Page d'accueil   Lire les nouvelles   Lire les poésies   Lire les romans   La charte   Centre d'Aide   Forums 
  Inscription
     Connexion  
Connexion
Pseudo : 

Mot de passe : 

Conserver la connexion

Menu principal
Les Nouvelles
Les Poésies
Les Listes
Recherche


Poésie néo-classique
Curwwod : À vous…
 Publié le 28/01/15  -  17 commentaires  -  1049 caractères  -  429 lectures    Autres textes du même auteur

En souvenir de tous ceux qui furent persécutés dans leur âme et leur chair à cause de leur foi, de leur idéal ou de leur couleur de peau.


À vous…



À vous, Jacob, ces mots – puissiez-vous les entendre
Du fond de votre enfer cerné de miradors –,
À vous, qui n'étiez bon qu'à brûler ou à pendre
Et ployiez sous le faix de tant et tant de morts,

À vous, Ahmed, seigneur de vos sables arides,
Exilé de la terre où vont les hommes bleus
Chevaucher librement vers les horizons vides,
Où l'ocre de la dune est le pilier des cieux.

À vous tous, enchaînés, mourant à fond de cale,
Sous le fouet acéré de maîtres meurtriers,
Bétail humain livrés par l'Afrique natale
À la cupidité de marchands négriers.

À vous Salvador Puig, rage au cœur, cris, colères,
Expirant sous le fer qui broyait votre cou :
Le crime était d'avoir voulu guider vos frères
Vers un destin plus digne où l'homme vit debout.

À vous, Pablo, planant haut sur la cordillère,
Où votre chant éveille un écho douloureux,
Vous étiez, en ces temps, l'ange porte-lumière
La voix qui portait loin l'espoir des miséreux.


 
Inscrivez-vous pour commenter cette poésie sur Oniris !
Toute copie de ce texte est strictement interdite sans autorisation de l'auteur.
   papipoete   
2/1/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup
A travers les lignes de votre poème, nous voyageons sur terre, sur mer aux mille facettes mais ayant en commun, le souvenir de tyrans! Sous leurs propres mains, ou de celles des fidèles sbires, l'homme souffrit et pérît au nom d'une cause juste qu'il vouait aux opprimés. Aujourd'hui, de belles personnes reprennent le combat, brandissent le poing!
Vous annoncez la force de votre message par ces "à vous tous" comme pour partager un peu la douleur du fouet qui s'abat, la cruauté du fer qui écrase!
Le dernier quatrain emporte ma préférence avec son chant d'espoir.
Seul bémol, le 2e vers du 3e quatrain compte 13 pieds

   Michel64   
4/1/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Très beau poème de résistance. Il est vrai que l'injustice à toujours très bien inspiré les poètes, comme justement, Pablo Neruda et … vous.

Un fouet ne peut être acéré comme une lame, j'aurai plutôt vu par exemple :
"Sous le fouet brûlant de maîtres meurtriers," puisque d'après ce lien :
http://lespoetesdefrance.perso.sfr.fr/les%20diereses.htm
fouet peut être lu aussi bien en une qu'en deux syllabes.

La ponctuation ne me parait pas toujours impeccable mais je n'en parle pas ici car il y aura sans doute des corrections avant une publication (dont je ne doute pas).

La liste est longue des turpitudes humaines et vous auriez pu écrire, hélas, des centaines de strophes, mais vous avez su trouver la bonne longueur pour que l'on reste bien attentifs à vos quatrains.

Au plaisir de vous lire encore.

Michel

   leni   
28/1/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour Curwwod
Un regard humaniste et un propos sobre Une écriture sans fioriture excessive Voilà pourquoi ce texte a de la voix et me touche au plus sensible Je revois la porte de Gorée où j'ai médité sur l'esclavage et vous me faites voyager dans le pire Je me permets une seule remarque et les autres et ailleurs Je pense qu'un quatrain supplémentaire pourrait évoquer cette idée
Merci pour ce très bel écrit
Salut cordial à vous
Leni

   Anonyme   
28/1/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
C'est un poème accusateur mais qui se place du coté des opprimés.

Un peu court, bien sûr, puisqu'il en est tant, qu'une trentaine
de strophes n'auraient pas été de trop.
Mais les temps ont changé et les esclaves aussi, à notre époque,
on les trouve beaucoup plus près de chez nous.
L'exploitation de l'homme par l'homme a toujours existé
et sera, hélas, toujours d'actualité.
Le chômage constitue un excellent réservoir d'esclaves modernes.

