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Poésie contemporaine
Cyrill : L’artiste
 Publié le 17/09/25  -  15 commentaires  -  803 caractères  -  345 lectures    Autres textes du même auteur

Chapeau !


L’artiste



Il porte une pelisse en bufflon. Dans la poche
Éclate une pustule. Écoutez-moi ces rots
Clamés in extremis par l’artiste fantoche
Pour un public crapule. Un conteur de zéros

Précédant la virgule et suivis de bretelles !
Il a couvert son cap d’un étrange gibus,
Claque qui dissimule un renfort de ficelles
Et lui sert de soupape. Alors en moult rictus

Envoyés façon gouape, il crâne et fanfaronne.
Son verbe glissando s’exécute au taquet
D’un séisme sous cape. Une rouerie gloutonne
Et la langue au cordeau ! Mimant un paltoquet

Pénétré de malice, il renverse la gamme.
Puis faisant le gros do penché sur son bémol,
Il se traîne en coulisse au mépris du programme.
La chute du rideau compose un tempo mol.


 
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   Volontaire   
30/8/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Bonjour,

Ce numéro perdant fonctionne à merveille. On s'y croirait, dans une gargote crasseuse, mal éclairée, de l'entre-deux-guerres. Assis-es sur des tabourets bancals, on suit des yeux le "conteur de zéros", qu'on imagine aviné, tantôt dressé, grandiloquent, tantôt recourbé sur lui-même, titubant. Première lecture en se laissant juste portée par l'ambiance, deuxième en allant vérifier le sens des mots. Pas sûre que ce soit la peine, les sonorités se suffisent parfois. Quoi que ce pouvait être, un paltoquet, c'était déjà exagéré, désuet, plein de gestes.

Mon vers préféré : "il se traîne en coulisse au mépris du programme". Suivre le programme, à quoi bon, après tout ? Celui que j'aime le moins : "La chute du rideau compose un tempo mol", question de sonorités.

Merci de ce partage :)

Bonne fin de journée

   Lebarde   
4/9/2025
trouve l'écriture
perfectible
et
n'aime pas
Des jeux de mots clownesques autour d’une musique de cirque qui se découvrent ici ou là au fil des vers qui manquent pourtant de poésie et de fluidité avec un rythme haché par un vocabulaire rude , une ponctuation brutale et des rejets d’un vers à l’autre ou d’une strophe à l’autre surprenants.
Quant à la lecture à haute voix que j’ai aussi tentée, ma langue certes guère agile, accroche vraiment trop souvent pour que je trouve mon plaisir.

Sans doute trop bougon aujourd’hui, désolé, mais je n’arrive pas à aimer “L’artiste” et je garderai mon “Chapeau” sur la tête.

   Robot   
17/9/2025
trouve l'écriture
convenable
et
n'aime pas
Pour reprendre une expression du texte, le verbe de ce poème ne m'est pas apparu glissando. Le contemporain façon structure "moderne" est difficile a rythmer tant il est découpé artificiellement par de nombreux rejets qui ne s'expliquent pas naturellement mais donnent des effets totalement incongrus. L'histoire racontée n'est pas inintéressante mais la construction choisie est trop chaotique pour donner un plaisir à la lecture et encore moins à l'oralité.
Et que dire du dernier vers ? tempomol !!!

   papipoete   
17/9/2025
trouve l'écriture
convenable
et
aime un peu
bonjour Cyrill
Il s'avance vêtu du plus mauvais goût, ce chapeau claque sur la tête, d'où il sort les ficelles d'un numéro, que la cour des miracles devant lui installée, applaudit couvrant les rots d'un artiste " zéro "
NB l'auteur se colle aux vers à pieds, que le vers 9 fait s'envoler d'un 13e pied ; la dernière strophe me renvoie hier-soir, visionnant " A Star is born "
où Bradley en tient une bonne, à chaque spectacle, où souvent il se traîne jusqu'en coulisse, " au mépris du programme... "
Techniquement, comme je le fais en classique ou néo, je place un bémol lors des enjambements, que je n'aime pas employer.
L'ensemble se lit en musique, si ce n'est le dernier vers " ...un tempo mol "

   Pouet   
17/9/2025
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
Slt,

drolatique, piquant et acéré.

Caustique. Ironique dès le titre.

Le dernier quatrain aura ma préférence, particulièrement les trois derniers vers.

Le "bufflon" du début résonne comme un bouffon, une marionnette d'un marionnettiste à l'ego problématique, en effet il se grime, se camoufle sous sa pelisse afin de distiller son pseudo antidote contre le venin des consciences.

Ambivalence de la Marionnette est manipulateur du rire, qui bien qu'étant le "propre de l"Homme" semble ici s'adonner à une certaine complaisance dans la fange.
La fange comme le fantoche ne tutoyant pas les anges, mais attisant les démons, hypnotisant une foule déjà convaincue...

Un animateur, un clown, un humoriste, un politique cherchant à envelopper de légèreté ce qui pèse de plus lourd dans la vision de soi. Accessoirement des autres. La transmission subliminale.

Il enfile des masques alors ça le rassure, il se pare des atours de la respectabilité, de la promiscuité avec le "peuple" - parce que grand populiste - de la jérémiade orientée au sous-rire en coin, de la démagogie plein les dents sur un parquet rainuré par quelques siècles de profit et de promesses.

Au plaisir.

