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Poésie contemporaine
Arielle : De lierre et de rouille
 Publié le 25/04/15  -  24 commentaires  -  774 caractères  -  567 lectures    Autres textes du même auteur

La friche industrielle des fours à chaux de Lormandière revient peu à peu à la nature.
L’ancienne carrière est devenue un étang, les fours se visitent à l’occasion des journées du patrimoine… Un lieu charmant mais qui ne le fut pas toujours !


De lierre et de rouille








La friche frémit
pare sa dépouille
de lierre et de rouille

Où l’homme domptait de son poing de fer
des chevaux-vapeur
mousses et fougères suivent en douceur
les sentes tapies sous les aubépines

Et la vieille usine
ceinte de broussailles
brode son béton de fleurs de rocaille

En grappes soyeuses les pipistrelles
coulent de la gueule asséchée des fours

Haute cheminée
froide sentinelle
témoigne pour nous du poids de ces jours
rongés de sueurs
où le souffle court
carriers
chaufourniers
peinaient sans répit
burinant leur vie brûlée au labeur


 
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   Vincent   
25/4/2015
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Haute cheminée
froide sentinelle
témoigne pour nous du poids de ces jours
rongés de sueurs
où le souffle court
carriers
chaufourniers
peinaient sans répit
burinant leur vie brûlée au labeur

je trouve votre texte très bien écrit

mais il est trop didactique pour moi

vous décrivez, c'est d'ailleurs très bien décrit

mais je ne ressens pas personnellement la puissance de ces cheminées

et leur disparition

   troupi   
7/4/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Une poésie libre sans ponctuation dont le rythme est suggéré par la construction ou laissé à la convenance du lecteur, ça me convient tout à fait.
Le premier tercet, les vers 10, 12, me plaisent particulièrement mais c'est tout le poème que je trouve bien écrit.
Le sujet ne me laisse pas indifférent, en effet cette idée de la nature qui reprend ses droits quand on lui en laisse le loisir me plait.
Je relis et en effet il s'agit bien d'une belle plume.

   papipoete   
10/4/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup
comme au fond de l'océan où gît le Titanic envahi d'algues, coraux et concrétions, feue l'aciérie disparait sous la friche.Elle l'aura bientôt engloutie sous le lierre et la rouille. Là où s'élevaient les colosses de Vulcain, grondant ainsi que des volcans en furie, le silence a pris, à jamais ses quartiers.
Ne demeure de l'ancienne splendeur, que la cheminée tel un poing levé, de tous ceux brûlant au labeur, debout face aux gueules des fours.
Belle évocation de ce que fut ces ancêtres d'Arcelor, de ce que fut le rythme de leur lieu de vie, et qui inexorablement s'efface sous les fougères, les aubépines.
Pour une fois, le manque de ponctuation n'est pas grave, car les strophes bien regroupées se lisent aisément.
La 4e est si douce pour ce qu'elle illustre!

   leni   
25/4/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Arielle
Ton texte me touche car je suis petit fils de gueule noire et le décors ici est celui que tu décris C'est pas la joie de conjuguer ce passé Mais on a le passé qu'on peut je suis sensible à tes mots Je n'aime pas le mot pipistrelle je ne sais pas pourquoi
Mon impression générale est que ce texte set trop court J'attendais une référence plus forte à l'homme
J'ai passé un moment dans la rouille c'était le jour MERCI
Saut amical leni

   Anonyme   
25/4/2015
Bonjour Arielle

La nature a repris ses droits et la vieille usine, envahie par les aubépines, est devenue le domaine des pipistrelles.
Même hors contexte, ces deux mots sont diablement poétiques.
En outre ils sont contagieux: à leur contact, des termes sans charme évident, comme usine, chevaux-vapeurs ou chaufourniers le deviennent aussi.

Merci Arielle et bravo pour cet instantané bucolique

   Anonyme   
25/4/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup
La nature reprend ses droits, en douceur, en patience.
J'aime bien l'idée de ce poème servie par des images subtiles.
" Et la vieille usine
ceinte de broussailles
brode son béton de fleurs de rocaille "
" la gueule asséchée des fours "

   jfmoods   
25/4/2015
Il existe deux versions de ce poème. Celle-ci, en caractérisant de manière explicite les figures tutélaires qui hantent le lieu, s'avère plus judicieuse, plus pertinente pour le lecteur.

