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Poésie classique
BeL13ver : Tousse laids mêmes
 Publié le 29/08/19  -  20 commentaires  -  1250 caractères  -  394 lectures    Autres textes du même auteur

Révolte légitime ou accès de colère ? À vous de juger !


Tousse laids mêmes



Je ne sais que penser de ces pleurs de marmots ;
Le frêle tourbillon se contente de mots,
De faux-semblants du rire et du niais silence ;
On plaisante à Paris quand se vautre la France.

Flétri par quelque pince auprès d’un crustacé,
Pris en flagrant délit de plagiat corsé,
Filmé matraque en main d’un insu volontaire,
Qu’on ne s’étonne plus de la France en colère !

Pas de Florent Brunel sous ma plume, jamais !
Face à ces tout-puissants d’écrire je promets,
Dénonçant le commun de leur triste sinistre,
Qui méprise le faible et le déclare cuistre.

Entre le macaron, le teigneux et le flan,
Il semble que l’honneur, seul, entre dans leur plan ;
Que leur pauvre caboche est toute programmée
Pour l’urne transparente à la gueule affamée,

Qui rationne le vote ou sucre notre voix.
Et dire que ces gens fabriqueront nos lois !
Je n’en peux mais, Celtique et fier, des politiques,
De l’aspect crocodile aux atours vampiriques ;

Démocrate pourtant je ne veux plus voter,
Le sens du bulletin on a su me l’ôter,
Dans le silence noir de l’argent et du beurre,
Je me dis désormais : « L’enveloppe est un leurre ! »


 
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   cherbiacuespe   
31/7/2019
 a aimé ce texte 
Un peu
De mémoire nombre de poètes furent des révolté, ou révolutionnaires. Présentement, accès de colère dirais-je. Mais on peut lire en peu de mots, justement, tout ce qui fait l'ombre de ces quarante dernières décennies.

Le poème protestataire est souvent risqué parce qu'il s'aliènent logiquement une partie des lecteurs et demande un lyrisme certain pour faire décoller les cœurs.

Voici un texte de qualité, tout y est clairement exprimé du ressenti au constat. On comprend facilement le déchirement, la douleur et l'injustice ressentie. Les rimes me semblent assez correctes, les mots tapent justes, les vers s'enchaînent cruellement jusqu'à la conclusion logique du raisonnement. L'ensemble est bien fait mais manque d'envolées.

   Lebarde   
29/8/2019
 a aimé ce texte 
Vraiment pas
Tribune politico-beauf de bazar, de café du commerce, et de ronds points. Non?
Je ne pense pas qu’il faille supporter cela sur le site.
Les « Y’a qu’a », » faut qu’on », « tous pourris », «  plein les fouilles», je ne comprends plus cette démarche démagogique et sans solution, même en vers.
Mon appréciation est catégorique. Laissons ces discours aux bateleurs de foire et aux médias polémiques qui pensent d’abord à détruire sans avoir aucune solution à proposer en échange.
La critique est tellement facile ..... vous connaissez la suite, donc j’en resterai là.
En EL
Ed: pour une faute de frappe!

   Corto   
29/8/2019
 a aimé ce texte 
Pas ↓
Encore un poème du niveau zéro de la réflexion. Le simplisme à l'état pur...

"Démocrate pourtant je ne veux plus voter" est le signe de ralliement des populistes, des anarcho, des 'c'est la faute des autres'. Et bien sûr des individualistes forcenés qui pensent que tout seul on est tellement mieux !

La vie en société ça se construit et heureusement que nombreux sont ceux qui trouvent le chemin pour essayer de l'améliorer.

NB: le "A vous de juger" de l'exergue est un appel à discuter du fond beaucoup plus que de la forme.

   Robot   
29/8/2019
Le texte d'un moment qui perdra beaucoup de son sens étant donné que par la force du temps il deviendra daté et bien difficile à situer car qui se souviendra de Florent Brunel et des évènements qui sont incriminés !

