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Poésie néo-classique
Curwwod : Kannered noz
 Publié le 21/12/25  -  11 commentaires  -  746 caractères  -  139 lectures    Autres textes du même auteur

Légende bretonne : « Les lavandières de la nuit ».


Kannered noz



C'est une nuit lugubre aux mouvantes pâleurs :
D'opaques bancs de brume y rampent sur la lande
Où passent par instants des ombres qui étendent
Leur griffe pour saisir et des spectres hurleurs.

La lune borgne allume en son halo trembleur
L'encre d'un sombre étang où trois femmes attendent,
Le corps ployé sur l'eau, chantant sans qu'on l'entende
Une chanson d'amour, de mort et de malheur.

Elles battent sans bruit un lé de rude toile
Qui servira ce soir de vêture et de voile,
Pour son dernier passage, à qui les surprendra.

Peu importe ton nom, si tu chemines seul,
Elles t'obligeront à essorer ce drap
Qu'il te faudra vêtir… puisque c'est ton linceul !


 
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   ANIMAL   
25/11/2025
trouve l'écriture
convenable
et
aime bien
J'apprécie le thème de cette légende, l'ambiance est bien rendue.
Le poème débute parfaitement on sent cette nuit sinistre... et boum!, arrive le vers "Leur griffe pour saisir et des spectres hurleurs." à la fois pas clair et inharmonieux. Le charme est rompu.. Dommage.

On retrouve ensuite le sombre paysage et les lavandières à l'ouvrage, avec la fin attendue pour le pauvre passant attardé. C'est bien mené.

Donc un ressenti positif sur le fond mais mitigé sur la forme.

   poldutor   
25/11/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Bonjour
Superbe poème en vers classiques s'il vous plait, le décor est si vrai que l'on frémit à, l'idée de devoir le traverser et ses trois femmes préparant le linceul pour celui qui aura le malheur de les surprendre vous donnent des frissons de terreur.
Belle écriture, j'ai cherché en vain l'erreur qui met ce poème dans la catégorie néo, de plus calés que moi trouverons...
J'aime beaucoup cette poésie qui réveille les vieilles superstitions.
Bravo
poldutor en E.L

   papipoete   
27/11/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
néo-classique
Toi qui t'avances ici en pleine nuit, tu découvriras trois femmes affairées à une lessive...celle d'un drap de rude toile ; si tu marques le pas, crains qu'elles te demandent de l'essorer...il serait ton linceul !
NB une histoire de fées qui purent être gentilles, mais elles appartiennent aux " ombres qui étendent leur griffe "
tout conte débute par de la douceur, mais c'est pour mieux dévorer le lecteur...
cela fait peur à souhait, et rien ne manque au scénario, malgré sa minceur ; ouuuuuh !
la seconde strophe est ma préférée.
des dodécasyllabes néo-classiques, que je trouve dommage d'avoir surchargées de hiatus, et ces singulier/pluriel
papipoète

   Lebarde   
2/12/2025
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Une légende bretonne que je découvre ( il y en a tant) à travers la description réaliste d'une toile de Yan'Dargent que je ne connaissais pas (merci Wiki).

La scène est fantasmagorique et inquiétante sous une pale lueur de lune éclairant une lande bretonne peuplée de "spectres hurleurs ""où trois femmes attendent,/Le corps ployé sur l'eau, chantant sans qu'on l'entende/Une chanson d'amour, de mort et de malheur."

Brrr, j'en ai froid dans le dos, mais la Bretagne est bien connue pour ses brumes et ces scènes légendaires lugubres...pour autant j'hésiterai dorénavant à cheminer seul en ces lieux funestes.

Ce sonnet ténébreux est bien écrit et poétique, je me laisserai volontiers convaincre.

   Ornicar   
4/12/2025
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Atmosphère lugubre à souhait. Il ne fait pas bon promener ton enveloppe sur la lande, humble mortel ! Un conseil : reste donc chez toi et surtout, ferme bien la porte à double tour. Bienvenue au pays des superstitions et des croyances... Le lecteur qui aime se faire peur, lui, en a pour son argent en frissons. J'ai vraiment apprécié les images évocatrices de ce poème.
Un léger bémol toutefois dans la strophe 2 pour ce qui me semble être une petite maladresse d'expression facile à corriger : "chantant... une chanson". Merci du partage.

   Robot   
21/12/2025
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Une légende Bretonne contée avec talent.
L'histoire n'est peut-être pas originale puisque l'on retrouve dans d'autres contrées ces histoires de lavandières mortelles.
Une histoire retrouvée et lue avec plaisir.

   Provencao   
21/12/2025
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Bonjour Curwwod,

J'ai bien aimé ce principe de bouleversement et d’âme de cette nuit dont elle éveille une chanson. L'Écho est l’âme fragile d’un lieu allié et douloureux. Elle guide dans un même élan les eaux, la mort, les malheurs et les larmes qui tous prêtent leur voix à cette nuit lugubre.

