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Poésie contemporaine
Quidonc : Coxyde
 Publié le 21/09/22  -  8 commentaires  -  1637 caractères  -  93 lectures    Autres textes du même auteur

Les pêcheurs de crevettes à cheval sont une spécificité belge, et cette pêche traditionnelle est d’ailleurs inscrite depuis fin 2013 au patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO. Coxyde est devenue la seule commune au monde à entretenir cette tradition.


Coxyde



D’étonnants cavaliers sur des chevaux de trait
S’enfoncent pesamment dans l’eau avec audace,
Sous l’œil des curieux, flâneurs, lécheurs de glace,
À l’heure où la marée achève son retrait.

Pendant que dans le ciel les goélands zigzaguent,
Alors qu’ils ont troqué contre un chalut de bois
Les armes du guerrier, en traînant leurs charrois
Hommes et animaux ne font qu’un face aux vagues.

Affublés du suroît séant au chevalier,
Ces hommes en ciré jaune en guise d’armures
Remorquent une chaîne attachée aux montures
Pour étriller le fond au gré du sablier.

Le puissant brabançon, au soyeux caractère,
En destrier fidèle aux coutumes d’antan,
Sans hésitation sillonne l’océan
Pas comme un asservi, non, c’est un partenaire.

Plus haut les charognards dans un ballet savant
Guettent le va-et-vient que font les carrioles,
Les mouettes planant, tournant comme des folles,
Enrichissent le bruit des vagues et du vent.

La pêche finissant confirme l’héritage
De la tradition du littoral flamand,
Sous les cris des oiseaux et leur rire dément,
Les filets saturés reviennent au rivage.

Anticipant l’assaut des laridés pilleurs,
Quand se termine enfin la pêche à la crevette,
Pour fouiller le trésor des gamins à la fête,
Soûlés de patience, abordent les trieurs.

Mais l’horizon rougeoie, enfants, femmes, charrettes,
Retournent à la ferme. Vomis par les filets,
Crabe, étoile de mer, méduses et mulets
Sont laissés sur la plage au bonheur des mouettes.


 
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   Anonyme   
12/9/2022
 a aimé ce texte 
Bien ↑
J'ai trouvé efficaces et visuels vos vers, je me suis bien représenté la scène et ai apprécié le « soyeux caractère » du brabançon que j'imagine en cheval fortement charpenté, façon percheron (j'ai un faible pour les percherons et l'insolite de l'adjectif « soyeux » pour qualifier un tempérament me plaît bien). L'avant-dernier quatrain m'a paru d'une construction peu claire grammaticalement parlant ; mon quatrain préféré est le deuxième mais j'ai souri à la pointe railleuse des touristes « lécheurs de glace » du premier !
Des alexandrins solides dans l'ensemble me dis-je, des rimes manquant peut-être de relief à mon goût mais après tout l'action se passe sur une plage du plat pays…

   Lebarde   
13/9/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
"Les pêcheurs à la crevettes à cheval" sont en effet une tradition très spécifique du littoral flamand. Ce type de pêche sans doute encore pratiquée assez régulièrement à Coxyde, ne l'ai plus qu'à l'occasion de fêtes folkloriques sur la cote française de la mer du Nord, généralement associées à des championnats du monde ( bien évidemment) de "Décorticage de crevettes grises " ou des "cris de la mouette".

Pour avoir assisté récemment à ces évènements festifs que beaucoup découvriront probablement en lisant ce joli poème, je peux vous dire que les scènes sont fidèlement et superbement décrites.
Merci à l'auteur(e) de l'avoir fait avec autant de réalisme et de poésie

Dommage que quelques petites fautes de prosodie viennent contrarier la catégorie classique qui aurait si bien convenu à ce sujet original et tellement plaisant:
- les rimes "zigzaguent/vagues,
- la césure du vers 10
- le "vaS et vient" qui évite le hiatus mais au détriment de l'orthographe,
- le vers 30 de 13 syllabes et le vers 20 également si "bruit" est en diérèse comme il serait logique de le prononcer puisque c'est la règle que vous avez choisie par ailleurs.

Mais je chipote, votre poème est magnifique de réalisme et je l'aime beaucoup.

En EL

Lebarde

   Anonyme   
14/9/2022
 a aimé ce texte 
Un peu ↓
Bonjour,

D'avance, avertissement d'usage pour mon ton, pas dirigé vers l'auteur, c'est mon ton.

On pratique la pêche à la crevette traditionnelle sur toute la côte belge, mais c'est à Oostduinkerke qu'on a le festival tous les ans, aux Pays Bas et au Danemark entre autres la pêche à la crevette grise traditionnelle est également toujours d'actualité, je ne sais pas où l'auteur a pris ses renseignements présents en incipit, mais c'est factuellement incorrect.
(j'imagine bien le pêcheur flamand)

un lien pour prouver mes dires, daté de y a 15 jours

La poésie en soi ne m'as pas plus plu que ça, je ne suis pas fan de la contemplation, et je n'ai pas trouvé à mon goût la manière choisie pour poser la contemplation.

il m'a fallu 2 minutes pour comprendre le vas et vient ^^ et j'ai du mal à comprendre comment des mouettes qui planent peuvent enrichir le bruit des vagues et du vent (l'image ne me parle pas du tout) et je regrette, alors qu'on aborde les crevettes grises, qu'on finisse la poésie sur mouettes sans même évoquer les fameuses croquettes qu'on va fabriquer avec. C'est presqu'un crime diplomatique !

