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Poésie contemporaine
Curwwod : Oscar Wilde
 Publié le 12/06/15  -  21 commentaires  -  1181 caractères  -  425 lectures    Autres textes du même auteur

Un homme, un artiste, tragique sous des dehors scandaleux et dont la société victorienne n'a jamais voulu reconnaître le génie sulfureux.


Oscar Wilde



Ah, traverser le siècle en dandy dépravé,
Exalter l'abjection de ma trouble nature,
Hanter des lieux de vice et battre le pavé,
Étreindre avec passion d'ignobles créatures.

N'être esclave de rien, éthique ni raison,
Et jeter aux orties leurs fallacieux préceptes :
Décente comédie de la vaine oraison,
Altruisme bêlant des religions ineptes.

Lacérer les édits de l'ordre convenu,
Épouser qui me plaît, de l'un ou l'autre sexe,
Catin syphilitique ou l'éphèbe ingénu
Entraîné dans un bouge infâme du Sussex.

Rechercher le plaisir en ses affres sublimes,
Et son règne promu, m'y livrer sans remords ;
Jusque dans les replis de l'amour et du crime,
Concevoir la Beauté puis la soumettre au mors.

Dissiper mon génie, aduler l'élégance
Parfaite du mensonge, afficher mon mépris
De la foule importune, abuser l'innocence,
La payer de joyaux et d'étoffes sans prix…

Brûler à mes rayons la canaille mondaine,
Imposer au troupeau ce qu'il ne peut souffrir :
La primauté du Beau, sa puissance inhumaine
Et ne vieillir jamais, mourir… juste mourir…


 
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   Anonyme   
12/6/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour Curwwod ! Une belle tirade sous forme de quatrains qui résument ce que fut cet écrivain maudit... Je ne suis pas expert en la matière mais je pense que votre poème aurait pu être écrit de sa main avant ou après le De Profundis qu'il adressa à son amant du fond de sa prison...
Bien aimé l'ensemble mené de main de maitre par une autre belle plume... la vôtre !

   Robot   
12/6/2015
 a aimé ce texte 
Passionnément
Pour qui connaît la tragédie et les persécutions dont fut victime ce grand écrivain, ce poème a beaucoup de sens et ici, l'idée de le faire s'exprimer n'est pas inconvenante car c'est exprimé avec beaucoup de talent. Et puis, je trouve que votre texte reflète une certaine actualité et vient nous rappeler que l'intolérance n'est pas morte.

   Francis   
12/6/2015
 a aimé ce texte 
Passionnément
Séduit par la qualité de votre écrit, j'ai passé plusieurs heures à la redécouverte de votre héros. J'ai lu à haute voix votre dernier quatrain que je trouve magnifique. Je vous dis simplement bravo !

   Anonyme   
12/6/2015
Salut Curwwod
Sans adhérer au mode de vie d'Oscar Wilde, j'apprécie sa définition de la littérature :

« L'artiste est le créateur de belles choses. […] il n'y a pas de livre moral ou immoral. Les livres sont bien ou mal écrits. Voilà tout. […] »

Il semble que vous l'ayez entendu.
Vos sulfureux alexandrins sont bien et même très bien écrits. Comme d'hab'

Bravo et Merci Curwwod, vous lire est toujours un plaisir

   Gemini   
12/6/2015
On pense à Turing qui subit le même ostracisme.
Je ne sais pas si cette suite d'infinitifs jussifs servent la cause. Je pense que jfmoods le dira mieux que moi. Je trouve qu'ils expriment une contestation tardive, une sorte d'affirmation à la conduite de Wilde, comme une recette de vie, maintenant que les moeurs actuelles acceptent les écarts.
Il manque peut-être une de ces citations dont il avait le secret, preuve de ce génie dont je doute (vers 17), si peu vaniteux qu’il était, qu'il se le soit décerné lui-même.
Mais les vers sont forts et la diatribe est saine.

   Agueev   
12/6/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Un très bel hommage à ce cher Oscar Wilde. Des formules que j'apprécie comme "Décente comédie de la vaine oraison" et dernier quatrain en particulier. Une réussite !

