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Poésie contemporaine
Arielle : Aux quatre vents
 Publié le 23/07/14  -  23 commentaires  -  557 caractères  -  476 lectures    Autres textes du même auteur


Aux quatre vents



Je fus l’enfant que tu as fuie
façonnée
comme en ronde-bosse
par ton effacement précoce
ce souffle dont je suis pétrie

ébauche
étrangère à ta main
j’étais
sans ciseau ni burin
et par défaut
ta créature

plus ressemblante que nature
au point que je n’ai pas tenté
de te voler plus que ma vie
la tienne
je te l’ai laissée

Dans le sable de ton absence
j’appris
mon père
à cultiver
le respect de ta liberté
ce fut ma façon de t’aimer


 
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   Miguel   
29/6/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Un beau texte, une odelette à la manière d'Henri de Régnier, une émotion rendue à la perfection par les mots, les sonorités, les rythmes. Ce qui reste de classique dans la forme de ce texte épouse parfaitement ce qui s'en affranchit et cela forme un ensemble particulièrement séduisant. Il y a des vers chargés de mots forts, des images, des trouvailles ; bref un vrai moment de poésie.

   Francis   
1/7/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Comme une statue qui cache une face inachevée (ronde-bosse).
Comme un fil ombilical invisible mais présent (ta créature) et coupé (ciseau).
Comme un vide, un désert (sable de ton absence).
J'aime également l'opposition entre l'étui, la gaine qui retient prisonnière du passé la créature et, la liberté octroyée au modèle.

   margueritec   
2/7/2014
 a aimé ce texte 
Bien
Joli poème sur l’absence d'un père, sans acrimonie aucune.

Chaque alinéa met en valeur l'idée qu'exprime chaque strophe renforcée par des images puissantes particulièrement dans la deuxième strophe :
"ébauche
étrangère à ta main
j’étais
sans ciseau ni burin
et par défaut
ta créature"

Très beau aussi "le sable de ton absence", cette présence qui fuit comme les grains de sable dans nos mains, insaisissables. Mais la fin du poème est, en termes d'alliance, de mots moins réussie car trop proche du réel (à mon goût).

   ikran   
23/7/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Eussiez-vous été sculptrice que vos œuvres eurent été pareilles à des poèmes. Dans le cas présent, votre poème est pareil à une sculpture délicieusement déstructurée , et pour continuer sur les allitérations je trouve celle du tout début taillée d'une redoutable main de maître.

"Et par défaut ta créature
Plus ressemblante que nature"

Cette construction particulière que vous donnez à vos mots ne peut être que le reflet de votre âme car elle me semble essentielle à tout le reste. Non que sans elle, le poème eut été trop simple et trop lisse, mais il y a comme un univers nouveau qui bondit de chaque cassure jamais hasardeuse et toujours brillante.

Tout ça pour dire que j'aime sans me faire modérer mais j'ose espérer que mon piètre baratin vous aura diverti quelque peu.

Très bonne journée,

Ikran

   Anonyme   
23/7/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Arielle,

Mais quelle beauté cet amour blessé!
Cette émotion est visuelle, comme l'art.
Des images gracieuses et sensitives. Vos vers sont des empreintes.

Et les retours à la lignes sont aussi efficaces qu'une ponctuation, 2 impressions:
- ils accentuent la douleur et la résignation,
- la parole marque des temps de pauses comme entrecoupée par les larmes.

Très beau poème.

   troupi   
23/7/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Arielle.

Ce poème que je connais pour l'avoir déjà lu sur ton blog ou ailleurs,
je suis content de pouvoir le relire, comme souvent tes textes d'ailleurs. J'aime surtout l'économie de moyens qui est ta marque, mais je me répète.
Sur celui-là j'apprécie en plus l'absence de ponctuation.
Du vrai Arielle en somme, très pur, très beau, émouvant.
Bravo ! et à bientôt.

   leni   
23/7/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Arielle
Ton poème est sculpté à la serpe vérité Le propos peut apparaitre glacial Il a pris la tonalité du moment Brr passez-moi une écharpe de laineLes mots:right man in the right place

et
j'étais sans ciseau ni burin...

