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Poésie libre
BlaseSaintLuc : Rêves en ruine
 Publié le 19/10/19  -  11 commentaires  -  679 caractères  -  250 lectures    Autres textes du même auteur

Peut-être que la grisaille des villes et des vies fait naître les peurs et achève nos rêves...


Rêves en ruine



Le temps est aussi terne qu'un vieux journal humide.
Les rues sont tristes et sales, le vent siffle sa rengaine.
Il faut glisser le long des grandes allées mornes.
Les nuages se déchirent aux cheminées des murs gris.

Une fleur de Bach a poussé au travers des pavés.
C'est la fleur mélancolique des chemins perdus.
Après l'ivresse des profondeurs de nos vies bafouées,
Un canal s'est pendu à nos poches de bières.

Noyant nos regards dans des fièvres d’ivresses,
Leurs fantômes se heurtent aux barbelés d’ennuis.
Le jour se lève, mais les oiseaux sont morts.
Faut-il donc que la peur achève... nos rêves en ruine ?


 
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   natile   
8/10/2019
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Ce texte traine une belle mélancolie sans pourtant tombé dans un schéma dépressif. On est plus dans le ressenti d'un ennui que l'on transporte dans les sorties nocturnes, les lieux de fêtes où la monotonie perdure quand même. On aimerait vivre d'autres choses plus vivifiantes mais la routine nous maintient enchainé à notre quotidien. il y a juste la fin "nos rêves en ruine" qui me parait étrange posé comme ça en fin de vers avec la coupure de la majuscule.

   Corto   
8/10/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Eh là ! C'est la déprime !
Mais une déprime bien rendue et bien habillée.
"Le temps est aussi terne qu'un vieux journal humide", dès ce premier vers on entre dans l'ambiance du poème.

Une collection de trouvailles réjouit le lecteur: "Les nuages se déchirent aux cheminées des murs gris" ou: "Un canal s'est pendu à nos poches de bières".

Un petit coup de lucidité et même de révolte avec le final:
"Faut-il donc que la peur achève... Nos rêves en ruines ?"

J'aime bien l'ambiance ainsi créée. Elle est originale et bien formulée.
Même si à la fin on est tenté de demander: 'maintenant qu'est-ce qu'on boit ?'

Merci à l'auteur.

   Ioledane   
10/10/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
J'aime l'atmosphère qui se dégage de ce poème, sa profonde mélancolie, ses images sombres.
Parmi celles-ci, "le vent siffle sa rengaine" me paraît moins adaptée, avec une connotation à mes yeux un peu trop gaie, même si ce n'est d'évidence pas ce qu'a voulu rendre l'auteur.
"Un canal s'est pendu à nos poches de bières" : ici l'image me parle moins.
"Leurs fantômes", lesquels ? Ceux de "nos vies bafouées" qui précèdent, ou de "nos rêves en ruines" qui suivent ? Je peine à comprendre précisément ce passage.
Le vers final me paraît un peu plus prosaïque, moins poétique avec son "Faut-il" ? Et je n'aurais pas mis de majuscule à "Nos", c'est la même phrase qui se poursuit, malgré les points de suspension.
Mes vers préférés :
"Le temps est aussi terne qu'un vieux journal humide."
"Les nuages se déchirent aux cheminées des murs gris."
"C'est la fleur mélancolique des chemins perdus."
"Leurs fantômes se heurtent aux barbelés d’ennuis."

   papipoete   
19/10/2019
 a aimé ce texte 
Bien
bonjour BlaseSaintLuc
Aujourd'hui, il pleut des cordes et pourtant le ciel n'est pas triste...trop content d'abreuver Dame Nature ! Il n'en va pas de même pour votre poème, qui si terne est le temps de votre écriture !
Dans ces yeux noyés de larmes sans tristesse, errent les fantômes de l'ennui, sur des chemins sans issue que l'ivresse a creusé de sillons infertiles...
NB noir c'est noir ! ces vers qui font suite à trop de verres, montrent un écran sur lequel trône en grand DETRESSE et ses acolytes " au canal pendu à leurs poches de bières ".
Des rêves en ruine que sa Majesté Alcool n'a pas permis d'exhausser...
Morne plaine que cette Bérézina !

   Davide   
20/10/2019
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour BlaseSaintLuc,

A travers de multiples plans-séquences, le regard du narrateur, désabusé, se pose sur chaque morceau de "réel" qui l'entoure, chaque recoin d'une ville engrisaillée. Le présent est celui d'une vérité générale, comme s'il s'agissait de partager l'évidence de nos "rêves en ruine", de la rendre intelligible, et qu'il n'y ait rien à en dire de plus. Un point c'est tout ! D'ailleurs, chaque vers - ou presque - se clôture par un point.

La fleur de Bach est une belle trouvaille, sans doute illustre-t-elle métaphoriquement les baumes qui apaisent - sans guérir - les peines de tout un chacun, leur permettant de ne pas sombrer davantage.

J'ai bien aimé l'image du "canal [qui] s'est pendu", étonnante, précédant l'évocation de l'alcool ("bières"), un autre baume, une autre maigre consolation, comme le sont apparemment toutes les "fièvres d'ivresse".

