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Poésie libre
Marceau : Vide-greniers
 Publié le 08/12/25  -  13 commentaires  -  1796 caractères  -  115 lectures    Autres textes du même auteur

Article dans Le Monde : urne funéraire d’occasion + propos entendus sur les vide-greniers du dimanche où tout se vend pour quelques sous = poésie de rue.


Vide-greniers



Vends urne funéraire, pour homme très peu servi,
première main.
Le mort, ces derniers temps, le pauvre avait grossi,
des larmes de passants, convaincus par le deuil,
c’est dommage, mais je brade.

Petite rayure à droite mais la gauche est parfaite,
l’affaire est à saisir, elle est presque donnée.
Vos cendres garanties dans cette boîte coquette
feront bien des jaloux, parmi vos cendriers.

Au coin des bonnes affaires, j’ai aussi à céder,
à des prix très défiants des objets stravagants,
comme cette chaussure qui fait au moins du quarante-trois,
tiens, saye-la.

Je fais pas l’inventaire vous avez qu’à venir,
à l’angle de ma rue, tu trouves une voiture bleue,
avec dedans derrière un chien qui bouge la tête
hé bien voilà, je vends le chien, il me fatigue.

Des cartes bleues-électrique, vraiment très élégantes,
avec le code inscrit en lettres bien opprimées,
des souvenirs en vrac, des poésies par cœur,
de l’eau fraîche et liquide, un couteau pour chou-fleur.

Dans ma rue à brocante, marché de la misère,
on vend pour quelques riens des fringues au parterre,
des clous à redresser, les jouets du petit,
un vélo sans sonnette, un très vieux robinet,
une roue de toiture, et un château de sable,
des fins de mois chroniques et un bouquet de pleurs,

tout ça à peine moisi dans des sacs en plastique
‘prochez je fais des prix, c’est presque du gratuit,
voilà, c’est du gratuit, partout la vie augmente.
Y a que moi je fais du plaisir à toute la rue,
pour acheter du manger.


___________________________________________
Ce texte a été publié avec des mots protégés par PTS.


 
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Toute copie de ce texte est strictement interdite sans autorisation de l'auteur.
   Lebarde   
10/11/2025
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Des propos de la rue pour attirer l'attention et le regard du chaland, sur des choses diverses et variées, ici souvent improbables, qui peuvent pourtant encore servir...que l'on brade ou que l'on donne dans les brocantes et vide-greniers, utilisant des mots parfois écornés ou raccourcis pour rentrer dans des vers à la métrique désordonnée qui, je vous le concède volontiers, s'adaptent sans chausse-pied au sujet traité.

Le langage parlé de l'écriture décontractée, la syntaxe simplifiée, conviennent parfaitement à l'ambiance populaire et bon enfant de ces lieux bouillonnants de rencontres et d'échanges où tout s'achète et tout se vend; "c'est presque du gratuit", dans "un marché de la misère " où chacun trouve son compte.

J'aime bien les images, l'humeur, l'humour, le réalisme, la verve qui transpirent des scènes décrites dans lesquelles la poésie est loin d'être oubliée ou absente.

Oui j'aime bien ce poème original loin des moules habituels ici qui ne manque ni d' humanité ni de vérité.

Merci de l'avoir écrit et fait partager.

En EL

   ANIMAL   
13/11/2025
trouve l'écriture
convenable
et
n'aime pas
J'ai beau chercher, je ne trouve pas de poésie dans ce texte.
Je vois un bric-à-brac découpé en strophes dont une ou deux ont un certain charme, comme :

"Dans ma rue à brocante, marché de la misère,
on vend pour quelques riens des fringues au parterre,
des clous à redresser, les jouets du petit,
un vélo sans sonnette, un très vieux robinet,
une roue de toiture, et un château de sable,
des fins de mois chroniques et un bouquet de pleurs,"

Mais il est clair que ce n'est pas ma conception d'un poème.
Par contre, une chanson pourquoi pas ?