Au final un bon texte (avec un brin de démagogie ? vous me comprendrez) mais que j'aurais aimé plus adapté
à nos temps modernes.

   Robot   
28/1/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Au moment où l'on commémore les 70 ans de la libération du camp d’Auschwitz ce poème qui relève plusieurs formes d'oppressions criminelles est bienvenu.
Le sujet traité comme une adresse aux victimes à travers des cas exemplaires conduit à s'interroger sur les tyrannies d'aujourd'hui qui, sous prétexte de conduire l'humanité vers son salut visent au contraire à détruire ce qu'il y a de meilleur pour s'assurer un pouvoir absolu sur les pensées.
Nous venons d'en voir la triste réalité en France, en Belgique, au Japon, au Canada, en Afrique et au Moyen-Orient, et en bien d'autres endroits du monde.

Merci pour ce texte d'actualité écrit sobrement et avec le juste ton qu'il fallait donner à ces réminiscences.

   Anonyme   
28/1/2015
Salut Curwwod

J'apprécie vivement votre plume qui sait si bien utiliser la noblesse des alexandrins pour sublimer la vigueur de votre message humaniste.

Hélas, des massacres au nom d'Allah à l'esclavage moderne jusque dans des pays qui crurent au Grand Soir, la bête immonde est plus vivace que jamais .

Il y a du Victor Hugo dans ce poème où vous rendez hommages aux damnés de la terre et à ceux qui ont pris leur parti jusqu'à y laisser leur vie.

Merci Curwwod et respect

   Francis   
28/1/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
De la porte sans retour aux plantations de coton, des corps d'ébène ont courbé l'échine sous le joug de maîtres . Des ghettos aux miradors d'Auschwitz des corps décharnés sont tombés sous le fouet.
L'histoire est peuplée de tyrans qui ont souillé l'humanité. Votre plume rappelle les souffrances des opprimés . Le poète est témoin. Aujourd'hui encore, des hommes ne peuvent toujours pas vivre debout !

   Anonyme   
28/1/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Salut Curwwod... C' est vrai que ce poème a des accents hugoliens... Une belle suite de quatrains pour dénoncer la barbarie humaine, des camps de la mort à la porte de Gorée, à l'exécution, ou plutôt l'assassinat, de Salvador Puig... Sujet inépuisable dont on ne dénoncera jamais assez l'ignominie.
Il semble que l'homme ne tire aucune leçon de son sinistre passé...
Le dernier quatrain concernant Pablo Neruda, l'ange porte lumière des damnés de la Terre, apporte à ce poème la conclusion qu'il fallait... Merci pour ce rappel à la réalité

   Disciple   
28/1/2015
Franchement, Curwood, pour moi, ces vers ne sont que des vers - dans l’ensemble très bons, excellents pour certains - mais pas UN poème ; je veux dire, pas une œuvre achevée. Pourquoi mon propos reste sans appréciation. J’ai l’impression d’avoir assisté à une très belle ouverture, pleine de promesses, et puis, tout à coup : plus rien… comme si, à la fin, vous aviez cédé sous le poids immense de ce que vous aviez soulevé - exhumé, pourrait-on dire. J’ose vous demander, même si le propos semble ô combien entendu : « A vous - quoi ? » Et même, assez dans le sillage de ce que vous a soufflé plus haut Hananke : « A qui d’autre, légitimement ? »
Vous avez ici exhumé les prémisses d’un grand, très grand poème, selon moi, et je ne peux que vous adresser le souhait que vous trouviez en vous le talent de libérer de sa gangue de silence l’imposant édifice de sublimes paroles devant lequel il s'est arrêté, comme un cheval effrayé devant l'obstacle- et qui restent à lui dédier.

