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Poésie contemporaine
Ramana : La soupe aux hormones [Sélection GL]
 Publié le 13/08/25  -  12 commentaires  -  1250 caractères  -  165 lectures    Autres textes du même auteur


La soupe aux hormones [Sélection GL]



Kévin, je suis ta mère, écoute-moi, veux-tu ?
Quelle est cette soudaine et fantasque lubie
Qui trouble mon sommeil et me laisse ébaubie ?
Ce fol accoutrement dont tu es revêtu,
Capuche à cénobite et grolles de pécore,
Et bénard déchiré sont choses que j’abhorre.

Sûr que tes cheveux bleus ne sont pas un atout
Lorsqu’à l'heure qu'il est, l’emploi se fait morose ;
Sache-le, ton allure étrange m’indispose.
Et cet anneau de nez, qui plus est, me résout
À ne plus désormais t’accompagner en ville
Tellement, depuis peu, je déplore ton style !

Mon exemple, après tout, ne t’inspire-t-il pas ?
Tailleur bien ajusté sur corsage impeccable,
Pantalon bien moulé d’un port irréprochable,
Sur les pieds et les mains, ongles couleur lilas,
Coiffe toujours bien mise et chausses gentillettes,
Et rimmel à mes cils exaltant mes mirettes.

Mais comprends-moi, Kévin, il est un fait, pourtant,
Qui plus que tout m’irrite et me met en furie,
C’est que, malgré le soin pris à ma lingerie
Et ma soupe aux hormones, et mon timbre mutant,
Tu persistes encore et devant tes compères,
Contre toute évidence, à me nommer « mon père ».


 
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   Lebarde   
26/7/2025
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
A n’y rien comprendre en effet et puis il y a cette chute des plus surprenantes, c’est bien vu, bravo, l’idée est remarquablement bien mise en valeur en jouant sur l’évolution des modes vestimentaires devenue tellement déroutante pour beaucoup d’entre nous qui pourtant avons aussi nos singularités.

Comme l’écriture est plaisante, fluide, un tantinet humoristique et même d’une élégante poésie, je me laisse prendre par l’originalité du sujet et séduire par son traitement.
Vraiment du beau travail.
Il manque si peu de chose pour en faire un joli poème classique.
Dommage à mon goût …mais vous l’avez voulu ainsi.

En EL
Lebarde

   papipoete   
28/7/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
néo classique
Si tu savais comme ta dégaine m'afflige ? Ce look, vraiment à mes côtés, quand je t'accompagne...on se retourne sur toi et tes cheveux bleus, ta capuche et ton anneau de nez !
Et moi qui fais tout pour qu'on songe
- ouais, elle assure la nana dans son pantalon moulant, son tailleur impec...
et tu me désespères malgré tous mes efforts, ma soupe aux hormones, ma lingerie fine... à continuer de m'appeler " papa "
NB un texte très inventif, et fort bien troussé faisant penser par moments, au film Tootsie mais aussi aux personnages de Elie Sémoun fort croustillants.
C'est drôle mais cruel à la fois, avec ce portrait vitriolé au miel de ces deux personnages fantasques.
Kévin me fait beaucoup rire, et me renvoie sur les trottoirs, où ce genre de tableau est légion.
Le " père " lui, est très touchant dans son désespoir, d'enfin paraitre " femme "
je ne sais choisir un passage particulier, tant l'ensemble est équilibré ?
allez, la 3e strophe !
au 22e vers, un treizième pieds s'invite !
un très bon moment de poésie
papipoète

   Mokhtar   
31/7/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Il est essentiel de ne pas laisser passer de telles occasions de rigoler un peu. Le précieux alexandrin au service de la description du loustic me fait mourir de rire. Et la comparaison, habilement équivoque jusqu’à la fin, avec le look du…de la …géni…teurtrice, ménage une chute particulièrement très réussie.

En fin de compte, sur ce thème, je me demande si l’humour n’est pas le seul moyen de s’exprimer sans risquer les foudres des alliés prêcheurs et moralisateurs prosélytes, ou celles des puritains bien-pensants et conservateurs rétrogrades.

Je me permets de faire remarquer que la forme versifiée classique apporte des « manières » qui renforcent la facture humoristique de ce texte.

Merci pour ce bon moment de plaisir. Il n’y pas de soupes aux heures mornes quand, pour décrire, les dodécas dansent.

Nota : il serait judicieux corriger la métrique de l’antépénultième vers.

