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Poésie néo-classique
BeL13ver : Désamours enfantines
 Publié le 22/09/19  -  10 commentaires  -  723 caractères  -  231 lectures    Autres textes du même auteur

Face à l'horreur, un seul mot : libérer la parole. Ce texte se veut solidaire de victimes dont je ne suis pas.


Désamours enfantines



Le visage marqué par les ans je travaille,
J’ouvre ce vieux chemin que je perds dans la nuit,
Et j’égare parfois dans le présent qui fuit
Quelque tourment de mort, de malheur… Où que j’aille,

Les silences épars des coups de la mitraille
Rappellent à mon cœur cette noirceur qui luit,
Et l’appel de mon âme épandu sur ce bruit ;
Je cherche dans ce monde un repos qui déraille.

De cela loin, un jour maudit, la barbarie
A pénétré mon corps par sa sauvagerie.
Si ce n’est le désir le sommeil ne vient pas ;

Et dans le morne ombreux d’une larme qui passe,
Je me souviens du lieu, du curé qui m’embrasse,
Semant cette douleur pire que le trépas.


 
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   Miguel   
31/8/2019
 a aimé ce texte 
Pas
On comprend bien, avec "ce curé qui m'embrasse", de quoi il est question ; mais on aimerait autant de clarté au vers 8, par exemple. et à quelques autres comme ceux du premier quatrain, assez hermétique. La mitraille évoque-t-telle la guerre où est-on déjà dans les affreux curés ? J'aurais besoin de quelques clartés pour apprécier ce texte à sa juste valeur.

Miguel en EL

   Anonyme   
2/9/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour,

Un sujet grave tristement d'actualité.
Le souvenir d'une enfance meurtrie par ces comportements inaxeptables et impardonnables de certains curés, prêtres et autres évêques .

Ce qui est terrible, c'est le silence de quelques représentants de la religion chrétienne qui se taisent et ne dénoncent pas ces actes monstrueux.


"Et dans le morne ombreux d’une larme qui passe,
Je me souviens du lieu, du curé qui m’embrasse,
Semant cette douleur pire que le trépas."

Le secontd tercet, est glaçant.

Je ne peux qu'approuver, et applaudir votre solidarité envers les victimes dont l'enfance et/ou l'adolescence furent souillées.

   Davide   
2/9/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Bonjour,

Dans ce sonnet, l'accent est mis sur la douleur éprouvée par le narrateur, douleur violente qui le ronge, le tenaille, le détruit et l'empêche d'avancer dans sa vie.
Le vocabulaire épouse sans cesse les méandres de l'horreur pour tenter d'exprimer sans détour, d'exsuder, le cauchemar vécu : "mort", "mitraille", "barbarie", "sauvagerie", "pire que le trépas"...

La réalité, elle, est tue, à peine confiée par une magnifique litote ("...curé qui m'embrasse"), figure de style consistant à dire moins pour faire entendre plus... Bravo !

Le premier quatrain m'a littéralement entraîné dans le sillage des années de souffrance et de cette peine infrangible : "visage marqué", "vieux chemin (...) dans la nuit", "je perds", "j'égare"... et ce magnifique contre-rejet, audacieux "Où que j'aille," illustrant bien à propos cette brisure intérieure.

Les deux premiers vers de la deuxième strophe sont superbes.
D'une part, l'image des "silences épars", cette association de deux mots aussi puissants, traduit à merveille, selon moi, ce déchirement complexe que tente en vain de panser le narrateur... D'autre part, cette "noirceur qui luit", magnifique oxymore de cet égrégore de violence contenue, étouffée, occupant tout l'espace intérieur, comme une prison de haine.
Du reste, j'ai bien aimé l'image du "repos qui déraille" sur le "vieux chemin" de la vie.

