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papipoete
2/8/2025
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
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classique
Cet ultime été, nous nous retrouvâmes dans un creux moussu, à nous regarder nous embrasser des yeux, des mains amoureuses. C'était la fin de l'été, je me souviens ; sa bouche avait un goût d'amande... NB un muzain à la technique sans faute, dont les 9 vers suffisent pour dire, c'était l'ultime, l'intime été. la première strophe se savoure comme une figue bien mûre papipoète |
Lebarde
4/8/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
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Un Muzain, voilà une forme fixe rare qui ne peut a priori être proposée que par un(e) auteur(e) possédant une belle connaissance et maitrise de l'écriture classique; ce qui limite le nombre des candidats potentiels.
J'ai bien une petite idée sur le sujet. Je découvre donc qu'il s'agit d'un neuvain en deux strophes sur quatre rimes, j'essaierai de m'en souvenir. En revanche je n'oublierai pas ce poème, certes court...c'est le principe mais terriblement efficace, d'une remarquable simplicité lexicale, d'une écriture élégante et fluide et surtout d'une délicate poésie mise en valeur par de jolis octosyllabes et des images recherchées et douces que j'aime particulièrement. C'est magnifique. Bravo j'en redemande. En EL Lebarde |
GiL
5/8/2025
trouve l'écriture
aboutie
et
aime un peu
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« Tiens, un muzain ! » me dis-je, alléché (c’est un petit poème que je déguste habituellement avec gourmandise).
Il tient ses promesses dans les quatre premiers vers... mais ensuite ça se gâte : je ne comprends pas le sens du verbe « fleure » ni d’ailleurs le temps (je verrais plutôt quelque chose comme « cueillit » ; « le ressac Des robes fraîches de l’ubac » ne me convainc pas vraiment ; enfin la rime « ubac » sent fort la cheville. Dommage car ce sujet gentiment libertin s’accommode bien du muzain... |
Vincent
17/8/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
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Bonjour Cristale
Vous adorez vous servir des métaphores Pour nous emmener cueillir la pomme de ce jardin d'Eden si magnifique Mais c'est un péché mortel, celui qui nous poursuit C'est tellement subtil et doux qu'on se laisse tenter Votre texte est merveilleux |
Boutet
17/8/2025
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
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Joli mais service minimum, dommage, on en demanderait + même si la forme est ainsi faite.
Et cette brièveté nous laisse un goût d'un écrit un peu simpliste par endroit : m'ont caressée, m'ont embrassée, oliviers, bougainvilliers. La seconde partie est plus élaborée. |
Myndie
17/8/2025
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
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Bonjour Cristale,
il y a une grâce et une douceur infinie dans ce poème qui décrit le bonheur simple, la sensualité d'un moment d'amour et surtout cette intimité que les amants partagent entre eux bien sûr mais surtout avec la nature. J'ai beaucoup apprécié l'originalité et parfois le contre emploi des termes qui, loin de desservir le lyrisme classique (ta griffe) en renforcent l'expressivité et lui donnent un véritable élan de novation. Ainsi, ce surprenant « ressac » bien loin des humeurs de l'océan, suggère avec beaucoup de sensibilité les « vagues fraîches de l'ubac » et nous offre la belle image de la caresse du vent sur le côté ombreux de la montagne. Ainsi ce délicieux « fleure nos corps », élégante manière de suggérer le frais parfum de la lavande. Un peu moins original, parce que plus commun, ce vers « Sa bouche avait un goût d’amande ». Si court soit-il, ce poème très sensoriel est riche de ses contrastes qui paradoxalement renforcent l'impression d'un amour à la fois intense et plein de fraicheur et de tendresse. Je ne peux me contenter de te remercier pour ma belle lecture de ce dimanche matin sans te poser une petite question ? « pourquoi l'emploi du présent pour ce « fleure » ? Suivi immédiatement d'un imparfait, il me parâit incongru. Tu me diras. Myndie, qui préfère finalement l'ubac à l'adret ;D |
Volontaire
17/8/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
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Bonjour,
Délicieux poème, à savourer entre deux rayons de soleil dominical, comme quelques navettes au goût léger d'amande, de lavande, de bougainvilliers, de fleur d'olivier. Je decouvre avec ce poème le muzain (tant, tant de choses à apprendre) donc ne me permettrait pas d'en commenter la pratique. Thématiquement, j'aime beaucoup la sensualité de ce poème, tournée vers les goûts, les odeurs et le toucher (on sent sur la peau la petite brise de l'ubac passer dans les feuilles des aulnes non loin, et perturber dans une vibration légère la surface du lac) davantage que la vue ou l'ouïe. Manque un peu à mon goût néanmoins d'évocation de la chair électrisée par le désir (et pas simplement effleurée par la nature) + le titre me paraît un peu trop direct et désincarné. Je verrais mieux quelque chose comme "Un goût d'amande" "L'ombre du lac" pour jouer sur la sensualité et le mystère. Mais ce sont bien sûr, des préférences personnelles. Merci beaucoup pour ce partage :) Bonne journée, |
Zeste
17/8/2025
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Le désir au hasard d'une rencontre, des paroles susurrées entre les fruits de l'arbre béni et les fleurs de bougainvilliers synonymes de voyage et de haltes frivoles. De corps qui se mélangent et s'entremêlent, une vision paradisiaque de la nature et de l'intime. L'infinie sensualité du poète, un délice!