   Pimpette   
12/6/2015
 a aimé ce texte 
Passionnément
Cur'

""Brûler à mes rayons la canaille mondaine,
Imposer au troupeau ce qu'il ne peut souffrir :
La primauté du Beau, sa puissance inhumaine
Et ne vieillir jamais, mourir… juste mourir…"

Impeccable!
En même temps art de vivre et art poétique
Coup de cymbale superbe en final de ce texte très réussi
Un de tes meilleurs je pense par sa prosodie et par la profondeur du sujet

Je vais relire l'Oscar que je connais bien mal!

   Anonyme   
12/6/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Et bien, à vrai dire, je ne me suis jamais penché sur la vie d'Oscar Wilde, et je ne savais pas qu'il vivait autant dans l'excès. En tout cas c'est écrit à la perfection, alors bravo !

   Pussicat   
12/6/2015
Je ne connais pas l'oeuvre d'Oscar Wilde assez bien, ni sa biographie pour commenter ce poème... ce que j'ai en mémoire sur cet auteur sont des souvenirs d'étude, et ils sont bien loin... je me souviens d'un écrivain de génie pourchassé pour un, des penchant(s) qui ne ferait(ent) aujourd'hui même pas un article dans un journal... notable de province ou ancien directeur du FMI, à tout le moins.
Une belle écriture... vous semblez charger la barque tout de même dans un seul but : révéler le noir sans révéler le beau, mais encore une fois, je suis trop ignorante sur le sujet.
Une expression m'a gênée : "trouble nature," qu'entendez-vous par là ?
à bientôt de vous lire,
EDITION : je reviens sur le noir/le beau : j'ai relu votre poème et j'avoue que le dernier quatrain est de toute beauté... en contradiction avec moije.

   Automnale   
13/6/2015
 a aimé ce texte 
Bien ↓
J'avais lu l'année dernière une biographie d'Oscar Wilde... Et, je l'avoue, je n'avais pas trouvé le personnage sympathique. Oh pas à cause de ses mœurs dissolues, certainement pas. Imbu de sa personne, il n'a pas su s'arrêter à temps, voir le danger qui se profilait. Certes, il a été trahi, y compris - et surtout - par celui qu'il adulait. Et la fin de sa vie, dans la misère, l'indifférence générale, la souffrance, a été épouvantable.

Lorsque je retrouve sous la plume de Curwwod - ce dernier étant un de mes poètes préférés - l'évocation du célèbre auteur du Portrait de Dorian Gray, voilà que je suis encore déçue...

Pourtant, Curwwod connaît son sujet : Ce dandy dépravé battant le pavé - L'esclave de rien attiré par les éphèbes ingénus et les bouges infâmes - Son mépris de la foule importune - Son adulation de l'élégance et de la beauté - Sa façon d'imposer au troupeau ce que celui-ci ne peut souffrir... Bravo pour tout cela, Curwwod !

Mais est-ce dû à l'accumulation de verbes à l'infinitif ? Est-ce dû à l'énumération des traits caractérisant Oscar Wilde ? Ce texte, sous forme de tirade, manque de musicalité et ne transmet aucune émotion. En outre - mais je peux me tromper -, je ne suis pas certaine que le malheureux dandy, compte tenu de ses atroces souffrances finales, physiques et morales, dirait encore aujourd'hui : "mourir... juste mourir".

Pardonnez-moi, cher Curwwod. J'ai beaucoup hésité à vous donner ma façon de penser... Mais c'est un peu de votre faute (celle d'Oscar également, j'en conviens !) car j'avais tellement apprécié vos poésies Resquiescat, Le poudrier et Au jardin, que je suis un peu perdue...

   leni   
13/6/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour Curwwod
Il était maudit...... victime de l'intolérance
Il s'exprime par votre plume c'est un trouvaille L'écriture est raffinée

Brûler à mes rayons la canaille mondaine,
Imposer au troupeau ce qu'il ne peut souffrir :
La primauté du Beau, sa puissance inhumaine
Et ne vieillir jamais, mourir… juste mourir…