   Edgard   
28/1/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Salut Curwwod,
Je suis toujours sensible aux écrits qui disent l’humain, qui nous amènent à nous poser la question, toujours recommencée : comment est-ce possible ? Pourquoi, tout au long de l’histoire de l’humanité, la sauvagerie refait-elle surface régulièrement d’une manière aussi inimaginable?
« A vous qui n’étiez bons qu’à brûler ou à pendre » le double sens de lecture est un peu gênant…j’avais lu au début « qui ne saviez que … » bug ! Mais j’ai vite rembobiné !
De même pour le vers suivant « Et ployiez sous le faix de tant et tant de morts » Je ne vois pas exactement le sens…bien sûr on comprend l’ensemble de la strophe, mais…
Evidemment, les victimes de la barbarie sont tellement nombreuses que vous deviez faire un choix, et, en quelques lignes, ça équivaut à passer d’un siècle à l’autre, d’un continent à l’autre, du général au particulier…c’est bien de finir sur Pablo.
Pablo Neruda…on ne sait pas s’il a été assassiné ou pas…Mais son œuvre est immense comme son engagement.
« Je suis venu ici chanter
Je suis venu
Pour que tu chantes avec moi »
J’espère que nous serons nombreux à chanter avec vous. Le pire est le silence.
Merci.

   Christine   
28/1/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Un texte fort, émouvant qui porte mémoire de quelques unes des innombrables exactions de l'humanité. Il y a là un souffle héroïque, mais cela a déjà été souligné. On y relèves aussi de fort belles images :
"...vers les horizons vides,
Où l'ocre de la dune est le pilier des cieux.
Vous étiez, en ces temps, l'ange porte-lumière..."

Une très belle écriture au service d'une cause plus qu'honorable.
Le second quatrain, très poétique, a ma prérence.

   Marite   
29/1/2015
Poème évocateur de bien sombres périodes de l'histoire des hommes. Le quatrain qui me touche le plus, pour des raisons personnelles, est celui-ci :

" À vous tous, enchaînés, mourant à fond de cale,
Sous le fouet acéré de maîtres meurtriers,
Bétail humain livrés par l'Afrique natale
À la cupidité de marchands négriers."

C'est aussi le seul quatrain où un quelconque prénom est absent : une masse d'anonymes sacrifiés sur l'autel de la cupidité, pratiquement effacé des mémoires et que l'on choisit de minimiser et pourtant ... ces " tous, enchaînés, mourant à fond de cale, Sous le fouet acéré de maîtres meurtriers,... " se chiffraient aussi par millions.

   jfmoods   
21/7/2016
Je suis surpris par l'absence de virgule après « vous », au vers 13, ainsi qu'à la fin de l'avant-dernier vers du poème.

Les points de suspension présents dans le titre suggèrent, s'il en était besoin, que le nombre de dédicataires de ce poème dépasse hélas largement les limites du concevable.

L'anaphore (« À vous »), qui entame chaque strophe, imprime un rythme solennel à la prosopopée qui anime le texte. Un glissement s'opère entre les victimes anonymes de la barbarie (le peuple juif, peuple de l'errance : « Jacob », les peuples nomades de l'Afrique du nord : « Ahmed », les peuples plus sédentaires d'Afrique noire) et de hautes figures sud-américaines, porte-étendards, dans leur pays et dans le monde, de la résistance à l'oppression (« Salvador Puig », l'image prégnante de Pablo Neruda).

Dans la première strophe, l'utilisation de l'imparfait (« ployiez »), le marqueur d'intensité extrême (« tant et tant »), la locution restrictive (« n'... qu'... ») et les termes de l'alternative (« brûler ou... pendre ») matérialisent le supplice sans fin, sans bornes, l'abjection, l'ignominie des camps d'extermination. L'incise, au subjonctif (« - puissiez-vous les entendre / Du fond de votre enfer cerné de miradors - »), manifeste le vœu fervent du poète de transmettre au persécuté son témoignage mémoriel.

Dans la deuxième strophe, le paradoxe (« seigneur de vos sables arides ») et les verbes de mouvement (« vont », « chevaucher librement ») désignent la liberté comme unique possession des peuples du désert (expression à caractère mélioratif : « les hommes bleus »). Cependant, un seul mot suffit (participe passé : « exilé ») à réduire à néant l'harmonie formée entre un homme et son sol (le sable, figuré par « l'ocre de la dune »), entre un homme et son dieu (métaphore : « le pilier des cieux »).

Dans la troisième strophe, le pronom indéfini (« tous ») atteste une solidarité générale du locuteur avec le peuple noir, victime de la cruauté des esclavagistes (compléments de lieu : « à fond de cale », «Sous le fouet »). La syllepse (accord pluriel sur sujet singulier : « Bétail humain livrés ») met en relief la présence de l'individu derrière l'image humiliante du troupeau. Les allitérations du groupe nominal (« maîtres meurtriers ») appuient sur la dureté, la sauvagerie sans nom des négriers.