   Volontaire   
13/8/2025
Bonjour,

Difficile pour moi de commenter la forme tant le fond m'interpelle. Ne suis-je pas après tout la fille pas épilée (rebelle assurément, et à raison je crois) qui boit des coups avec Kévin aux cheveux bleus ? Pas le-la passant-e qui observe la petite famille mais son entourage (amie, proche avant d'être alliée. Pas de tout le monde tout le temps). Le dedans du dehors de l'humour en somme.

Il y a de temps un temps un texte sur Oniris qui moque "les mutants" (bien gentiment toujours il est vrai) et aucun (à ma connaissance) qui ne soit écrit de leurs (divers) points de vue. Enfin, il y en a ailleurs et à ceux-là je donne mes fleurs. Oniris est Oniris, un cercle comme un autre, avec son centre et ses marges comme les autres. Son centre est peut-être plus proche du centre que des marges qui m'accueillent tantôt par inadvertance tantôt avec joie je suppose (selon les marges, selon les centres)(quoique tout cela se superpose toujours plus ou moins gaiement dans la vie, les discours n'epuisant jamais tout à fait les beaux paradoxes de nos actes, ce qui est peut-être l'intention artistique ici).

Bonne journée,

   Boutet   
13/8/2025
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Oui, on ne sait plus trop où on en est actuellement. C'est un fait de société.
Bon texte autrement qui donne dans l'humour.
Dommage pour la soupe aux hormones.

   Myndie   
13/8/2025
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
Que ce serait bien si toutes les news et potins people dont on noie nos écrans étaient traités de façon aussi drôlatique !
Je suis bien d'accord avec Mokhtar : comment mieux traiter ce sujet (qui ne devrait plus en être un à l'heure actuelle) sans éveiller les aigreurs puritaines ou l'anathème des zélateurs qu'avec l'humour et la dérision – avec intelligence donc ?
Vous avez choisi un angle vraiment original en jouant du contraste entre l'alexandrin, respectable, solennel, et la scène décrite, le point de départ de l'anicroche, la familiarité du langage et surtout, la chute finale.

Franchement, moi j’adore ce genre de poésie jubilatoire.
Merci pour cette lecture qui est un régal.

   Provencao   
13/8/2025
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Bonjour Ramana,

J'ai adoré le ton sarcastique, parfois cruel...et le style trop pertinent.

Un grand merci

Au plaisir de vous lire
Cordialement..

   Cyrill   
13/8/2025
Bonjour Ramana,
Je vois que j’ai affaire à du comique de situation. Ici, le père en transition semble aussi obtus que l’ado en pleine mutation. C’est dans le dévoilement de la transition que réside le plus gros du comique, semble-t-il. Je ne m'y attendais pas.
Reste que cet humour stigmatise une minorité déjà stigmatisée en abondant dans la caricature. Évidemment, après lecture de vos précisions en forum, je conçois qu’il soit d’une intention simplement bon enfant… Mais les problématiques narcissiques sont attachées, et galvaudées dans votre texte, à ces minorités et à elles seules.
Assez flou pour être racoleur et se laisser apprécier par des haineux de tout poil, phobiques du transgenre ou/et de la jeunesse. J’aurais bien voulu les voir à leur tour caricaturés.
Toujours est-il que je ne décèle pas de valeur poétique à ce morceau, si ce n’est un travail de pure forme.
Bien à vous.

édition : je pensais pouvoir noter mon ressenti sans noter l'écriture, la machine ne veut pas. Je vous le donne : je n'aime pas.

   nino   
13/8/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
C'est excellent, très drôle, le décalage relevé par d'autres, né du choix de l'alexandrin et du thème de la transition est génial !

" Et rimmel à mes cils exaltant mes mirettes" J'ai choisi celui-ci pour la sonorité mais l'ensemble est de la même tenue.

Vous m'avez fait sourire et la chute est parfaite.

   Ramana   
13/8/2025

   Damy   
13/8/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Je n'eus pas lu préalablement vos explicitations, j'eus vu de suite que Kévin n'est pas un fils de bourgeois gentilhomme, mais un fils d'un.e gars.e comme un.e autre, ou pire encore (je plaisante, faut préciser). ^^
Me trompeu-je de sens de l'histoire ?

   Cristale   
14/8/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Son père est une femme comme les autres...
Iel critique la tenue de son fils...
Eh bien oui, c'est la vie et la liberté de chacun d'être un, une, autre, de s'habiller, se coiffer, se sexualiser à son gré et selon sa nature profonde.
L'hypocrisie du "bien comme il faut et ne pas sortir du rang" appartient au monde d'avant, plus au nôtre.
Et c'est tant mieux.

Un souriant et intelligent poème bien versifié dont on ne sent pas le travail pourtant très soigné.

Bon jour er merci Ramana pour cet agréable moment de lecture.


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