Poésie de l'instant qui n'atteindra pas à l'intemporalité. Cette intemporalité qui fait la force des oeuvres de nos plus grands poètes. Les morales de Lafontaine, les diatribes du père Hugo, les pamphlets de Courier ont traversé le temps parce que leurs écrits ont une universalité qui dépassent le moment qu'ils soulignent. L'écrit qui nous est proposé ici reste idéologiquement au ras des pâquerettes.

Voilà pour le thème !

Sur la rédaction:
Le titre est tout sauf attirant et le jeu de mots ne m'a pas inspiré car tiré par les cheveux.
Par contre je pense que la colère transpire bien au travers de l'écriture dont on ne peut que reconnaître la force des images et des métaphores. La syntaxe soutient la virulence. C'est la qualité principale de l'écriture de ce texte.

Voilà pour le littéraire.

Reste le fond:
Sans juger et sans essayer de trouver une orientation politique précise je trouve l'argumentaire un peu facile. Quand on titre tous les mêmes, j'ai toujours ce réflexe d'ajouter "sauf celui qui l'écrit" naturellement. J'ai envie de lire, "tous les mêmes… sauf lui !" Sauf le narrateur donc.

Qu'ai-je envie de lui répondre:

"Que tous les mêmes" manque quand même de nuance et pose la réflexion au plus bas niveau de la flatterie populiste.
Que je pense aux maires et au conseillers généraux et aux élus honnêtes (de tous bords) inclus par la formulation dans ce tous les mêmes.

Que dire aux gens ce qu'ils veulent entendre m'apparaît un sommet de la démagogie.

Qu'au lieu de se retirer au fond de sa certitude il devrait s'engager, aller sur le terrain de ceux qu'ils dénoncent puisque - lui - n'est pas comme les autres "qui sont tous pareils", et que ses idées (qu'il n'aborde à aucun moment) sont probablement différentes et qu'il agirait - lui - d'une autre manière.

Qu'un démocrate qui ne veut plus voter me fait l'effet d'une lâcheté sans nom puisque par ce retrait dans la tour d'ivoire de la certitude il laisse la porte ouverte à tout ce qu'il dénonce. J'ajouterai même que je perçois dans cette attitude plus que de l'égocentrisme mais un égoïsme trés étroit. En fait le narrateur dit, je me retire, mais je suis un exemple, voyez comme j'ai raison de renoncer.
C'est ainsi qu'on laisse la voie libre aux pires dictatures, en renonçant à demeurer un citoyen.

Pour moi, ne pas voter, décider délibérément de ne plus voter et s'en vanter, le promouvoir, est une injure, une insulte à ceux qui sont morts chez nous et ailleurs, à ceux qui dans le monde meurent encore pour acquérir se droit de prendre la parole. Une injure et une insulte aux suffragettes et aux femmes qui ont obtenu ce droit il y a moins de 100 ans en France.

Si le narrateur est un démocrate, qu'il se batte pour améliorer cette démocratie imparfaite, mais qu'il ne l'enterre pas par le renoncement égoïste. Par exemple, les élections municipales sont une bonne occasion de faire une démonstration sur le terrain.

Je ne note pas.

EDIT: Il est toujours possible qu'un second degré m'ait échappé dans ce texte et qu'il s'agit au travers du narrateur de provoquer la réflexion sur la participation ou le renoncement à la vie de la cité.

   Anonyme   
29/8/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour

J'aime bien ce pamphlet contre les politiques puisque je suis
foncièrement anti-politiques moi-même.

De beaux vers qui me parlent puisque je partage entièrement
l'opinion de l'auteur :

On plaisante à Paris quand se vautre la France.
Pour l’urne transparente à la gueule affamée,
Démocrate pourtant je ne veux plus voter,
Qui rationne le vote ou sucre notre voix.

