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Poésie contemporaine
Cyrill : Chat
 Publié le 20/09/22  -  15 commentaires  -  1201 caractères  -  186 lectures    Autres textes du même auteur


Chat



En amont de l’hiver et son premier frimas
il prenait ses quartiers de maître du logis
sur le chêne piqué d’un meuble défraîchi
qui trônait au salon. Il y faisait son gras

et lissait son doux poil en écoutant le monde ;
humait quelque senteur, dressant souvent l’oreille
à l’appel de son nom. Alors – pure merveille –
il clignait tendrement de ses deux billes rondes.

Si parfois lui venait une dent vagabonde
longtemps s’employait-il à mouvoir sa personne.
Une patte. Puis l’autre. Un regard qui s’étonne.
Juste sérénité, sourire de Joconde

esquissés sur sa face. Et d’un saut délicat,
d’une humeur de pacha, il désertait son dôme
pour veiller sur la chose humaine du royaume
qu’il entendait régir, attacher à son pas.

Ne me restent de lui que le cher souvenir
d’un aimable ronron qui hante mes genoux
et ce pâle croquis dont je ne vins à bout
croyant le retrouver toujours en son empire.

Mais il s’en est allé au paradis des chats
abandonnant son corps au secret d’un abri.
Du buffet languissant émane son esprit,
vague chuchotement de gracieux entrechats.


 
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   Anonyme   
6/9/2022
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Un portrait délicat, me dis-je, et qui « sonne » vrai même si je n'ai pas connu le félin en question ; il a l'air fort typique.
J'apprécie que vous ayez renoncé à la majuscule systématique en début de vers : l'ensemble, de ce fait, gagne selon moi en intimité, évite la raideur que pourraient apporter les quatrains d'alexandrins. De même pour les rimes quelque peu débraillées et le fait, par endroits, de prolonger le propos d'un quatrain à l'autre (j'ignore comment s'appelle cette figure de style en versification).

Un regret sur la rime chats/entrechats (je crois que les deux mots sont de même famille), d'autant que le reste de votre poème n'est pas marqué par l'esclavage à la rime ! En résumé, des vers que j'ai trouvés agréables, détendus et sincères dans l'affection qu'ils expriment.

   BeL13ver   
12/9/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Ce texte m'a séduit par ses images bien senties et son style comme enfantin. Etonnante créature que le chat, animal fugace et farouche, qualités que le texte traduit par son rythme dérangeant et séduisant à la fois.

Un très bon vers : "Une patte. Puis l'autre. Un regard qui s'étonne." Celui-là m'a vraiment séduit par son côté intemporel, presque classique, qui détonne dans un texte revendiqué et assumé comme contemporain. Probablement mon cœur d'Ancien qui parle ici.

Tout n'est pas réussi à la perfection dans ce poème, mais j'aime l'ambiance qui s'en dégage ; le style est bon ; l'ensemble est harmonieux.

Merci pour cette participation !

   Lebarde   
13/9/2022
 a aimé ce texte 
Bien
Plusieurs choses quoique parfaitement autorisées en contemporain me chagrinent dans ce poème:
- la ponctuation et les rejets/enjambements (nombreux) qui hachent la lecture et cassent le rythme;
- l'absence de majuscule en tête des alexandrins qui de ce fait perdent leur titre;
- les rimes, "logis/défraichi, monde/rondes, délicat/pas, souvenir/empire " etc..mais je sais bien que l'auteur(e) les a vues et n'a pas cherché à les éviter;
- le hiatus "allé/au".

Sur le fond , je trouve que le caractère et les manies et habitudes du chat sont bien observées ainsi que les descriptions de son environnement; j'ai bien aimé:
"sur le chêne piqué d’un meuble défraîchi
qui trônait au salon." ( bien vu)

Les souvenirs que ce chat a laissés chez son maitre sont délicatement traités. oui très bien.

Dernière remarque, "gracieux" en synérèse? Peut être mais Littré le donne en diérèse!

