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Poésie libre
Castelmore : Mil neuf cent deux
 Publié le 07/05/19  -  11 commentaires  -  6064 caractères  -  135 lectures    Autres textes du même auteur

Longue promenade dans une carte postale entre Histoire, art et magie...


Mil neuf cent deux



Mil neuf cent deux,

Le quatorze juillet, dix heures, galant homme,
Tu te laisses tomber sans écraser personne !

Gardien depuis mille ans, tu veillais, Campanile,
Tu t’éboules sans bruit, un bastion inutile,
Dans la Sérénissime à l’honneur évanoui,
Le lion évangélique à jamais assoupi.

Aux Croisés tu montrais la route de Byzance,
Aux nobliaux tu vends tes palais pour leur danse.
L’insolent défilé des ors de Carnaval
Se fissure à leurs cris sous les lampions des bals.

Nul assaut de guerriers ni tremblement de terre,
Nul orage impétueux ni des flots la colère,
La République morte et le Doge défunt
El paròn de casa s'écroule de chagrin.


Com'era, dov'era !

Comme un chant de vengeance est le chœur de Venise,
Hurlé plus que chanté devant tes cendres grises.
De ses aïeux elle veut honorer la mémoire,
Tu seras rebâti, en trophée à leur gloire !

Chassés par Attila, ils domptent les marais,
De millions de forêts, forgent un sol granite,
Du sel gris de la mer, le marbre et le porphyre,
Des boues et des roseaux, érigent mil palais !

Et nul ne peut gommer du fond de sa mémoire
L'oriflamme carmin où veille le Lion d’Or,
Au front de leurs galères, tout emplies de trésors,
Flottant depuis Tanger jusque dans la mer Noire.



Deux mille douze,

Debout depuis cent ans, il veille à toi Venise,
Qui de ta longue histoire a choisi le meilleur,
La religion de l'Art glorifié en Église,
Bouillant dans tes palais comme sang en un cœur.

Aux dieux si nombreux qu'on ne peut les prier
Qu’en courant mille lieux !
Aux miracles si beaux qu'on ne peut les chanter
Que larme au bord des yeux !

Peintres artificiers, Sculpteurs cyclopéens,
Musiciens des plaisirs, et Verriers magiciens,
Ils confondent leurs arts et leurs noms se mélangent
À l'éden des délices, au Panthéon des anges !

Ces païens s'il en fut, n'en déplaise à saint Marc,
Accueillent aujourd'hui, en chapelle du Pop Art,
Leurs enfants impétueux, trépidants, électriques,
Esclaves de l'instant et gonfleurs de plastiques.

Au musée la journée, au théâtre le soir,
Et quittant Fenice, vers une jolie femme
Ils courent au Florian, Quadri, ou Harry's bar...
De l’immoral, le beau est toujours le sésame.



Le temps qui passe ici
N’est pas le temps d'ailleurs,

Des cygnes au bec gris fer, ventre pourpre et corps noir,
Font rêver de langueur leurs douces passagères,
Au rythme de la main d'hommes portant foulard,
Canotier en ruban et chemises légères.

Il s’est dit que le noir des eaux du grand canal
Fut l'encre du poète amant de tes secrets,
À La Douane de mer, Chateaubriand Stendhal,
Aux Doges sur Saint-Marc, lord Byron ou Musset.

Ici commence l'eau, ici finit la terre ?
Nul ne le sut jamais,
Ici naquit le ciel, ici finit la mer ?
Jamais nul ne saura.

Vert antique, émeraude, sauge, jade et olive
Coulent dans tes canaux,
Pourpre, ocre, magenta, rose carmin, cerise
Écaillent tes palais,
Cyan, céruléen, lavande et opaline
Lavent tes ciels légers...

Tes plaisirs les plus simples...
Courir des ruelles torves, enjamber tes rii,
Sont parmi les plus beaux...
Se perdre entre des pierres, respirer tes campi.

... Par la mer se glisser... dans ton corps androgyne,
Labyrinthe des amants,
... Après la pluie sortir... quand damassée d'argent
Embrumée tu chagrines,
... Te quitter au couchant... quand les ors de Saint-Marc
S'éteignent doucement...

Là où commence l'eau
Là où finit la terre
Là où naquit le ciel
Là où finit la mer...

____________________________


Notes à propos de Mil neuf cent deux


Certains mots, idées ou expressions de « Mil neuf cent deux » m'ont été inspirés par d'illustres auteurs, soit figurent en langue italienne.
Ci-après sources et traductions :

« galant homme, tu te laisses ébouler sans écraser personne »
Propos d'un gondolier lors de l'effondrement du Campanile, rapportés par Henri de Régnier. La traduction exacte est : « Ce campanile s'est écroulé sans tuer personne. Il s'est laissé tomber en galant homme ».

