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Poésie contemporaine
BeL13ver : Singe savant
 Publié le 03/05/17  -  8 commentaires  -  1019 caractères  -  206 lectures    Autres textes du même auteur

On a tous eu ce camarade étrange. On l’a souvent moqué. Et si on le laissait parler ?


Singe savant



Je suis parfois troublé par ce fonds de rancune,
Par l’écume des mots que l’envie a perdus ;
Les colères, jadis, comblaient cette lacune
Qui me coupait du monde aux échanges ardus.

Je connaissais mieux les chiffres et les lettres
Que les mots qu’il fallait dire ou ne dire pas,
Et je pouvais marcher en rond quelque mil mètres,
Plutôt que demander du pain pour mon repas.

J’étais seul. Je vivais dans un pays de rêves,
Bien plus beaux que les jours d’un monde détraqué ;
Qui venait déranger mes oniriques trêves
Repartait de sitôt en me voyant braqué,

Et revenait toujours armé de moqueries.
Avec quelques ragots, le rire meurtrier
Rejetait l’étranger pour ses loufoqueries ;
Pour les autres j’étais un sac qu’il faut trier,

L’idiot sachant tout sauf les bonnes manières,
Le fou qui s’éloignait de leurs futilités ;
Préférant du savoir les sublimes lumières
À l’ennui d’un échange aux mil subtilités.


 
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   papipoete   
3/5/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup
bonjour Bel13ver,
On a tous connu ce " singe savant ", qui savait tout mais ne se mêlait jamais à nous . On l'a moqué, et ignoré de nos jeux dans la cour, laissé de côté sous le préau seul avec ses certitudes, en compagnie de sa solitude ...
NB certes, nous n'étions guère psychologues vis à vis de ce garçon qui levait la main à toutes les questions du prof, et se faisait tout petit à la cantine lorsque la corbeille à pain, le plat de frites parvenait vide devant lui ! Mais un jour la roue tourne, et le moqueur devient l'humilié, et se rappelle celui qui " pouvait marcher en rond quelque mil mètres plutôt que réclamer son pain " !
Votre poème me touche, me renvoyant à ma blouse grise, aux blagues de jean Yanne que j'imitais ; mais à ce garçon là-bas dans la cour que je fus aussi !
Le dernier quatrain claque à la porte de mes souvenirs !
Dommage que la métrique irrégulière vous écarte de la forme " néo-classique " !

   Anonyme   
3/5/2017
 a aimé ce texte 
Bien ↑
J'ai connu, moi aussi, ce genre de camarade (en classe de 5ème).
Toujours à part, nous répondant à peine si l'on tentait d'engager une conversation ; et ce n'était pourtant pas faute d'essayer.
Etait-ce par timidité, était-ce par orgueil d'être toujours le premier de la classe et se pensant supérieur à tous les autres ? " Le fou qui s’éloignait de leurs futilités "...
C'est la question que je me pose à présent en lisant votre texte, lequel décrit bien la situation.

Par contre, le titre ne m'a pas séduit.

   Zorino   
4/5/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour BeL13ver,
Je pense que votre poème mériterait un peu plus de commentaires. Je trouve votre écriture très belle et très soignée. On sent derrière vos mots une grande sensibilité. Je ne suis malheureusement pas un expert en la matière pour me permettre d'émettre une critique technique et approfondie à propos de vos vers, mais sachez que j'ai passé un très bon moment en vous lisant.
Merci pour le partage

   Donaldo75   
8/5/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour Bel13ver,

J'ai beaucoup aimé ce poème, pourtant si loin de mes souvenirs d'adolescent. Peut-être est-ce du au fait qu'on a tous rencontré, une fois, un de ces singes savants, des gamins qui savent tout sur tout, parce que ça les rassure dans un monde trop étrange.

Le premier quatrain est fort, emmène le lecteur dans le monde passé du narrateur poète. Le second illustre réellement bien ce décalage entre la réalité du gamin et le monde qu'il tente de contourner. Les deux suivants m'ont rappelé des rêveurs de ma classe, par forcément savants, juste différents. Le dernier quatrain décrit presque l'autisme, une forme avancée de singe savant, du moins pour la foule dont nous avons tous fait partie un jour.

Bravo et merci pour la lecture,

Donaldo

   Curwwod   
10/5/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Une belle écriture pour dire avec tristesse et un peu de résignation la vie d'un de ces personnages lunaires décalés, étrangers à leur siècle, à ses modes adulées par ses contemporains. A travers votre poème, on peut mesurer toute l'amertume d'être moqué, mis à l'écart, considéré comme un objet de curiosité malsaine sans avoir cherché à provoquer d'aucune manière ce rejet parce que c'est sa propre nature qui s'exprime.
Toute l'injustice, la cruauté humaine sont dénoncés dans votre poème. Il y a là du Gaspard Hauser et du Poil de carotte.

   MarieLN   
11/5/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour BeL13ver,

Certains les appellent des singes savants, d'autres des "zèbres"
J ai tout particulièrement aimé les deux premiers vers de la troisieme strophe
La solitude est presente tout le long du poeme mais curieusement elle ne semble pas etre source de souffrance, ou alors la pudeur a préféré la taire.
J aime beaucoup la justesse dans la description des relation ou non-relations aux autres
Merci pour ce partage

   BeL13ver   
12/5/2017

   EvaDam   
25/7/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Climat romantique, "écume des mots" à cueillir suavement.


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