Le trimètre en entame du premier tercet me semble très mal exprimé et la répétition du son [i] ("maudit"/"barbarie"), désagréable à l'oreille. Le vers 11, bien qu'évocateur, n'est pas très poétique.
J'ai cependant beaucoup aimé la métaphore de la pénétration, avec la personnification de la barbarie, très parlante : "la barbarie / A pénétré mon corps". Toujours pareil, tout est dit à demi-mots...

Un coup de cœur pour ce vers, dont la substantification du mot "morne" accroît l'intensité de la douleur :
"Et dans le morne ombreux d’une larme qui passe"
La formulation des deux derniers vers me paraît hélas bien peu poétique, en particulier la répétition de "du" au vers 13 et l'expression "pire que le trépas".

Pour finir, je voulais souligner la belle trouvaille du titre : "désamours" est un mot masculin, même au pluriel, contrairement à son antonyme "amours". Un jeu de mots pas vraiment drôle, hélas, mais qui vise juste.

Un texte fort, agrémenté de quelques très beaux vers et porté par la colère d'un(e) auteur(e) qui s'insurge contre ce genre d'abus.
Si le texte manque parfois d'élégance et de poésie (dans les tercets), sa puissance le rend - douloureusement - émouvant. Et l'urgence de cette invitation à partager cette lutte ne peut que nous toucher. Parlons-en ! Oui, parlons-en !

(Commenté en EL)

   papipoete   
22/9/2019
 a aimé ce texte 
Bien
bonjour BeL13ver
Pas un jour ne passe, sans que sur ce maudit chemin, je m'égare et revois le diable venir à moi ; me voler ma pureté, à jamais me souiller !
NB un sujet qui revient souvent dans les vers amers ; " un beau jour, ou était-ce une nuit, lentement je le vis tournoyer... "
Je ne mets pas en doute l'auteur du crime, ce curé, mais j'ai l'impression que les violeurs d'enfants ne font partie que du clergé ! Dieu sait si je ne défends pas ces " tordus en soutane ", mais au détour d'une confidence, d'une page d'un quotidien, quiconque en fait put revêtir cet horrible masque !
la victime de ce récit semble avoir connu d'autres tourments, comme le bruit des armes qui crépitent ?
au 8e vers, ( je cherche un repos qui " déraille " ) me laisse dubitatif ?
J'aime le vers " et dans le morne ombreux d'une larme qui passe "
la forme " néo-classique " m'apparait exacte

   Vincente   
22/9/2019
 a aimé ce texte 
Bien
J'ai beaucoup aimé les deux quatrains, par l'équilibre de leur scansion, l'emprise prégnante de la douleur qui suinte, la formulation cependant délicate. La "situation" de l'esprit du narrateur est implantée avec justesse et pudeur.

Ce "repos qui déraille" me dérange un peu malgré tout. Je perçois l'intention, je serais d'accord avec la signification, mais l'opposition de "repos"(statique) et "déraille"(mouvement) paraît inadaptée, il aurait fallu prolonger la phrase, avec par exemple "l'insupportable implacable", mais prosodie oblige, le fait de choisir cette forme rétrécie a été semble-t-il écarté. Ce qui gêne, c'est que formulé ainsi, l'on entend deux choses antagonistes (le repos est celui qui abîme et celui qui fait dévier), et pourtant il ne peut être question d'oxymore.

Le dernier tercet amène avec soudaineté, une "brutalité", le geste criminel. Participant de la chute et la justifiant, cette mise au jour de l'outrage dans sa crudité est légitime, elle n'aura été que trop cachée.
Ici, je n'ai pas réussi à croire à cette façon de dire le fait du basculement, et... ça gâche bien des choses, car le sujet m'est alors apparu "hors sol". Ce n'est pas crédible, car le premier geste d'un adulte qui veut asservir un enfant, ce sont les gentillesses, les caresses et en aucun cas un baiser "mouillé" ; ce genre de geste créerait une répulsion instantanée (les enfants grimacent à son évocation), vous pensez bien qu'un abuseur d'enfant n'emprunterait cette manière de le conquérir. Car là, il ne s'agit pas de viol avec contrainte physique, la contrainte est psychologique. Tout simplement, en remplaçant le "qui m'embrasse" par "qui m'enlace" (à un ajustement de rime près), il y aurait moyen de résoudre cette maladresse.

