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Lebarde
4/8/2025
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
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Les rivages de la Méditerranée dont la découverte, dans le souvenir lointain d'un enfant habitant des contrées du nord moins clémentes, se méritait après une longue nuit passée sur la banquette d'un tortillard bringuebalent tiré par une machine à vapeur "Crachant et suffoquant dans le petit matin."
Mais alors, à l'arrivée "Dans mes rêves comment l'avais-je, imaginée !?" , c'est l'émerveillement: "Changement de climat, de décor, de tableau," l'azur, le soleil, la mer, Antibes (c'était super chouette d'aller jusque là dans les années 60!!) et "Les plantes dont l'éclat le charme plus encor :/D'innombrables lauriers ornementés de rose... Oui mai tout cela est du passé devenu "bien banal et moins exotique "... A en croire l'auteur(e), le changement climatique (encore lui) permettrait maintenant d'avoir " l'oléandre au plus près des yeux" quelle que soit la latitude et de se dispenser d'aller transpirer sous le soleil méditerranéen devenu insupportable. Bon si vous le dites! Un poème classique bien écrit et plaisant à lire avec sa touche de nostalgie que les plus jeunes n'arriveront sans doute pas à imaginer. En EL Lebarde |
Ornicar
9/8/2025
trouve l'écriture
convenable
et
aime un peu
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Je n'ai pas été transporté de prime abord par ce texte qui me semble assez plat, trop sage, scolaire même. Exemple, le ton à la fois naïf et surjoué du vers 9 : "Sublime elle apparaît, la Méditerranée !". Je n'arrive pas à y croire. Mais... mais... D'un autre côté, ce regard naïf est à relier à un certain contexte.
L'évocation se fait : 1/ au travers des yeux d'un gamin et non d'un adulte, 2/ qui découvre la mer pour la première fois dans les années 60, soit une autre époque que la notre qui, comparativement semble blasée et revenue de tout. A moins que ce soit simplement mon regard... Au passage, ici, l'exergue - qui dit juste ce qu'il faut - a toute son utilité et son importance car il permet de relativiser notre jugement. Toute l'évocation se fait au travers de ce prisme temporel et enfantin qui distord notre perception. Comme le rappelle par la suite l'entame de la strophe 5 : "Mais l'enfant que je suis...". Le texte se lit bien mais l'écriture pourrait être à mon avis un peu plus enlevée et légère. Pas mal de participes présents (trois dans la seule strophe 1) et de termes avec des sons "an-en" ("assortiments, ardentes, émouvantes" à la strophe 4) donnent parfois l'impression d'une certaine lourdeur que renforce encore un recours fréquent aux adjectifs dans ces vers : "Voyage interminable après un long sommeil" ; "D'innombrables lauriers ornementés de rose". Enfin et surtout, l'ensemble est plus proche d'une narration versifiée qui peine à s'extrapoler de la réalité qu'elle décrit. Les métaphores sont réduites ici à la menue portion et restent assez convenues : par exemple, la "bête", le "tortillard" pour désigner le train. Reste néanmoins un peu des couleurs passées de ces clichés de vacances pris dans les années 60 et auxquels certains seront peut-être plus sensibles que moi. Mon appréciation de ce poème est le reflet de mon sentiment partagé. |
Volontaire
15/8/2025
trouve l'écriture
convenable
et
aime bien
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Bonjour,
Un peu mal à l'aise à commenter la forme sur du classique car je n'y connais pas grand chose. Enfin, essayons. J'ai tendance à être un peu réfractaire à tout un vocabulaire associé au mouvement parnassien, me semblant abonder ici ("azur lointain" "émaillé" "attrait" "osmose" "ornementés") + le rythme ne me transporte pas donc je choisis "convenable". Cela me plairait sans doute plus si les émotions suscitées par la nature étaient approchées dans leur détail physique (c'est déjà le cas avec le mutisme de circonstance) et que le rythme des mots reflétait plus ces émotions (lenteur, langueur des sonorités quand on se dégage doucement de la torpeur du sommeil, pic, accélération, battement quand la mer se révèle et emporte avec elle l'enfant). Surtout qu'il me semble que la force du poème tient davantage dans la description des émotions ressenties que dans le détail des beautés méditerranéennes (le laurier rose est surtout le laurier rose, et pas la dureté sombre de ses feuilles élancées, la