L'auteur ne manque pas de verve, donc à une autre fois peut-être.

   papipoete   
17/11/2025
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
libre
un véritable bric à brac, dont le patron cherche à écouler bien des vieilleries, ayant très peu servi, comme cette urne funéraire avec une petite rayure, là sur le côté mais le reste en excellent état !
et tout le fond de commerce a cette couleur, à travers la tchatche du marchand...
n'est qu'un article qu'il ne solde pas, la poésie de son refrain ; je la trouve douce et fort à la hauteur
NB dans ce fourre-tout, l'avant-dernière strophe me voit preneur
- combien le tout ? d'accord, j'achète !
papipoète

   Cyrill   
23/11/2025
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
J’ai trouvé mon bonheur dans ce vide-grenier, et pour pas cher. Des perles/maladresses lexicales qui n’ont pas de prix, un peu comme on en voit dans les petites annonces : les « objets stravagants », les « lettres bien opprimées ».
Le « couteau pour chou-fleur » : celui-ci je le verrais aussi bien dans La Complainte du Progrès de Vian.
Mais j’y trouve aussi de la tendresse, beaucoup, du pince-sans-rire et enfin de quoi sourire parfois jaune.
Une écriture inventive, avec des ruptures de sens dans l’inventaire. C’est toute une vie à la rue, si je puis dire. Une existence de bric et de broc, de « fins de mois chroniques ».
Et même si elle semble perdre de sa valeur marchande au fil du temps, la valeur sentimentale elle, est intacte.

   Donaldo75   
23/11/2025
trouve l'écriture
convenable
et
aime un peu
L'idée est sympathique et l'exergue m'a donné envie de lire ce poème. Je ne suis pas déçu car je n'attendais rien de spécial mais je trouve que l'ensemble peine dans la longueur. Il y avait de la place peut-être pour une chanson dans le genre Bobby Lapointe, me dis-je à la dérobée, juste une idée en passant. Quand je le relis, je me dis que la moitié moins long et le rythme prend de la mesure, donne de la force au tout, la lecture prend ainsi de l'impact.

Là, c'est un peu forcer la note.

En espérant que ce commentaire soit utile.

   Ornicar   
23/11/2025
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
J'aime bien ce poème-inventaire en forme de petite annonce. Je lui trouve un côté tendrement provocateur avec une vraie chute qui dit, mine de rien, la dureté des temps d'aujourd'hui sans s'apesantir, comme ça, en passant simplement : "Y a que moi je fais du plaisir à toute la rue, / pour acheter du manger".

   Provencao   
8/12/2025
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
Bonjour Marceau,

"Petite rayure à droite mais la gauche est parfaite,
l’affaire est à saisir, elle est presque donnée.
Vos cendres garanties dans cette boîte coquette
feront bien des jaloux, parmi vos cendriers."

Peut-être que la meilleure façon, comme vous nous la proposait en nous offrant ce Vide-greniers est de la distinguer et de voir la réaction qu’elle émet. Elle froisse, elle effare, elle irrite... Et dès lors qu’elle entraîne des mots entaillés et même une forme provocatrice, on dit qu'on ne reçoit pas de poésie...

J'ai beaucoup aimé cette limite qui pose question...la vérité, c'est que la réalité dans votre poésie est toute autre: "Y a que moi je fais du plaisir à toute la rue,
pour acheter du manger."

Au plaisir de vous lire,
Cordialement

   Boutet   
8/12/2025
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Beaucoup d'humour ou finalement de tristesse dans ce vide grenier où l'auteur brade ses objets hétéroclites. J'aime moins la fin qui fait un peu inventaire et manque de poésie.
Mais l'ensemble est amusant à lire.

   Robot   
8/12/2025
trouve l'écriture
convenable
et
aime un peu
Dans ma rue à brocante, marché de la misère,
on vend pour quelques riens des fringues au parterre,
des clous à redresser, les jouets du petit,
un vélo sans sonnette, un très vieux robinet,
une roue de toiture, et un château de sable,
des fins de mois chroniques et un bouquet de pleurs,

C'est le passage poétique à retenir de ce texte. Pour le reste je suis moins convaincu par les tentatives de faire "parler populaire" ou par l'humour.

   RaMor   
8/12/2025
trouve l'écriture
très perfectible
et
n'aime pas
Bonjour,

Je trouve ce texte assez faible : une liste d’objets, quelques facilités de langage… mais très peu de véritable poésie. On reste au niveau du catalogue, sans vision ni émotion durable. Ce n’est bien sûr que mon ressenti, mais je peine à y voir autre chose qu’un inventaire en vers.

Cdt

   AntoninMartaud   
8/12/2025
trouve l'écriture
convenable
et
aime beaucoup
Il y a sans doute encore quelques maladresses dans ce texte (et encore ?), mais je l'ai adoré.

