Page d'accueil   Lire les nouvelles   Lire les poésies   Lire les romans   La charte   Centre d'Aide   Forums 
  Inscription
     Connexion  
Connexion
Pseudo : 

Mot de passe : 

Conserver la connexion

Menu principal
Les Nouvelles
Les Poésies
Les Listes
Recherche


Poésie libre
Arduinna : Neige grise
 Publié le 06/11/12  -  9 commentaires  -  988 caractères  -  316 lectures    Autres textes du même auteur

.


Neige grise



Inerte et grisaillante
la neige molle
n'étale plus sa pureté menteuse
et ses reflets d'acier
au nez de mon hiver
atone

éphémères
ses fières étoiles bleues
qui chantaient sous le pied
agonisent et s'écoulent
en longs filets boueux
au creux de la froidure

quelques rêves épars s'y salissent le corps
dépouilles indécentes
broyées sous les semelles de ces passants éteints
tristes
ternes
à peine vivants
qui arpentent leur vie comme de vieux géomètres
frileux

l'hiver durcit ses baisers enjôleurs
et le vent égrillard
cingle sur mes doigts gourds
ses chicots ricanants

je regarde mourir
tous ces mots laissés là
pour compte
pour rien
ces froides coques vides
mausolées impudiques
où s'engouffre l'écho
de la joie avortée

ces demains infertiles
que ma terre nauséeuse
n'a pas su faire germer


 
Inscrivez-vous pour commenter cette poésie sur Oniris !
Toute copie de ce texte est strictement interdite sans autorisation de l'auteur.
   Anonyme   
18/10/2012
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Un poème joli qui parle de quelque chose qui ne l'est pas, c'est plaisant à lire.

Il y a quelques passages que je n'aime pas : "tristes
ternes
à peine vivants" pourquoi avoir mis des retours à la ligne qui heurtent la lecture ?

"ces demains infertiles
que ma terre nauséeuse" c'est très laid quand même infertile et nauséeuse

Le reste est bien je trouve.

   Anonyme   
19/10/2012
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Brrr ! Une ambiance glaçante, en effet, embourbée et sale. Morne tout. J'ai trouvé le poème efficace, mais regrette que vous recouriez tant à ce procédé de mettre en valeur tel ou tel adjectif en lui consacrant un vers entier : j'en compte cinq, à mon sens cela déséquilibre l'ensemble.
D'une manière générale, du reste, j'ai tendance à trouver les adjectifs trop présents. Si je regarde rapidement :
- le premier substantif, "neige", est accompagné de trois adjectifs
- "pureté" d'un
- "reflets" n'a pas d'adjectif, mais ils sont "d'acier", donc qualifiés
- l'"hiver" est "atone" (le vers ne contient que ce mot, ce qui appuie)
etc.

Je me dis que cette accumulation sert le sujet, puisqu'on s'embourbe dans un réel froid et poisseux, sans pureté, mais quand même. Je pense que le poème gagnerait à un peu plus de dépouillement.
Très beaux trois derniers vers à mon avis, cela dit.

   domi   
24/10/2012
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
un poème triste... et beau comme une musique triste.
je trouve géniale, et tout simplement poétique, l'image de la neige fondante perdant sa pureté - une image qui parle à tous - et comment l'auteur y plonge son regard de poète pour nous livrer son ressenti, sa vie..
Une merveille ces deux vers (qui n'a pas essayé de dire en mots ce petit crissement sous le pied...?) :
"ses fières étoiles bleues
qui chantaient sous le pied"
que c'est parfaitement et bellement dit, bravo !

   brabant   
6/11/2012
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour Arduinna,


M'en vais me pendre, peux vous léguer un bout de la corde ou vous en laisser la moitié pour que vous vous pendiez aussi, un talisman pour vous sauver du désespoir ou de quoi m'accompagner au-delà de cette neige annoncée alors que s'approche l'hiver.

Meuh non ! :D

Etranger aux sports d'hiver, montagnard des buttes de Flandre, je me suis souvent demandé si la neige fondante était sale partout...


Petit Freud en chaussons d'appartement je vois ici une/des symbolique/s de promesses non tenues : l'amour, la vie. "pureté menteuse" et "reflets d'acier".

Amateur de peinture je vois un paysage d'hiver de Vlaminck avec ses blancs sales, ses noirs charbonneux et ses rouges agonisants.

La notion de "dépouille indécente" m'a 'interpellé'. lol, je hais le verbe 'interpeller' ; les "chicots ricanants" m'ont dégoûté, beurk ! avec leur cortège d'images horribles : "joie avortée/terre nauséeuse". Bravo pour "mausolées impudiques" !
Je lis ici un grand sens de l'image. Voici celle que je préfère : "... ces passants.../.../qui arpentent leur vie comme de vieux géomètres/..." que je devine aveugles. Sublime !


