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Poésie libre
BAK : Croque-vie
 Publié le 29/07/09  -  11 commentaires  -  1520 caractères  -  128 lectures    Autres textes du même auteur

Avant que la Parque ne te coiffe au poteau...


Croque-vie



Avant que la Parque ne te coiffe au poteau,
Relève-toi à la vie, même à cloche-pied
Et chasse le malgré moi.
Caillou, marelle.
Trente-quatre balais à réduire la voilure,
Ton esprit au fond d'un cachot
D'un quelconque château en Espagne.
Se battre, remettre le Rubik's cube à l'endroit,
Refaire ses gammes et qui sait
Viendra le temps des cerises.
Exister, non survivre pour geindre et gémir,
Choyer ces petites puces à l'oreille
Comme autant de bonnes fées.

Je n'étais qu'un enfant de rien,
Le simple jouet d'un bilboquet tordu.
Le buvard d'un vieux Bic
Qui me tachait et m'esquintait.
Et vingt ans à éreinter mes amours
Comme une chaîne et son boulet,
Tirant et retirant sur de saintes ambulances.

Qu'il serait doux ce lever de rideau,
Épousseté de mes pathétiques trémolos,
De mes faux-semblants, de mes faux-fuyants,
De mes injustes haines
Que je remiserais au placard.
Se battre, tomber le voile
Et me (re)trouver.
1975
Ne plus se mouler dans l'à-peu-près,
Ne plus pénétrer ce miroir aux alouettes
Qui m'a plumé,
Qui m'a plumé.

Paraît-il que l'on reconnaît l'arbre à ses fruits,
Et que ne serais-je tortue plutôt que lièvre...

Finis les Scarlett
Et les autant en emporte le vent.
Enfant de rien oui
Mais pour revenir à tout,
L'enlacer enfin
Cette putain de vie...
2009




 
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   Marquisard   
29/7/2009
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Ca balance bien le coeur y est, Tu jongles un peu sur les poncifs ça donne un air chansonnier, j'aime bien.
Une écriture qui promet
j'attend le prochain
Au plaisir

(Dans le détail j'aurais bien revu deux trois passages, mais ça reviens à la vielle histoire des goùts des couleurs)

   Anonyme   
29/7/2009
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Beaucoup de sincérité (me semble-t-il) dans ce poème.
J'ai aimé l'ensemble.
Bravo.

   Anonyme   
29/7/2009
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Bonjour,

j'aime bien l'énergie exprimée par ton texte mais le bilan de ce trentenaire qui se demande ce qu'il a bien pu faire de sa vie et qui souhaite repartir sur de meilleures bases, s'il est manifestement très sincère, n'en est pas moins assez banal.
Et je trouve que ta sincérité nuit justement un peu à ton texte qui me semble parfois griffonné rageusement sur le papier en un jet (mais c'est peut-être le but recherché), j'aurais préféré plus de distance, plus d'analyse.
Mais bon, peut-être cela aurait-il amoindri l'énergie appréciée plus haut...question d'équilibre peut-être.
De belles images cependant, parfois gâchées par des lieux communs (refaire ses gammes, le temps des cerises ) et une vitalité attachante et prometteuse.

   Anonyme   
29/7/2009
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Beaucoup d'énergie et de rythme dans ces vers. Tout est là. J'ai particulièrement aimé la dernière strophe.
Merci.

   ANIMAL   
29/7/2009
 a aimé ce texte 
Bien
Ce que j'apprécie avant tout dans ce texte c'est le message d'espoir. Malgré les mauvais départs et les échecs, toujours se relever, sortir la tête de l'eau et essayer encore. Ca c'est une belle philosophie :

"Avant que la Parque ne te coiffe au poteau,
Relève-toi à la vie, même à cloche-pied"

"Exister, non survivre pour geindre et gémir".

Au niveau de la forme, le terme "balais" est un peu trop familier pour moi et quelques vers ne me chantent guère à l'oreille. Je n'arrive pas à trouver un rythme général. Cependant, c'est adapté à ce sujet volontaire, plein de rage et de combat.

Un joli texte.

   brabant   
30/7/2009
 a aimé ce texte 
Beaucoup
C'est un bon travail, bien rythmé, bien scandé. Comme un escalier que l'on descend mais dont le bruit va crescendo. L'alliance des contraires - un chemin de la mort, du renoncement, de l'échec, vers la vie - est étonnante... et réussie. L'intensité va de pair avec le rétrécissement formel du texte, ce qui en soi est une prouesse.
Des trouvailles: "bilboquet tordu... miroir aux alouettes Qui m'a plumé Qui m'a plumé", c'est de ce genre d'"inventions" qu'est fait un bon texte, c'est cela qui fait que l'on salive, c'est là qu'est la vraie poésie.
Beaucoup de tendresse dans "enlacer enfin Cette putain de vie"...
comme si l'on découvrait que la vie n'est pas une putain.
De par son rythme bien découpé et ses cris mêlés de tendresse j'aurais bien vu ce texte en slam, du slam non écorché, du slam apaisé, du slam enfin poétique!
Que les slammeurs me pardonnent!

   Raoul   
1/8/2009
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Un écrit d'une sincérité peu commune, et d'une grande dignité aussi.
Des images, d'une qualité d'évocation comme rarement lu, dans une langue vraiment personnelle qui empoigne et appréhende le passé, le présent, le futur à (re)construire et la fougue nécessaire pour embrasser la vie à pleine bouche.
J'aime beaucoup le mélange des registres du vocabulaire qui donne un côté "vide grenier", pas clinquant, pas esthétisant, qui va parfaitement et donne vigueur au propos.
C'est âpre, incandescent, prodigieusement vivant, jusque dans les ruptures de rythmes des passages en apnées. Une poésie forte et charpentée même dans ses déséquilibres!
Une seule patte de mouchèsque remarque sur le "Paraît-il"…
Bravo, et merci.

   Anonyme   
30/7/2009
 a aimé ce texte 
Bien ↑
J'avoue : j'ai failli ne pas lire, le début ne m'attirant pas plus que ça. J'aurais eu tord, c'est un beau texte de vie, scandé et bien mené. Et puis c'est adulte, abouti, pensé et tellement humain, joliment humain.

   FIACRE   
2/8/2009
 a aimé ce texte 
Bien
Chant qui parle à chacun en lequel je me retrouve.

   David   
3/8/2009
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour BAK,

Un croque-mitaine, une putain de vie, la vie est un jeu : marelle, rubik's cube, bilboquet... je ne sais pas si ce dernier petit jeu peut résoudre le problème, rendez-vous au prochain check-point.

   Anonyme   
6/8/2016
 a aimé ce texte 
Passionnément ↑
De la sincérité rien que de la sincérité, c'est ce qui a retenu mon attention. Ce texte ne cherche pas à plaire, il est, il est vrai, parlant à tout un chacun. Lorsque le départ dans la vie n'est pas le meilleur

"Je n'étais qu'un enfant de rien",
Le simple jouet d'un bilboquet tordu.
Le buvard d'un vieux Bic
Qui me tachait et m'esquintait."

La vie est loin de couler comme un long fleuve tranquille, il faut vraiment s'accrocher pour parvenir à nager enfin dans le sens du courant.

" Enfant de rien oui
Mais pour revenir à tout,
L'enlacer enfin
Cette putain de vie... "

Vous avez dit ici l'essentiel ...

Superbe texte, que j'ai vraiment pris plaisir à lire et à relire, il y a tant et tant, vous êtes bouleversant d'authenticité.


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