Il parle humainement de choses humaines, ce qui est toujours précieux. Il est certes, ironique et un brin désenchanté, mais cela ne retire rien à sa tendresse, au contraire, cela la sublime. Le thème est super original et le regard dessus très bon.
En somme, ce texte a retenu mon attention.

Avant de me lancer dans autre chose, je dois avouer être tombé immédiatement sous le charme des "objets stravagants" et des néologismes qui se construisent par euh... le mot m'échappe, mais l'inverse de l'apocope. Le fait de faire tomber la première ou les premières syllabes du mot. C'est très oral, très efficace, original. Ca situe socialement le texte, sans être caricatural. Cela me plaît.
L'humour noir est intelligent, j'aime beaucoup les deux premiers vers.
"Vends urne funéraire, pour homme très peu servi,
première main.'

C'est dans un registre tout à fait particulier, très "Vian" et à la fois très "slam" et j'aime le décalage entre le discours marchand immédiat, celui de la nécéssité et de la misère, et la charge émotionnelle évidente des objets vendus.
Cela m'a fait immédiatement penser au roman en six mots d'Hemingway, si vous le connaissez "For sale: baby shoes, never worn."

Le côté "catalogue" du texte est adapté au fond : oui, on passe d'un objet à un autre, d'une histoire à une autre, mais ces énumérations et juxtapositions sont exactement ce qu'on voit dans les vide-greniers, lorsque l'on déambule de stand en stand.

J'ai cependant mis que l'écriture n'était que "convenable", ce qui est sans doute sévère, mais parce que je pense qu'il y aurait possibilité, avec cette base, de faire encore mieux en la retravaillant. Je ne veux pas être prescriptif et je ne sais guère quelle direction prendre, mais... plus de rimes internes, de jeux d'assonances et d'allitérations, pour renforcer l'aspect "slammé" et spoken poetry, en somme lui donner plus de musicalité ? Quelques images légèrement moins littérales, telles qu'esquissées avec le château de sable et le bouquet de pleurs ?
Je ne sais pas. Je ne sais pas non plus si ces remarques et pistes d'amélioration sont pertinentes pour un texte que j'ai déjà beaucoup aimé et qui fonctionne déjà.

----

Quant à l'aspect poétique ou non... Il faudrait déjà définir la poésie, et chacun en aura sa propre lecture... La mienne est celle-ci : "l'usage d'une voix intime pour dire un ineffable". Et cela peut se traduire de bien des manières : par le rythme, par le respect de formes strictes, par la mise en musique, par la brisure syntaxique, par l'oxymore... Qu'importe.

Ici, je sens de la poésie, car ce qui y est dit n'aurait pu être dit de la même manière sous une autre forme.

   EtienneNorvins   
8/12/2025
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
Bien sûr, ce n'est pas la poésie d'un Poëte qui descend dans la rue, mais un texte qui en vient, qui en jaillit : vous l'avez précisé dès l'incipit… Poésie de glaneur au petit bonheur, jaillie des hasards du quotidien, bric à brac de la débrouille, de la misère parfois. Elle recueille une parole populaire qui ne cherche pas à se grandir.

C'est écrit avec ce qu’on a sous la main, ça bricole les restes d’une vie de quartier, faisant affleurer des détails incongrus qui deviennent soudain bouleversants : "des souvenirs en vrac, des poésies par cœur, / de l’eau fraîche et liquide, un couteau pour chou-fleur" ; "des fins de mois chroniques et un bouquet de pleurs"...

Poésie « jaune » comme les Amours de Corbière, elle ravaude la vie sans chercher la métaphore et transforme pourtant l’ordinaire en matière poétique, dans une langue vivante qui révèle, sous la surface du quotidien le plus rugueux, parfois douloureux, une forme d’humanité et de beauté qui ne demandait qu’à apparaître.

Et la forme en liste lui convient parfaitement, comme ces fragments de listes de courses qu'on trouve parfois par terre, avec ses détails triviaux, indiscrets et touchants, mais qui portent au revers cette nuance touchante et mélancolique du « Forget Me Not »…

   Bodelere   
8/12/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
́C'est un poème qui utilise l'absurdité et l'humour noir pour dénoncer la précarité et la surconsommation. Il est brillant dans sa capacité à mêler le tragique (la mort, la faim, la misère) et le comique (la publicité, les objets dérisoires).
Une utilisation du langage de la rue avec intelligence
Bravo


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