Ces derniers vers sont superbes

Merci pour cet excellent moment

Salut amical Leni Gaston

   Anonyme   
13/6/2015
Bonjour Curwwod
Je suis désolé d'arriver "après le train ".
De toutes façons je n'aurais pas pu exprimer un commentaire judicieux car je ne connais pour ainsi dire pas la vie et l'oeuvre de Oscar Wilde.
Ce que je peux dire de votre poème c'est que l'écriture engendre une force dans les mots et les images.
Cordialement

   Arielle   
13/6/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Je connais trop peu la vie et l'oeuvre d'Oscar Wild pour être capable d'apprécier vraiment ces paroles que tu lui prêtes Curwwod mais je te fais confiance, et je me contenterai de juger de la force et de la perfection de tes vers qui révèlent une fois de plus ton talent.

le dernier vers n'est pas sans me rappeler un autre poète qui disait, lui aussi :
"Mourir cela n'est rien
Mourir la belle affaire
Mais vieillir... ô vieillir"
Comme Wild, Brel est mort avant d'atteindre 50 ans. Ils auront eu la chance d'échapper à ce qu'ils semblaient craindre par dessus tout.

   Michel64   
15/6/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour Curwwod,

Encore une fois des vers magnifiques que je prend plaisir à lire et relire.
Pour pinailler un peu, j'aurais peut-être évité le " l' " de "l'éphèbe".
De même dans le vers "Rechercher le plaisir en ses affres sublimes,", je ne vois pas bien à quoi se rapporte le possessif. Au plaisir ? mais alors la tournure me paraît bizarre. Pourquoi pas "ces" au lieu de "ses" ?
Mais qu'importe j'ai adoré cette micro biographie même si Requiescat reste encore à mes yeux votre meilleur poème.

Au plaisir de vous lire encore.
Michel

   Anonyme   
16/6/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonsoir !

A vrai dire je ne connaissais d'Oscar que quelques citations savoureuses, et son génie ! A travers votre plume j'ai découvert l'homme , ce destin tragique qui n'a pas été sans me rappeler celui d'un autre génie ( peintre ) Le Caravage !

je vous ai lu avec un grand plaisir ;vous captivez , vous dessinez un portrait , une âme tourmentée ...( c'est ça le talent ! :) )Bravo et merci

   Curwwod   
19/6/2015

   Lariviere   
22/6/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Bonjour,

Parce que du "Portrait de Dorian Gray" à "l'âme de l'homme sous le socialisme" (qui pourrait très bien prolonger le discours de la servitude volontaire de La Boétie et qui fut à l'origine d'un beau débat sur oniris...), parce que je suis un fan d'Oscar Wilde donc, j'ai aimé ce poème.

Sur la forme, rien à redire. J'ai lu sur le site des poèmes du même auteur, encore plus brillant et percutant, peut être tout simplement parce que les thématiques s'y prêtait, en tous cas plus que celle restreinte du texte hommage, mais malgré ça, c'est quand même franchement d'un très bon niveau. L'évocation et le rythme sont présent. L'écriture est haute et maîtrisée.

J'aime particulièrement les deux dernières strophes :

"Dissiper mon génie, aduler l'élégance
Parfaite du mensonge, afficher mon mépris
De la foule importune, abuser l'innocence,
La payer de joyaux et d'étoffes sans prix…

Brûler à mes rayons la canaille mondaine,
Imposer au troupeau ce qu'il ne peut souffrir :
La primauté du Beau, sa puissance inhumaine
Et ne vieillir jamais, mourir… juste mourir…"

... Parce que sur la forme et sur le rythme, les rejets et enjambements, c'est mon pêcher mignon (encore que la césure est trop égale ; une coupure plus "déséquilibré" aurait été plus agréable au rythme et à la musicalité, mais votre choix a été celui d'un sage enjambement, là où j'aurais aimé voir un rejet, voire un contre-rejet, bon, c'est du pinaillage, mais c'est le but des débats sur la prosodie ;)...) et ensuite parce que sur le fond, ces deux quatrains me semblent bien résumer la vie et l'état d'esprit "artistique" de ce génie de la littérature injustement trop méconnu (à la différence de son pendant américain E. Poe, mais un peu comme son double français Villiers de L'Isle Adam ou encore A. De Richaud )...