Bref, pour moi c'est un poème contemplatif, issu certainement d'une visite qui aura marquée l'auteur, sans que ce dernier ne fouille plus avant ce qu'il voyait, du moins c'est l'impression que ça laisse. Comme si on abordait les pommes normandes sans citer le Calvados et le trou, ou Andersen à Copenhague sans citer la sirène qu'on a devant les yeux.

L'impression d'un hommage à la va vite pour quelque chose d'aussi traditionnel, c'est dommage, ça me laisse sur ma faim, alors que ça aurait pu donner un texte puissant et aussi beau que le spectacle de cette pêche, très intéressante à voir. J'aurais aimé ressentir la puissance, la beauté, mais le cliché unique que j'ai devant les yeux reste passablement flou.
Les images sont fades, manquent de punch, d'originalité, ce qui est quand même aux antipodes du sujet choisi.

Certainement l'impression de survol qui se sent tout le long, que ce soit dans la qualité poétique des vers ou dans l'originalité des images, ou dans l'émotion qu'on ressent en lecture, pour moi quasiment absente. Du coup, l'intention louable tombe à l'eau (de mer)...

La contemplation béate, je ne suis pas spécialement fan. Avec mes excuses à l'auteur. Je préfère de loin quand l'émotion est plus vivace, quand les couleurs sont plus vives. Là j'ai un sujet intéressant, mal exploité, qui chez moi fait plouf en lecture.

Bonne continuation, cependant.
Ananas, en EL

   BeL13ver   
14/9/2022
 a aimé ce texte 
Un peu ↓
Idée originale et qui me plaît bien : parler des derniers pêcheurs à cheval. Le récit est maîtrisé, la métrique me semble bonne.

Cependant, j'ai l'impression d'assister à un exercice de vocabulaire. Les idées sont parfois bonnes, mais j'ai du mal à accrocher à cause de ce texte qui me paraît verbeux. On n'est pas obligé, à mon sens, de charger pour qu'un poème soit classique.

Dernière remarque : je trouve que le texte est trop descriptif par endroit, presque comme écrit de façon romanesque. C'est ma vision de la poésie qui joue ici, mais je préfère un tableau à une photographie retouchée - si vous comprenez cette image.

   Anonyme   
21/9/2022
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Bonjour,

Pour avoir assisté à ces pêches quand j’étais petite, mais sur la Côte d’Opale, j’en ai retrouvé un peu l’ambiance mais le principal défaut de votre texte c’est qu’il est simplement contemplatif et descriptif, on ne sent pas la curiosité ou l’intérêt du narrateur, un peu comme si il regardait une vieille photo sépia. Laridés est trop wikipédia et le verbe vomir ne convient pas non plus. Ça reste une poésie témoin sympathique.

Merci pour cette lecture gratuite et le temps que vous avez passé dessus.

Anna crevette grise

   papipoete   
21/9/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
bonjour Quidonc
Une leçon de chose, mêlée d'histoire et géographie, nous emmène par-delà les plages flamandes, où cette pêche traditionnelle à la crevette, étonne les " lécheurs de glace "... à la peau couleur crevette.
Et les cavaliers sur leur paisible destrier, vont face à la mer retirée, faire une pêche miraculeuse, comme aux temps ancestraux.
NB un documentaire en images sépia, nous emmène sur place, où le monde retourne dans le passé, et les mouettes ne perdent pas une miette du festin que leur laissent les pêcheurs.
J'aime bien ce mélange de présent et passé, avec ces chevaux montés par des cavaliers sans arme, prêts à en découdre avec leurs filets...
Des us et coutumes du passé ici, fort pittoresques comme la scène où le fidèle brabançon tire le charrois, non comme asservi, mais partenaire !
Chaque page de cet épisode traditionnel, est fort bien décrit justement à cette 4e strophe.
techniquement, je vois que vous avez cherché la forme " classique ", avec les mots dits en diérèse ; mais quelques hics en empêchent le droit !
- vers 2 ( eau/avec... = hiatus )
- vers 18 ( va/et vient ......... je ne sais plus s'il y a hiatus )
- vers 30 ( 13 pieds )
Dommage !
mais cela n'ôte rien à ce généreux poème !

   Lotier   
21/9/2022
Poésie didactique (c'est un genre négligé de nos jours), elle m'emmène vers des plages inconnues, des activités que je ne soupçonnais même pas !
La forme est travaillée, sans pour autant que la fluidité du propos me satisfasse. Par exemple, le « ils » du vers 6 doit faire référence aux « Hommes et animaux » du vers 8, or le vers 5 décrit des goélands… un point à la fin du vers 5 aurait été plus pertinent, me semble-t-il.
Autre exemple : les filets saturés, c'est compréhensible, mais « pleins » aurait mieux convenu, à mon goût.
C'est peut-être aussi la ponctuation qui dessert le texte (comme l'absence de virgule entre « trésor » et « des gamins »)…
Pour conclure, la forme est travaillée, c'est indubitable, mais je ne parviens pas à l'oublier.

   Donaldo75   
21/9/2022
 a aimé ce texte 
Bien
Bonsoir Quidonc,

Je ne connaissais pas la ville de Coxyde et tout ce que tu racontes dans l’exergue et je trouve que c’est intéressant ; du coup, ton poème prend des allures de documentaire et je le verrais bien déclamé par une voix-off sur un reportage d’Arte. Alors qu’il s’étend sur la page, je ne l’ai pas trouvé trop long mais carrément exhaustif dans le bon sens du terme ; la scène est d’autant plus simple à visualiser de cette manière.

Merci pour le partage

Donaldo


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