Beau travail néanmoins qui me plait assez.

En EL

Lebade

   Anonyme   
20/9/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Cyrill

J'aime beaucoup ce souvenir et ce portrait tous simples de la vie tranquille du chat disparu et regretté du narrateur ou de l'auteur.
J'aime les chiens, j'aime les chats alors...voilà .
Le manque de majuscules n'est pas dérangeant, mais j'aurais bien mis une virgule après frimas, merveille et vagabonde.

J'aime l'ensemble , je n'ai pas de préférence particulière pour tel ou tel quatrain.

La poésie semblant avoir été proposée en contemporain , les maladresses étant acceptées dans cette catégorie, je ne les soulignerai pas

Une belle lecture

EDIT: Je suis passée rajouter quelques bricoles.

   Anonyme   
27/9/2022
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Bonjour Cyrill,

Les chats forcément… Si on me prend par les sentiments je ne peux qu’être sensible à la poésie. Qui plus est un chat aimé et disparu…Double impact. Je note le pacha (pas chat) qui m’a fait sourire et la jolie rime vagabonde/Joconde. C’est un peu gâché à mon goût sur la dernière strophe avec ce dommageable et béni-cul-cul « paradis des chats » ainsi que l’entrechat de la fin trop attendu et facile.

Longue vie aux matous !

Anna aux vibrisses

   Anonyme   
20/9/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour

On sent la vérité du vécu dans ce joli poème : le chat et ses attitudes
sont trop bien décrites pour une oeuvre de fiction.
Ils aiment bien se poser toujours à la même place.
J'aime bien le sourire de Joconde.
Les 2 derniers quatrains sont très beaux, montrant tout l'attachement
du maître pour son animal.
L'aimable ronron qui hante les genoux.

Oui, un bon texte que j'ai bien aimé.

   Lotier   
20/9/2022
Pendant que j'y pense, entrechat vient de l'italien intrecciata, et treccia signifie tresse, donc rien à voir avec l'étymologie de chat (Littré).
Ceci dit, je n'ai jamais vu un chat faire un entrechat, mais son esprit, peut-être…
Sinon, ce poème tente de rendre le temps du chat, qui n'est pas le nôtre : plus rapide dans le sens où sa durée de vie moyenne est plus courte que celle de l'humain, plus lente parce qu'il goûte l'instant dans sa plénitude, en bon hédoniste. C'est en cela que ce texte m'émeut.
Le parti pris est de ne décrire que les bons côtés du chat, pas de griffes, pas de bagarre, pas d'oiseau tué. Ça aurait mis un peut de relief…

   Anonyme   
20/9/2022
Bonjour Cyrill,

j'ai apprécié ma lecture.

N'étant pas fan des rejets, je trouve qu'ils coupent le rythme, j'ai eu beaucoup de mal à m'immerger dans l'oeuvre, que j'avais déjà hésité à commenter en EL, ne sachant pas trop, du coup, comment étayer mon commentaire.

Je n'en sais pas plus. Je m'abstiendrai de noter... au plaisir de vous relire.

   papipoete   
21/9/2022
 a aimé ce texte 
Bien ↑
bonjour Cyrill
Il était là, ne faisant pas de bruit, ne cassant rien malgré ses acrobaties , et sur mes genoux aujourd'hui, plus de ronron, ni pelote de poils à se frotter contre moi, à chercher les caresses...
NB je vois encore que notre auteur, à écritures multi-formes, nous attendrit par la disparition de son ami " félin de salon "
Et ce chat, si présent ( malgré parfois une dent vagabonde ) laisse un vide bien pénible à son maître esseulé.
Ce matou se voit brossé d'un tendre portrait, avec des images fort visuelles ( sur le " chêne piqué d'un meuble défraîchi " ) et puis ce passage où le minet prétendait régir ce royaume d'intérieur...
La 3e strophe est mon passage préféré

