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Poésie contemporaine
Cyrill : Avis de recherche
 Publié le 09/12/25  -  7 commentaires  -  1002 caractères  -  70 lectures    Autres textes du même auteur

« Longtemps, longtemps, longtemps
Après que les poètes ont disparu »
Charles Trenet


Avis de recherche



Qu’en est-il des poètes hâbleurs,
ont-ils fui, sont-ils las de leurs chaînes,
errent-ils aux frontières des haines
sans bâton ni béquille, en diseurs
de néant ? Ont-ils quelques humeurs
à confier en des lais et dondaines ?

Las des rus de leurs molles ardeurs,
désertant les vallées de rengaines
pour rôder de décombre en moraines ;
las du faste et blasés, vains seigneurs
excédés de leurs douces odeurs,
ils exhibent des hardes vilaines.

Ils poignent la vertu des douleurs,
débitant la rimaille en neuvaines.
Les brouillards sont autant de migraines
à leur front constellé de moiteurs.
Pérorant en iniques gabeurs,
ils se drapent de chastes aubaines.

Affublés d’émérites tumeurs,
roitelets dans leurs vagues domaines,
sauront-ils, sans violons ni fredaines,
conspuer les insignes honneurs,
fracasser le sceptre et ses lueurs,
saccager les lauriers et la traîne ?


 
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   ANIMAL   
15/11/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime bien
J'ai bien aimé ce poème, comme un cri contre ce que sont devenus les "poètes", se vendant au nom du politiquement correct, des honneurs ou de l'argent. Du moins est-ce ainsi que j'ai compris ce texte.

Toute vérité n'est plus bonne à dire à une époque où une censure qui refuse de s'avouer règne en tous les domaines. Y aura-t-il d'audacieux, de courageux, d'inspirés rimeurs pour relever le défi :

"conspuer les insignes honneurs,
fracasser le sceptre et ses lueurs,
saccager les lauriers et la traîne ?"

Ca reste à voir.
Merci pour ce moment de saine révolte.

   Lebarde   
16/11/2025
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Un poème sur deux rimes au pluriel dont les sonorités se prêtent bien je trouve au sujet tout en langueur, et regrets mélancoliques.
Le ton pesant impose le questionnement: où sont-ils? Que sont-ils devenus?

Une poésie dense, prégnante, une atmosphère puissante qui s’imposent à l’âme et au coeur.
J’aime bien ce poème dans son ensemble.

En EL

   Donaldo75   
23/11/2025
trouve l'écriture
aboutie
et
aime un peu
La poésie est dense, le champ lexical riche. Sur la forme, c'est donc abouti. De là à dire que j'ai aimé il y a un parsec vu que j'ai trouvé l'ensemble fouillis même si fouillé. Cela me fait penser à un tableau de Jackson Pollock ou de Sam Francis mais avec trop de coups de balais au détriment de la vision globale, de ce qui pourrait sous-tendre mon impression de lecture.

Peut-être que mon commentaire est abscons mais vu que le poème ne l'est pas moins à mon goût cela fait un partout balle au centre.

Une autre fois.

   Ornicar   
24/11/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime bien
Que peut bien cacher un titre comme une émission de Jacques Pradel ?
Il y a du rythme et un ton dans cette adresse aux "poètes" que le narrateur ne semble pas porter dans son coeur. Il le fait savoir haut et fort. C'est vrai, ça ! Où sont-ils les poètes, les vrais, les irrévencieux, les révoltés ? Pas ceux qui se vautrent dans les honneurs ("sauront-ils, sans violons ni fredaines / conspuer les insignes honneurs, / fracasser le sceptre et ses lueurs, / saccager les lauriers et la traîne ?"), ni ceux qui ont dénaturé un art en système et l'inspiration en savoir-faire ("débitant la rimaille en neuvaines"). Derrière le propos, je sens une ironie, non pas mordante, mais grinçante, plutôt du genre "poil à gratter".