Au vu des réactions devant ce texte, je vais simplement dire
comme je l'ai dit après le mien sur le même sujet :

Les politiques ont encore de beaux jours devant eux pour nous piller
comme ils pillent le pays.

Que l'auteur me pardonne mais je ne résiste pas de mettre
ces quelques vers sous son poème :

Transformant la Santé, le Travail en déserts,
Ils nous ont tout volé : l'acquis et l'espérance 
Sous les yeux complaisants du média qui dispense
A loisir le venin de ces marchands d'éthers.

Il est rare de voir un classique au service d'une si noble cause.

Bon texte !

   hersen   
29/8/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Voilà bien un exemple que le classique n'est pas au service des "jolis" sujets, mais bien universel.
Tout est abordable en poésie.

J'aime ici la manière dont le narrateur crache sa colère, tous les mêmes, le titre le dit bien et de bien d'autres manières.

La gueule affamée de l'urne : cette seule image en dit si long !

Je regrette une seule chose, mais quand même de taille : ce poème n'a pas vocation à être compris bien longtemps, il évoque trop l'actualité. Avec le même ressenti, j'aurais aimé l'idée qu'on le comprenne encore dans longtemps.

Ceci dit, gueule ouverte du citoyen contre gueule affamée de l'urne, ça marche pour moi !

Merci pour ce cri. Naturellement qu'il ne changera pas le monde, mais est-ce pour autant qu'il faudrait s'en priver ?

J'ai aimé aussi l'aisance de la plume, qui se traduit pour le lecteur par une belle fluidité de lecture.

   Anonyme   
29/8/2019
 a aimé ce texte 
Passionnément
Bonjour,

Pour commencer, votre texte à eu l'approbation du CE, et je l'approuve puisqu'il respecte la charte:

Pas d'incitation à la violence, pas de propos racistes, homophobes, haineux...
Alors où est le problème?

Je vous répondrai nulle part et je m'insurge face à certains commentaires.
Jean Ferrat, dont je suis fan, avait ses idées, et qu'on les partage ou non, il n'en restait pas moins un excellent auteur, compositeur et interprète.
Donc, que je partage ou non vos idées, ca me regarde et sachez que je ne les jugerai pas.

Vous vous exprimez avec talent, cher poète, j'apprécie vos vers et pour celà, respect.

Je suis d'humeur bavarde( du moins plus que d'habitude) aujourd'hui et pour cause, c'est rare, profitez en.
MERCI et BRAVO

Edit: je pencherais pour un accès de colère bien exprimé concernant la question de l'incipit.

   papipoete   
29/8/2019
 a aimé ce texte 
Un peu
bonjour Bel13ver
un sujet de versification pouvant déclencher cris, gestes déplacés, on pourrait épiloguer sur le fameux " tous les mêmes !" en politique ici, en art ailleurs, au foot pour d'autres, tous pourris...
je n'entrerai pas dans cette polémique ou je pourrais dire ce que j'entendis pendant 40 ans de lutte syndicale " ya qua ! si c'était moi ! " de la part de ceux dont la couleur était " jaune " ( pas celui des rond-points d'aujourd'hui ! )
Je pense que lorsque l'on endosse une responsabilité, on doit le faire selon ses convictions et faire au mieux ; si cela ne marche pas, s'en aller avant que l'on dise " tous les mêmes !"
La dernière strophe est désespérante, pour nous qui sommes en France ( pas parfaite mais loin des talibans, d'Erdogan, des Bolsonaro de tout poil ) et pouvons faire changer les choses, en VOTANT !
Techniquement, j'aime bien certains vers comme le 4e ; le 13e vers ( merci pour ce moment ! ) le 16e vers aussi ( bien que je le rejette hors de nos frontières ! )
je ne vois pas de faute classique