« El paròn de casa » : Le chef de famille
Expression familière par laquelle les Vénitiens désignaient le Campanile de Saint-Marc.

« Com'era... dov'era » : Comme était... où était
Slogan des Vénitiens lors des manifestations qui suivirent l'effondrement du Campanile alors que la municipalité hésitait à le rebâtir.

« Il s'est dit que le noir des eaux du Grand Canal
Fut l'encre du poète amant de tes secrets »
Inspiré par Paul Morand (Venises) qui a écrit : « Les canaux de Venise sont noirs comme l'encre ; c'est l'encre de Jean-Jacques, de Chateaubriand, de Barrès, de Proust ».

« Ici commence l'eau... ici finit la terre ?
Nul ne le sut jamais.
Ici naquit le ciel... ici finit la mer ?
Jamais nul ne saura. »
Inspiré de Marcel Proust (Albertine disparue).
À propos de la peinture vénitienne de Véronese ou de Carpacio, Elstir s'interroge : « quand l'on ne sait où finit la terre, où commence l'eau, ce qui est le palais, ce qui est le navire ».

« Au musée la journée, au théâtre le soir
Et quittant Fenice, vers une jolie femme »
« Emprunté » à Balzac (Béatrix) :
« Si La Palférine avait de l'argent, il irait passer sa vie à Venise, la journée dans les musées, au théâtre le soir, la nuit avec de jolies femmes. »

« Fenice » : Nom du théâtre opéra de Venise. Se prononce « Fénitché ».

« rii » : Canaux.
« campi » : Petites places publiques.


 
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   BlaseSaintLuc   
8/4/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup
décor de carton pâte , oui c'est beau comme un musée , mais ou vive les hommes à présent ?
le campanile c'est en fait écroulé 2 fois et ne fit pour seul victime qu'un chat .

"Gardien depuis mille ans, tu veillais, Campanile,
Tu t’éboules sans bruit, un bastion inutile,
Dans la Sérénissime à l’honneur évanoui,
Le lion évangélique à jamais assoupi."
tel donc ce défunt chat ...

tout le début est magistral ,

"Canotier en ruban et chemises (si) légères."
mais le si en italien c'est autre chose...

la fin est éblouissante
Culturisme pour la sérénissime !

   Corto   
10/4/2019
 a aimé ce texte 
Passionnément
Très belle carte postale (grand format...) qui fait l'éloge de Venise dans son vécu, dans son histoire magnifiée.

Il faut aimer profondément cette ville pour écrire un tel poème, et même en connaître sa naissance avec "Chassés par Attila, ils domptent les marais, De millions de forêts, forgent un sol granite".

Replacer le Campanile lui aussi dans son histoire avec "Aux Croisés tu montrais la route de Byzance," est une fort belle manière d'évoquer les siècles lointains.

La Venise moderne apparaît avec "La religion de l'Art glorifié en Église, Bouillant dans tes palais comme sang en un cœur" en nous rappelant que "Le temps qui passe ici n'est pas le temps d'ailleurs".
Manière de nous rappeler que Venise reste un miracle/mirage/mystère malgré le flot touristique et le flot lagunaire tous deux inquiétants.

L'apothéose vient avec:
"ici commence l'eau, ici finit la terre ?
nul ne le sut jamais,
ici naquit le ciel, ici finit la mer ?
jamais nul ne saura."

Le reste du texte sert de décor comme il n'en manque guère dans la Sérénissime.

Grand bravo à l'artiste pour ce tableau qui mériterait d'être gravé sur la façade de Santa Maria della Salute !

   Mokhtar   
18/4/2019
 a aimé ce texte 
Passionnément ↑
« Comme un chant de vengeance est le choeur de Venise,
Hurlé plus que chanté devant tes cendres grises.
De ses aïeux elle veut honorer la mémoire,
Tu sera rebâti, en trophée à leur gloire ! »

Je lis ces lignes le lendemain de l’incendie qui a bouleversé le monde. La France pleure sur les cendres de ND de Paris, avec bien des promesses de rebâtir. Com'era ... dov'era

Ce long poème symphonique, un peu bric-à-brac, un peu encyclopédique, ne peut que toucher les amoureux de Venise (dont je suis). Il émane d’un long travail documentaire relevant beaucoup de ce qui a été écrit, par les grands auteurs notamment.

1902. La vision poétique du narrateur s’attache à associer l’effondrement du campanile à celui de la grandeur historique du Ducato. La ville n’est plus évangélique. La ville n’est plus une puissance économique conquérante. La ville n’est plus une république libre est fière. La tour, symbole de la grandeur passée, s’effondre, comme dans un constat.