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Ramana
17/8/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
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Une belle évocation sensuelle que ce "musain", dont j'apprend l'existence, une chose rare, quand même ! On voit que l'été qui se termine a exacerbé les corps, et que s'ils ont transpiré, ce n'est pas uniquement le fait de la canicule !
Un petit bémol en grattant bien sous la mousse : les rimes du quatrain se ressemblent un peu à l'oreille. Merci pour cette découverte. |
Salima
18/8/2025
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Bonjour Cristale,
Muse vous a donc soufflé un muzain cette fois. Votre première strophe m'enchante, très joli rythme : 2/2//4. Et je note que vous utilisez merveilleusement une technique qui est normalement réprouvée : faire rimer exprès un participe passé avec un autre et un nom avec un autre. Ici cela est constitutif du parallélisme et fait toute la musicalité des vers. Alors par contre, votre deuxième strophe... Très joli rythme, mais je n'y comprends rien. Mais alors rien du tout. Le ressac se trouve en mer et non sur les lacs, à moins d'avoir un lac très très très agité. Ok, c'est une image et c'est pas le ressac du lac, mais celui de la fraîcheur. Mettons. Mais vous ne filez pas la métaphore, vous, aujourd'hui. Vous allez naviguer un peu sur toutes les surfaces ^^. Donc ressac des robes fraîches : ce qui veut dire vagues de fraîcheur ? Hmm, la fraîcheur à l'ubac devrait être constante, il me semble. Mais mettons, c'est vous qui y étiez, pas moi. Mais venons-en au pire ! Et priez pour qu'aucun jardinier ne lise vos lignes : des lavandes à l'ubac !!! C'est épouvantable ! Lèse-majesté !!! Je vous laisse, chère Cristale, au plaisir rare de trouver à vous critiquer ! ;-) |
Provencao
18/8/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
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Bonjour Cristale,
Sublime comme à votre habitude. Véritablement sous le charme . Où je plonge dans votre delicat, où chaque vers résonne comme un écho des émotions subtiles offertes par la tendresse de cette voix et de ces mots . Au plaisir de vous lire Cordialement |
Laurent-Paul
19/8/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
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Bonjour,
je me joins au concert de louanges. Comme d'habitude, votre écriture est légère et fluide, comme ces robes d'été qui filent dans le ciel estival. Le mot ubac m'a d'abord déplu, me rappelant des cours de géographie où l'ennui plombait tout. A la relecture, il arrive en fait à point : le mot ressac amène le mouvement au tableau et le mot ubac le cadre. Quant au champ / chant lexical végétal il permet à la sensualité de s'épanouir et amène cette légèreté que vous maîtrisez à merveille. Enfin, ce "creux moussu" me rappelle le Dormeur du Val de Rimbaud, mais au lieu de la mort on assiste à la vie dans ce qu'elle a de plus beau. Bravo ! |
Louis
19/8/2025
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
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Quelle est donc, chantée dans ce poème, cette intimité de « l’intime été » ?