Je n'ai pas tenter De te voler..

le sable de ton absence...

Ce fut en ronde bosse!!!
Merci Arielle Salut cordial à toi Leni

   Anonyme   
23/7/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Je trouve ce poème d'une grande délicatesse, relatant sans rancœur un drame intime. Ce "j'étais (...) par défaut ta créature" a quelque chose de très fort, je trouve, ainsi que les trois derniers vers !
Me semble évoquée aussi, par la bande, la notion d'hérédité : cette distance du père, la fille l'adopte, par imitation, aussi par atavisme j'ai l'impression, car "plus ressemblante que nature" (la nature, même si dépassée, est présente).

Le rythme me paraît très maîtrisé, léger, un souffle, comme l'empreinte de la narratrice. Il y a un bel optimisme aussi, puisque malgré les circonstances contraires il est dit qu'on peut cultiver sur le sable... Bref, un fort beau poème à mon avis où, sur un terreau de tristesse, fleurissent des plantes à parfum d'accomplissement et d'amour malgré tout.

   emilia   
23/7/2014
Une bien belle déclaration d’amour à ce père absent qui n’a été que le géniteur, laissant entendre la souffrance de cet effacement, la plainte à peine esquissée d’un non-achèvement ( ta créature par défaut), avec le sentiment d’avoir volé sa vie, le besoin de cette projection sculptée, pétrie pour réparer le manque, le long cheminement pour apprendre enfin à pardonner peut-être en se montrant magnanime … ; quelle belle ascèse que de pouvoir parvenir ainsi à respecter sa liberté par amour, dans la noblesse d’une pensée, avec une force morale dont un père ne pourrait éprouver qu’une immense fierté …

   Anonyme   
23/7/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Les pères sont parfois - souvent ?- prédateurs d'innocence. Par le rôle que leur confère la société "version XIXième", les aléas des arrangements lors de la séparation des couples... et leur lâcheté aussi... pour certains.
Vous ne dites pas la cause de cet "effacement précoce" et peu importe. Je n'ai pas eu d'enfant et, figurez-vous, cela me manque aujourd'hui plus que jamais. Aux portes de ...
Quand je vois le regard et le sourire des petites filles prenant par la main celle de leur papa, j'ai l'impression de partager avec vous, dans l'autre sens, ce manque poignant. Et cette affection toujours présente face au vide.

Beau poème.

   Robot   
23/7/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Ce poème fait partie de ceux dont chaque mot est choisi pour laisser une marque sur le lecteur. Rien est en trop, tout est "disant" sans fioritures en excédent. Pas de choc violent dans l'expression mais de petits impacts qui de vers en vers apportent un ressenti émotif très fort.

   Anonyme   
23/7/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Arielle... Joli poème dont j'ai vraiment saisi la teneur en me renseignant sur "ronde-bosse" que je ne connaissais pas...
Une lettre très particulière au père un peu désinvolte et une fort jolie chute :
Dans le sable de ton absence
j’appris
mon père
à cultiver
le respect de ta liberté
ce fut ma façon de t’aimer...

Pas de rancune apparente, une simple mise au point mais aussi une sorte de déclaration d'amour filial...
Merci pour ce joli poème !

   Pimpette   
23/7/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Dieu que c'est bon
Personnel et universel!
TOujours cette légèreté de plume qui me laisse sur le...les fesses!

Si tu étais vraiment, mais vraiment gentille tu me le prêterais pour Aglamiettes?

"le respect de ta liberté
Ce fut ma façon de t'aimer "

Quelque chose de mon propre père dans ces mots là....Merci l'Arielle......

   Anonyme   
23/7/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour Arielle,

Ça commence très fort : « Je fus l’enfant que tu as fuie » souffle comme un coup de vent. Fffffffffff…. On se demande même si le père était là tout au début.
J’ai une ronde-bosse chez moi sans le savoir. Merci Arielle. Belle image en tout cas, cette face manquante. « Ce souffle dont je suis pétrie » dit plutôt que le père a déjà murmuré à l’oreille de sa fille. Pas longtemps. Le temps pour elle d’une ébauche. C’est très beau.