Dans la quatrième strophe, la gradation (« rage au cœur, cris, colère ») associée à à la description morale de l'anarchiste catalan illustre sa détermination, son refus de l'arbitraire. La véhémence de l'homme reste intacte devant l'injustice, cela malgré des conditions d'emprisonnement inhumaines (personnification : « le fer qui broyait votre cou »). Le comparatif (« plus digne ») met en perspective la relative modestie de l'ambition sociale affichée et la férocité aveugle de la répression exercée.

Dans la dernière strophe du poème, l'animalisation (« planant haut sur la cordillère ») met merveilleusement en lumière la majesté du grand poète chilien. Elle renvoie immédiatement à une image grandiose de Michaux (« À une aile de condor quand l'autre aile est déjà au versant opposé de la montagne »). Les métonymies (« votre chant », « La voix ») ainsi que l'effet de gradation (« porte-lumière », « qui portait loin ») entérinent l'universalité du message humaniste de révolte contre l'oppression.

Merci pour ce partage !

   Myndie   
29/1/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour Curwwod,


Il m'a parfois été donné de lire dans des sections « poésie engagée » tout et n'importe quoi. Quand on sait comme il est difficile de dénoncer par le biais d'un poème, je trouve que le vôtre est merveilleusement percutant, qui effeuille les données de l'histoire humaine pour en faire émerger la barbarie, l'injustice et la souffrance, qui résonne de votre émotion et touche, en provoquant l'indignation.
Les mots que vous avez choisis semblent couler de source mais je ne doute pas qu'ils ont été mûrement réfléchis, afin de donner corps, justesse, en même temps que beauté à vos images. Car quel meilleur moyen de frapper les esprits que de lui offrir des images fortes ?
Même si, comme Leni, je suis un peu frustrée par la chute car j'aurais apprécié moi aussi un ou deux quatrains de plus, je vous remercie pour ce très beau partage qui réveille les consciences et lutte contre l'indifférence et l'oubli en criant sa rage.

   pieralun   
30/1/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Curwood,
Je ne jugerait pas le fond, comment ne pas faire l'unanimité.

1er quatrain.
À vous, Comte, deux mots...
J'aime le second vers, j'aime moins le dernier où " le faix de tant et tant de morts" me paraît redondant, pas sur les mots, mais sur l'image: ployer sous..........., l'effet trop me semble un peu tuer l'effet.

2ème quatrain.
Les deux premiers vers sont magnifiques! Ahmed+sables arides+ vont les hommes bleus: j'ai l'impression de les voir déambuler au loin dans les dunes. L'introduction du " bleu " point de couleur à la fin du vers......
Les deux suivant ne gâchent rien de Çe superbe quatrain.

3ème quatrain.
Un peu too much pour l'effet, trop de mots dans le champ lexical de la souffrance, trop d'images: enchainés-mourant-fouet-acéré-meurtriers-bétail humain-cupidité-négriers. La photo est surchargée, on perd un peu l'essentiel.

4ème quatrain.
Idem pour les 2 premiers vers, amortis par 3 et un beau vers 4

5ème quatrain.
Une parfaite alchimie entre beauté, paix et souffrance.
Pablo, planant haut sur la cordillère ( Aigle qui vole en paix ), écho douloureux: beau mélange concret abstrait, Ange porte lumière, la voix qui portait loin l'epoir des miséreux: très beau! La voix des miséreux est traitée comme écho porté entre les montagne de la cordillère: le fait est un souffrance, le traitement est une beauté.

Un beau texte Curwood

   Pussicat   
13/2/2015
Bonjour Curwwod,
Nous en voulons toujours plus et devant un tel texte face à telle plume, nous sommes tous d'accord.
J'apprécie le choix des images et l'anaphore qui imprime le ton.
Un bémol sur les virgules en liberté qui se baladent comme elles veulent,
et un grand bravo pour la chute !
J'aime !
A bientôt de vous lire.

   MissNeko   
21/7/2016
 a aimé ce texte 
Passionnément
Quel beau voyage emprunt de pudeur pour cet hommage touchant.
On voyage avec vous / un vrai de bonheur de vous lire.


Oniris Copyright © 2007-2023