Je serais curieux de lire quelque chose de vous sur l'herbe tendre...
:))))

   stellamaris   
6/11/2012
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Un poème saisissant par l'effet produit, glaçant comme une neige sale un jour d'hiver boueux...

Tout concourt à l'effet recherché : Le choix des mots, des adjectifs et des images, le rythme, ...

Du grand art ! Une laideur tellement bien rendue, qu'elle en devient belle tellement on la voit laide... Paradoxe !

Avec toute mon amitié.

   Anonyme   
6/11/2012
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Bonjour Arduinna,

Votre poème est très beau. Dommage que vous mâchiez tout le travail de découverte et d'inspiration au lecteur.
Je veux parler de l'indigestion d'adjectifs!
L'adjectif, s'il a été usé et abusé chez les classiques (on en a soupé des "langoureux, voluptueux" et autres...) servait à guider le lecteur "romantique" dans l'âme souvent suppliciée du poète. Atchoum!

Baudelaire envoyait :
" Viens-tu du ciel profond ou sors-tu de l'abîme,
O beauté? ton regard, infernal et divin,"

Verlaine répliquait :
" Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant"

Rimbaud qui ne voulait pas être en reste :
" L'hiver, nous irons dans un petit wagon rose
Avec des coussins bleus "

Et tout le mode était content.
Aujourd'hui la poésie moderne s'est libérée de la rime et de la versification pour agrandir l'espace imaginaire du lecteur. Ce faisant elle en dit moins pour en suggérer plus. Et donc elle a tendance à supprimer les adjectifs, qui sont les assassins du rêve parce qu'ils qualifient de trop près tout ce qu'ils touchent.
Lorsque vous dites " Inerte et grisaillante / la neige molle / n'étale plus sa pureté menteuse " vous m'en dites trop, le rêve est brisé.
Dites-moi : " La neige n'étale plus sa pureté menteuse " et mon esprit s'envole (vous voyez, je garde à la rigueur le " menteuse " parce qu'il crée une figure de style antinomique, même si personnellement je préfère " " La neige n'étale plus sa pureté de mensonge ". Attention Arduinna, tout ce que je vous dis là n'est qu'un ressenti personnel qui n'a aucune valeur de vérité. C'est vous le poète.
Je me suis amusé à supprimer tous les adjectifs de votre poème, sans exception, et franchement je ne vois pas grand chose à y ajouter :

" la neige
n'étale plus sa pureté
et ses reflets d'acier
au nez de mon hiver

ses étoiles
qui chantaient sous le pied
agonisent et s'écoulent
en longs filets
au creux de la froidure "

Je ne dis pas qu'il faut laisser ces vers en l'état, mais à mon goût personnel on n'est pas loin de la vérité.
Bravo tout de même pour avoir su créer une belle atmosphère de nostalgie.

Cordialement
Ludi

   melancolique   
9/11/2012
 a aimé ce texte 
Bien
Bonsoir Arduinna,

C'est joli, j'aime bien cette image de neige grise, et il y a de belles choses dans ce poème dont je retiens:

"la neige molle
n'étale plus sa pureté menteuse
et ses reflets d'acier
au nez de mon hiver"

Il y a aussi la partie:
"quelques rêves épars s'y salissent le corps
dépouilles indécentes
broyées sous les semelles de ces passants éteints
tristes
ternes
à peine vivants"

que je trouve très belle, mais les deux mots "tristes" et "termes" gênent ma lecture, je préfère en garder un seul.

Merci pour cette lecture.
Au plaisir de vous relire.

   fugace   
13/12/2012
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Quand "plus rien devant"nous colle une grande claque par un sale jour d'hiver, que même les rêves deviennent "des dépoiulles indécentes"...C'est le "non espoir" total.
J'ai pensé à Léo Ferre "Avec le temps", c'est de la même eau.
Quel grand poème, sombre au-delà de la tristesse.

   Anonyme   
19/7/2016
 a aimé ce texte 
Un peu ↓
Je sens une tristesse profonde, mais hélas qui ne m'atteint pas, je la trouve bien trop appuyée, c'est un peu comme un écœurement, je suis comme en overdose, j'aurais aimé un texte plus nuancé, pus posé.

Je me suis asphyxié, à vous lire, je manque un peu d'air, tout m'arrive de plein fouet, cet effet est sans doute dû à l'absence de ponctuation et puis il y a un trop grand nombre d'adjectif. Je n'ai pas le temps de me faire à une image très descriptive qu'une autre m'arrive tout aussi intense. C'est perturbant.

J'aurais un tout petit penchant pour cette strophe-ci :

" je regarde mourir
tous ces mots laissés là
pour compte
pour rien
ces froides coques vides
mausolées impudiques
où s'engouffre l'écho
de la joie avortée "

Un peu moins prolifique en adjectifs, elle exprime, elle m'émeut ...


Oniris Copyright © 2007-2023