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Ornicar
4/8/2025
trouve l'écriture
aboutie
et
aime un peu
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Ces "jours sans sel" sont ceux où le coeur n'y est pas, où le spleen est là. Il n'y a rien à faire pour tromper la morosité ambiante. Pas la moindre envie non plus jusqu'à ce que la pluie vienne et nettoie tout, à l'extérieur comme à l'intérieur de soi. Dans l'ensemble, je trouve que ce poème traduit bien cet état de mélancolie, d'inconfort et de vague à l'âme. Le premier vers ("Il est des jours sans sel ni bronze sur la peau") est réussi. Il porte en lui comme un lointain parfum de vacances dont ne subsisterait plus la moindre trace ni la moindre possibilité de se souvenir.
Je regrette seulement le côté un peu "abstrait" de la strophe 2 qui, à mes yeux, manque d'incarnation pour me toucher réellement. J'y vois peut-être la conséquence du choix d'un certain lexique qui, tournant le dos à l'expérience sensible, préfère les concepts. Exemples : le "moment", la "valeur", la "raison", les "rancoeurs". Heureusement, avec la venue de la pluie, le dernier tercet renoue avec mes sens : "Autour de nos vieux pas, elle ruisselle amoureuse". J'aime bien l'idée de cette pluie qui nettoie "un parterre d'envies parfois douteuses". Aussi mon appréciation de ce poème est-elle en demi-teinte, à l'image de l'humeur de son narrateur. |
papipoete
10/8/2025
trouve l'écriture
convenable
et
aime un peu
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bonjour arigo
- ça va aujourd'hui ? - laisse tomber, c'est pas l'jour ! - mais... - j't'écoute même pas ! Il est des jours comme ça, où la tension ferait claquer le cristal, alors que le feu couve ; de la rancoeur à revendre. Mais " il suffirait de presque rien " chantait Aznavour... NB un jour, un seul à ruminer, est du temps de gâché surtout quand il approche de la fin, inexorable ! le premier tercet est mon passage préféré. techniquement, je vois un bâti quelque peu bâclé, avec ses rimes discordantes ; ses hiatus ; son 12e vers de 13 pieds, son 13e vers idem ; son 14e idem. dommage pour un sonnet, dont l'allure put mériter plus d'application ? |
Provencao
10/8/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
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Bonjour arigo,
"Autour de nos vieux pas, elle ruisselle amoureuse Nettoyant un parterre d’envies parfois douteuses : Dans le froid de cette eau, la chaleur y naît aussi" Ce ruissellement apparaît à la fin de ce tercet, presque comme un gémissement, suivi par une pensée passagère où la fraîcheur est sensible au frais de la pluie pour créer une harmonie entre ce moment et la nature qui nous offre sa mélancolie dans les mots:"amers, defraichie, rancoeurs, gris de pluie,nos vieux pas" Au plaisir de vous lire, Cordialement |
Damy
10/8/2025
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
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Encore la mélancolie. Je dis cela parce que je viens de lire un poème de même tonalité, et, mélancolie je connais. Elle est ici exprimée en beauté.
« La raison au repos » m’évoque une « maison de repos » où l’auteur s’ennuie (?). Pour garder le rythme alexandrin j’aurais écrit : « Autour de nos vieux pas, ruisselle l’amoureuse » En tout cas un sonnet agréable à lire, fût-il contemporain. |
Myndie
12/8/2025
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
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Bonjour Arigo,
« Des jours amers d’ennui au parfum regrettable », c'est une jolie formule pour évoquer le spleen, la progression des états d'âme oscillant entre vague à l'âme, nostalgie, mal-être et regret sans doute de ne pas savoir s'émerveiller ou profiter de la magie de ces moments qu'il est de bon ton d'appeler « précieux ». J'aime aussi beaucoup cette vérité là : « Dans le gris de la pluie, on voit aussi la vie. » et j'y adhère. C'est donc un sujet qui a été mainte fois source d'inspiration pour les poètes mais que vous traitez délicatement. Le dernier tercet malheureusement n'est pas tout à fait à la hauteur du reste. Moins aléatoire dans sa construction, il aurait contribué à faire du poème une mise en musique de la mélancolie. C'est bien dommage. |
A2L9
12/8/2025
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Comme un regret de l'eau des océans, une eau plate et la peau blanche pourtant, un peu plus loin, le gris de la pluie est source de couleurs, les graines germent. Les envies douteuses me laissent perplexes.
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Hiraeth
12/8/2025
trouve l'écriture
convenable
et
aime bien
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J'aime votre sens de la formule ("dans le gris de la pluie, on voit aussi la vie"...). J'aime aussi les libertés que vous prenez avec la versification pour donner un ton quasi conversationnel au poème, je trouve qu'ici cela marche plutôt bien. Par contre la forme gagnerait à être peaufinée (e non élidable au v12, redondance syntaxique du y au vers 14...).
De quelles envies douteuses parlez-vous ? Et qu'est-ce que ça veut dire, d'ailleurs ? Hmm... |