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Poésie néo-classique
Jemabi : Détruits
 Publié le 20/09/22  -  13 commentaires  -  850 caractères  -  156 lectures    Autres textes du même auteur

Entre autres dommages collatéraux.


Détruits



Nous sacrifions nos vies sans l'ombre d'un émoi,
L'incertain se construit au gré de nos peaux sèches
Et nos mains dégustent l'art des luttes revêches
Au-delà du martyre et de sa dure loi.

Nos barques sont en feu, nos lacs sentent les larmes,
Quiconque se souvient espère dans un cri
Se tromper de présent pour que tout soit fini,
La prière des morts, l'obsédant bruit des armes.

Être encore une fois un gamin insouciant,
L'adolescent flânant au matin sur la plage
Ou bien prendre le temps d'admirer un visage,
Penser à l'avenir en se disant confiant.

Mais l'espoir s'est enfui de nos jours incurables,
Il se meurt dans le lit empoisonné des dieux,
Le goût de la revanche électrise les cieux
Sans qu'on sache pourtant où sont les vrais coupables.


 
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   Queribus   
15/9/2022
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour,

Une belle réflexion sur la vie des hommes dans une prosodie quasi parfaite. J'ai quand même noté que vous faisiez presque toujours rimer des noms avec des noms: émoi-loi, larmes-armes, plage-visage, dieux-cieux ou des adjectifs avec des adjectifs: sèches-revêches, insouciant-confiant, incurables-coupables; ce n'est pas vraiment une faute mais c'est quand même à éviter (même en néo-classique.). De même que les rimes à l'hémistiche: Nous sacrifions nos vies-L'incertain se construit, L'adolescent flânant-Ou bien prendre le temps. Tout ceci n'est que détail de pinailleur, vous l'aurez compris et n'enlève rien à la beauté et à la profondeur de votre texte.

   Gabrielle   
15/9/2022
 a aimé ce texte 
Bien
On parle trop peu des dommages faits sur l'esprit par la guerre.

Un tableau terrible des massacres perpétués.



Au plaisir de vous lire.

   Miguel   
20/9/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Un beau texte tout plein de l'angoisse de nos contemporains (donc la nôtre) avec des images fortes et un lyrisme contenu mais affleurant, un frémissement d'inquiétude. Un ton classique et intemporel, une préoccupation très actuelle.

   Anonyme   
20/9/2022
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour

Un texte que je qualifierai de désabusé.
Où sont les vrais coupables ? Mais dans le temps qui passe, dans la vieillesse, dans la société qui change, qui ne nous appartient plus,
dans le progrès qui nous échappe, auquel nous peinons à adhérer.
Comme tous nos prédécesseurs ou parents ont connu.
On se revoir enfant, adulte, parents, grand-parents.
Tant que la trotteuse continuera sa course infernale il en sera ainsi
puisqu'il n'y a pas moyen de l'arrêter.

   Corto   
20/9/2022
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour,
Ah oui, "c'était mieux avant".
Quand on était jeune et beau, quand le monde était en paix, que tout le monde s'aimait...
Bizarre mais je crois que cet "avant" n'a jamais existé et votre
"Quiconque se souvient espère dans un cri
Se tromper de présent pour que tout soit fini" me semble incongru.

Reste la troisième strophe qui se souvient de quelques épisodes heureux nous préparant sans le dire à la rude réalité.

Vous me faites évoquer Jacques Brel:
"Et s'ils tremblent un peu est-ce de voir vieillir la pendule d'argent, Qui ronronne au salon, qui dit oui qui dit non"

J'ai pris plaisir à cette lecture.

   Lotier   
20/9/2022
Un poème résolument tourné vers l'humain (pas un seul vers sans lien avec lui). Il s'agit donc bien de la mort violente due à la guerre, c'est bien cela qui distingue l'homme de l'animal, bien plus que l'intelligence…
Il paraît qu'il n'y a jamais eu un seul jour sans guerre de par le monde. Les poètes qui veulent se servir de ce thème auront toujours du pain sur la planche.
Quelque chose de curieux, le cynisme du poème conduit le narrateur à ne pas poser une seule question (où très indirectement dans le dernier vers).
Sinon, sur la forme, le « dégustent » à l'hémistiche est dur à passer, du coup on cherche un tempo ternaire (3 x 4 syllabes) mais rien non plus, là.

