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Poésie libre
BAK : Sarraudie, encore
 Publié le 12/07/10  -  5 commentaires  -  1456 caractères  -  92 lectures    Autres textes du même auteur

Hameau de mon enfance, l'été...


Sarraudie, encore



D’une patte-d’oie désertique, qui s’endort
Sous les coups de semonce du silence,
Ta route froissée serpente et somnole
Jusqu’à l’image déhanchée de ton abord.
Chaque maison du hameau est une alvéole
Où, affalées et lasses sur la crédence,
Des momies de plats, d’assiettes et de verres
Y mordent pour longtemps la poussière.

La fin de la chaussée se costume en cailloux
Truffés peu à peu de l’herbette.
Puis la forêt, dévoreuse de la moquette,
Où le vent crachote sa toux.

Face au champ, le logis flirte avec la grange,
Il veille au grain et alentours,
Gîte de Babel en pierres de velours
Mais usées, suppliant un lange.

Plus loin, encerclé par les bois, le Pré de l’Ogue
Par endroits, s’imprègne d’eau.
Quelques buses et, foulant les herbes, un renardeau,
Guettent leurs proies, emplis de morgue.

De temps à autre les dieux très en colère
Chamarrent le ciel en noir,
Où de laiteux éclairs croisent le fer,
Clignotants bougeoirs.

Si le soleil s’en mêle, de son rond cuivré
Il essore alors la nature
Des fragments de pluie déversés,
Qui dessinent au sol une excessive suture.
L’azur s’irise et plus rien ne roupille,
Le diable marie sa fille.

Le chef-lieu de mon âme
Reprend ses airs de mijaurée,
Bien loin de lui je me pâme,
Mes pâles vers dans la ventrée.


 
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   brabant   
3/7/2010
 a aimé ce texte 
Un peu ↓
La Sarraudie et l'Ogue nous renverraient, semble-t-il, quelque part du côté des Cévennes. Dans une France pittoresque, bien loin de la modernité.
Je relève çà et là de jolis mots, que vous peinez cependant à mettre en images. Votre texte, tout en charme et séduction, est cependant souvent obscur.
Certains mots, modernes ou familiers, viennent en gâcher l'harmonie. Que viennent faire "moquette... roupille" et "mijaurée" dans ce décor bucolique qui vaut son pesant d'âme ?

- les "coups de semonce du silence" sont osés.
- "Où.../ Des momies de.../ Y mordent...": Ce "Y" est incorrect.
- "La fin de la chaussée se costume ((de)) cailloux"
- un logis avec une grange: "Gîte de Babel" ?
des pierres de "velours" ?
"suppliant un lange" ?
- la morgue ne convient ni aux buses, ni au renardeau guettant une proie.
Le renardeau ne "songe"-t-il pas davantage à s'amuser ?
- je n'aime pas trop non plus les clignotants bougeoirs pour désigner le fer des éclairs eux-mêmes laiteux.
- ni le "rond cuivré" du soleil.
Ces images ne sont pas très appropriées dans la situation décrite.

La suture dessinée par la pluie me plaît davantage, ainsi que la croyance selon laquelle le diable marie sa fille quand il y a un arc-en-ciel.

La dernière strophe apparaît trop mielleuse par rapport à ce souvenir très chargé en émotion. Pourquoi voulez-vous le relativiser et l'amoindrir ?
"Mes pâles vers dans la ventrée." !


Beaucoup de matière donc, matière à décrire et matière à rêver. Mais beaucoup de maladresses, d'incorrections et d'obscurités aussi. A mon avis, ce texte, qui possède un réel potentiel, est à retravailler et à réécrire.

   Maëlle   
3/7/2010
 a aimé ce texte 
Un peu ↓
En général, je n'aime pas les poèmes descriptif. Celui-ci ne fait pas exception (je vais l'oublier vite et n'essayerais pas de le relire), cependant, je trouve qu'il réussi à "donner une âme" au lieu qu'il décrit.

Peut-être par la déconstruction de la forme, qui donne au lecteur un rythme de flâneur, prêt à s'attarder sur un détail ou au contraire à fuir une rue qui lui déplait.