Préparé par le titre (« De lierre et de rouille »), un jeu d'oppositions structure l'évocation de « la vieille usine ». Ce lieu, façonné par l'homme (champ lexical de l'industrialisation : « béton », « fours », « cheminée »), fut jadis marqué par le travail harassant des ouvriers (expression : « le souffle court », métaphore : « le poids de ces jours », hyperboles : « peinaient sans répit », « leur vie brûlée », participe passé et participe présent à connotation douloureuse : « rongés », « burinant ») dont plusieurs éléments suggèrent l'héroïsme (verbe à l'imparfait de l'habitude : « domptait », expression et professions avalisant la maîtrise d'une technique : « des chevaux-vapeur », « carriers », « chaufourniers », métaphore à tonalité épique : « poing de fer », mise en perspective moderne par recours à une animalisation métonymique figurant un monstre : « la gueule asséchée »). Aujourd'hui, la nature a repris ses droits (champ lexical : « friche », « mousses et fougères », « sentes », « aubépines », « broussailles »), mais conserve souterrainement vivante la mémoire cachée du lieu (groupe prépositionnel : « pour nous », personnifications : « La friche frémit », « froide sentinelle / témoigne », terme de niveau de langue soutenu exprimant le respect conservé envers un être disparu : « dépouille », participe passé : « tapies »), dessinant les contours secrets d'un patrimoine assimilable à un ouvrage d'art (verbes : « pare », « suivent en douceur », « brode », métaphore : « fleur de rocaille », expression à base métaphorique : « En grappes soyeuses les pipistrelles / coulent ») auguste et solennel (participe passé à connotation méliorative : « ceinte », adjectif qualificatif : « Haute »).

Merci pour ce partage !

   Anonyme   
25/4/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour Arielle... Comme chaque jour je viens de parcourir "mon" chemin d'Armor qui me fait toujours songer à ton dernier poème ! Cette fois c'est une friche industrielle que tu embellis, en quelques vers choisis, de mousses et fougères, de fleurs de rocaille et de pipistrelles...
Ultime et bel hommage aux carriers et chaufourniers du passé, un passé sur lequel veille encore la haute cheminée telle une sentinelle. Une tranche de l'histoire du monde ouvrier resurgit sous ta plume...
Un très bon texte où se mêlent le présent et le passé... Merci

   Lulu   
25/4/2015
 a aimé ce texte 
Bien
J'aime l'idée de poétiser sur une friche vivante. Elle "frémit / pare sa dépouille / de lierre et de rouille". Elle a des choses à dire à ses visiteurs ; de son présent, où la nature reprend ses droits ; de son passé où les ouvriers oeuvraient avec leurs machines.
De son présent, "la vieille usine" ... "brode" ; belle image que l'on peut aisément se représenter au-delà de la photographie livrée en illustration. Il ne manque plus quelque image du ciel pour lui donner un peu plus de lumière.

   Curwwod   
25/4/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup
La poétique des ruines. Ici il s'agit d'une friche industrielle en pleine période de métamorphose, de résurrection. La nature reprend ses droits, sur le dur métal et le froid béton, la vie frémit et gagne petit à petit sur la désolation. Cela n'empêche pas d'évoquer avec mélancolie la vie antérieure, grouillante, dure qui s'est éteinte tpour des raisons qu'on ne s'explique pas vraiment.
Un beau poème au ton mélancolique où le contraste joue à plein pour valoriser ces vies contradictoires mais aussi riches l'une que l'autre.

   Robot   
26/4/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Un très beau poème pour trouver une âme à un lieu qui pourrait être affreux, pour en faire ressortir la poésie en opposant le charme de la nature qui reprend ses droits aux laideurs que peuvent produire des ouvrages humaines. Et nous rappeler que des hommes ont donné leur sueur et leur peine.
J'aime aussi la structure de la composition qui donne un cheminement original à ce texte.

   Anonyme   
26/4/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
En lisant le titre, je ne peux m'empêcher de penser au titre d'un film de Jacques Audiard sorti en 2012 : "De rouille et d'os", avec Marion Cotillard et Matthias Schoenaerts.

Rien à voir bien sûr avec ce poème.

En ce qui concerne le poème, j'ai apprécie cette douce nostalgie qui se dégage des mots, mais aussi de la photo.

Réhabiliter de genre de site me paraît une bonne chose.

Belle poésie !

   Coline-Dé   
26/4/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Arielle ! J'aime ton oeil éclectique qui n'hésite pas à voir la beauté dans la rouille comme dans les fleurs ! Et c'est vrai que de vieux bâtiments industriels peuvent dégager un charme étonnant ( je me souviens dans la Ruhr avoir été époustouflée par la beauté des vieilles usines et la raide dentelle des lignes électriques entrecroisées...)
Le premier tercet est une merveille ! et j'aime beaucoup le blancement entre l'inhumain ( la friche ) et se souvenir des humains...
Comme toujours, je suis séduite !

   Anonyme   
26/4/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Quel beau texte !
Difficile d'en rajouter aux commentaires élogieux auxquels je me joins sans hésitation.

J'ai juste une minuscule remarque : pourquoi ne pas avoir placé d'article "La" ici :
"Haute cheminée
froide sentinelle
témoigne pour nous du poids de ces jours" ?
Cela n'aurait pas nuit à la musicalité ni au ton du poème.

