurs en fin de vers !).

Cela dit, je crois percevoir plusieurs maladresses dans vos vers. Ainsi, si les moines cultivent la ferveur en plus des choux-fleurs, je ne crois pas qu'ils mettent le pléonasme à leur menu. Les bovins ruminants ont carrément fait dérailler ma lecture ! J'ai vérifié sur Wikipédia : les bovins sont des ruminants, et accoler les deux termes est équivalent me semble-t-il à parler par exemple de chats félins.
Je remarque aussi des chevilles, notamment un "ou bien" dont je ne vois pas l'intérêt autre que métrique par rapport à "ou". Les confitures sont bonnes (adjectif franchement passe-partout), l'âme du mort belle… Un peu trop de qualificatifs à mon goût ; rien de très choquant, une impression générale en fin de lecture. Et puis l'amour vermeil de la fin, si je peux comprendre l'image, me paraît trop appelé par la rime avec "sommeil".

   inconnu1   
23/12/2021
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour,

Un poème travaillé, classique dans sa conception. Même si vous le présentez sciemment en contemporain, il aurait pu justifier du néoclassique vu le thème, le lexique, mais bien entendu pas du classique car les diérèses ne sont volontairement pas respectées et il y a des hiatus. je valide donc pleinement la technique et le travail léché.

Mon reproche principal concerne non pas la technique mais le style finalement très descriptif. On nous explique la vie des moines, mais tout ceci est très descriptif, très "professoral". On aurait aimé plus d'émotion, de ressenti...

Bien à vous

   Miguel   
23/12/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Une peinture apaisante de ce monde clos de la vie monacale; mais clos, pas tant que cela, car il est ouvert sur l'infini évoqué ici à travers les funérailles. Le cadre de vie est dépeint de manière très bucolique, et les activités humaines sont en parfaite harmonie avec ce décor. Il se dégage de tout cela un sentiment de paix et de sérénité qui revigore l'âme du séculier que je suis et rappelle le sens de la vie. Ces vers sereins et pleins d'intériorité sonnent comme un chant grégorien.

   Donaldo75   
24/12/2021
 a aimé ce texte 
Bien ↑
J’ai bien aimé ce poème ; dans ma lecture, il coule tranquillement avec une scène qui fait penser à un tableau de Vincent Van Gogh. C’est l’impression que m’en a donné cet ensemble construit picturalement, visuel, appliqué, sur un thème pas si souvent abordé que ça – mais le thème est-il le sujet réel de la poésie, je me le demande encore – et qui lui-même véhicule des images propres à notre inconscient collectif ; là, je n’ai pas vu que des images mais un vrai tableau brossé avec soin par des quatrains homogènes, progressifs, lents. C’est vraiment une lecture agréable.

   papipoete   
1/1/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
bonjour Annick
Sans dire le moindre mot, les moines vaquent à leurs occupations " terre-à-terre " ; il faut bien nourrir la panse alors qu'à Dieu l'on pense !
Et la nature parle pour eux, quand vaches et chèvres poussent un air... champêtre. On peut entendre ces orants depuis la nef de l'abbaye, entonner des chants grégoriens, et parfois au dehors quand un des leurs, descendant en terre, monte au Royaume des Cieux...
NB un univers qui m'envoûte depuis toujours, que celui de ces lieux de méditation, où sans mot dire l'on parle tant... aux âmes !
L'univers extérieur est finement observé, jusqu'à ces moments où en plein labeur le père s'agenouille pour prier, sans doute d'avoir entendu sonner laudes ou complies...
" ma Jeannette " eut apprécié ce texte, pour ce cadre de vie, au milieu des champs, lisières de bois, et accompagné du chant ces laborieux serviteurs de Dieu !
la dernière strophe est ma préférée dans ce texte, que d'aucuns purent trouver bien narratif ? mais il me plaît !
Des dodécasyllabes que les moines eurent sans doute grand plaisir à lire... en silence !

   Cristale   
1/1/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Monastères et presbytères inspirent les poètes et c'est un plaisir de suivre à pas feutrés les vers qui s'écoulent comme les grains d'un chapelet de prières, comme le flot tranquille d'une rivière sur l'onde fluide de l'écho des cantilènes.

Un tableau charmant et vivant se déroule sous mes yeux et berce mes oreilles dans le silence des bruits de la nature où j'imagine le "frr frr" des aubes de bure.

Merci Annick pour ce doux moment de sérénité.

Cristale

   Lariviere   
2/1/2022
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour Annick,

Belle évocation de cette vie monastique.. Merci pour cette lecture agréable et cette immersion pleine de sérénité.

Bonne continuation !

   dream   
2/1/2022
 a aimé ce texte 
Passionnément
Bonjour Annick,

Il y a là, derrière la pierre des murs, toute une vie de silence et d’ombres accroupies nimbées d’un air vibrant et doux à la fois.