   Yakamoz   
21/12/2025
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
J’ai bien aimé l’ambiance étrange de ce poème et ses images fortes qui stimulent l’imaginaire du lecteur. L’auteur installe une atmosphère angoissante sur cette lande lugubre baignée de brume, éclairée par une lune borgne. Le voyageur qui s’y perd et croise les lavandières va connaitre un funeste destin. La mort survient presque en douceur, juste en s’enveloppant dans un drap. J’ai trouvé que la dernière strophe traduisait bien le caractère inéluctable de la finitude de l’homme.

   GiL   
21/12/2025
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Bonjour Curwwod,

Sympa, la traduction en sonnet de cette légende bretonne. Elle ne m’a pas tant fait frissonner de peur à cause de son atmosphère... que de plaisir par sa mise en vers néoclassiques réussie. Je suis allé voir « Lavandière de nuit » dans Wikipédia qui donne « kannerezed » pour « lavandières » (...?). J'ai ressenti à la lecture deux petits bémols : les « ombres qui étendent /Leur griffe pour saisir » et « chantant... une chanson ». Sinon, j’aime bien l’interpellation du lecteur dans le dernier tercet et la chute, bien amenée.

Merci, Curwwod !

PS : Pour éclairer la lanterne de Poldutor (mieux vaut s’en munir pour éviter de se perdre la nuit dans la lande bretonne… ou dans la forme classique), les vers de ce sonnet pris individuellement sont parfaitement classiques (sauf le v6 qui présente un hiatus, « étang » ne se liant pas avec la diphtongue qui suit malgré le « g » final – cf. le Littré en ligne). Ce sont surtout les rimes qui sont la cause du classement en néo :
- « lande » et « étendent » sont l’une au singulier, l’autre au pluriel ;
- idem pour « attendent » et « entende » ;
- les rimes en « eur » sont au pluriel dans le premier quatrain et au singulier dans le deuxième ;
- dans les tercets « surprendra » rime avec « drap » ; or la versification classique exclut de faire rimer un mot à consonne finale (muette) avec un mot qui n’en n’a pas !
Toutes ces règles qui concernent l’œil et pas l’oreille semblent aujourd’hui bien désuètes. Donc : vive le néoclassique !

   Myndie   
22/12/2025
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très aboutie
et
aime beaucoup
Bonjour Curwwod,

Je me souviens d'avoir dévoré ado les « Contes et légendes de Bretagne ».
Très friande de ces atmosphères, je ne pouvais passer à côté de votre beau poème.
J'y retrouve les codes de ces récits fantastiques, avec un petit quelque chose en plus, qui rend la légende des lavandières encore plus sombre et le rituel macabre encore plus terrifiant.
Ainsi, peu m'importe qu'il soit écrit dans le plus pur style classique, en néo ou en poésie libre, c'est avant tout l'atmosphère qui retient et fascine ici.
Quel magnifique tableau que cette « nuit lugubre aux mouvantes pâleurs » !
Quelle beauté mélancolique et morbide dans ces trois vers :
« D'opaques bancs de brume y rampent sur la lande
Où passent par instants des ombres qui étendent
Leur griffe pour saisir et des spectres hurleurs » !

Le noir sied si bien à la poésie !
Je vois dans vos vers à la fois le lyrisme sombre et outré d'un poète romantique et la virtuosité d'un peintre expressionniste.
Et pour tout ça, merci Curwwod.

   Kirax   
22/12/2025
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très aboutie
et
aime beaucoup
Je ne connaissais pas la légende d'origine, mais qu'importe : la lecture de ce poème fut un véritable plaisir.
Une lecture frissonnante, imagée, avec une ambiance particulièrement réussie.

"Une chanson d'amour, de mort et de malheur." ? Et bien voilà qui donne le ton de ce poème. L'atmosphère, épaisse et pesante, est posée.

Le vers "Peu importe ton nom, si tu chemines seul," nous plonge dans la légende, en impliquant le lecteur dans une macabre prédiction. Très efficace. Et la musicalité fonctionne très bien avec l'ultime vers :

"Qu'il te faudra vêtir… puisque c'est ton linceul !", qui offre une chute puissante et efficace à ce poème.
D'ailleurs, je pense que si on devait lire ce poème à haute voix, la partie "puisque c'est ton linceul !" devrait être lue plus rapidement, car c'est la chute de l'histoire mais aussi pour incarner le ricanement d'une sorcière qui se délecte de cette amère ironie.

Bon ce poème est super bien rédigé, extrêmement solide (selon moi) et même l'expression "chantant [...] une chanson" ne m'a pas dérangé plus que cela, compte tenu de toute la qualité du reste.

Superbe moment de lecture frissonnant à souhait.


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