« Par défaut / ta créature ». Pris au sens littéral (le contraire de « qualité), ça situe bien le stade de l’ébauche. Tout est encore à pétrir. C’est très beau.

« au point que je n’ai pas tenté
de te voler plus que ma vie »
Ce sont des mots terribles, considérer la vie comme un vol. On sent que l’enfant a grandi. Elle s’est fait une raison. « Voler, laisser », signent comme une rupture définitive. C’est très beau.

« Dans le sable de ton absence ». Au panthéon des métaphores.
Il y a à la fois l’idée d’une terre inculte, mais aussi mouvante, dans laquelle on ne peut pas marcher ni grandir comme les autres. Je vois quand même dans ce respect beaucoup de tristesse et de manque. C'est très beau.

J'ai envie de voir dans la structure du poème quatre étapes de sa vie. J'ai donc beaucoup apprécié l’espace entre les quatre strophes (qu'un spécialiste borné du langage pourrait trouvé contestable), comme un passage de témoin entre elles. Quand je dis qu’il faut savoir lire les blancs de la poésie moderne… Vous en faites une brillante démonstration. C’est très beau.

Ludi
roi de l’épiphore

   Myndie   
23/7/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Arielle,

Que dire en passant si tardivement qui n'ait été écrit? je partage évidemment tous ces ressentis.
Votre poème, si joliment écrit, est une belle déclaration à un père absent, un message sans aigreur mais plein de douceur, d'humilité et de respect.
Tout est dit simplement, voire sereinement, mais la tristesse affleure; vos mots, associés à un rythme bien travaillé sont porteurs d'une belle émotion.

Il arrive aussi parfois que l'on souffre du manque d'un père pourtant physiquement présent; que l'on soit désemparé par le non amour qu'on croit éprouver alors envers lui.
Vous nous donnez une belle leçon de mansuétude

Merci pour ce beau poème

   Anonyme   
24/7/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Le titre est déjà très attirant.
Après la lecture, je reviens sur cet univers évoqué, ou ce hasard (peut-être ) de la graine semée.
Le premier vers annonce de suite le thème du poème.
Mais avec quelle délicatesse. On sent que le lien entre ces deux êtres, le père et la fille, existe, par la distance que le père a mis entre eux, par cette ressemblance indéniable et par l'acceptation de l'enfant.
Autant le choix des mots que la place qu'ils occupent au fil du texte transportent le lecteur dans un univers des plus personnels, pudiques et poétiques entraînant chacun dans un coin de son enfance propre.
Je ne saurais non plus retenir un passage plus qu'un autre, je prends le tout.
Très, très beau poème. bravo !

   Marite   
24/7/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Le titre m'a attirée, comme un aimant, et puis j'ai parcouru ce poème. Il m'en reste un sentiment de douceur, d'amour envers ce père, peut-être inconnu ? Je ne sais mais ce dont je suis certaine c'est que ces mots forment un très bel hommage. Je crois bien n'avoir jamais lu de poème sur ce thème de l'absence du père, ici, je trouve une belle émotion et une absence totale de rancoeur ... c'est si rare.

   Anonyme   
24/7/2014
Bonjour Arielle

L'oreille perçoit un poème en octosyllabes
L’œil le voit en vers libres
C'est la touche Arielle

"sans ciseau ni burin", mais plutôt avec les mains du potier

Cette technique permet de mettre en valeur les mots importants :
"façonnée, ébauche, et par défaut, ta créature, la tienne, je te l'ai laissée, j'appris, mon père" et donne du relief au poème.

Comme en ronde-bosse

J'apprécie la sérénité (apparente ?) de ce poème.
Ce père auquel tu ressembles "plus que nature", tu lui sais gré de t'avoir donné la vie. Même si c'est à son corps défendant.
Mais dans la dernière strophe, on sent le reproche en demi-teinte.