   ANIMAL   
29/8/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Quelle violence dans certains commentaires, c’en est presque choquant. Ce qui signifie que ce texte a tapé là où ça fait mal, donc bravo à l’auteur. Mis à part son titre pas terrible, le poème me fait penser à Paris en colère chanté par Mireille Mathieu « Que l’on touche à la liberté et Paris se met en colère » et je ne pense pas qu’on puisse accuser cette brave femme d’avoir voulu fomenter une insurrection, ce serait un mauvais procès.
Pour le fond du poème, je trouve ce « coup de gueule » très réussi, décrivant le mal-être d’une personne face à des abus menant peu à peu à la révolte. Et la chute en est logique. Pourquoi ce citoyen voterait-il encore lorsqu’il a l’impression (à tort ou à raison mais il le pense dans ce poème) que sa voix dans l’urne est dévoyée ? Son cri est avant tout un mal-être, il se sent trahi et méprisé par ceux-là mêmes qu’il a élus.
Pour moi, ce sujet est justement intemporel car de telles situations ont toujours existé et sans doute existeront tant que l’humain sera sur terre. Il suffit de changer l’époque et le nom du pays concerné.
C’est le seul défaut que je trouve à ce poème : avoir situé le lieu si précisément et cité un nom de personne qu’au demeurant je ne connaissais pas.
Pour ce qui concerne la forme du texte, les mots sont percutants et tout est bien compréhensible. Au-delà du propos, les vers balancent bien, la musicalité sonne juste à mon oreille et c’est ce qui m’importe. Je laisse l’analyse des rimes, hyatus et tutti quanti à plus calés que moi.
Ma phrase préférée « Et dire que ces gens fabriqueront nos lois ». Tout est dit.

   Gemini   
29/8/2019
 a aimé ce texte 
Bien
J'opte pour la seconde proposition de l'exergue.
Je ne vois pas le sens du titre, en jeu de mots ; surtout "Tousse". Si ces gens cherchent votre bulletin, on aurait pu dire "Tout ce lait m'aime".
Je pense que, conscient de la futilité de l'expression, vous avez voulu la déguiser sous une forme comique... Procédé comme un autre...
Dans le corps du texte, j'aime la référence aux Inconnus, que j'adore.
Le Florent Brunel, contre la guerre, la pollution et le chômage ! quel programme. Dire qu''il y en a encore (de vrais politiques) pour faire avec ! Et c'est pas fini...
Dans le fond, je reste d'accord avec vous pour dire que ces politiques peuvent vous dégoûter de voter. (Le sens du bulletin, on a su me l'oter)
Aveu de faiblesse ? Les votes blancs profitent, et les démocraties n'ont que les représentants qu'elle méritent. Mesurez quand même l'ampleur de votre (non) geste.
Hurler avec les loups (ou comme un loup, ici, puisque vous prenez la parole), c'est bien, mais on peut, sans voter, en donnant simplement l'exemple à son niveau, changer bien des choses.
Bien écrit.
Un cri du coeur.

   senglar   
29/8/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Bel13ver,


Connaissais pas Florent Brunel (en fait c'est le visage de Jérôme Rodrigues qui m'était d'abord venu à l'esprit. C'est fou hein ? La tonalité de votre poème sans doute...) lol... Dois-je avoir honte d'en être resté à Coluche ? Me dis que j'me fais vieux là, tout d'un coup :(

Ai survolé la chanson de Florent, ai recherché le flou... Faudra que j'y retourne cerner le second degré...

Il est par contre bien certain qu'ici, Bel13ver, vous recherchez le risque.

J'abonde.

Je vois pour ma part le politique revanchard traiter en ennemi à détruire certain gilet qui a failli le renverser.. La paix se fera sur le dos du médiocre au sens étymologique de "milieu, moyen" à grands renforts de carottes en julienne mais pas trop à défaut de Juliénas... de rêves bio en caution de beaux rêves.

Urne ! Ô mon joli miroir ! Suis-je toujours libre ou mon enveloppe est-elle un leurre ? Oh ! Mes doigts sont coincés ! J'ai pourtant voté pour mon beurre... fermier.
Ah ! Il faut passer au karité ! Madame sera belle.
Brûle ! Amazonie ! Brûle !
Aujourd'hui qu'en Afrique tout a déjà brûlé !