Par son récit un peu homérique, très beau, l’auteur retrace l’histoire de cette cité qui fut hégémonique en Méditerranée. J’ai bien aimé :

« Et nul ne peut gommer du fond de sa mémoire
L'oriflamme carmin où veille le Lion d’Or,
Au front de leurs galères, tout emplies de trésors,
Flottant depuis Tanger jusque dans la mer Noire. »

qui évoque les temps fastueux où les vaisseaux nés à l'Arsenal exerçaient leur puissance hégémonique.

2012 En cinq strophes se peint Venise, maintenant ville d’art. De Murano à l’Accademia, des trésors de ses églises au musées Corer ou Guggenheim. Elle est toujours ville galante, où l’on charme les belles dames avec Verdi à la Fenice, ou le cocktail Bellini du Florian

Mais c’est quand l’auteur abandonne le quatrain d’alexandrins que le poème libéré prend son envol final avec maestria.

« Les cygnes au bec gris fer, ventre pourpre et corps noirs… »
« ... Par la mer se glisser ... dans ton corps androgyne,
Labyrinthe des amants,
... Après la pluie sortir ... quand damassée d'argent
Embrumée tu chagrines,
... Te quitter au couchant ... quand les ors de Saint-Marc
S'éteignent doucement »

C’est beau à en pleurer. Les mots peignent. Les mots subliment. Les mots transfigurent.

Ce poème est une œuvre.

Mokhtar en EL

   Vincente   
7/5/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Que c'est agréable à lire et à découvrir !

Cette composition a beaucoup de charme, elle a su utiliser le chargé du lieu pour faire d'une visite, une sorte d'explication poétique. A la poésie, elle a emprunté le chemin des images, des rapprochements singuliers, la belle écriture et une part essentielle de rêve. A l'histoire, elle a dévolu l'implantation, la véracité des faits retranscrits, l'incarnation mémorielle. L'ensemble nous offre une expérience originale et séduisante.

Pour faire ressortir une des incises qui m'ont le plus réjoui, je citerais :
"De l’immoral, le beau est toujours le sésame.
Le temps qui passe ici
N’est pas le temps d'ailleurs,"

Et puis, bien que vous l'ayez adroitement extrapolé depuis Marcel Proust :
"Ici commence l'eau... ici finit la terre ?
Nul ne le sut jamais.
Ici naquit le ciel... ici finit la mer ?
Jamais nul ne saura."

   Provencao   
7/5/2019
 a aimé ce texte 
Passionnément
"Coulent dans tes canaux,
Pourpre, ocre, magenta, rose carmin, cerise
Écaillent tes palais,
Cyan, céruléen, lavande et opaline
Lavent tes ciels légers..."

J'ai beaucoup aimé ces vers où vous nous suspendez dans une temporalité presque inventée, nous donnant accès à cette paix universelle.

Ces vers flâneurs presque papillonnants nous enseignent le beau, le merveilleux. Et pour tout cela, Merci de cette envolée quasi magicienne.

Au plaisir de vous lire.
Cordialement

   Anonyme   
7/5/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Superbe poésie pour conter la vie bousculée de ce Campanile.
Aussi cher aux vénitiens que NotreDame aux parisiens, il ne peut et ne pourra jamais être dissocié de Venise.

De très belles images pour rendre hommage à cette ville et son histoire.

" Le temps qui passe ici
N’est pas le temps d'ailleurs "


et cette conclusion magnifique :
" .. Par la mer se glisser... dans ton corps androgyne,
Labyrinthe des amants,
... Après la pluie sortir... quand damassée d'argent
Embrumée tu chagrines,
... Te quitter au couchant... quand les ors de Saint-Marc
S'éteignent doucement...

Là où commence l'eau
Là où finit la terre
Là où naquit le ciel
Là où finit la mer..."

   senglar   
7/5/2019
 a aimé ce texte 
Passionnément
Bonjour Castelmore,


Mil neuf cent deux"
"Com'era, dov'era"
"Deux mille douze,"
demandent une documentation préalable, nécessitent une érudition 'éruditement pointue', 'focalisée', pour être appréciées pleinement à première lecture (que nul ne peut avoir à moins d'être un spécialiste, et pas que de Venise).
Lues les notes on peut s'y jeter avec délectation.
Il faut donc y revenir mais alors quel plaisir. Complice en fait. Ces strophes ne se lisent pas seules. Elles sont un partage.
Quel travail somptueux !