Remarque subjective s'il en est...
Bravo et merci.

   pieralun   
26/4/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonsoir Arielle,

Une première partie à tomber!
Les 3 premiers vers......., 6 et 7 magnifiques
Les 3 suivants, très beaux également, mais je ne sais trop pourquoi, le rythme m'invite à imaginer un pied de plus à " brode son béton de .... Fleurs de rocaille "
J'aime l'évocation apportée par la suite du poème, en revanche j'ai l'impression que le rythme est plus haché.
C'est très personnel et je n'ai aucun élément pour en trouver la cause.
Un très beau poème dans sa globalité.

   Pussicat   
27/4/2015
Bonjour Arielle,
Que dire ?! Une fois de plus je suis époustouflée devant la force poétique que tu déploies pour peindre un paysage, ici une ancienne usine mangée par la rouille et parée de « lierre », « ceinte de broussailles »...
Ces deux vers sont simplement magnifiques :
« En grappes soyeuses les pipistrelles
coulent de la gueule asséchée des fours »
En spécialiste de la déconstruction, tu sèmes des rimes intérieures dans un poème qui mêle pentasyllabes et décasyllabes, temps passé et temps présent.
Bravo !
À bientôt de te lire,

   Automnale   
27/4/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Ce qui me frappe dans ce poème d'Arielle, c'est la délicatesse qui s'en dégage. La délicatesse, et la musicalité.

Une friche pare sa dépouille de lierre et de rouille... Au même endroit, autrefois, des carriers, chaufourniers peinaient sans répit, domptaient des chevaux-vapeur... Aujourd'hui, la vieille usine brode son béton de fleurs de rocaille.

J'ai imaginé les mousses et fougères, les sentes tapies sous les aubépines, les petites pipistrelles... Et, à côté, la haute cheminée, froide sentinelle, qui demeure... En outre, j'ai réalisé que ce lieu, La Lormandière, était situé tout près de ma ville...

Peu de temps avant de lire ce texte, je me demandais qui, dans 30 ans, fera, au même endroit, les mêmes gestes que moi... Donnera-t-il (t-elle), comme je le fais, à manger aux goélands ? Lira-t-il (t-elle) au soleil de la terrasse ?... Les broussailles remplacent les anciennes usines... Mais nous, qui nous remplacera ? Une poétesse le dira peut-être avec le même talent qu'Arielle, dans un quart de siècle, sur Oniris...

Merci, Arielle, pour votre coup d'œil délicieusement poétique et raffiné.

   Anonyme   
28/4/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour,

d'autant plus sensible au sujet que je vis dans une région économiquement sinistrée, le thème est bien traité et la première partie du poème (sans les hommes) est la plus belle pour moi, mais la seconde, en remettant en mémoire ce qui fut, apporte toute sa profondeur au sujet.

On ne peut que rester songeur face à ces ruines de l'activité humaine sur lesquelles la nature reprend ses "droits", et finalement pas pour le malheur des hommes, ce qui n'est pas toujours réciproque. La nature prend le temps de l'adaptation, long temps, très long temps.

A vous relire.

   Arielle   
8/5/2015

   Mauron   
12/5/2015
 a aimé ce texte 
Bien
Un poème souple et facile, qui coule, qui décrit beaucoup mais dit trop peu de celle ou celui par qui tout cela "se regarde"... Un peu trop neutre selon moi. Les personnifications un peu faciles. Mais c'est charmant, même si on ne voit pas vraiment les chaufourniers, présentés un peu comme ces héros du réalisme socialiste... Un peu "chromo". Mais agréable.

   MissNeko   
22/7/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup
De belles images dans ce poème qui oscillent entre calme absolu et vie tumultueuse.
Une bien belle lecture.

   Proseuse   
21/10/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Qu' à la nature un jour tout revienne et redonne vie à la sueur des hommes et à la rouille du temps !
Un très beau et fort poème !
j' ai bien aimé vous lire

   luciole   
17/11/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour Arielle,

j'ai beaucoup aimé cette évocation de cette usine abandonnée, de ce lieu chargé d'histoire. Les images sont parlantes, une grande attention est portée aux sonorités ( allitérations du début), à la musique intérieure du poème.
Tout vibre. C'est un très beau tableau de mots.

   EtienneNorvins   
10/12/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Sans doute ne lirez-vous jamais ce commentaire - qu'importe ! A plonger dans les profondeurs oniriennes, on découvre de jolis trésors... Quelle musicalité dans l'évocation de ce lieu qui fut d'une épuisante besogne... Quelles nuances pour opposer ce qu'il fut à ce qu'il est devenu...

A l'homme comme maître et possesseur - la Nature rappelle qu'elle a le dernier mot. Rétrospectivement - votre texte n'a fait que gagner en profondeur...

Merci.


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