légèreté de ses volants qui dansent immobiles comme le bas d'une jupe de flamenco). Mais la critique est aisée et l'art difficile. Sur le fond, pour moi l'été c'est (non par récurrence mais par force) les tortillards, la mer et les lauriers roses donc votre poème m'enchante. Pour les enfants qui ne dorment pas bien sur les banquettes des trains, il me semble que le miracle de l'apparition de la mer commence quelque part entre Marseille et Cannes, quand le train vient longer l'eau, vif comme un serpent, chassant les éclats du soleil sur l'eau clapotante. Là il y a du ciel allé avec à la mer, de l'éternité, de la fraîcheur, qu'écris-je, de la joie! (Il y a bien quelques lauriers roses dans le square en bas de chez moi, mais piteusement fleuris, sans l'odeur de la terre sèche et le bruit des insectes qui viennent avec certains après-midis quand, sur quelques reliefs, on trouve ces lauriers en bande organisée) Bref, je suis tellement contente de trouver le tortillard, la méditerranée et les lauriers roses que j'en dis trop... Merci beaucoup pour ce partage :) Bonne fin de journée, |
papipoete
15/8/2025
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
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bonjour Boutet
Depuis le temps que j'en rêvais, nous voilà à bord du train, tout près de la Méditerranée : on pourrait la toucher ! Mais au milieu de tout ce bleu, il y a sur ses rivages ce rose sur pied, que je ne connaissais pas, Laurier rose ! Il ne pousse qu'ici nous dit-on ? Mais je suis sûr que le jour viendra, où du Sud jusqu'au Nord et transversalement, nos contrées rosiront aussi ? NB qui n'a pas rapporté dans ses bagages, une bouture avec sa touffe de radicelles mouillée, que l'on planterait chez soi ? Et laissant faire le temps, être impatient d'en voir la fameuse reprise tant espérée ? Bientôt, si la bouture " prend ", cela fera un petit coin du midi " au plus près des yeux " le récit n'invente pas, c'est la réalité de cette découverte de la " Grande Bleue ", qu'une tresse de rose ceint... Combien de boutures ne fallut-il pas, avant de pouvoir contempler ce bel arbuste ? - il vient du midi ; je l'ai planté voilà quelques années : il pousse bien, mais il n'est pas le " trésor unique au milieu d'un trésor " ; je ne désespère pas ! la dernière strophe est prémonitoire, lorsque l'on songe que le Midi est remonté si haut dans la Vallée du Rhône, avec son positif de paysages acclimatés, le figuier entre autre, mais aussi ; chenilles processionnaires, canicules et feux de forêt, rivière au lit sec ( jusque dans notre Jura ) Vos alexandrins m'apparaissent sans faute classique |
Ramana
15/8/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime bien
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L'oléandre est venue jusqu'à nous dans le Sud-Ouest, d'abord en Charente Maritime dans les iles de Ré, d'Oléron, puis quelques années après dans toute la contrée. Ce nouveau texte prouve, encore une fois, votre parfaite maitrise de la versification classique. Jusqu'à l'avant dernière strophe, c'est un récit, je ne trouve pas pour ma part qu'il soit plat, c'est un récit, voilà tout ! Et la dernière strophe nous renvoie à une constatation, celle de l'expansion de ces végétaux, qui de ce fait se banalisent, et ainsi perdent leur effet d'agréable surprise exotique.
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Damy
15/8/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
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Je ne vais pas vous faire un commentaire en détail. D'autres que moi ont déjà dit beaucoup et je ne les ai pas lus pour pouvoir rester impartial et honnête envers vous et moi-même.
J'ai beaucoup aimé monter dans le petit train tranquille pour aller passer quelques jours de vacances en bord de mer et pour humer les roses et les oléandres. Vous me connaissez suffisamment pour ne pas vous étonner que je tique sur : "Nul besoin d'envahir cette terre admirée" qui prête à l'interprétation libre du lecteur et donc à la mienne, toujours assez tordue. Chacun est entièrement libre d'exprimer son opinion avec la garantie de pouvoir le faire. La mienne est que je pense que le surtourisme détruit tout sur son passage. Beaucoup de plaisir à la lecture d'une écriture très simple où l'on n'est pas obligé de se torturer la cervelle pour savoir ce que telle ou telle métaphore peut bien vouloir dire. On se trompe souvent de sens et là, je ne peux me tromper |