   Boutet   
17/9/2025
Je ne suis pas contre les rejets, enjambements et contre rejets s'ils sont employés avec parcimonie. Ce n'est pas le cas pour cet écrit : ici, ils se répètent à l'envi : le rythme s'en trouve donc interrompu de manière excessive gênant la fluidité du texte et rendant la lecture moins harmonieuse.
Désolé, je ne suis pas séduit même après plusieurs lectures

   Laurent-Paul   
17/9/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime bien
Bonjour,
si certains pour ne pas dire beaucoup n'aiment pas l'enjambement, personnellement, je l'adore. Il permet de rompre la monotonie du long fleuve alexandrin et sollicite le lecteur, lui demande un effort, une attention. Bref, il l'associe à la création du sens du poème ; et ici, le sens est de mettre en scène un escroc fantasque et vulgaire qui n'a que faire du programme et utilise toutes les ficelles. Le style est donc en adéquation avec la forme et permet de s'immerger dans le poème et de l'apprécier.
Bravo !

   Provencao   
17/9/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Bonjour Cyrill,

Plusieurs lectures pour mieux rencontrer votre poésie.

L'artiste, à mon sens éveille ou dénude ce qui se crée du démesuré et de l'effronté dans la poésie, ce qui se dissimule, se démêle, ou se codéfie dans l’arcane d’un poème.

Qu’il y ait du gigantesque dans votre poème , qu’une poésie produise du prosaïque ou plus encore que tout vers exsude de lui-même sa propre grotte, sa réserve:", D’un séisme sous cape. Une rouerie gloutonne
Et la langue au cordeau ! Mimant un paltoquet" estompe ses sources, voilà à mon sens, qui met en interrogation l’idée même de la poésie.

Au plaisir de vous lire,
Cordialement

   Marceau   
17/9/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Bonjour Cyrill, et chapeau bas.

J'ai adoré votre texte qui, je ne saurai l'expliquer, m'a fait immédiatement penser à Colombine de Verlaine, si formidablement chanté par Brassens. C'est délicieux, juste délicieux.

Au plaisir de vous lire et bien poétiquement vôtre.

   A2L9   
17/9/2025
trouve l'écriture
convenable
et
aime un peu
L'artiste semble désabusé lui aussi à tel point que le spectacle et son jeu se contrecarrent au lieu de s'unir.
Que sont ces pus et ces rots, ce public crapule ?
Quel est dont le titre de ce spectacle ? Chapeau !
Serait-ce finalement un magicien qui aurait par jalousie fait disparaître l'artiste qu'il fut pourtant un temps ? Et dans le chapeau, derrière les coulisses, un autre programme, pleure-t-il seulement ?
Une lecture qui me fait penser au joker du film.
Un effet en manque de liaison mais un effet peut-être voulu pour exprimer une attitude chaotique.

   Lapsus   
18/9/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime bien
Comédien désabusé ou jongleur de mots intrépide ?

Car si la description de l'artiste et la construction prosodique même apparaissent heurtées et désarticulées, afin de forcer le trait sur un personnage outrageusement grotesque, et le choix du vocabulaire n'y est pas étranger, il faut souligner le choix intrépide de la contrainte choisie : la rime est présente en fin d'alexandrin, mais également, il convient de le noter, à la césure, selon un ordonnancement réfléchi, respectueux de l'alternance des rimes féminines et masculines.

La contrainte supplémentaire est osée, tant elle impose un travail de jonglerie pour assurer la cohérence du texte et de l'image. Une contrainte supplémentaire, c'est moins de liberté, mais aussi souvent plus de musicalité.
L'image tient, ce personnage caricaturale qui semble sorti de la Commedia dell'arte prend vie, le temps d'une scandaleuse saynète.

   Myndie   
20/9/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Bonjour Cyrill,

Pour ma part, je me range dans le camp des défenseurs de l'enjambement. Bien utilisé, il signifie plus d'une chose à mes yeux. Et connaissant un peu ta propension à ne pas faire les choses à la légère, je peux dire que c'est à dessein que tu l'as « imposé » au lecteur. Dans ce registre satirique, il est tout à fait prosaïque – à prendre au sens premier- c'est à dire qu'il enrichit la poésie d'un effet prose et que ça convient très bien au thème traité.
En même temps, la discordance entre la prose, le contenu trivial et « clownesque », et la forme savante et travaillée des vers semble souligner le caractère artificiel de l'alexandrin.
Quant à ce fameux « tempo mol », pour en terminer avec la forme, il me semble que c'est avec le même esprit goguenard et un peu provocateur que ce vers clôt le poème.
Ce n'est peut-être pas ce qui a conditionné ta démarche d'auteur mais c'est ainsi que je vois les choses.
Pour le reste, ce texte a été un plaisir de lecture, autant pour les sonorités qui rivalisent d'astuce que pour le burlesque des scènes décrites, la caricature sans pitié et la suggestivité des images (ah ! La pustule qui éclate!). Non vraiment, c'est tout à fait disconvenant en poésie !

Alors moi je dis « chapeau » pour ce travail de jongleur !

   Bodelere   
25/9/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Bonjour Cyrill
Ce poème est un exercice de style remarquable, qui mêle un vocabulaire riche et des images très fortes. On sent une intention de bousculer le lecteur, à la fois par la forme et le fond
Le poème joue beaucoup sur la musicalité, mais de manière détournée. Les termes musicaux sont omniprésents, mais ils sont utilisés de façon ironique ou métaphorique : "verbe glissando", "renverse la gamme", "gros do", "bémol", "tempo mol". Au lieu d'évoquer l'harmonie, ces termes décrivent le chaos
C'est un poème qui ne laisse pas indifférent, à la fois pour sa richesse lexicale et la force de son propos.

   Cyrill   
26/9/2025

   Passant75   
19/10/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
À lire et à relire !
Jeux de mots, jeux de rimes, musique de la double rime à la césure, J'ai apprécié, de cet artiste, toutes les images.
Attention toutefois, il peut être jouissif de multiplier les contraintes, mais sont-elles vraiment toutes indispensables.
Cela étant, j'ai aimé lire ce poème et le relire.


Oniris Copyright © 2007-2025