Et ce superbe passage :

« Sous la voûte gothique émaillée d’arabesques,
Les moines, vers le soir, comme des revenants,
Dans leur coule blafarde, arpentent à pas lents,
Les allées de la nef aux piliers gigantesques. »

Magnifique poème. Merci pour ce moment de paix !

   Myo   
2/1/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Sérénité, voici le mot qui me vient en tête à la lecture de ce poème.
Oui, la vie monastique simple et tranquille, où chacun vaque à sa tache dans le respect de cette terre nourricière, où la communauté prime sur l'individu, où le regard est tourné vers plus haut que soi est décrite sans grandes envolées mais avec une certaine tendresse.

Je trouve que vous avez réussi à faire passer cette atmosphère "mystique" dans vos mots.

Myo

   Annick   
2/1/2022

   Raoul   
2/1/2022
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Bonjour,
Sont-ce les agapes, j'ai cru lire en titre " Les momies" aussi suis-je surpris !
J'aime assez l'ensemble descriptif de cette vie monastique, silencieuse et laborieuse (je ne suis pas assez informé pour en déterminer l'ordre) mais un peu trop fourre-tout car on y fait des confitures avec des pommes, des mûres, du panais et du persil !
Pour moi, ça manque de précision, y compris dans la structure, celà me semble écrit au fil de la plume, puis, tordu pour entré dans le carcan métrique. Parfois ça grince. Beaucoup aussi de participes présents pour la rime.
"Gigantesque" m'a paru une incongruité (registre de langage), de même "méditation/contemplation". où "Vermeil" (sens)
J'aime bien l'ensemble, pour son atmosphère contemplative, mais la "technique" du tout me paraît un peu trop apparente pour que je me laisse aller à la contemplation.
À vous relire bientôt.

   Virou64   
2/1/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Le poème a été présenté en contemporain, est publié en néo classique... Soit. Malgré qu'il ne s'agisse pas d'erreurs dans ces catégories, j'ai accroché (à l'oreille) sur trois petits passages:L'abbaye au soleil; Les frères humblement; arpentent à pas lents. Des broutilles au regard de l'ensemble... Car j'ai beaucoup aimé, par la grâce de ces alexandrins mélodieux, voir vivre, évoluer, travailler, prier ces moines, et ressentir l'atmosphère tout en spiritualité et en quiétude de ce monastère. Merci pour cette bouffée d'harmonie et de sérénité.

   Pepito   
3/1/2022
Coucou Annick,
Des vers et des religieux, là, je suis gâté. ^^
Et rien sur les jeux nocturnes des moines ? Ils doivent bien avoir quelques distractions, ces bonnes âmes. Tu me connais, en bon vilain, je cherche toujours l’envers des choses. ^^
Un joli texte bucolique.

   Vincendix   
3/1/2022
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour,
Une vie monastique bien loin du tumulte de la vie actuelle, peut-être une communauté en voie d'extinction ?
Je vois ce texte comme un tableau apaisant où la prière et les tâches quotidiennes sont étroitement liées.
Vincent

   Anonyme   
4/1/2022
 a aimé ce texte 
Bien
bonjour Annick,
je suis assez étonné par ce broyage de farine, ainsi que par ces bovins ruminants : on obtient de la farine en broyant, mais pas elle-même me semble-t-il, et je ne crois pas qu'il existe de bovins non ruminants
c'est un tableau assez humble et serein que ce poème d'une certaine longueur qu'on ne ressent pas
quelques cacophonies comme dirait ferrandeix, dont cet arpentent à pas lents accompagnant difficilement le mouvement ample et recueilli de ces moines
le poème n'affiche pas une grande attention musicale, mais le charme en sort d'un plaisir d'écriture offert en partage à la lecture
merci à vous,
Évariste

   Absolue   
5/1/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Certes, il existe sans doute de petites imperfections techniques mais quelle sérénité et quelle simplicité se dégagent de ces vers! Rien de pompeux, ça coule, ça souffle, c'est vivant et contemplatif à la fois. Merci pour ce petit moment de retraite au coeur de cette abbaye.

   Myndie   
6/1/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour Annick,

Sur un sujet très rarement évoqué, ton sens de l’observation fait merveille et tient notre attention jusqu’au bout de la lecture. Ainsi pourrait-on te croire toi-même rompue aux us et pratiques de la vie religieuse, tant ta plume est habile à nous immerger dans l’ atmosphère solennelle, méditative et laborieuse d’un couvent.

Ta poésie est habitée. Elle nous en met plein la vue : de la beauté de la « voûte gothique émaillée d'arabesques » et des « piliers gigantesques » à la lenteur processionnelle et « blafarde » des moines qui rentrent « vers le soir, comme des revenants ».
Mais surtout, elle nous fait entendre, autant la psalmodie monocorde des prières que la belle musique du silence.
Impressionnés, que l'on soit croyant ou pas, là n’est pas l’essentiel, on se remplit à te lire de cette douce et pieuse ferveur que l’on ressent.
Le dernier quatrain est une belle et poétique évocation de la mort.

Bravo Annick et merci pour cette lecture

Myndie
(prête à prononcer ses vœux)


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