   Donaldo75   
23/9/2022
Hello Cyrill,

Comme Ananas, je ne suis pas fan des rejets ; je trouve que ça dénature un peu le format que tu adoptes dans cette versification en contemporain rimé. Une fois que j’ai dit ça, je reviens au poème ; je ne suis pas un fan du thème en poésie – et pourtant j’ai eu des chats et contrairement à ALF je ne les ai pas mangés – et encore moins décliné sur mille-deux cents un caractères – c’est ce que déclare le haut de la page, je n’ai pas recompté mais je vais demander à Bertrand Renard de vérifier si le compte est bon – mais je comprends que d’autres l’apprécient en l’état. C’est un hommage sympa à ce disparu félidé ; tu as bien tourné l’ensemble même si je t’ai connu plus prolixe et dans un style plus déjanté.

   Jahel   
23/9/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonsoir Cyrill,

J'ai beaucoup aimé votre poésie. Ce qui m'intéresse dans un texte, poétique de surcroît, c'est le déroulé de l'histoire, la musique des mots et les images que ceux-ci engendrent. Il n'y a pas chez vous d'emphase et de larmes amères, mais juste une humble description de votre chat que nous percevons toujours vivant dans toute sa noblesse de seigneur des lieux.
J'ai eu de nombreux chats et j'en ai encore, et je sais ce que c'est que de perdre un ami cher. Vous vous réservez votre peine aussi profonde soit-elle. Point de pathos dans ce texte et celà vous honore.
Il est parti au paradis des chats.Oui! et son esprit rôde à jamais dans votre souvenir.

Merci Cyrill, une fois encore. A vous lire de nouveau.
JMJ

   Robot   
23/9/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Tu nous le rend sympathique ce chat. Il n'est surement pas de gouttière. Plutôt d'une certaine noblesse parvenue. Un chat de salon, de confort. Un chat de ronron ronronnant au giron.
Je comprends que sa perte puisse engendrer la tristesse.
Les remarques sur les rejets m'amusent car si tu avais rédigé en prose on n'aurait pas remarqué les renvois.

"En amont de l’hiver et son premier frimas, il prenait ses quartiers de maître du logis, sur le chêne piqué d’un meuble défraîchi qui trônait au salon. Il y faisait son gras et lissait son doux poil en écoutant le monde ; humait quelque senteur, dressant souvent l’oreille à l’appel de son nom. Alors – pure merveille – il clignait tendrement de ses deux billes rondes."

   Cyrill   
4/10/2022

   Phicai   
9/10/2022
 a aimé ce texte 
Bien
Belle description du chat (j'en ai un exemplaire sous les yeux) et de ses habitudes.
Moi aussi, le renvoi au vers suivant (pourquoi faire des quatrains dans ce cas ?), l'absence de majuscule et de ponctuation m'ont gêné, un peu, mais pas au point d'interrompre ma lecture.
Merci pour ce texte
Philippe

   Salima   
18/9/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime un peu
Quel sujet inspirant ! Voilà une poésie que j'aime beaucoup, qui a du sens, des images, se laisse comprendre et donne a rêver. Je la donnerais volontiers à apprendre à des enfants, et ils la garderaient en mémoire jusque dans leur grand âge.
Vous êtes, ici du moins, absolument néoclassique. Je trouve très dommage que certaines de vos phrases se continuent d'une strophe à l'autre, parce sue je trouve tellement plus esthétique quand la strophe correspond à une fin de ligne. Et ce n'est pas qu'une question de goût personnel, je crois. La strophe a un peu la fonction d'un paragraphe, signalant une unité de forme et de sens.
La strophe cinq est un vrai plaisir de lecture, et je constate que vous savez formuler la prose : vous maniez la syntaxe avec élégance. Le "pure merveille" est je trouve trop emphatique, comme si vous avez voulu vous débarrasser de l'obligation de la rime. Mais... là, ça peut être juste une question d'appréciation personnellement. D'ailleurs, les chats sont véritablement fascinants.

En conclusion, cette lecture poétique m'assure de vos qualités en prose également et j'espère lire bientôt autre chose de vous.


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