Au dernier vers, le passé ouvre plusieurs hypothèses, décès du père ? retrouvailles? réflexion devant une photographie ?

Merci Arielle et bravo

   Sylvain84   
24/7/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup
A la lecture de ce poème j'ai ressenti comme une difficulté pour cette graine semée " aux quatre vents" à s'émanciper hors la présence du père.
Ce père "dans le sable de ton absence", comme englouti par les sables mouvants de la vie, oublieu d'une présence enfantine.
Ce père tant absent mais tant aimé !
" à cultiver
le respect de ta liberté
ce fut ma façon de t'aimer"
Cette conclusion du poème est la marque du pardon, et rien n'a plus de valeur pour ce père que le pardon.
Bravo Arielle et merci pour ce partage.

   Anonyme   
24/7/2014
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Salut c'est TOTO;

C'est un poème très intime qui nous est livré ici.D'après ce que TOTO comprend, un père qui se serait enfui mais qui manqua cruellement à sa fille.
De belles choses et de moins belles :
TOTO aime bien les 3éme et 4éme strophes mais beaucoup moins
l'expression : comme en ronde-bosse et ce burin qui fait vraiment travailleur de l'effort.

   Louis   
25/7/2014
Quatre strophes, quatre vents.

Premier vent : un vent du nord, un vent froid. Celui qui éloigne, celui d'un « effacement », celui d'un délaissement. Un père poussé par un vent loin de son enfant.

« Je fus l'enfant que tu as fuie » : une allitération en « f » qui marque bien le souffle, souffle qui pourrait être destructeur, mais s'avère créateur. Le sujet du poème est né d'une absence, d'une fuite ; son départ dans la vie coïncide avec un autre départ, celui du père. On passe du « fus » au « fuie », de l'être à l'être-sans, juste un « i » du cri pour cette naissance de « sans ».

Vent d'est, vent du levant, vent créateur :

Le sujet s'est construit comme une statue, « façonnée / comme en ronde-bosse ». sculptée dans une matière, solide et ferme, matière d'une condensation, d'un souffle caillé, d'une caillebotte, mais la métaphore est surtout minérale : « ce souffle dont je suis pétrie ». Dureté, fermeté, nées d'un départ, d'une absence. Formes nées de l'informe vide de l'absence. Faire face quand lui, le père, s'efface.

Le sujet, cette femme sculptée, est toutefois « la créature », l’œuvre d'une absence. Il a fallu se construire par rapport à ce manque, le père fut créateur « par défaut », il n'a élaboré qu'une « ébauche », elle s'est accomplie sans lui, s'est réalisée sans lui, malgré lui, dans un rapport au père absent.

Vent d'ouest, vent de liberté :
La créature est ressemblante au créateur, « Plus ressemblante que nature » : la fille ressemble tant au père, dans une similitude qui est une analogie, elle a laissé vivre son père sans rien lui demander, sans rien exiger, comme son père l'a laissée vivre sans rien lui demander, et sans rien lui apporter, sinon son absence et toutes ses conséquences.

Vent du sud, vent doux et chaud :
La fille a cultivé le « respect » de sa « liberté ». Elle n'a pas cherché à enchaîner le père à sa vie ; elle n'a pas fait de sa vie une contrainte pour le père. Façon de l'aimer malgré tout. Façon de lui exprimer une reconnaissance pour lui avoir « volé la vie », « voler » puisque l'enfant n'avait pas été désirée, pas souhaitée.

Une adresse au père donc sans amertume, sans reproches, sans l'expression d'un sentiment d'abandon.
Un beau poème délicat et sensible.

   Arielle   
28/7/2014

   Anonyme   
29/7/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Arielle,

Que de simplicité et de dignité dans l'expression d'une amertume qui se replie sur elle-même pour considérer cette situation, douloureuse au fond, sous un autre angle. Il y a là mêlés, comme les 4 vents qui agitent l'atmosphère, des sentiments divers, confus, parfois contradictoires, qui agitent l'âme, exprimés avec autant d'élégance que de pudeur et de vraie poésie.
C'est un très beau poème.


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