Senglar

   Cristale   
29/8/2019
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour Bel13ver,

Moi je vote pour la liberté d'expression donc exprimez vous cher auteur.
Par contre, concernant le fond de votre poème, il vous appartient, je n'entre pas dans le jeu des textes engagés par pudeur et discrétion quant à mes opinions politiques et sociétales.

Mais le plaisir fut pour moi de découvrir une versification sans défaut en alexandrins de bon aloi et rimes suivies dont la sécheresse relative convient au sujet bien éloigné des sphères romantiques.

Je vote "blanc" pour le fond, et "arc-en-ciel" pour la forme.
Merci Bel13ver

P.S.; si je puis me permettre, ne pas aller voter c'est laisser la voie...et la voix libre aux agissements des politiques qui vous insupportent.

   BeL13ver   
29/8/2019

   wancyrs   
30/8/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Salut Bel13ver,

Voilà un cri bien retentissant qui mène à cette conclusion fatale : Je ne veux plus voter ! Je ne connais pas très bien la situation politique française, mais dans ce texte bien écrit se profilent quelques aspects de celle-ci. évidement chacun pourra contester, mais à la lumière de ce que je lis, je comprends le narrateur, car moi-même je n'ai jamais voté de ma vie, et ne voterai jamais pour similairement les raisons évoquées ici, n'en déplaise aux bien-pensants. S'abstenir de voter, lorsque tout n'est que mascarade, fait aussi parti d'une stratégie politique que les lâches qui vont voter sans véritables convictions de faire avancer la machine (voter pour ne pas être pointé du doigt) boycottent. Dans l'histoire, des situations n'ont-elles pas été débloquées par la désobéissance civile ? Et pour moi, s'abstenir de voter en connaissance de cause est aussi désobéissance civile.

Merci pour le partage !

Wan

   Donaldo75   
31/8/2019
 a aimé ce texte 
Un peu
Bonjour Bel13ver,

Ton incipit nous permet de juger si ce poème est une révolte légitime ou un accès de colère. C’est bien vu parce que le fond va probablement faire polémique. Pour ma part, je n’évalue pas un poème sur le seul fond, en général, et ne le commente pas non plus sur cette seule dimension. Tous les commentateurs déclarent la même rigueur mais dans les faits, du moins ici, ce n’est pas aussi évident.

Donc, je vais résumer ma perception du fond sur ces quelques vers :
« Démocrate pourtant je ne veux plus voter,
Le sens du bulletin on a su me l’ôter,
Dans le silence noir de l’argent et du beurre,
Je me dis désormais : « L’enveloppe est un leurre ! » »

C’est assez fréquent, ici et ailleurs, de lire de telles déclarations, même en poésie. Je ne reviendrai pas sur les arguments contraires, ceux que j’ai lu sur le forum. Pour ma part, je crois, et je ne suis pas le seul, que nous avons la chance de voter, d’avoir plusieurs choix dans le vote et que ce vote serve à élire des représentants.

En ce qui concerne la forme, je ne suis pas un forcené du classique alors que j’en écris beaucoup ; de ce fait, je peux rester objectif et ne pas évaluer cette poésie sur son seul respect des règles de la prosodie. Je laisse les règles figées aux esprits figés. Ici, la forme aurait mérité un peu plus de feu, de flammes, de révolte. Dans ton exergue, tu parles de révolte ou de colère ; je n’ai pas trop ressenti ces deux sentiments dans les vers, dans leur forme. La tonalité apparente est bien celle de la dénonciation mais elle n’est qu’apparente et surtout ne s’enflamme jamais. Ce n’est pas avec une telle tonalité que des révoltés vont prendre la Bastille ou enfoncer des têtes couronnées sur des piques improvisées.