   papipoete   
21/9/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
bonjour Jemabi
Quand je lis les unes des journaux, ou que vient à mes oreilles des nouvelles du monde, où ça explose ici ou bien qu'on martyrise là, je vois tout en gris et voudrais tant revenir à l'âge d'enfant, quand nos yeux et nos oreilles ne captaient rien de tout cela !
NB désabusé est l'auteur face au présent qui ne change rien aux programmes du passé, quand la Terre se fâche ou les tyrans de tout poil, du Nord au Sud.
Il n'est pas un jour sans son lot d'atrocités, au nom du Roi ou d'un Mollah pour qui la toute puissance, impose de torturer, interdire la joie le bonheur dont d'autres sur Terre ( comme nous en France ) jouissent sans l'apprécier !
L'Iran, le Pakistan, non contents d'être maudits des cieux, montre aux yeux du monde ce que vaut une femme, par exemple...
La troisième strophe ( que certains vont haïr ) devrait faire l'objet de leçon de morale, à l'école de quand nous étions enfants, mais cela est une autre histoire !
de dodécasyllabes sans faute " néo-classique "

   Donaldo75   
21/9/2022
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonsoir Jemabi,

J’ai bien aimé ce poème ; je lui trouve du sens, au-delà même de ce que j’aurais pu comprendre de l’exergue. Et la quête de sens, c’est important en poésie, je crois. Je lui trouve également de la tonalité ; ce sentiment est amplifié par les images utilisées et justement exposées. Enfin, je lui trouve de la fluidité, que ce soit dans le rythme ou dans la progression du message. En fait, je lui trouve tout plein de qualités.

Merci pour le partage.

   Anonyme   
22/9/2022
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour Jemabi,

Je ne suis pas certaine d’avoir compris tous les sens de votre poème car il semble en contenir beaucoup. J’y vois une sorte de constat peu reluisant pour l’avenir mais néanmoins il y a des touches un peu « spleeniennes » que j’aime assez. Je ne suis pas fan de la dernière strophe en forme d’accusation un peu généraliste.

Merci pour la lecture et le temps que vous avez passé dessus.

Anna

   Anonyme   
23/9/2022
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Bonjour Jemabi,

j'ai apprécié ma lecture, c'est agréable à voix haute.

Un texte défaitiste, accusateur, et pourtant, c'est beau de mots forts et d'images évocatrices.

Merci pour le partage, au plaisir !

   Yannblev   
23/9/2022
Bonjour Jemabi,

Votre texte semble d’actualité mais aussi de tous les temps, passés et à venir. L’angoisse des futurs incertains est le lot des hommes et les hommes font toujours leur possible pour exacerber cette angoisse.
C’est navrant mais c’est comme ça et vous enfoncez le clou sans précaution après avoir laissé un quatrain durant, le 3e, un peu d’espoir. Je me demande si la poésie ne serait pas plus prégnante en inversant les deux derniers quatrains et laissant ainsi une petite porte, une issue à homo sapiens.
Rien à dire sur la forme qui me semble de très bon aloi, en tous les cas je ne suis pas un puriste en ce domaine mais elle me va parfaitement et c’est l’essentiel.

Merci du moment.

   Kemo   
7/10/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Préoccupations de l’époque, dans l’espoir qu’il y en ai d’autres à venir, des époques…
J’aime tout et particulièrement le dernier vers. Il est si tentant, et courant de nos jours, d’accuser certains de tous nos maux, alors qu’il suffit de voir ; on est tous un jour l’un, un jour l’autre. Coupable et martyre à la fois.
« Le goût de la revanche » vous avez raison… Si le devoir de mémoire est essentiel, il faudrait peut-être parfois, dans l’idée d’aller de l’avant, inventer le devoir d’amnésie.

   Eskisse   
24/12/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Jemabi,

Une simplicité travaillée pour dire un monde inquiétant, un présent fatigué, et sans issue. Et nos impuissances.

J'aime beaucoup ce vers :
"Nos barques sont en feu, nos lacs sentent les larmes,"
et
" L'incertain se construit au gré de nos peaux sèches"

Tableau pessimiste qui en fera fuir plus d'un et pourtant il est conçu avec de belles subtilités.


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