Et/MAIS
pour
"Le temps qui passe ici
N'est pas le temps d'ailleurs" qui à lui seul eût suffi !
C'est le feu d'artifice immédiat. Ô la belle Rouge ! Ô la belle Bleue !... Sept strophes, l'arc-en-ciel a sept couleurs. Bien plus sont nommées ici ! Chateaubriand, Stendhal, Lord Byron, Musset sont convoqués comme autant de légendes.
"Ici commence l'eau, ici finit la terre ?
Nul ne le sut jamais.
Ici naquit le ciel, ici finit la mer ?
Jamais nul ne saura."
Quels vers ! Quel bouquet !
Que règne l'Immortelle...

Quant aux Notes (Bis repetita placent) : Bluffant !

Un grand, un immense moment de lecture.


Senglar de Brabantie

   Davide   
7/5/2019
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Buongiorno Castelmore,

Il y aurait tant à dire sur ce poème...

Je vais relever quelques expressions sur lesquelles j'ai grimacé, mais j'insiste sur le fait que ce ne sont que des détails qui n'enlèvent rien à la qualité du texte :

La reprise de "galant homme" comme métaphore ne m'a pas convaincu. Je la trouve un peu grossière.
Peut-être la force de cette évocation apparaît-elle trop tôt dans le poème...
J'aurais dit "un sol EN granite" ou "DE granite" au lieu de "un sol granite", mais je ne suis pas connaisseur, "sol granite" est peut-être correct.
En revanche, sur "érigent mil palais", j'aurais préféré "mille". Autant le "mil" du titre est correct et me parle, autant celui-ci ne me paraît pas nécessaire.
De plus, "il veille à toi" n'est pas élégant. Je dirai plutôt : "il veille sur toi". D'ailleurs, j'ai relevé au moins 3 occurrences du verbe "veiller".
J'ai également été dérangé par l'habitude d'enlever les articles, comme dans "comme sang en un cœur", "que larme au bord de yeux" ou encore "d'hommes portant foulard". Le ton en devient malheureusement cérémonieux.

Un texte référencé, riche, foisonnant, qui ne manque pas de poésie, malgré une tonalité un peu trop emphatique, mais la thématique l'exige-t-elle, sans doute.
Je suis d'autant plus touché que l'Italie est ma terre de cœur, en témoigne mon prénom (mon pseudo).
J'avais écrit adolescent un poème après un voyage à Venise...
Juste pour dire à quel point cette ville est inspirante...

Un morceau d'histoire pour un hommage très touchant, vraiment !

Merci Castelmore,

Davide

   Donaldo75   
8/5/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Castelmore,

A la première lecture de ce poème, je me suis dit: « Quel travail ! ».
Et puis je l'ai relu. Et je l'ai encore plus aimé, au-delà de la quantité de labeur qu'il a demandé. Il y a une musicalité dans ce poème qui pourrait se décomposer en deux chansons distinctes dans la même poésie. Les images sont claires, fines, et ne demandent pas de connaitre le lieu.

Bravo !

Merci pour le partage.

Donaldo

   STEPHANIE90   
9/5/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Castelmore,

magnifique poésie, hymne à Venise, j'y retrouve les frasques de la cité où la nuit se confond au jour dans la brume de ses canaux.
Une belle leçon d'histoire sur cette ville unique et si particulière.
J'ai vraiment aimé ce passage :
"Vert antique, émeraude, sauge, jade et olive
Coulent dans tes canaux,
Pourpre, ocre, magenta, rose carmin, cerise
Écaillent tes palais,
Cyan, céruléen, lavande et opaline
Lavent tes ciels légers..."
J'y retrouve toutes les couleurs des tenues de bal ; sous les masques, le mystère...

Merci à vous pour cette jolie lecture,

StéphaNIe

   papipoete   
18/5/2019
 a aimé ce texte 
Passionnément
bonjour Castelmore
à moins d'un soleil aveuglant, je tâche de lire toutes les poésies, et je constate que la votre m'a échappé !
Vous parlez de Venise comme un livre, une de ces reliures calligraphiées que parsèment des enluminures ! Je vous imagine capitaine d'une gondole, répondant à gauche, à droite à bien des questions tant votre savoir sur la " Sérénissime " est immense ! Combien d'encyclopédies ou combien d'histoires contées par un aïeul, furent nécessaire pour nous faire visiter ainsi ce monde aquatique ?
J'essaie d'isoler une strophe, un vers en particulier, rude gageure tant l'ensemble est richement paré !
" des cygnes au bec gris fer... " cette strophe pour évoquer le navire du gondolier, et le gondolier lui-même, est superbe !
Je ne suis jamais allé à Venise, n'irai là-bas comme ailleurs, sûrement jamais ; mais vous me l'avez fait visiter de si belle manière ; bravo !


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