« Flétri par quelque pince auprès d’un crustacé,
Pris en flagrant délit de plagiat corsé,
Filmé matraque en main d’un insu volontaire,
Qu’on ne s’étonne plus de la France en colère ! »

C’est probablement le quatrain le plus fort en émotion. Pour ma part, je le trouve pas mal mais un peu isolé dans l’ensemble trop plat, plus proche du tract que de la poésie virulente. Maxime Gorki a laissé la place à Jean-Luc Mélenchon, du moins dans ma lecture, et c’est bien dommage. Je ne m’attendais pas à un lyrisme à la Maïakovski, certes, mais un peu moins de raisonnement et plus de tonus n’aurait pas fait de mal à ce poème.

« Pas de Florent Brunel sous ma plume, jamais !
Face à ces tout-puissants d’écrire je promets,
Dénonçant le commun de leur triste sinistre,
Qui méprise le faible et le déclare cuistre. »

Contrairement à un commentaire que j’ai lu, je ne cherche pas la lecture de l’œuvre intemporelle, du moins pas quand je lis des textes sur Oniris. Nous ne sommes finalement que des auteurs amateurs, des poètes du dimanche et peut-être du samedi. Les Maxime Gorki et Maïakovski que je cite ne sont que des références, des balises culturelles. Alors, lire Florent Brunel ne me choque pas plus que ça, même si j’ai du consulter Docteur Google pour savoir de quelle référence il s’agissait. Je suis de la génération qui a connu les Inconnus et pourtant cet épisode ne m’a pas marqué. Je dis ça, parce que même si l’intemporel n’est pas le premier objectif recherché, je trouve que larguer le lecteur dans des références de ce type n’aide pas à le mettre sous la bonne tension. Pour ma part, toujours en tant que lecteur, je préfère me prendre le poème en pleine face, sans circonvolutions référentielles ou danses du ventre stylistiques, surtout quand le fond est sans concession. Sinon, pour revenir à une référence culturelle de l’époque des Inconnus, ça revient à demander à Vanessa Paradis de chanter du Trust.

Je préfère Trust, même s’ils étaient moins bien coiffés que Vanessa Paradis.

   Miguel   
31/8/2019
 a aimé ce texte 
Vraiment pas
Du gilet jaune en vers, la poésie mérite mieux. Si encore ce cri de colère apportait de la nouveauté ! Mais on y retrouve tous les poncifs de la récrimination habituelle. Si encore il y avait du souffle et du style ! Mais on cherche les images fortes, le rythme enlevé, la réflexion ! C'est le zinc du Café du Commerce après trois verres de vin blanc.

   Anonyme   
14/9/2019
Je pense que le texte a été formulé de façon à ne pas être conspué par les lecteurs.
Un pamphlet s'affirme, clair, incisif. Ici, on ménage la chèvre et le chou. Le premier quatrain appelle à la révolution (en sourdine). Le deuxième la justifie par le comportement des dirigeants. Ensuite on comprend que l'auteur joint ses pleurs à ceux des marmots dans un - j'irai plus voter, na ! -
Quant à la forme, j'estime qu'elle n'a pas l'ambition du sujet traité. C'est du "tout-venant".