Au plan formel, le narrateur, "poète" au moins pour la circonstance, présente son texte en catégorie "poésie contemporaine" mais ne fait pas moins le choix de se soumettre aux règles les plus exigeantes, celle de la prosodie classique à l'exception... du tout dernier vers : singulier rimant avec pluriel, excluant bien entendu ce texte de la catégorie. Comme un ultime pied de nez aux usages en vigueur, à la bienséance, alors qu'il était si facile d'éviter l'écueil. Difficile, alors, de ne pas penser que "l'erreur" est volontaire, car pour le reste, ça ressemble plutôt à un "sans faute" : vers de neuf pieds parfaitement réguliers et calibrés, et comme si cela ne suffisait pas et pour corser davantage la difficulté, deux rimes seulement, toutes, à l'exception de la dernière, au pluriel . Avis donc aux amateurs et aux "censeurs" qui voudraient s'y frotter ! Je sens que l'auteur est du genre farceur, mais farceur qui maîtrise parfaitement son sujet. C'est finalement un peu un exercice de style que ces vers, mais réussi. J'ai bien aimé le paradoxe, et cette mise en abyme.

   Robot   
9/12/2025
trouve l'écriture
aboutie
et
aime un peu
Ou sont-ils ces poètes. C'est la question posée dés l'abord dans un texte rigoureux appuyé sur ses deux rimes.
Pour tenter une réponse, peut-être se cachent-ils derrière des textes savants masqués trop souvent sous l'incompréhensible d'un langage qui se croit réservé à une élite.
Peut-être ses poètes sont-ils encore parmi nous mais ce sont éloignés du commun des mortels dans l'abscons du propos.

   papipoete   
9/12/2025
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
bonjour Cyrill
" eh les poètes, faudrait voir à se bouger ! ne pas laisser passer des injustices, des horreurs, le massacre de notre terre sans que vous ne vîntes y mettre votre grain de sel ! "
" prenez la plume, et laissez de côté les petits oiseaux sur leur branche ; ces fleurettes des champs mignonnettes ; des Dames endimanchées canotant sur la Seine...
NB voilà ce que m'inspirent vos lignes, dont le vocabulaire bien que " savant ", fait tilt dans ma mémoire sans dictionnaire. Je déclare pourtant que sortant de ces sujets souvent enfantins, il me faut chauffer des neurones pour y voir aussi clair que possible.
Le temps des pamphlétaires n'est plus, et l'on pérore écharpe rouge au cou, en lais et dondaines.
Si Coluche fut un poète, je le vis bien " conspuer les insignes honneurs "
Que l'auteur ne m'en veuille pas, si je me suis égaré ?
la dernière strophe est ma préférée.
des vers en ennéasyllabes, voici qui n'est pas courant ? ils me semblent sur leurs deux rimes ( aine et heur ) parfaitement néo-classiques !

   Pouet   
9/12/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Slt,

la poésie est un leurre.

L'écriture, un gouffre.
Le malheur n'existe pas, car il faut du temps pour y penser, le bonheur se pense. Le Temps c'est la " matière ". Le malheur se vit. Cette dichotomie c'est la vacuité. C'est l'existence, l'image que l'on s'en fait. La possibilité d'une bile, la conscience d'une flaque, l'acidité du beau.

Nos organes entre deux.
La vacuité définit le réel. Le réel s'abandonne aux passions. Les passions ne sont qu'adjuvants.
Ajouter du vide au vide.

Seule la réalité de nos crânes, la persuasion de nos esquilles, l'esquisse de nos fêlures et puis ce blanc friable où déposer l'instant.
Le grain de papier. Transformé en pixel, en froideur de confort, en persuasion commune Tout est beau tout est feu. Demeure ces reliques de cendre. Le stylo petce la feuille, le clavier bloqué le doigt.
Dont nous nous barbouillons.
Le dire est un combat, l'expression une défaite.
Découper le brouillard à l'encre de nos peines. Se faire mot.
Ce qui nous aide nous détruit, dans notre constitution même, c'est l'oxygène qui nous oxyde. Par définition, nous nexistons pas.
Respirer tue.
L'amour est un sursis. Une vitre sans frein.
C'est le quotidien qui nous habille de ses hardes d'ennui. Bête sauvage que le Temps, piètres dompteurs nous sommes.
L'ego se meurt, se comparer c'est s'admirer. Se voir, vouer un culte à la cécité.
Se croire vivant, choyer l'unicité improbable, la capacité à construire. La démolition en bandoulière.
Rouge est le sentiment du cœur, les caillots définissent le chemin.
Écrire ne sert à rien.
Ne pas écrire non plus.

Ainsi se retrouver pour ne pas se reconnaître.


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