Peut être une petite critique : ne pas avoir réussi à montrer malgré le cynisme et le dandysme provocateur, ainsi que son aversion de tout "troupeau", l'amour profond en l'humanité de ce personnage "hors du commun", mais aussi son coté "moderne" et visionnaire", sur la société, son évolution, ses critiques de la bourgeoisie et de l'époque victorienne (comme dit en incipit), ses critiques d'un monde happé par l'idée panique du progrès, avec des "craintes" malheureusement prophétiques sur plusieurs domaines essentiels, existentiels. Moderne aussi sur le "style" : pas dans le symbolisme et son ampoulage littéraire, mais sur l'aspect "fantastique" du récit qui depuis à largement colonisé le monde des lettres, tout en créant de multiples courants. Ici, le format court et restreint de la forme, ne permet pas, comme souvent dans ce genre de construction de quelques strophes, de déployer toute l'ambivalence et la complexité du sujet.

Mais encore bravo à l'auteur pour son écriture et merci à lui d'avoir mis en lumière et d'une aussi belle manière ce grand écrivain insuffisamment lu et reconnu...

   Myndie   
24/6/2015
 a aimé ce texte 
Passionnément
Bonjour Curwwod,

Je vous livre ma réaction « à chaud », sans avoir pris le temps de lire vos explications et remerciements, ni même les commentaires que je devine élogieux.
Quel plaisir de se laisser embarquer avec Oscar Wilde, quel plaisir que ce texte porté de bout en bout par le style et la maîtrise qui caractérisent votre écriture ! La forme est parfaite, l’alexandrin est le vers idoine, collant parfaitement à l’époque et au personnage. Belle trouvaille, la construction à la 1ère personne qui n’évoque pas le poète mais nous le rend bien réel, avec ses qualités et ses faiblesses morales, sa liberté, son cynisme et son refus du puritanisme mesquin.
Ce sont de magnifiques vers pour un magnifique portrait. J’ai juste été un peu gênée par la présence du l apostrophe au 11ème vers, manifestement pour éviter l’hiatus. Simple écart véniel dans le bel agencement des vers.

Sur le fond, votre poème m’inspire car il y a tant à dire sur Oscar Wilde, artiste intelligent et inspiré, esthète lettré, être paradoxal à l’âme droite et généreuse et au goût pour le soufre, qui fut porté aux sommets par le succès avant d’être noyé dans des flots de mépris et de détestation.
Rimbaud le fou est inséparable de Rimbaud le voyant a t-on écrit ; Wilde le scandaleux n’est-il pas lui aussi inséparable de Wilde le voyant ? Il a doublement trouvé son public, autant par son œuvre, aboutie, brillante, subtile, que par sa personnalité et ses mœurs dissolues qui ne choqueraient plus grand monde aujourd’hui mais qui heurtèrent les valeurs victoriennes. Oscar Wilde, condamné par ses passions, poussé à la mort par la société.
Vous l’avez compris, même d’éventuels désaccords de pensée ne sauraient entamer l’admiration que j’ai pour lui. C’est pourquoi je vous suis infiniment reconnaissante Curwwod de m’avoir offert une si belle lecture

myndie

   lala   
24/6/2015
 a aimé ce texte 
Passionnément
Bonjour,
Malgré une lecture et un commentaire un peu tardifs de ma part, je tiens à vous témoigner tout le plaisir que m'a procuré votre poème.
J'ai simplement tiqué sur l'éphèbe (l') mais c'est secondaire.
La rébellion, l'insolence, la liberté, l'excès sont restitués avec beaucoup de maîtrise. Merci.

   BrunoGaia   
16/7/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Très beau poème qui m'a donné envie de relire Wilde (que j'ai lu en "presqu'entier il y a des années de cela)

   MissNeko   
21/7/2016
 a aimé ce texte 
Passionnément ↑
Votre poème est un délice à lire. J ai finalement des difficultés à commenter vos textes tant ils résonnent en moi par la finesse de leurs vers, la justesse des mots.
Que dire à part : Merci.


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