Bref: ce n'est pas la poésie que j'apprécie, mais je trouve que néanmoins c'est réussi.

   Damy   
4/7/2010
 a aimé ce texte 
Bien
"Mais usées, suppliant un lange"?...un ange?

"L’azur s’irise et plus rien ne roupille,
Le diable marie sa fille.": pas évident d'interprétation


Très agréable lecture.
J'ai particulièrement apprécié le vocabulaire concernant la nature: le soleil qui essore

   Raoul   
13/7/2010
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Il y a du conte dans celui-ci. Paysage état d'âme…
J'aime les circonvolutions du style qui chaotiquement, et parfois avec quelques maladresses conférant de la fragilité, nous conduit au bout du bout du chemin vicinal de l'enfance. Tout est construit de guingois dans ce poème, quand on le lit, on progresse dans la rocaille, un déséquilibre équilibrant le précédent, en rebouteux.
Le jeu des rimes donne un côté “traditionnel” dit à la veillée subtil, et l’emploie de “morgue” pour parler d’un renardeau, le vocabulaire animalier, nous tire par la manche du côté de chez les fabulistes.
Les trouvailles fourmillent :
“ Sous les coups de semonce du silence,
Ta route froissée serpente et somnole
Jusqu’à l’image déhanchée de ton abord.”

“La fin de la chaussée se costume en cailloux”* - joue dans le registre des féeries… (m’évoque la femme de Loth et ses regrets aussi…)

“Face au champ, le logis flirte avec la grange,
Il veille au grain et alentours,
Gîte de Babel en pierres de velours
Mais usées, suppliant un lange.”
- La description personnification de la “masure” mi grange, mi habitation, parle de ses occupants, venus d'horizons divers, qui ne se comprennent pas vraiment, et d’une de ses femmes qui s’en va prier pour qu’enfin l’enfant paraisse… (moi j’y lis ça… mais peut être me goure-je totalement!?!)

“De temps à autre les dieux très en colère
Chamarrent le ciel en* noir,
Où de laiteux éclairs croisent le fer,”

“Si le soleil s’en mêle, de son rond cuivré - (belle image sèche que cet écu)
Il essore alors la nature
Des fragments de pluie déversés,
Qui dessinent au sol une excessive suture.”
“Le diable marie sa fille.” - et son idée de sorcellerie…

“Le chef-lieu de mon âme
Reprend ses airs de mijaurée,”

“Mes pâles vers dans la ventrée.” qui me rappelle un personnage hagard à la cuillère d’un certain Jérôme Bosch…

Bref, je trouve ce texte riche, foisonnant, truffé de références et d’émotions contenues, un texte très personnel mû par une expressivité qui ne l’est pas moins.

Pour la forme et faire mon ronchonchon chafouin ;-) j’aurais juste quelques réserves sur le Y (déjà nommé) et sur le “costume en cailloux” auquel j’aurais préféré costume de cailloux*… de même, un “chamarre le ciel (de) noir”*. Mais bon… Tu l'auras compris, j'aime cet écrit rare et dense.

   Anonyme   
25/7/2016
 a aimé ce texte 
Passionnément ↑
Très chouette cette promenade bucolique que vous m'avez offert, j'en ai fait plusieurs lectures, j'ai pris le temps de m'attarder, pour mieux savourer "Jusqu'à l'image déhanchée de ton abord", "Chaque maison du hameau est une alvéole", enfin je vais m'arrêter sinon tout le texte va défiler dans ce commentaire.

Ce qui m'a énormément plus, c'est votre écriture, qui se fait un savoureux bavardage, tous ces petits détails font merveille. Je suis séduit, charmé, j'adore "La fin de la chaussée se costume en cailloux", "Puisa la forêt, dévoreuse de moquette". Ah ! comme il est difficile de ne pas citer ces délicieuses trouvailles. Que du bonheur, je chemine avec vous ...

Je suis totalement sous le charme de cet écrit qui a su me transporter, me dépayser, merci pour ce moment bien agréable.


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