Elle s’exprime dans une saison de l’amour, qui n’est pas le printemps des amours naissantes, mais l’été, le plein été. Cette saison se manifeste par une nature végétale exubérante, abondant moyen de rapprochements qui abolissent les distances. Ainsi, dans le quatrain, les oliviers méditerranéens côtoient les bougainvilliers exotiques. Deux corps se rapprochent dans l’été de la proximité : celui de la locutrice, celui d’un être aimé. Les mots et les voix de l’amant effectuent l’union entre les deux corps d’abord distants. Une voix et des mots caressants. Une sensualité est admise de la part des mots, admise aussi pour la voix. Les mots choisis ont le pouvoir de toucher, d’effleurer, de caresser la part sensitive du corps et celle sentimentale de l’âme. On peut penser qu’il s’agit des mots de poésie en une parole qui se fait corps, et, comme disait le poète latin Juvénal : « Et versus digitos habet ». La poésie a des doigts pour caresser, elle peut se donner la qualité sensuelle d’une matière qui se goûte et se touche, se constituer en tant qu’art doué d’ un corps, d’une présence physique et d’une épaisseur charnelle en mesure de produire un plaisir sensoriel. Et la « voix » également, par sa tonalité, sa tessiture, sa musique, possède la capacité d’abolir les distances et d’être reçue par la peau comme le ferait un contact direct, après son passage par l’ouïe. La distance est indiquée par la préposition « entre », que l’on peut comprendre comme le lieu délimité par les oliviers et les bougainvilliers, ce lieu dans lequel sont réunis les êtres amoureux, lieu qui les enveloppe, leur fait une protection, un discret refuge ; mais aussi « entre » se comprend dans cet autre sens : "au travers de…" Non pas que les fruits de l’olivier, les fleurs des bougainvilliers constituent une séparation entre les amants, une limite végétale à franchir, difficilement pour les gestes, aisément pour la parole, mais un milieu apprécié, chéri, affectionné, pour son charme, pour sa beauté, pour sa poésie, un milieu naturel donc adjuvant et stimulant des unions amoureuses. Le rapport à l’autre aimé se trouve ainsi médiatisé par le rapport à la nature qui, tout entière, en vertu du temps estival, est rapprochement comme luxuriance, efflorescence et profusion, productrices d’intimité. Le mouvement des corps vers l’étreinte charnelle se fait par la parole, mais au travers de…, par la traversée des magnificences naturelles de la "belle saison". Dans ce passage par les splendeurs de la nature, le transport amoureux se réalise, l’amant étant toujours présent là, dans le milieu des choses naturelles tant aimées, et mêlées pourtant à l’art, à la poésie de création. L’intimité des rapports amoureux, dans le cours de l’été, ne se gagne pas contre un entourage hostile et défavorable, mais jouit au contraire de la complicité d’une nature épanouie. Cette traversée de l’environnement végétal aboutit au contact direct de l’effleurement, et du regard et du geste, dans la présence effective, tout reliquat de distance dissipé : « Ses yeux, ses mains, m’ont embrassée ». Dans le quintil, de nouvelles disproportions sont comblées, de nouveaux rapprochements des réalités naturelles, même les plus opposées, s’effectuent par le moyen des métaphores : la mer et la montagne, le « ressac » et « l’ubac » ; les vagues de senteur, l’ondoiement marin des fleurs de lavande et la fraicheur du vent des cimes ; ou encore le « creux moussu » et le versant montagneux de l’ubac. Les choses semblent se faire écho, se répondre les unes les autres, se refléter les unes dans les autres, en une communion complice et intime. L’ardeur de l’été, si prodigue en chaleur de vie, quand tout s’unit et s’entremêle, favorise le rapprochement d’un foyer fusionnel, celui des corps qui embaument, fleurissent, qui « fleurent » et s’effleurent tout imprégnés de la saison ensoleillée, de la belle saison de l’intimité. Le vers final clôt le poème sur la saveur de l’été, par le goût de l’amande arrivée à maturité, son goût raffiné sur des lèvres accolées lors de l’union accomplie, toute distance abolie. Ce quintil présente cependant, semble-t-il, d’un point de vue formel, deux faiblesses : comme Myndie l’a signalé, « fleure » - le verbe écrit ainsi, il est vrai, est si joli ! devrait pourtant, en vertu de la règle de concordance des temps, être conjugué à l’imparfait ; d’autre part, la répétition « la la » de « la lavande » ne semble pas du meilleur effet sonore. Le poème conserve néanmoins beaucoup de charme et d’intérêt. Merci Cristale. |