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Donaldo75
7/8/2025
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
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Même si je n'ai probablement pas tout compris de ce poème, j'en apprécie la tonalité. Par ailleurs, son originalité détonne avec beaucoup de textes que j'ai lu sur Oniris ces derniers temps, ce qui amplifie mon envie de le promouvoir. Le champ lexical est parfois surchargé mais c'est un style assumé qui lui donne ce ton, cette dimension poétique et presque surréaliste.
Si je devais comparer à l'art pictural, je regarde un tableau de Salvador Dali après avoir parcouru des salles remplies de toiles impressionnistes et ça me change les idées, renverse la table occupée par mes neurones passifs, ouvre des espaces jusqu'alors fermés ou inexplorés. Bravo ! |
Ornicar
7/8/2025
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
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Etrange texte qui me déroute mais parvient à me séduire dans le même temps.
Il y a une tonalité "baroque et gothique" à défaut de pouvoir mieux définir mon impression première. C'est dense, riche, touffu, coloré : le temps de lecture semble plus long que ce que laisse présager son format, relativement court. Il y a un vrai travail d'écriture qui s'exprime au travers de tout un jeu d'assonances, allitérations, échos divers, assez marqué par moments mais qui ne verse pas dans la gratuité. Enfin, je crois percevoir malgré tout et confusément un fil conducteur et donc une forme de cohérence. Quant au fond, c'est le mystère. La lampe à laquelle l'exergue fait allusion est-elle celle d'Aladin ou celle qui éclaire le bureau de l'écrivain ? Et la "chimère" du titre serait-elle l'écriture parfaite que poursuit "maladivement" le narrateur, comme le laisserait penser l'entame ("L’origami se dissimule aux sombres pliés du poème") ? Et quel poème d'abord ? Le poème "ultime" ? Celui-ci, "ce" poème que l'on a sous les yeux ? "Maladivement" ensuite, parce que les références au corps, aux potions, aux matières, aux humeurs sont nombreuses : "alchimie du mental et de la molécule", "gale qui rampe au travers d’oripeaux", "la fièvre", "son fil de morve à mes lèvres bleuies par l’écume", "le sang de l’écriture exudée", "le fiel", "La matière s’amalgame en murmure gazeux". J'ai vraiment l'impression de me trouver dans l'antre sombre d'un chimiste. Ca grouille et ça gargouille de partout : bouillonnements, effluves, maléfices, sombres préssentiments. Fioles, alambics, crapauds, baves, grimoires. Tel les anciens alchimistes qui voulaient changer le plomb en or, le narrateur ne serait-il pas à la recherche de sa propre pierre philosophale qui lui permettrait de transmuter ses souffrances, ses "expériences" humaines - au sens chimique du terme - en textes à l'écriture parfaite ? C'est ce que me laisse à penser la dernière phrase : "C’est l’or à son pesant, l’encre d’espoir captive et l’amer à déboire...". Plus de conjectures que de certitudes pour ce texte "torturé" qui donne le sentiment d'avoir été accouché dans la douleur et la fièvre. |
Provencao
14/8/2025
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
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Bonjour Cyrill,
L’origami est non seulement lien de l'ombre, mais il en dépend. La disparition de celui--ci entraîne l’évanouissement de l'ombre. De même, sans pliés, sans matière, sans objet, point d’ombre non plus. La chimère témoigne d’une présence, elle est la résultante d’une présence, tout en étant à son tour, présence muette, en attente ou en mouvement... Grande originalité. Au plaisir de vous lire Cordialement |
papipoete
14/8/2025
trouve l'écriture
aboutie
et
aime un peu
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bonjour Cyrill
Je retrouve le style d'écriture, qui me fit vous découvrir, et par là même me déstabilisa, de par son côté mystérieux et le genre " rébus " que des indices pourraient mettre sur la bonne voie... Je me permis, et ne le referais pas, de dire que " c'était du n'importe quoi " Sans vouloir faire le beau avec le poète, je reconnais à travers ce parcours initiatique, un cheminement mûrement préparé et posé sur un parchemin précieux - veuillez me suivre novices et initiés... NB malgré l'opacité du propos ( à mes yeux...c'est pas du papipoète ! ) des lignes me subjuguent telle : -... enroule sa torve couleuvre à ma signature cursive... une pépite parmi d'autres, que des lecteurs avertis ne manqueront pas de savourer ! |
Myndie
14/8/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
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Bonjour Cyrill,
qu'est-ce que le poème ? Bon sang, mais c'est bien sûr ! Il fallait y penser ! Y a t-il métaphore plus parlante et plus cohérente que celle-ci : l'origami ? La poésie, TA poésie se veut sibylline ; rien n'y doit être clairement et platement exposé, elle se cache dans des replis secrets, telle l'origami et ses « sombres pliés », complexes, pleins de doubles sens et de superpositions alambiquées. Et puis, pourquoi écrire ? Pourquoi la poésie ? L'écriture, la création elle-même est-elle un pieux mensonge, une imposture ? (« chimère insensée, zombi pathétique ») Elle est d'abord et surtout source de souffrances, voire pire, elle vampirise (« le sang de l'écriture exsudé », elle ravage comme une « gale qui rampe », elle empoisonne, aussi toxique qu'un « alcool de brume ». Exprimé sans détours, avec dureté, crudité même, le ressenti est physique, même quand ce sont « les moires d'une pensée oisive » ou « la mémoire au jusant de (l') âme » qui en font les frais. Il faut vraiment plonger au plus profond de soi-même pour nous faire partager cette émotion, cette manière de percevoir et de vivre les choses, et nous signifier que si l'écriture est maléfique, délétère ce qui en résulte, la poésie, est un trésor inestimable – et là, il me faut citer la fin dans son entièreté : « C’est l’or à son pesant, l’encre d’espoir captive et l’amer à déboire, un sublimé d’abysse où meurt enfin l’aurore, une liqueur de flamme et son calice expiés en fumée. ». Voilà tout ce que ton poème me dit, me crie même et ses cris sont d'une beauté à pleurer. Je passe sur les échos et le jeu des sonorités (assonances, allitérations, tout cela a déjà été relevé) mais je craque sur les images : « pur génie du mal, qui lampe l’agonie du détail au sel de ma salive et frémit sous l’émail de ma peau crépuscule ». C'est sombrement magnifique, j'adore ! |