Toutefois, je ne comprends qu'à moitié l'usage du mot "peur" en dernier vers. Dans la démonstration, il me semble que la tristesse et le désespoir priment sur tout le reste. La peur, s'il elle en est la cause psychologique/psychanalytique, n'apparaît pas explicitement dans le poème.

Somme tout, j'aime la force qui se dégage des images, leur prégnance, leur apparente monotonie "noiraude".
Mais je regrette que ce poème soit à ce point replié sur lui-même, comme s'il ne se parlait qu'à lui-même, oubliant ses lecteurs, et l'ouverture finale (dernier vers) passe à côté du questionnement essentiel, comme si elle avait déraillé... Je l'écrivais plus haut : quelle peur ? pourquoi la peur ? Un poème mystérieux, trop même...

Malgré tout, je l'ai bien aimé !

Merci du partage,

Davide

   Castelmore   
21/10/2019
 a aimé ce texte 
Passionnément
Le vent siffle son ennui... en rengaine...
dans ce paysage urbain (symbole de nos vies) qui nous dit la déprime au delà de tout remède semble t’il...
- les huiles essentielles (!) et même l’alcool ne semblent pas suffire pour la supporter !! -

« Avec un ciel si gris qu'un canal s'est pendu » (Le plat pays de Jacques Brel)
Merci de rappeler l’image du grand Brel au service de la construction de cette atmosphère où rien ne vient nous sauver...

Le jour qui se lève , l’avenir, lui même n’apporte aucun espoir... bien au contraire ... et ce faisant, il renforce nos peurs...

Bravo pour la mise en vers, pour moi parfaitement réussie, de votre propos
( je préfère le dernier quatrain... le plus puissant)

Édit
Après avoir écrit mon commentaire, je relis encore une fois votre poème et je pousse le curseur vers le haut...
L’intensité, la poésie de vos images sont tout à fait exceptionnelles au service de votre propos !
Encore merci !

Merci
Castelmore

   Cristale   
20/10/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Dans ce poème, de bien belles expressions ont retenu mon attention. Chaque vers détient une pépite et c'est en cela que je trouve l'écriture attachante. Le narrateur prend grand soin de ses mots et ça, j'aime aussi beaucoup.

" ...le vent siffle sa rengaine."
"Les nuages se déchirent aux cheminées des murs gris."

On se prend à rêver de vertes campagnes où la pluie égaie arbres, étangs et oiseaux...

Et cette "fleur de Bach...au travers des pavés" "la fleur mélancolique"
les "profondeurs de nos vies bafouées,"

Là je me surprends à déprimer grave et rêve de champs de coquelicots un jour d'orage et d'averses dardées de rais de soleils.

"fièvres d'ivresses" ..."barbelés d'ennuis"

Ce n'est pas L'ivresse, ni L'ennui mais des ivresses et des ennuis, de ceux qui pourrissent l'existence en une inlassable ritournelle...
Fièvres et barbelés soulignent l'âpreté d'un présent non souhaité.

"Les oiseaux sont morts"

"Le jour se lève" "Faut-il donc que la peur achève... nos rêves en ruine ?"

Les rêves ne sont-ils pas moins effrayants que ce que réserve chaque nouveau jour ?

Quant au premier vers, relevé dans de nombreux commentaires je ne puis que le répéter, pour le plaisir :

"Le temps est aussi terne qu'un vieux journal humide."

Poésie libre dont j'entends la musicalité assez particulière de la plume de l'auteur, mais qui n'est pas pour me déplaire dans ce regard analytique et sensitif d'au moins 30 Mpixels...

Cristale
qui retourne dans sa verte campagne sous des pluies battantes...

   Anonyme   
21/10/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Je n'aime pas ce que ce texte évoque, mais c'est si bien écrit que j'en oublie la carence de rimes en dénonçant cette lecture qui provoque en moi ce spleen tant redouté.
Superbe plume.

   Pouet   
21/10/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bjr,

un poème à l'atmosphère fort bien campée.

Les mots sonnent forts, les mots sonnent justes.

L'ambiance sombre et désespérée servie par de très bonnes métaphores nous plonge au cœur de ces rêves en ruines sans nous prendre par la main , mais en nous attrapant par le col.

   leni   
21/10/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup
j'ai d'abord lu plusieurs fois ton texte et il m avait mis ko
Je ne ressentais que souffrance personnelle
Je suis revenu sur ton texte après m'être débarrassé du subjectif
et je vois maintenant une transcription fidèle de ton ressenti
c'est un cri douloureux superbement exprimé un cri à entendre avec respect C'est un cri libératoire qui doit aider son auteur
excuse-moi du temps que j'ai pris pour te comprendre
SALUT CORDIAL LENI

   Absolue   
27/10/2019
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour,
Un poème qui s'accorde bien à l'automne pluvieuse...

Voici mes vers préférés:

" Le temps est aussi terne qu'un vieux journal humide."
" Les nuages se déchirent aux cheminées des murs gris."
" Le jour se lève mais les oiseaux sont morts."

Est-ce que la fleur de Bach fait référence au prélude du même nom?

Un canal s'est pendu... comme dans le plat pays...

Le tout me semble bien mélancolique mais c'est aussi ce que j'aime dans la poésie...

Merci


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