Le thème est essentiel, l'écriture intéressante, il ne manque pas grand chose pour que ce poème acquière la crédibilité nécessaire pour dévoiler son message fort avec pertinence.

   Anonyme   
22/9/2019
 a aimé ce texte 
Pas
Néo, libre, contemporain, pourquoi pas ? Mais partager quelque sensation. Déjà, donner du sens.
Là j'ai pensé au début, à un ancien combattant traumatisé. Pas de mélodie, rien qui captive. Certes, le narrateur seul est victime, mais l'auteur doit tenter le partage du ressentiment de cet individu blessé.

L'angoisse qui revient d'un passé qui m'assaille,
Une enfance volée et mon destin détruit
Surtout ne dire rien, ne pas faire de bruit :
Il n'est de criminel au sein de la prêtraille.

Encore un thème facile (trop ?), et pourtant….

   Anonyme   
23/9/2019
 a aimé ce texte 
Passionnément ↓
Bonjour

Encore un texte engagé et j'aime les textes engagés mais heureusement qu'il y a le curé qui embrasse pour lui donner un sens
à ce texte. Autrement il resterait mystérieusement obscur.

L'auteur a du se tromper dans l'ordonnance des rimes, ce pourquoi
le néo.

Beau texte mais quelques tournures m'interpellent quand même :

ce repos qui déraille aurait dû être le repos qui dérange mais rime oblige.
Un bon trimètre suivant même si son début ( De cela loin)
n'est ni bien joli, ni très explicite.
Le reste des tercets est très pudique et beau dans sa noirceur.

Au final, un texte engagé qui relate, s'il en était besoin, un passage
bien noir de notre religion : pourquoi s'étonner que les églises
soient vides ?

   Queribus   
28/9/2019
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour,

Un sonnet habilement conduit en "néo-classique"" pour parler d'un sujet grave et d'actualité. J'ai noté cependant"la lourdeur" des rimes en aille qui sont plutôt à éviter notamment ces "mitraille" et"déraille" qui ne semblent guère à leur place. J'ai noté aussi: "A pénétré mon corps par sa sauvagerie"; ne faudrait pas plutôt écrire: "avec sauvagerie". À la place du curé qui embrasse (rien de choquant la-dedans), j'aurais, moi aussi, écrit plutôt: ce curé qui m’enlace.

Le sujet abordé n'était pas facile à traiter, encore moins en sonnet. Je trouve quand même que vous vous en sortez très bien. L'écriture de ces vers a dû vous demander un gros travail et d'autres n'auraient pas fait mieux. Alors bravo et à très bientôt.

   MonsieurNon   
8/10/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Un thème difficile traité ici avec intelligence. J'aime beaucoup le vocabulaire du champ de bataille laissant penser tout le long que le narrateur est un traumatisé de guerre. L'image est très bien trouvée. J'aime en particulier le "repos qui déraille", image renforçant subtilement la métaphore militaire. Je trouve juste que les vers manquent parfois de musicalité.

   BernardG   
28/10/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Bel13ver,

J'ai été un peu désorienté après une première lecture....pour ne pas avoir saisi la subtilité du titre de ce poème (formidablement
trouvé !).
Peut-être aussi, me suis-je laissé égaré par ces "coups de mitraille" qui m'ont fait penser à un soldat ou à un attentat.

La fin du poème oblige à tout relire et le propos prend alors tout son relief.
C'est bien construit, ça monte en puissance et la chute est particulièrement réussie. Justement à cause de cette chute qui impacte fortement, le poème pouvait figurer en "classique".
Peut-être quelques couacs à l'hémistiche en auront décidé autrement
Merci pour le partage....et le sujet !

Bernard G


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