   Recanatese   
19/9/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour BEL13VER
Eh bien, quel coup de gueule ! Je ne saurais choisir entre les deux propositions de l’exergue. Je dirai donc accès de colère légitime.
Concernant la forme, je trouve vos vers très bien ciselés, c’est du beau travail. Mon quatrain préféré est le suivant :
« Entre le macaron, le teigneux et le flan,
Il semble que l’honneur, seul, entre dans leur plan ;
Que leur pauvre caboche est toute programmée
Pour l’urne transparente à la gueule affamée »
Je souscris pleinement. Ces trois-là (et tant d’autres) ne semblent guère se soucier de l’intérêt général. Autre chose qui les rapproche : leur mépris affiché pour le « bas peuple ».
Je dois dire, par ailleurs, que je me suis trouvé bien triste (littéralement) à la lecture de certains commentaires à la limite du haineux. Une belle leçon de citoyenneté.
Rappelons qu’il s’agit d’un coup de gueule, d’une dénonciation. On vous reproche de ne pas proposer de solutions… mais ce n’est tout simplement pas l’objet du poème !
Vous écrivez, à juste titre :
« Qui méprise le faible et le déclare cuistre »
Un vers sur lequel je voudrais m’arrêter. Dans les commentaires, on dénonce l’abstentionnisme (qui peut être un choix politique réfléchi, n’en déplaise à certains) comme grand responsable de la montée du fascisme. Et on y méprise dans le même temps les gars du café du Commerce, ces beaufs de gilets jaunes qui ne pensent qu’à picoler. Eh bien c’est dans ce mépris que je vois la cause principale de l’émergence des populistes.
Le cynisme antidémocratique de certains politiques dits « modérés » est bien plus insidieux que celui du FN. Il n’en demeure pas moins abject. Voter pour l’un d’eux dans l’unique but de faire barrage aux fachos ? C’est ça la démocratie ? Très peu pour moi.
Merci pour ce texte, pour cette belle écriture qui prouve que l’expression d’une colère légitime n’est pas l’apanage des seuls beaufs illettrés qui semblent en obséder plus d’un.
Recanatese

   BernardG   
10/10/2019
 a aimé ce texte 
Bien
Un poème contemporain qui s'inscrit dans une actualité récente....pas toujours facile d'accès et qui a quelque chance de ne pas passer à la postérité....

Cependant le propos est intéressant et respectable; il suscite des hargnes et une grossièreté assez surprenantes allant jusqu'à s'étonner même de l'existence du poème !....La tolérance dans toute sa splendeur !

Poème d'ailleurs fort bien tourné qui ne m'a pas totalement entraîné (je n'ai pas trop apprécié le titre) mais qui est loin de laisser indifférent.

Merci BeL13ver

   krish   
13/10/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Un poème politique, d'actualité, qui sort des sentiers battus et qui peut déranger par son aspect militant et son sujet inhabituel. Néanmoins, comme aurait dit Celaya, "La poésie est une arme chargée de futur".
Je trouve le sujet courageux et bien mené.
On a beau être du peuple, ce n'est pas pour autant que l'on ne maîtrise pas la métrique. Des alexandrins dans un langage simple et des allusions facilement compréhensibles par ces gens du "peuple" méprisé "le déclare cuistre". Les rimes et assonances donnent un rythme soutenu à l'ensemble, presque pamphlétaire.
La première strophe met en exergue la coupure géographique, les deux France. D'une part le monde parisien de la légèreté, la superficialité, la vacuité, le conformisme " De faux-semblants du rire et du niais silence" et de l'autre celui de la Province qui "se vautre".
Dans la deuxième strophe, le poète justifie la colère du peuple par les excès de la classe politique et des milices à leur solde.
La troisième strophe sert à justifier l'engagement du poète avec son savoir-faire : l'écriture.
"Dénonçant le commun de leur triste sinistre,
Qui méprise le faible et le déclare cuistre."
Je trouve aux 4ème et 5ème strophes un ton "carnavalesque". Par tradition, le peuple en colère caricature les puissants, les désacralise, une façon de contester l'autorité et leur obsession du pouvoir.
Toute poésie engagée se doit de porter un message. Dans la dernière strophe c'est l'appel à l'abstention. "Élections pièges à c...! " clamait un célèbre slogan. Comme quoi le poète n'est pas le seul à le penser...
Merci pur ce moment de lecture qui m'a permis de renouer avec la poésie engagée, autrefois habituelle. Merci à toutes celles et tous ceux qui écrivent "pour" à savoir (comme l'expliquait Deleuze) à destination et à la place de celles et ceux qui ont du mal ou n'osent pas le faire.


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